Des Soudanais craignent une guerre civile malgré le cessez-le-feu
Au soudan, des habitants de Shendi dans l’Etat du Nil craignent une recrudescence de conflit tribaux qui pourraient entrainer dans le pays un scénario semblable à celui de la Somalie malgré l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu d’une semaine. Cette trêve vise à permettre l’acheminement de l’aide humanitaire dont les civils ont désespérément besoin et le rétablissement des services essentiels. Lors d’un conseil de sécurité des Nations Unies fin avril l’envoyé de l’ONU au Soudan, Volker Perthes, a signalé l’armement de civils au Darfour occidental et des affrontements entre les communautés Hausa et Funi dans l’Etat du Nil Bleu. … Les combats ont déjà fait près de 1 000 morts, provoqué des évacuations massives d’étrangers et forcé plus d’un million de personnes à fuir leurs maisons à l’intérieur du pays et au-delà des frontières. AfricaNews
Tchad: toujours en prison, «les oubliés du 20 octobre» lancent une grève de la faim
Ce sont « les oubliés du 20 octobre » : 18 personnes arrêtées ce jour-là dans la ville de Moundou, chef-lieu de la province du Logone occidental dans le sud du pays, lors de la répression sanglante du 20 octobre 2022, croupissent toujours en prison. Elles ont entamé une grève de la faim lundi 22 mai pour attirer l’attention sur leur cas. Beaucoup de Tchadiens appellent le « jeudi noir », la répression des manifestations du 20 octobre 2022 contre la prolongation de la transition pour 24 mois supplémentaires et le maintien à sa tête de Mahamat Idriss Déby. Ce 20 octobre, en dépit de l’interdiction des autorités, des marches s’engagent à l’appel de l’opposition dans plusieurs villes. Si dans certaines, comme Sarh ou Bongor, elles se déroulent sans trop de heurts, elles virent à l’émeute à Ndjamena, Moundou, ou Koumra. La répression a fait 73 morts selon le gouvernement et plus de 300 tués selon la Convention tchadienne pour la défense des droits de l’homme (CTDH). Des centaines de personnes avaient été arrêtées dans plusieurs villes du pays et ont été jugées, puis graciées en très grande partie, que ce soit à Ndjamena, ou à Doba. Mais à Moundou, les personnes arrêtées sont toujours emprisonnées. Elles ont entamé une grève de la faim ce lundi 22 mai pour attirer l’attention sur leur cas. RFI
Au Cameroun, une trentaine de femmes enlevées par des séparatistes anglophones
Une trentaine de femmes ont été enlevées, selon les autorités, par des rebelles indépendantistes il y a près de quatre jours dans l’ouest du Cameroun, ensanglanté depuis plus de six ans par un conflit entre séparatistes de la minorité anglophone et forces de l’ordre. Elles ont été « sévèrement torturées et enlevées par des terroristes armés » dans le village de Kedjom Keku, dans la région du Nord-Ouest, où des groupes armés séparatistes pratiquent fréquemment des enlèvements de civils, essentiellement contre rançon, a indiqué mardi 23 mai, dans un communiqué, la préfecture du département de la Mezam. Les autorités désignent toujours par le mot « terroristes » les rebelles armés qui réclament l’indépendance des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, qu’ils appellent l’« Ambazonie », peuplées principalement par la minorité anglophone de ce pays d’Afrique centrale majoritairement francophone. Le Monde
Corne de l’Afrique : plus de 7 millions d’enfants de moins de 5 ans restent sous-alimentés
Les enfants de la Corne de l’Afrique vivent une crise d’une ampleur sans précédent, marquée par la faim, les déplacements de population, les pénuries d’eau et l’insécurité, a déclaré lundi le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF). Plus de sept millions d’enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition et ont besoin d’une aide nutritionnelle d’urgence, et plus de 1,9 million de garçons et de filles risquent de mourir de malnutrition sévère. Alors que la région sort de l’une des pires sécheresses depuis 40 ans, les communautés vulnérables ont perdu leur bétail, leurs récoltes et l’ensemble de leurs moyens de subsistance au cours des trois dernières années de pluies insuffisantes. « La crise dans la Corne de l’Afrique a été dévastatrice pour les enfants », a déclaré Mohamed Fall, Directeur régional de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe. ONU Info
Libye : des prémices de rapprochement entre rivaux de l’Est et l’Ouest
