Guerre en RDC : le Conseil de sécurité de l’ONU condamne pour la première fois directement le Rwanda pour son soutien au M23
Le Conseil de sécurité des Nations unies (ONU) a condamné, vendredi 21 février, pour la première fois directement le Rwanda pour son soutien aux rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) qui continue son avancée dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), face à une armée congolaise en déroute. La résolution adoptée à l’unanimité « condamne fermement l’offensive et l’avancée en cours du M23 au Nord-Kivu et au Sud-Kivu avec le soutien des forces de défense rwandaises », dont 4 000 soldats appuient le M23, selon des experts de l’ONU. Le texte, rédigé par la France, réclame également le retrait du M23 des territoires dont il a pris le contrôle, notamment Goma et Bukavu, les deux plus grandes villes de l’est de la RDC, et appelle les forces armées rwandaises à « cesser leur soutien au M23 et à immédiatement se retirer du territoire de la RDC, sans préconditions ». Le Conseil s’était jusqu’à présent contenté de dénoncer les violations de l’intégrité territoriale de la RDC, sans nommer le Rwanda. Mais de plus en plus de ses membres dénonçaient publiquement Kigali, à l’exception des membres africains du Conseil qui ont finalement soutenu la résolution…Après s’être emparé fin janvier de la grande ville de Goma, le M23, qui a repris les armes en 2021 dans l’est de la RCD – région en proie à des conflits depuis trois décennies – a pris dimanche Bukavu sans rencontrer de fortes résistances. Le groupe armé continue depuis sans entrave sa progression dans plusieurs directions. Le Monde avec AFP et Reuters
En RDC, Joseph Kabila prépare son retour politique
Après plusieurs années de silence, l’ancien chef d’État déploie une offensive calculée pour peser à nouveau dans le jeu politique congolais. Ces derniers mois, il sort progressivement de son retrait et multiplie les initiatives. En décembre 2024, il s’affiche à Addis-Abeba aux côtés de Moïse Katumbi, son ancien adversaire. Une rencontre remarquée, mais qui ne s’arrête pas là. Dans la même période, il échange discrètement avec des prêtres catholiques et des pasteurs protestants. Son activisme ne se limite pas aux symboles. Il mobilise également son réseau. Il y a une semaine, il a envoyé ses proches à Bruxelles pour discuter avec les religieux dans le cadre des consultations politiques initiées par la CENCO et l’ECC. Mais Kabila ne se contente pas de déléguer, il se déplace lui-même. Selon des informations obtenues par RFI, il a réuni plusieurs de ses fidèles à Nairobi la semaine dernière. Parmi eux, des figures clés de son parti : Aubin Minaku, ancien président de l’Assemblée nationale, Néhémie Mwilanya, ex-directeur de cabinet, Emmanuel Ramazani Shadary, candidat malheureux à la présidentielle de 2018, Richard Muyej, ancien gouverneur du Lualaba, et Bernabé Kikaya, ancien conseiller diplomatique. L’objectif est clair : réorganiser le PPRD. À l’issue de cette rencontre, Joseph Kabila a désigné Aubin Minaku, vice-président du parti, et lui confie l’intérim de la présidence en son absence. Une gestion collégiale est également prévue avec Emmanuel Ramazani Shadary, dans un contexte dans lequel l’ancien chef de l’État semble préparer activement son retour. RFI
Guerre au Soudan : les paramilitaires des FSR et une coalition de groupes armés et politiques signent « une charte fondatrice » d’un gouvernement parallèle
Les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) et une coalition de groupes armés et politiques du Soudan ont signé, dans la nuit, « une charte fondatrice » visant à la création d’un gouvernement parallèle dans leur pays ravagé par la guerre, a affirmé, tôt dimanche 23 février, une source proche des signataires à l’Agence France-Presse (AFP). Cette annonce survient au terme de nombreux reports et d’une grande confusion cette semaine, sur fond de tensions diplomatiques avec le Kenya. La charte a été signée dans la nuit de samedi à dimanche lors d’une réunion tenue à huis clos dans la capitale kényane, Nairobi…Najm Al-Din Drisa, porte-parole des Forces civiles unifiées, a déclaré à l’AFP que ce gouvernement parallèle pourrait être formé « d’ici un mois » et que cette formation aurait lieu « au Soudan ». Une faction du Mouvement populaire de libération du Soudan-Nord (MPLS-N) dirigée par Abdelaziz Al-Hilu et qui contrôle des parties des Etats du Kordofan et du Nil-Bleu a également signé le texte consulté par l’AFP. Mohammed Hamdan Daglo, chef des FSR, n’était pas présent mais son frère et numéro deux des paramilitaires, Abdel Rahim Daglo, a signé le document…Cette démarche pourrait accroître la « fragmentation » du pays et « aggraver la crise », a mis en garde mercredi le porte-parole du secrétaire général de l’ONU. La Ligue arabe a, elle, condamné jeudi « toute mesure susceptible de porter atteinte à l’unité du Soudan ou de l’exposer au risque de la division ou de la fragmentation ». Le Monde avec AFP
