En Guinée, trois personnes sont mortes jeudi dans des heurts entre les forces de sécurité et la jeunesse de la ville de Labé, dans le centre du pays. Labé est un des centres de la contestation du référendum constitutionnel demandé par le président de la République, Alpha Condé. Ce vendredi matin, Labé se réveille dans l’inquiétude après les violences de ce jeudi. « Je suis écœuré par ce qui vient de se passer », confie, avec émotion, un cadre de l’administration de Labé. La ville pleure trois personnes : deux jeunes tués par balles, dans l’après-midi, et un ambulancier, pris à partie par les forces de sécurité alors qu’il tentait d’évacuer le corps d’une victime. … Dans le reste du pays, la situation est plutôt calme : le Front national pour la défense de la Constitution a suspendu son mouvement jusqu’à mardi. Une trêve pour permettre aux habitants de faire leurs courses et en ce vendredi, jour de prière, pour la communauté musulmane. La Guinée attend surtout de savoir quand aura lieu le référendum sur la nouvelle Constitution. Cette question a été abordée en Conseil des ministres jeudi. La date du référendum doit être annoncée dans un décret présidentiel. Selon une source gouvernementale, le référendum pourrait bien avoir lieu en même temps que les législatives prévues le 16 février. RFI
Sept personnes ont été tuées par des miliciens en Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo, où la Haute-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, a commencé ce jeudi une visite de cinq jours. Une quinzaine de personnes ont également été enlevées par des miliciens, a affirmé à l’AFP Banze Charité, président de la société civile locale. Les faits se sont produits dans le territoire de Djugu, où des centaines de civils ont été tués depuis décembre 2017. Des miliciens du groupe Coopérative de développement du Congo (Codeco) s’y sont violemment battus en début de semaine avec l’armée régulière. Michelle Bachelet a commencé sa visite en RDC deux semaines après la publication d’un rapport onusien selon lequel « au moins 701 personnes ont été tuées » dans des violences intercommunautaires en Ituri depuis fin 2017. Ces violences pourraient représenter des « crimes contre l’humanité » voire un « génocide », selon ce rapport du Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH). A Bunia, chef-lieu de l’Ituri, les autorités provinciales ont dénoncé auprès de Michelle Bachelet les violences commises par les miliciens de la Codeco. Belga
La force française Barkhane a mis « hors de combat » plus d’une trentaine de djihadistes dans le centre du Mali ces deux dernières semaines, et cinq autres ont été tués dimanche dans une frappe de drone non loin de la frontière nigérienne, a annoncé jeudi l’état-major français. L’armée française refuse de donner un décompte précis des jihadistes qu’elle tue, blesse ou capture, et regroupe ces trois catégories sous les termes génériques de « neutralisation » ou « mise hors de combat ». Dans la région de Mopti (centre), « le 10 janvier, une opération des commandos de Barkhane a permis de mettre hors de combat trois terroristes », dont un cadre en charge de la logistique, selon le porte-parole de l’état-major, le colonel Frédéric Barbry. Par ailleurs, « entre le 14 et 15 janvier, dans la même région, c’est un groupe de combat complet qui a été neutralisé au cours d’une opération héliportée » menée par des commandos, « appuyés par des hélicoptères de combat ainsi que par une frappe aérienne », a-t-il annoncé. Lors de cette intervention, « une trentaine de jihadistes ont été mis hors de combat, une vingtaine de motos détruites et une grande quantité de matériel de téléphonie a été saisie », a-t-il détaillé, en précisant que ces opérations visaient la katiba Macina, dirigée par le chef peul Amadou Koufa. Sahel Intelligence
Les pays voisins de la Libye ont rejeté, jeudi 23 janvier, toute ingérence étrangère dans ce pays en guerre et ont appelé les belligérants au dialogue, au terme d’une réunion à Alger visant à favoriser une solution politique à un conflit qui menace toute la région. A l’initiative de l’Algérie, la réunion a rassemblé les ministres des affaires étrangères de Tunisie, d’Egypte, du Tchad ainsi que du Mali. Des diplomates du Soudan et du Niger y ont également participé. Egalement présent, le chef de la diplomatie allemande, Heiko Maas, qui a informé les participants des conclusions du sommet de Berlin du 19 janvier, où promesse a été faite de respecter un embargo sur les armes et de ne plus interférer dans les affaires libyennes. Selon un communiqué publié à l’issue de la réunion, les participants « ont exhorté les belligérants libyens à s’inscrire dans le processus de dialogue, sous les auspices de l’ONU, avec le concours de l’Union africaine et des pays voisins de la Libye, en vue de parvenir à un règlement global, loin de toute interférence étrangère ». « Ils ont appelé à la préservation de la sécurité en Libye, son indépendance et son intégrité territoriale, ainsi qu’au rejet des interventions étrangères qui ne font que perdurer la crise et la rendre plus complexe », a ajouté le communiqué. Le Monde avec AFP
