Depuis que le variant indien, détecté dans la ville kényane de Kisumu, a gagné l’Afrique, l’épidémie regagne du terrain sur le continent, jusqu’ici épargné par la catastrophe sanitaire. Le manque de vaccins fait désormais craindre une situation aussi meurtrière que celle qu’a connue l’Inde, raconte le New York Times. Depuis quelques semaines, tous les regards sont rivés vers Kisumu, une ville moyenne de l’ouest du Kenya, qui borde le lac Victoria. C’est là que les premiers cas en Afrique du variant Delta ont été détectés, fin mai, chez des ouvriers revenus d’Inde. Sur place, alors que la campagne de vaccination patauge, “les médecins de la ville ont vite vu venir la catastrophe”, raconte le New York Times. Rien que dans le comté de Kisumu, peuplé de plus de 1,1 million d’habitants, seulement un lit d’hôpital sur treize est disponible… Dans le reste du Kenya aussi, tous les indicateurs sont au rouge. Désormais, “les responsables de la santé craignent qu’une vague comme celle qui a ravagé l’Inde en avril et mai ne menace Kisumu”. Pour endiguer la flambée épidémique, plusieurs comtés kényans ont renoué avec le couvre-feu. Même combat en Ouganda, le pays voisin, où le président a annoncé un confinement strict de quarante-deux jours. Courrier international (New York Times)
Une frappe aérienne a touché mardi 22 juin un marché très fréquenté au Tigré, faisant des dizaines de blessés et un nombre indéterminé de morts dans cette région du nord de l’Ethiopie, où le conflit qui dure depuis sept mois a connu ces derniers jours un regain d’intensité. Le bilan précis était encore inconnu mercredi, en raison notamment d’un accès restreint à la localité de Togoga touchée par cette frappe, située à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de la capitale régionale Mekele. L’ONU a appelé à une « enquête rapide sur cette attaque » menée au lendemain d’élections nationales en Ethiopie, sauf au Tigré notamment, où le scrutin a été reporté sine die en raison du conflit. Une demande d’enquête « indépendante » soutenue par les Etats-Unis, qui ont « condamné fermement » la frappe aérienne, appelant à un « cessez-le-feu immédiat au Tigré ». Les témoignages de blessés, recueillis par l’AFP à l’hôpital de Mekele où de rares victimes ont été évacuées, dessinent un tableau macabre. « Il y avait beaucoup de blessés et de morts, on marchait sur eux et dans leur sang », raconte Birhan Gebrehiwet, jeune femme de 20 ans, dont la maison, près du marché, a été « totalement détruite ». « Nous avons été enterrés sous les murs et le toit », précise-t-elle. Le Monde avec AFP
La Libye a fait état le 23 juin de progrès en vue d’un départ des forces étrangères de son territoire, avec des discussions russo-turques en vue sur un retrait initial de plusieurs centaines d’hommes de part et d’autre. Ces avancées ont été réalisées lors d’une réunion internationale à Berlin, sous l’égide de l’ONU, avec les principaux acteurs du conflit, destinée à pacifier durablement le pays dix ans après la chute de Mouammar Kadhafi. « Nous avons fait des progrès en ce qui concerne les mercenaires et nous espérons que dans les jours à venir les mercenaires se seront retirés des deux côtés », a déclaré la cheffe de la diplomatie libyenne, Najla Mangouch, à l’issue de cette rencontre, à laquelle participait notamment le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken. Un responsable américain a donné des détails sur ce point, précisant que l’idée avait germé lors du récent sommet entre les présidents Joe Biden et Vladimir Poutine. « Nous sommes à un stade où tant les Turcs que les Russes ont accepté que cela pouvait être un sujet de discussion », a souligné ce responsable, sous couvert de l’anonymat. L’idée est « de discuter pour savoir si chaque côté pourrait faire partir 300 Syriens » déployés actuellement en Libye, a-t-il dit. Jeune Afrique