Soudan: MSF annonce suspendre ses activités dans un camp du Darfour
L’ONG française Médecins sans frontières (MSF) a annoncé lundi la suspension de ses activités dans le camp de déplacés de Zamzam frappé par la famine, dans l’ouest du Soudan, en raison des combats et des violences. Ce camp, situé juste au sud d’el-Facher, la capitale du Darfour-Nord, abrite au moins un demi-million de personnes, la plupart déplacées par la guerre entre les paramilitaires et l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane, déclenchée en avril 2023. Il a été attaqué le 11 février par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), dirigés par Mohamed Hamdane Daglo, et des combats ont suivi pendant deux jours dans le camp entre les FSR d’une part et l’armée et des milices alliées de l’autre… »Arrêter nos activités en pleine catastrophe qui s’aggrave à Zamzam est une décision déchirante », a déclaré Yahya Kalilah, chef de mission de MSF au Soudan. Mais « les conditions de sécurité les plus minimales ne sont actuellement pas réunies pour que nous puissions rester. » L’hôpital de campagne de MSF, qui manque de services de traumatologie, a reçu 139 blessés lors des trois premières semaines de février, la plupart atteints par balle ou par des éclats d’obus. Onze patients, dont cinq enfants, sont décédés, selon l’ONG. Le transfert des patients vers l’hôpital saoudien entièrement équipé d’el-Facher est devenu de plus en plus dangereux après les attaques contre les ambulances de MSF, d’après l’ONG. Les belligérants ont été accusés de bombarder sans discernement des établissements de santé et des zones résidentielles et d’utiliser la faim comme arme de guerre. AFP
Les élections en Guinée-Bissau se tiendront le 30 novembre, selon son président
Le président de Guinée-Bissau Umaro Sissoco Embalo a déclaré dimanche que les élections présidentielle et législatives se tiendront le 30 novembre, alors que la date de la fin de son mandat fait l’objet de contestations de la part de l’opposition. « Les élections (présidentielle et législatives) auront lieu le 30 novembre 2025. Je vais signer d’ailleurs un décret dans ce sens », a déclaré dimanche M. Embalo à la presse, sans dire préciser la date de signature. La date de la fin du mandat du président Embalo fait depuis plusieurs semaines l’objet de contestations de la part de l’opposition qui estime que celui-ci arrive à échéance le 27 février. La Cour suprême a toutefois indiqué début février que M. Embalo termine son mandat le 4 septembre…En décembre 2023, M. Embalo a dissous le Parlement dominé à l’époque par l’opposition, trois jours après des affrontements armés qu’il a présentés comme une tentative de coup d’Etat dans ce petit pays d’Afrique de l’Ouest habitué aux troubles politiques. Il avait ensuite fixé au 24 novembre 2024 les législatives anticipées, avant de les reporter sine die par un décret présidentiel, invoquant des difficultés logistiques et financières. AFP
En Côte d’Ivoire, le nationalisme identitaire refait surface au détriment de Tidjane Thiam
Les Ivoiriens espéraient en avoir fini avec « l’ivoirité », un concept raciste inventé dans les années 1990 qui a été le terreau des crises politico-militaires de 2002 et de 2010-2011. Mais l’approche de l’élection présidentielle, prévue pour le mois d’octobre, a fait ressurgir les attaques aux relents identitaires sur la filiation d’un des principaux prétendants à la magistrature suprême. Leur cible ? Tidjane Thiam, qui a pris en 2023 la tête du principal parti d’opposition, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), visant tantôt sa double nationalité franco-ivoirienne, tantôt les origines sénégalaises de son père. La controverse a éclaté le 2 février sur le plateau de la Nouvelle chaîne ivoirienne (NCI), lorsque l’analyste politique Arthur Banga, proche du pouvoir, a affirmé que Tidjane Thiam « ne [pouvait] pas être candidat à l’élection présidentielle, car il n’a pas renoncé à sa nationalité française ». La Constitution ivoirienne impose en effet aux candidats d’être « exclusivement de nationalité ivoirienne ». Face à la polémique naissante, l’intéressé, qui a officiellement déposé une demande de perte volontaire de la nationalité française à l’ambassade de France à Abidjan le 6 février, affirme ne pas avoir agi sous la pression et avoir entamé la procédure l’année dernière…[Thiam] fait allusion aux attaques subies par l’actuel président ivoirien Alassane Ouattara dans les années 1990. C’est à ce moment-là qu’Henri Konan Bédié, chef du PDCI pendant vingt-neuf ans, invente le concept d’« ivoirité » pour exclure son principal adversaire de la course à la présidentielle. La manœuvre fonctionnera : en 1993, Alassane Ouattara renonce à se présenter à la présidentielle, qu’Henri Konan Bédié remporte. Le Monde
