Revue de presse du 24 janvier 2024

Tendances migratoires à surveiller en Afrique en 2024
Les migrations africaines continuent de subir des pressions persistantes à la hausse, prolongeant un scénario qui dure depuis 20 ans. Les opportunités économiques limitées, les conflits, les gouvernements répressifs, l’augmentation du nombre de jeunes et le changement climatique sont les principaux facteurs à l’origine de l’arrivée d’environ un million de nouveaux migrants au cours de l’année écoulée. Ces chiffres s’ajoutent aux 43 millions de migrants africains estimés au total. La majorité de ces migrants, pour la plupart jeunes et célibataires, restent sur le continent à la recherche d’opportunités d’emploi dans les centres urbains. D’autres cherchent un emploi en dehors du continent…Les conflits non résolus sur le continent génèrent un nombre record de populations déplacées de force. Centre d’Études Stratégiques de l’Afrique

Migration : deux ados tunisiens meurent dans un conteneur frigorifique
Deux adolescents tunisiens candidats à l’émigration clandestine sont morts après s’être cachés dans un conteneur réfrigéré sur un navire en route vers l’Europe, a indiqué mardi la Protection civile…Les deux mineurs faisaient partie d’un groupe de quatre jeunes cherchant à émigrer, et qui ont passé environ huit heures dans le froid « avant que l’équipage du navire ne se rende compte de leur présence et ne retourne au port de Tunis ». Les deux autres ont été hospitalisés et sont « dans un état stable », a précisé M. Riabi, en soulignant que le groupe était originaire de régions isolées de l’intérieur du pays…La semaine passée, la garde nationale avait annoncé la disparition en mer d’une quarantaine de Tunisiens partis de Sfax (centre-est) qui tentaient de rallier l’Italie dont les premières côtes se situent à environ 150 km. AFP

Blinken en quête de progrès en Afrique de l’Ouest au-delà de l’approche militaire
Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a cherché à contrer le déclin démocratique en Afrique de l’Ouest et appelé à lutter contre l’extrémisme au-delà d’une approche strictement militaire, avant de poursuivre sa tournée africaine en Angola. M. Blinken a proposé une assistance américaine élargie en matière de sécurité mais déclaré qu’il fallait une « approche globale », près d’un an après que l’armée a renversé le président élu du Niger, Mohamed Bazoum, et alors que la Russie et la Chine progressent dans la région. Cet effort signifie « travailler avec les communautés locales dans un partenariat, démontrer que les forces de sécurité sont là avant tout pour les protéger et répondre à leurs besoins », a-t-il déclaré mardi à Abuja, la capitale nigériane, avant-dernière étape de sa tournée…Antony Blinken a annoncé que la coopération américano-ivoirienne allait se renforcer notamment dans la formation de troupes. Quelque 45 millions de dollars seront ajoutés à un programme de 300 millions visant à aider les pays ouest-africains à lutter contre l’insécurité. AFP

En Russie, le président tchadien dit vouloir « renforcer ses relations avec un pays ami »
Le Tchad, un allié de la France, est un « pays frère » de la Russie, a affirmé mercredi 24 janvier le président de transition, Mahamat Idriss Déby, reçu par Vladimir Poutine, qui lui a assuré en retour que Moscou pourrait aider à « stabiliser la situation » dans le pays. La Russie s’est fixé pour objectif de regagner son influence en Afrique, perdue après la chute de l’URSS. Le Kremlin a focalisé ses efforts dans les pays du Sahel pour y concurrencer la France, déployant notamment des groupes paramilitaires…Cette visite et ces propos chaleureux apportent une nouvelle illustration des efforts d’influence de la Russie au Sahel. Le Tchad, où l’armée française entretient encore un contingent, est le dernier partenaire privilégié de Paris au Sahel, après le retrait contraint et forcé des militaires français du Mali en août 2022, du Burkina Faso en février 2023 et du Niger en décembre dernier. Chacun de ces trois pays s’est rapproché au même moment de la Russie, notamment sur le plan militaire. L’armée tchadienne est considérée comme le pilier de la guerre contre les djihadistes dans la région. Le Monde avec AFP