Les dirigeants des pays d’Afrique australe ont annoncé mercredi 23 juin à Maputo un accord sur l’envoi prochain de troupes au Mozambique, pour lutter contre les groupes djihadistes qui sèment la terreur dans le nord-est du pays depuis plus de trois ans. La Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC, réunissant seize pays) a « approuvé la mission de la force d’attente de la SADC pour soutenir le Mozambique dans son combat contre le terrorisme et les violences extrémistes au Cabo Delgado », a déclaré à l’issue d’un sommet extraordinaire la secrétaire exécutive de l’organisation, Stergomena Tax, sans autre précision. Au même moment, des affrontements entre djihadistes et forces gouvernementales ont éclaté dans le district de Palma (nord du Mozambique), près d’une usine à gaz valant plusieurs millions de dollars, ont indiqué à l’AFP des sources militaires et sécuritaires. « Des insurgés ont tenté d’attaquer la position des forces gouvernementales à Patacua, près du projet Mozambique LNG du site d’Afungi et ont été repoussés à l’aide de l’aviation civile », a précisé une source sécuritaire à l’AFP. Le Monde avec AFP
Selon l’ONU, les groupes rebelles ne représentent plus la seule menace pour les populations civiles et le bon déroulement de la mission de maintien de la paix en Centrafrique. Les forces armées et les paramilitaires russes qui les soutiennent seraient également responsables de l’instabilité qui règne dans le pays. L’émissaire de l’ONU en Centrafrique n’a pas mâché ses mots. Mankeur Ndiaye a vivement dénoncé, mercredi 23 juin, le comportement des forces nationales centrafricaines et de leurs alliés russes, présumés responsables de multiples violations des droits humains et qui entravent gravement, selon lui, les opérations des Casques bleus de la Minusca. Ceci représente « une nouvelle tendance », a-t-il affirmé au Conseil de sécurité de l’ONU, évoquant des « violations des droits de l’Homme et manquements au droit international humanitaire imputables aux forces armées centrafricaines, forces bilatérales et autres personnels de sécurité » – allusion aux centaines de paramilitaires russes issus du groupe privé Wagner. France24 avec AFP
La Centrafrique a depuis ce mercredi soir un nouveau gouvernement, très attendu, six mois après la réélection du président Touadéra et depuis la nomination du nouveau Premier ministre Henri-Marie Dondra le 12 juin. Les noms ont été dévoilés à la présidence. Plus de la moitié des 32 ministres sont de nouveaux entrants. Parmi les postes redistribués, des postes clés comme la Défense, l’Intérieur, la Justice ou encore les Mines. Un noyau dur de ministres proches du président et déjà présents dans les deux gouvernements précédents, conservent leurs positions : les Affaires étrangères, le Plan, l’action humanitaire ou encore la Santé. Contrairement aux attentes, l’exécutif semble se resserrer autour du président Touadéra du parti au pouvoir et de ses alliés. La Défense qui revient à Claude Rameaux Bireau, l’Énergie à Arthur Bertrand Piri, l’Administration territoriale sont occupés par le premier cercle du chef de l’État. Les mines par un cadre du MCU. La ministre des Affaires étrangères reste en place malgré l’avis de certains diplomates. RFI
Un projet de loi d’amnistie sera bientôt présenté devant le CNT, l’organe législatif de la transition. Le texte prévoit qu’Assimi Goïta, président de transition, et les membres l’ex-CNSP, l’ancienne junte qui tient une partie du pouvoir à Bamako, ne pourront pas être poursuivis en justice. Comme attendu, le Conseil national de transition (CNT) devrait se prononcer sur un projet de loi d’amnistie pour les auteurs du coup d’État du 18 août 2020, au premier rang desquels Assimi Goïta, actuel président de la transition, ainsi que plusieurs de ses ministres et de membres du CNT. Celui-ci a été transmis en mai dernier par le gouvernement du Premier ministre déchu Moctar Ouane. … L’hebdomadaire Azalaï Express, qui en a fait sa une le 21 juin, a pu consulter le projet de loi. Si le texte est adopté en l’état, les auteurs du putsch du 18 août dernier contre Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), bénéficieraient d’une amnistie pour toute une série de crimes et délits commis pendant ces journées agitées. Sont notamment concernés les faits de mutinerie, d’atteinte à la sureté intérieure de l’État, d’atteinte à la sureté extérieure de l’État, d’opposition à l’autorité légitime, de rupture de l’ordre constitutionnel et d’atteinte aux institutions de la République. Jeune Afrique