Six enfants tunisiens, orphelins de jihadistes tués en 2016 à Syrte, ex-bastion du groupe Etat islamique (EI) en Libye, ont été rapatriés jeudi en Tunisie, où il ont été reçus par le président Kais Saied, qui a appelé à accélérer les rapatriements. Les six enfants, âgés de 3 à 12 ans, étaient pris en charge depuis trois ans, tout comme des enfants de dizaines d’autres nationalités, par le Croissant-Rouge dans un centre d’accueil à Misrata, ville située à 240 km à l’ouest de Syrte. Les enfants, arrivés à Tunis dans la soirée, ont été reçus par le président, qui a « méticuleusement suivi le dossier », selon un communiqué de la présidence. M. Saied a appelé les institutions publiques à assurer « une prise en charge psychologique et médicale » de ces enfants avant qu’ils ne soient confiés à leur famille. Il a indiqué qu’un accord avait été trouvé avec le gouvernement d’union nationale libyen pour « faciliter les procédures et accélérer le rapatriement » des autres enfants encore en Libye. AFP
Le document a été remis mercredi 22 janvier au chef de l’Etat en Centrafrique. Un projet de loi portant création, organisation et fonctionnement de la Commission vérité, justice, réparation et réconciliation (CVJRR). Il s’agit d’une première dans ce pays où de nombreuses violations des droits de l’Homme ont été commises. Si cette commission est créée, elle s’ajouterait à Cour pénale spéciale chargée de juger les violations graves des droits humains commises depuis 2003. Inaugurée en 2018, les résultats de cette cour sont pour l’instant peu visible. Si la Commission voit bien le jour, elle serait semblable à celles créées en Afrique du Sud, au Rwanda, en Côte d’Ivoire ou encore au Mali. Elle serait chargée de recueillir la demande de pardon des anciens combattants. »Cette Cour permettra la réconciliation entre les victimes et les bourreaux après les crimes de masse qu’a connus la Centrafrique », estime Mathias Barthélémy Morouba, vice-coordonnateur d’un réseau d’ONG des droits de l’homme. DW
L’ancien président de l’Assemblée nationale a déposé plainte en France contre le procureur de la République, Richard Adou, et contre trois personnes concernées par l’enregistrement sonore qui lui vaut d’être accusé d’atteinte à la sûreté de l’État. Accusé d’atteinte à la sûreté de l’État, de recel de détournement de deniers publics et blanchiment de capitaux par la justice ivoirienne, l’ancien président de l’Assemblée nationale a déposé plainte en France. Déposée par les avocats de Guillaume Soro, le 21 janvier à Paris, devant le Procureur de la République, cette plainte vise quatre personnes : Francis Perez, Olivier Bazin, Akim Laacher et Richard Adou. Les trois premiers pour « captation illicite de la vie privée », « transmission d’une captation illicite » et « diffusion d’un montage illicite ». Richard Adou, le procureur de la République de Côte d’Ivoire, est lui visé « diffusion d’un montage illicite » et « tentative d’escroquerie au jugement ». Jeune Afrique
A Aérocanal, le réveil fut soudain. Et très brutal. Dès l’aube, jeudi 23 janvier, les bulldozers et les pelleteuses envoyées par l’Etat ivoirien ont commencé à raser ce village communal de plusieurs centaines d’habitants situé le long d’une des clôtures de l’aéroport Félix Houphouët-Boigny, à Abidjan. « Mon fils s’habillait pour aller à l’école quand ils sont arrivés. Regardez, il est encore en uniforme, il n’a plus d’habits, on a tout perdu, tout est parti en fumée », raconte en larmes Liliane Béré, assise sur les gravats de sa maison en pierre, à quelques mètres de la piste d’atterrissage. Cela faisait déjà plusieurs mois que l’Etat avait lancé sa campagne de « déguerpissement » , comme on appelle sur place ces opérations d’évacuation visant commerces illégaux et logements anarchiques. Mais ce quartier, déjà sur la liste, a été rasé plus vite que prévu en raison de l’actualité. Le 8 janvier, le jeune Ivoirien Laurent-Barthélémy Ani Guibahi, 14 ans, a été retrouvé mort dans le train d’atterrissage d’un avion à Roissy. Après le drame, l’exécutif a aussitôt décidé la création d’un périmètre de sécurité pour libérer l’emprise de la zone aéroportuaire sur 200 mètres afin d’éviter toute nouvelle intrusion. Le Monde