Cinq morts dans une attaque des ADF dans l’est de la RDC
Cinq civils ont été tués mardi soir dans l’est de la République démocratique du Congo dans une attaque attribuée aux rebelles ADF, affiliés au groupe Etat islamique, a-t-on appris mercredi de sources locales. Les rebelles ont mené une incursion vers 20H00 (18H00 GMT) dans la localité de Ngite, dans le territoire de Beni de la province du Nord-Kivu, a précisé à l’AFP Jadot Mwendapole, rapporteur de la société civile du secteur. Les ADF (Forces démocratiques alliées), à l’origine des rebelles ougandais majoritairement musulmans, sont implantés depuis le milieu des années 1990 dans l’est de la RDC, où ils ont tué des milliers de civils. Ils ont prêté allégeance en 2019 à l’EI, qui les présente comme sa « province d’Afrique centrale ». AFP

Des tirs d’artillerie mortels attribués à l’armée dans l’Est de la RDC
Des tirs d’artillerie attribués à l’armée ont atteint lundi des zones habitées dans la ville de Mweso contrôlée par les rebelles du M23, dans l’Est de la République démocratique du Congo, faisant au moins un mort et un blessé, ont indiqué mardi des sources locales. La Monusco, mission de l’ONU en RDC, indiquait lundi soir dans un point de situation interne que « le M23 aurait empêché le déplacement des populations de Mweso vers des zones plus sûres », et que cette tactique de la rébellion « viserait à utiliser les civils comme boucliers humains en prévision d’éventuelles attaques » des forces armées congolaises (FARDC). Lundi, aux alentours de 15H00 (13H00 GMT), « trois ‘bombes’ sont tombées à Mweso », à une soixantaine de kilomètres au nord de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, a expliqué sous couvert d’anonymat à l’AFP un membre de la société civile. AFP

Les rapports s’enveniment entre le Rwanda et le Burundi dans un contexte régional tendu
La situation a pris une tournure plus grave suite aux déclarations faites à Kinshasa par Evariste Ndayishimiye dimanche dernier, réitérant ses accusations. Cette escalade de tensions contribue à aggraver la crise dans la région, déjà marquée par le conflit du M23. Les tensions s’exacerbent entre Kigali et Gitega, alors que les autorités burundaises ont décidé de fermer leurs frontières, accusant leurs homologues rwandaises d’abriter l’état-major des rebelles burundais Red-Tabara. Ces allégations sont catégoriquement rejetées par le gouvernement rwandais…Cette escalade intervient dans un contexte déjà tendu dans la région. Après la tentative de médiation de Washington, Kinshasa et Kigali se regardent toujours en chiens de faïence. Raison du pourrissement des rapports entre Paul Kagame et Félix Tshisekedi, la rébellion du M23 demeure active. Entre-temps, le Burundi et la RDC ont signé un accord de défense, renforçant davantage leurs liens. Il reste à savoir comment la Communauté de l’Afrique de l’Est va gérer cette montée de tension dans la région. RFI

Plus de 70 morts dans l’effondrement d’une mine d’or au Mali
Plus de 70 personnes ont été tuées dans l’effondrement vendredi d’une galerie sur un site d’orpaillage dans l’ouest du Mali, ont indiqué mercredi à l’AFP un responsable d’un groupe d’orpailleurs de la localité et un élu local…Dans un communiqué publié mardi, le ministère des mines avait évoqué la mort de plusieurs orpailleurs, sans donner de chiffres précis. Le gouvernement y présentait « ses condoléances les plus attristées aux familles éplorées et au peuple malien »…Le Mali, parmi les pays les plus pauvres au monde, est l’un des premiers producteurs d’or en Afrique. Les sites d’orpaillage sont régulièrement le théâtre d’éboulements meurtriers, l’activité étant dangereuse et les autorités peinant à contrôler l’exploitation artisanale du métal. AFP

Liberté de la presse : 47 journalistes incarcérés en Afrique subsaharienne
Le récent rapport du Comité pour la protection des journalistes est accablant pour l’Afrique sub-saharienne. Le nombre de journalistes incarcérés est passé de 31 en 2022 à 47 au 1er décembre 2023. Le CPJ classe l’Erythrée en tête des mauvais élèves de la liberté de la presse en Afrique avec 16 journalistes derrière les barreaux. Le pays occupe la septième place mondiale avec les cas les plus anciens de journalistes emprisonnés, sans aucune inculpation. Le rapport du CPJ indique que l’Erythrée est suivi de l’Éthiopie avec 8 journalistes incarcérés puis le Cameroun qui en compte 6…En RDC, Stanis Bujakera Tshiamala, croupit dans une cellule communale de la tristement célèbre prison de Makala, à Kinshasa. Le CPJ, s’inquiète pour le manque d’attention à l’échelle mondiale sur le sort de ce correspondant de Jeune Afrique et Reuters, ainsi que tous les autres journalistes incarcérés dans les prisons africaines. Africanews