Trois semaines après l’attaque de Solhan, dans la région du Sahel, qui avait fait officiellement 132 morts, le gouvernement affirme que l’attaque a été menée par un groupe dénommé Mujaïd al-Qaïda, un groupe affilié au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans. Selon Ousseini Tamboura, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, deux suspects interpellés quelques jours avant l’attaque et interrogés ont donné des précisions sur l’âge des combattants de ce groupe. RFI
L’armée nigérienne a repoussé, mardi, une attaque du groupe djihadiste nigérian Boko Haram, tuant trois assaillants à Bosso, une ville du sud-est du Niger sur les rives du lac Tchad, a-t-on appris, mercredi 23 juin, de source militaire et auprès des autorités locales. Mardi « aux environs de 18h40 locales (17h40 GMT), les éléments des forces de défense et de sécurité ont (…) repoussé une nouvelle attaque de Boko Haram à Bosso », a indiqué dans un communiqué publié sur Facebook la Force multinationale mixte (FMM, qui associe Nigeria, Tchad, Cameroun et Niger). « Côté ennemi : trois assaillants neutralisés (tués), un véhicule détruit », a-t-elle précisé dans ce texte diffusé depuis Diffa, capitale régionale du Sud-Est nigérien. « Aucune victime » n’a été enregistrée parmi les militaires, selon elle. Une mitrailleuse de 12,7 mm et trois fusils d’assaut Kalachnikov appartenant aux assaillants ont été récupérés, selon la FMM. « Le restant de l’ennemi mis en déroute s’est échappé à bord de quatre véhicules (…) en direction des îles du lac Tchad » et « le ratissage se poursuit avec nos forces terrestres et aériennes », a-t-elle affirmé. Un élu de Bosso a confirmé ce bilan auprès de l’AFP. Le Monde avec AFP
Le conflit entre l’armée nigériane et les groupes jihadistes du nord-est du Nigeria, qui dure depuis 12 ans, a causé la mort directe ou indirecte de près de 350.000 personnes dont 324.000 enfants, ont rapporté jeudi les Nations unies. « Nous estimons qu’à la fin de l’année 2020, le conflit avait causé la mort de 350.000 personnes, dont 314.000 de causes indirectes », peut-on lire dans le rapport « Enquête sur les conséquences du conflit en terme de développement dans le nord-est du Nigeria » publié jeudi. « Nous estimons que 90% des victimes de ce conflit, soit 324.000 personnes, sont des enfants de moins de 5 ans », est-il indiqué. Selon les chiffres régulièrement avancés par les institutions internationales, plus de 40.000 personnes ont été tuées dans les affrontements des douze années de ce conflit sanglant et plus de deux millions ont été forcées de quitter leur foyer. Belga
Au Burundi, le chef de la diplomatie Albert Shingiro et l’ambassadeur de l’Union européenne Claude Bochu entouré ses collègues des états membres vont reprendre ce mercredi matin dans un grand hôtel de Bujumbura, le dialogue politique en vue de la levée des sanctions prises contre Gitega en 2016. Ce dialogue, au point mort depuis lors a repris en février, à la suite de l’accession au pouvoir du successeur de Nkurunziza. Objectif affiché pour ce nouveau round de négociations, tenter de conclure le plus rapidement possible un dialogue politique qui a repris il y a à peine près de six mois, mais qui a déjà franchi une première étape avec la décision des groupes d’experts de Bruxelles de lancer le processus qui va conduire à terme, à une levée des sanctions budgétaires contre le gouvernement burundais. RFI