Sénégal: Ousmane Sonko signe un accord de paix avec une faction du MFDC
Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a signé hier, dimanche 23 février 2025, un protocole d’accord de paix avec l’une des factions du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC). La rencontre s’est tenue à Bissau, sous la médiation du président Umaro Sissoco Embalo. Un accord similaire avait déjà été signé en 2022 sous l’ancien président sénégalais Macky Sall, mais la situation n’avait que peu évolué depuis. Moins d’un an après l’arrivée au pouvoir des nouvelles autorités, Ousmane Sonko s’est rendu en Guinée-Bissau pour rencontrer des responsables du Front Sud du MFDC. Après trois jours de réunion, un nouvel accord a été signé. Il prévoit d’abord le dépôt des armes et la démobilisation des combattants du Front Sud, dirigé par César Atoute Badiate, ainsi que leur réinsertion dans la société. Il engage également les autorités à organiser le retour des populations déplacées, parfois depuis plus de vingt ans, dans leurs villages d’origine. Ce nouvel accord s’inscrit dans le cadre du Plan Diomaye pour la Casamance, lancé en janvier, qui vise à accélérer le développement de la région. RFI
L’Afrique du Sud une nouvelle fois touchée par de vastes coupures de courant
L’électricité a été coupée dans une grande partie de l’Afrique du Sud dimanche 23 février, après l’annonce par le fournisseur national d’énergie de plusieurs jours de coupures de courant dans le pays le plus industrialisé d’Afrique. La pleine capacité électrique doit être restaurée d’ici à la fin de semaine, a affirmé le ministre de l’énergie, Kgosientsho Ramokgopa, lors d’une conférence de presse, retransmise en direct sur plusieurs chaînes de télévision…L’entreprise publique Eskom, fortement endettée, avait annoncé dans un communiqué au cours de la matinée qu’elle limitait l’approvisionnement en électricité « jusqu’à nouvel ordre », en raison de multiples pannes survenues dans trois centrales électriques au charbon. Elle a enclenché le stade 6 de son plan de gestion de la charge électrique, le stade 8 étant celui des coupures les plus sévères. Au stade 6, l’électricité est coupée jusqu’à 12 fois sur une période de quatre jours, pour une durée maximale de quatre heures à chaque fois…Eskom a reconnu que ces problèmes de coupures constituaient une « limite structurelle » au développement économique du pays et aux investissements étrangers, a-t-il ajouté. Il est embarrassant en outre qu’elles interviennent juste la semaine de la venue en Afrique du Sud de diplomates de haut rang du G20, a-t-il déclaré à la chaîne sud-africaine ENCA. Le Monde avec AFP
Haïti: un policier kényan de la mission multinationale de sécurité tué
Malgré l’arrivée de quelque 1.000 policiers issus de six pays en Haïti, selon un décompte de l’AFP, les attaques des gangs, qui contrôlent selon l’ONU 85 % de la capitale Port-au-Prince, ne semblent pas avoir faibli. L’officier du contingent kenyan a été blessé lors d’une opération dans le département de l’Arbonite, dans le nord-ouest de l’île, a déclaré le commandant Godfrey Otunge de la MMAS dans un communiqué. « L’officier a été immédiatement évacué par voie aérienne vers l’hôpital (…) mais a malheureusement succombé à ses blessures », a-t-il ajouté. Le 16 février, ce sont les policiers haïtiens qui avaient été victimes d’une attaque de gang. Au moins trois policiers avaient été tués. La MMAS n’est pas une force onusienne, mais l’ONU a mis en place un fonds volontaire pour la financer, qui a recueilli jusqu’à présent 110 millions de dollars, un montant jugé nettement insuffisant. RFI
Burkina Faso: Ouverture du Fespaco
La 29ème édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision s’est ouverte ce samedi à Ouagadougou, sous le thème « Cinéma d’Afrique et identités culturelles ». Le Tchad est le pays invité d’honneur. Mahmat Deby a fait le déplacement dans la capitale burkinabè. Le président de la transition, Ibrahim Traoré, était présent à la cérémonie d’ouverture en compagnie de son homologue tchadien, Mahamat Deby, au palais des sports de Ouagadougou, où un important dispositif militaire était déployé. Un hommage a été rendu au réalisateur malien Souleymane Cissé, décédé mercredi à Bamako à l’âge de 84 ans, qui devait présider le jury…Plus de 200 films ont été retenus en sélection officielle dans diverses catégories, comme le court métrage, le documentaire, les séries télé et films d’animation. Après la cérémonie d’ouverture, devait être projeté le film hors compétition « Black Tea » du mauritanien Abderrahmane Sissako, lauréat de l’Étalon d’or 2003 pour « En attendant le bonheur » et du César du meilleur film 2015 pour « Timbuktu ». 17 films sont en lice pour l’Etalon d’Or de Yennenga, dont deux burkinabè: « Katanga, la danse des scorpions » de Dani Kouyaté et « Les Invertueuses » de Chloé Aïcha Boro. L’annonce du palmarès du Fespaco est programmée le 1er mars. VOA