Le Programme alimentaire mondial (PAM) sous la férule des Nations unies tire la sonnette d’alarme. Dans un rapport récent, il pointe du doigt la crise alimentaire qui pourrait subvenir en Afrique australe si les résultats du dérèglement climatique continuent à se manifester comme ils le font actuellement. « Cette crise de la faim atteint des proportions jamais vues et nos observations sur le terrain montrent qu’elle va encore empirer », déplore Lola Castro, responsable régionale du PAM, dans un communiqué de l’organisme onusien. « Au Zimbabwe, près de 8 millions de personnes – la moitié – se trouvent en situation d’insécurité alimentaire grave, c’est-à-dire en risque de famine », selon le chercheur Hugo Le Picard, spécialiste de l’Afrique et des questions énergétiques à l’Ifri (Institut français des relations internationales). Une famine provoquée par deux phénomènes : « l’impossibilité d’accès physiques à des denrées alimentaires, à cause par exemple des inondations, et le prix exorbitant des denrées alimentaires ». Dans ces deux cas, le climat est pour beaucoup responsable. Le Point
Que ce soit en Irak, au Chili, en RDC ou au Liban, des centaines de milliers de manifestants sont descendus dans la rue l’année dernière. Tous partagent une même colère : ils s’indignent contre la corruption au quotidien. Transparency International vient de publier son rapport annuel sur la perception de la corruption dans 180 Etats de la planète. L’ONG établit un classement en fonction de 13 bases de données différentes (de la Banque mondiale, la BAD, de fondations allemandes etc.) qui regroupent les avis d’experts mais aussi d’hommes et de femmes sur leur ressenti de la corruption dans le secteur public des différentspays. Les résultats sont peu encourageants, notamment en Afrique francophone. La RDC, par exemple, est classée 168è sur 180. En queue de classement, dans l’index publié par l’ONG, on retrouve la Somalie, précédée du Yémen, de la Syrie et du Soudan du Sud. L’Allemagne arrive 9e sur 180. A titre de comparaison, la France perd des points et est classée à la 23e place. DW
L’écho lointain d’une guitare résonne dans les rues sinueuses du quartier arabe d’Abaradjou à Tombouctou, dans le nord du Mali. A mesure que le son se précise, le monument de la Flamme de la paix se dessine. Sous le regard de chameliers, des jeunes s’activent au pied de l’édifice, inauguré en 1996 pour célébrer la fin de la rébellion dans le nord du pays. Samedi 18 janvier, le festival de musique Vivre ensemble va commencer et les derniers préparatifs restent à faire. Mohamed Ag-Radouane contemple avec envie la scène installée en contrebas. Plus tard dans la journée, ce forgeron tombouctien d’une trentaine d’années y montera avec son groupe Inhaden, créé en 2017. Comme une renaissance après les sombres heures qu’a traversées sa ville, occupée en 2012 par Ansar Eddine, un groupe affilié à Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI). A l’époque, la musique est bannie. Des témoignages rapportent que les couples non mariés sont fouettés en public et la charia, la loi islamique, est strictement appliquée. Le Monde
Journaliste depuis plus vingt-cinq ans à Paris, ce Franco-Togolais a toujours placé la culture au centre de ses priorités. Très rapidement, et grâce à son métier, il a fait le constat que le versant économique de la culture n’était pas souvent pris en compte en Afrique. Cela l’a conduit à fonder, en 2007 à Ouagadougou, le Réseau africain des promoteurs et entrepreneurs culturels (Rapec). Objectif : réduire la pauvreté, l’exclusion et le sous-développement des acteurs et entrepreneurs culturels africains. De fait, c’est donc à travers cette ONG qu’il a poursuivi son combat pour la culture au point de promouvoir la tenue d’une Journée mondiale de la culture africaine et afro-descendante, que les Nations unies ont décidé de fixer au 24 janvier. La première édition a eu lieu en 2018. Celle de cette année 2020 est donc la deuxième. Pour rappel, c’est à l’occasion de la 40e session de sa conférence générale en 2019 que l’Unesco a choisi cette date, qui n’est pas le fruit du hasard. Elle coïncide en effet avec celle de l’adoption, en 2006, de la charte de la renaissance culturelle africaine par les chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine. Cette journée a donné lieu à une déclaration solennelle d’Audrey Azoulay, directrice générale de l’Unesco. Le Point