Guillaume Soro a été condamné à la prison à vie par le tribunal criminel d’Abidjan. L’ex-président de l’Assemblée nationale et 19 de ses proches étaient poursuivis notamment pour tentative d’atteinte à l’autorité de l’État et complot, diffusion de nouvelles fausses et troubles à l’ordre public. Quatorze prévenus étaient dans le box. Les autres, dont Guillaume Soro, étaient jugés par contumace, car en exil en Europe. Le tribunal a suivi les réquisitions du procureur : prison à vie pour l’ancien président de l’assemblée nationale Guillaume Soro, 20 ans pour son avocate Affoussy Bamba, exilée également. Vingt ans encore pour son directeur de protocole Soul to Soul et les militaires de sa garde rapprochée, condamnés pour tentative d’atteinte à l’autorité de l’État et complot, et qui eux ont comparu lors de ce procès entamé le 19 mai. RFI
L’ex-président mauritanien Mohmamed Ould Abdel Aziz a été arrêté mardi soir et placé en détention à Nouakchott. Il a été inculpé le 12 mars dernier pour corruption, détournement de biens publics et blanchiment d’argent, lors de sa présidence entre 2008 et 2019. Il n’est pas le seul ancien dirigeant africain à faire face à la justice. Tour d’horizon. Ce qui amène aujourd’hui Mohmamed Ould Abdel Aziz en détention, ce sont des accusations de délits économiques, contenues dans le rapport d’une commission parlementaire rendue en juillet 2020, et notamment des faits de corruption. La corruption, c’est ce qui a conduit à la première condamnation de l’ancien président soudanais Omar el-Béchir, le 14 décembre 2019, huit mois après sa chute. Une condamnation à deux ans de prison après qu’il a reconnu avoir touché quelque 90 millions de dollars de la part de l’Arabie saoudite, tout en niant s’être enrichi avec cet argent. … À l’autre bout du continent, un ancien dirigeant est lui aussi dans un tunnel judiciaire : le Sud-Africain Jacob Zuma, associé à une très longue liste de scandales financiers, fait l’objet de procédures dans trois volets : le « state capture », l’« arms deal » et le « Nkandlagate ». RFI
Le plus grand événement dans le monde des start-up africaines en 2020 a été l’acquisition de Paystack, un système de paiement électronique lancé à Lagos en 2015 par la société américaine Stripe. Estimée à 200 millions de dollars, la transaction était à marquer d’une pierre blanche pour la communauté numérique en pleine expansion du Nigeria. Les investisseurs locaux et étrangers se livrent depuis à une chasse à d’autres Paystack. Ils ont peur de passer à côté de quelque chose. La pénétration du haut débit est passée de moins de 20 % il y a cinq ans à plus de 40 % depuis mai 2020, et le secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC) est celui qui connaît la plus forte croissance dans le pays, 6,31 % au premier trimestre 2021. Tout ceci, plus le fait que 81 % des Nigérians adultes possèdent un téléphone portable, incite les investisseurs à faire encore plus de chèques de millions de dollars. Les entreprises du numérique n’ont jamais suscité autant d’appétit ni joui d’autant de tolérance dans ce pays, le plus peuplé d’Afrique. Cette explosion d’énergie et d’innovation se heurte cependant à un ennemi familier : le gouvernement. Courier international (Continent)
Depuis 2020, 650 « soldats verts » rattachés au ministère des eaux et forêts livrent bataille contre les activités clandestines qui détruisent le couvert forestier du pays. … Trois véhicules tout-terrain avalent à la hâte les kilomètres de piste dans l’est ivoirien. Voilà quelques jours déjà que les indics du village d’Aprompron ont alerté les autorités. Une centaine d’orpailleurs clandestins seraient en train d’extraire de l’or au beau milieu de la forêt classée de Diamarakro. Un point GPS permet de localiser le site. En lisière de forêt, une douzaine d’hommes de la Brigade spéciale de surveillance et d’intervention (BSSI), autrement appelée « armée verte », s’approche. Le lieutenant Jean Kouakou Kouassi, chef de mission, inspecte les environs à l’aide d’un drone. Les chercheurs d’or sont cachés dans une vaste clairière qu’ils ont eux-mêmes défrichée. Sur les images aériennes, la zone déforestée est nette : des dizaines de mares boueuses défigurent le couvert forestier. Seuls quelques arbres ont survécu. « Les orpailleurs sont à 300 ou 400 mètres seulement », indique le lieutenant. Le Monde