A quelques semaines d’une échéance en vue d’organiser des élections en Libye, la mise à l’écart du chef du gouvernement parallèle de l’Est reflète un début de rapprochement en coulisses entre l’homme fort de cette région et le camp de l’Ouest, reconnu par l’ONU, selon des analystes. La Libye, pays riche en pétrole, est en proie au chaos et à de profondes divisions depuis le soulèvement de 2011 qui a renversé la dictature de Mouammar Kadhafi. Deux gouvernements s’y disputent le pouvoir depuis un an : l’un installé à Tripoli (ouest), dirigé par Abdelhamid Dbeibah, l’autre dans l’Est, soutenu par le très puissant maréchal Khalifa Haftar. Désigné « Premier ministre » en mars 2022 par le Parlement siégeant dans l’Est en vue de déloger le gouvernement de Tripoli, Fathi Bachagha a été « suspendu » le 16 mai, après avoir échoué à évincer son rival. Cette suspension a été votée lors d’une séance à huis-clos du Parlement dans des conditions opaques et en l’absence du président de cette instance Aguila Saleh. AfricaNews/AFP
RDC: Condamnations internationales après la répression de la manifestation du 20 mai
Les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Union européenne ou encore la Mission des Nations unies en République démocratique du Congo (Monusco) ont réagi à la répression d’une manifestation de l’opposition congolaise organisée à Kinshasa le 20 mai 2023. En République démocratique du Congo (RDC), les réactions se poursuivent après la répression de la manifestation de l’opposition du 20 mai 2023 à Kinshasa. Les méthodes brutales employées pour disperser le mouvement ont provoqué une forte émotion. Le ministre congolais des Droits humains a regretté des actes commis par les forces de l’ordre. Et les évêques congolais ont dénoncé la répression « ignoble et sauvage des forces de l’ordre ». La Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) réclame une enquête. Mais les réactions sont aussi venues de la communauté internationale. RFI
RDC : en Ituri, la guerre interminable des milices communautaires
La majorité des groupes armés actifs dans la province de l’est du pays refuse la démobilisation et le processus gouvernemental de désarmement. Il est l’un des rares à avoir répondu à l’appel. Souriant, Olivier Ngabu Songambele se tient les mains croisées dans le dos dans l’enceinte du camp de démobilisation de Diango, à environ 10 kilomètres de Bunia, la capitale de la province de l’Ituri, une région minière de l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Il y a encore quelques mois, le général autoproclamé et ses quelques dizaines d’hommes combattaient au nom de la Coopérative pour le développement du Congo (Codeco), l’un des groupes armés les plus meurtriers de la province. « On nous ordonnait de tuer, de piller, de voler. Quand on croisait quelqu’un, on l’assassinait, même si c’était un frère », se souvient l’ancien milicien. Un « frère », en d’autres termes un Lendu, la communauté que la Codeco dit défendre contre une autre, celle des Héma. La milice est régulièrement accusée de massacres de civils, y compris de femmes et d’enfants, par des associations de défense des droits humains et par l’ONU. Des exactions d’une violence rare commises par endroits à la machette, en décapitant ou en brûlant vif des villageois, toujours « avec l’objectif de déshumaniser », détaille le gouverneur militaire de la province, le lieutenant général Johnny Luboya Nkashama. Le Monde
Quel statut et quel mandat pour les Forces françaises au Sahel?
Quel statut, quel mandat pour les militaires français au Sahel ? C’est la question que posent aujourd’hui des organisations de la société civile française. Ce mardi 23 mai, le Général Bruno Baratz, qui commande les Forces françaises au Sahel, selon le vocable actuellement utilisé par l’armée, s’est exprimé sur l’antenne de RFI. « Il n’y a plus d’opération française au Sahel » a-t-il assuré, pour exprimer l’idée que la philosophie ayant guidé la défunte force Barkhane est désormais caduque et que les militaires français toujours déployés dans la région sont dorénavant au service des pays hôtes, en l’occurrence le Niger, principalement, et le Tchad. RFI
La Belgique et le Niger collaborent en matière de lutte contre terrorisme
Bruxelles et Niamey vont collaborer en matière de lutte contre le terrorisme, ont-ils annoncé en marge d’une visite du Centre National de Coordination du Mécanisme d’Alerte Précoce (CNAP) du Niger en Belgique. La délégation nigérienne a été reçue par le directeur de l’Ocam, Gert Vercauteren. « Le terrorisme et l’extrémisme dépassent nos frontières », a-t-il souligné. « Nous sommes partisans d’une collaboration accrue au niveau européen et international, et entretenons dans cette optique des liens étroits avec des services partenaires étrangers. Ces liens étroits sont nécessaires afin de mieux comprendre la situation dans laquelle chaque pays se trouve. La collaboration avec le Niger revêt désormais elle aussi une forme concrète. » « Tout comme la Belgique, le Niger doit faire face à un large éventail de problèmes sécuritaires. Aucun pays ne peut les résoudre seul. Cette rencontre forme sans aucun doute une étape essentielle de la collaboration durable et fructueuse entre nos deux services en matière d’analyse et d’évaluation de la menace », a renchéri Ibrahim Garba Birmaka, directeur du CNAP. RTBF
Sénégal: dix ans de réclusion criminelle requis contre l’opposant Ousmane Sonko pour viols