Présidentielle au Sénégal : « la mouvance Sonko » se réorganise autour de Bassirou Diomaye Faye
Écarté de l’élection présidentielle du 25 février, l’opposant sénégalais Ousmane Sonko, au cœur d’un feuilleton politico-judiciaire depuis plusieurs années, veut malgré tout continuer à faire vivre sa candidature et Bassirou Diomaye Faye, l’un de ses plus proches collaborateurs, pourrait jouer les doublures. Mais la tâche s’annonce ardue pour cet ancien inspecteur des impôts, détenu depuis avril dernier pour « outrage à magistrat » et « diffamation »…Désigné officiellement en novembre comme le plan B de l’ex-Pastef, Bassirou Diomaye Faye, également incarcéré, a, lui, vu sa candidature validée samedi par le Conseil constitutionnel. Cofondateur du Pastef en 2014, cet ancien inspecteur des impôts, issu de l’École nationale d’administration du Sénégal, est considéré comme un très proche d’Ousmane Sonko, partageant le même discours antisystème, teinté de conservatisme religieux. Un mimétisme qui pousse certains de ses détracteurs à le qualifier de « clone ». À 43 ans, l’ancien syndicaliste apparaît comme le candidat le plus légitime pour prendre la relève…Cependant, la candidature du bras droit du maire de Zinguinchor n’est pas sans comporter plusieurs failles. Battu dans sa commune aux élections locales de 2022, « BDF » n’a pas d’assise électorale et semble loin d’atteindre la popularité du charismatique Ousmane Sonko. Son statut de « prisonnier-candidat » fait également peser des doutes sur sa capacité à mener sa campagne. France 24

Somalie : le stade de football de Mogadiscio renaît de ses cendres
Un stade de la capitale somalienne, en proie à la violence, accueille son premier tournoi de football depuis trois décennies, attirant des milliers de personnes dans une installation sportive abandonnée depuis des décennies et devenue par la suite une base militaire pendant la guerre civile. Les autorités somaliennes ont passé des années à restaurer le stade national de Mogadiscio et, le 29 décembre, le Premier ministre Hamza Abdi Barre a inauguré un tournoi national de football. Cette compétition constitue une étape importante dans les efforts déployés pour restaurer la vie publique après des décennies de violence…Le stade a été gravement endommagé pendant la guerre civile et les combattants l’ont transformé en base militaire. Le stade a servi de base aux troupes éthiopiennes entre 2007 et 2009, puis a été occupé par des militants d’Al-Shabab de 2009 à 2011. Plus récemment, entre 2012 et 2018, le stade a servi de base aux forces de maintien de la paix de l’Union africaine. Africanews avec AP

RCA: Danièle Darlan reçoit un prix pour les droits humains
Le prix franco-allemand pour les droits de l’Homme encourage les personnes qui se sont distinguées en matière de défense des droits humains à travers le monde. L’ancienne présidente de la Cour constitutionnelle centrafricaine, s’était opposée à la réforme de la Constitution voulue par le président Faustin Archange Touadéra. Danièle Darlan est la première lauréate centrafricaine de ce prix qui a été attribué, mardi soir à Bangui, par les ambassadeurs d’Allemagne et de France. Elle avait déjà reçu un prix semblable des autorités américaines, en 2023…DW: En quoi ce prix peut stimuler la conviction ou la lutte en faveur des valeurs démocratiques en Centrafrique ? Danièle Darlan: Je l’espère, parce que, à partir du moment où dans nos Constitutions, nous avons opté pour le système démocratique, il faut que l’on se situe dans ce cadre-là. Parce que si on ne se situe pas dans ce cadre-là, on sort de la Constitution, on la viole. Donc, à partir de ce moment-là, il est important, je pense, de d’abord respecter la Constitution. DW