Au Sénégal, tous les regards étaient tournés jusqu’au milieu de la nuit vers le tribunal de Dakar où se déroulait le procès de l’opposant politique Ousmane Sonko, absent du banc des accusés, poursuivi pour viols par une ancienne employée de salon de massage. Celui qui est candidat à l’élection présidentielle de 2024 dénonce un complot du pouvoir pour l’écarter du jeu politique. Un peu après trois heures du matin, ce 24 mai, le procureur a requis contre lui 10 ans de prison pour viols ou 5 ans pour corruption de la jeunesse. Le délibéré est attendu le 1er juin. RFI
La Chine : Visite du vice-premier ministre de la RDC
Le vice-premier ministre et ministre des affaires étrangères de la République démocratique du Congo, Christophe Lutundula, a été reçu lundi par le conseiller d’Etat et ministre des Affaires étrangères de la Chine, Qin Gang, à Pékin (Beijin). M. Qin a déclaré que la Chine saluait chaleureusement la visite d’Etat prochaine du président Felix-Antoine Tshisekedi Tshilombo en Chine et s’attendait à ce que les chefs d’Etat des deux pays réalisent une planification au plus haut niveau et définissent la direction stratégique pour le développement des relations Chine-RDC au cours de la prochaine étape. M. Qin a souligné que la Chine était le premier partenaire commercial et la première source d’investissement de la RDC depuis de nombreuses années. La Chine continuera à travailler avec la RDC pour faire avancer la construction de la coopération de haute qualité de « la Ceinture et la Route », mettre en œuvre le consensus dans le cadre du Forum sur la coopération sino-africaine, et réaliser une coopération gagnant-gagnant. Sahel-Intelligence
Tunisie: les soutiens de Rached Ghannouchi tentent de mobiliser
Le président du parti islamiste Ennahdha a été condamné, il y a une dizaine de jours, à un an de prison. Une peine qui suscite très peu de réactions en Tunisie où le mouvement est considéré, par une frange importante de la population, comme ayant privilégié ses intérêts plutôt que ceux du pays pendant la décennie post-révolutionnaire. Face à cette indifférence, ses proches multiplient les prises de parole et les contacts avec l’étranger pour redorer son image et demander sa libération. Son comité de soutien multiplie les prises de parole. Arrêté pour apologie du terrorisme suite à des propos jugés diffamatoires envers l’appareil sécuritaire, Rached Ghannouchi compte sur ses plus proches soutiens pour défendre sa cause. « Rachel Ghannouchi est cité dans 9 affaires, il y a eu 120 heures d’interrogatoires, mais au final, malgré ces longues heures d’audition, il n’a été arrêté qu’à cause de sa pensée, dénonce Zeineb Brahmi, l’une de ses avocates. Il est en prison parce qu’il a appelé à l’unité nationale et la fin de l’autoritarisme. » RFI
Au Bénin, la croissance démographique suscite la controverse
Le gouvernement béninois estime que la forte fécondité de la population met à mal les politiques de développement du pays. Mais ce constat ne fait guère l’unanimité. La démographie béninoise est-elle une chance pour le pays ou, au contraire, une infortune ? La question fait débat depuis le 3 mai 2023 à la suite de l’annonce par le gouvernement de son intention d’organiser une table ronde sur l’augmentation rapide de la population. L’initiative, projetée pour septembre prochain, vise, selon les autorités, à réfléchir sur les moyens de mettre en adéquation la poussée démographique nationale et la satisfaction des besoins des populations. Il s’agira notamment « d’envisager un réajustement des paradigmes en matière de politique nationale de population en vue d’asseoir de bonnes bases à même de concilier l’ambition de bien-être partagé et le désir de procréation. » VOA
Érythrée : Issaias Afeworki, héros de l’indépendance devenu dictateur
Héros vénéré de décennies de guérilla de libération lorsqu’il prit la tête de l’Erythrée à son indépendance en 1993, Issaias Afeworki s’est mué en dictateur impitoyable et a fait de son pays une « Corée du Nord » africaine. Longtemps paria car accusé de déstabiliser la Corne de l’Afrique en soutenant des groupes armés, dont les islamistes somaliens shebab, M. Issaias est revenu sur la scène internationale en 2018 en signant un accord de paix avec le nouveau Premier ministre de l’Ethiopie, Abiy Ahmed. La fin de 20 ans de conflit ouvert ou larvé avec le puissant voisin éthiopien avait suscité un bref espoir d’assouplissement. Mais M. Issaias n’a pas desserré sa poigne sur le pays et continue de mépriser les critiques internationales. Il a récemment qualifié de « chimères » les accusations d’exactions visant l’armée érythréenne au Tigré, région éthiopienne où elle a soutenu le gouvernement d’Abiy Ahmed en guerre contre les autorités locales du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), parti auparavant au pouvoir en Ethiopie et ennemi juré d’Asmara. AfricaNews/AFP