Évacuations de masse du Soudan, où les combats font rage
Tirs et explosions ont secoué dimanche Khartoum et ses banlieues, survolées par des avions de combat. Les habitants craignent un regain de violence après le départ des étrangers. Les forces spéciales américaines ont évacué le personnel de l’ambassade des États-Unis à Khartoum, la capitale du Soudan, a déclaré dimanche le président Joe Biden. La France et d’autres pays ont aussi commencé à évacuer leurs ressortissants du Soudan, après le départ du personnel diplomatique américain, alors que les combats meurtriers entre armée et paramilitaires font rage depuis plus d’une semaine. Selon des témoignages recueillis par l’AFP, tirs et explosions ont encore secoué dimanche Khartoum et ses banlieues, survolées par des avions de combat. Le pape François a appelé au « dialogue » face à la « grave » situation dans le pays, où, depuis le 15 avril, les deux généraux au pouvoir depuis leur putsch de 2021 se sont lancés dans une guerre sans merci. VOA
Au Soudan, la remarquable mobilisation des citoyens au milieu des combats
Un Aïd de sang. Les habitants de Khartoum ont célébré la fête musulmane concluant le Ramadan aux bruits des balles et des bombardements. A la tombée du jour, vendredi 21 avril, une psalmodie solitaire résonnait dans les haut-parleurs de la grande mosquée Al-Nour. Les autres sont restées murées dans le silence et les fidèles ne sont pas venus prier dans la capitale soudanaise transformée en champ de bataille. « C’est la première fois que nous ne sommes pas réunis en famille. Moi je n’ai pas peur, mais ces hommes devraient craindre Dieu », s’exclame Sumaya, portant le doigt à son oreille alors que des tirs retentissent dans le quartier d’Al-Amarat, au centre de Khartoum. « Même chez moi, les hommes ont trop peur pour sortir », dit-elle dans un claquement de langue, en s’éloignant après avoir cherché en vain une boisson fraîche dans l’une des rares échoppes encore ouvertes, pour agrémenter le repas improvisé, sans gaz ni électricité. Vendredi, l’armée régulière dirigée par le général Abdel Fattah Al-Bourhane a de nouveau multiplié les raids aériens sur les positions tenues par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), menés par le général Mohammed Hamdan Daglo, dit « Hemetti ». La veille, pour la première fois depuis le début du conflit, le général Bourhane est apparu à la télévision, dans une salle sombre, encadré de drapeaux soudanais. La seule issue serait la force, a-t-il fait valoir, en balayant d’un revers de main toute négociation avec son rival, voué à se faire « écraser militairement », s’il ne cesse de « vouloir de contrôler le pays ». Le Monde
Conflit au Soudan : le pape François appelle au « dialogue » face à la « grave » situation
Le pape François a appelé dimanche au « dialogue » face la « grave » situation au Soudan, où les combats meurtriers entre armée et paramilitaires font rage depuis plus d’une semaine. « Malheureusement la situation reste grave au Soudan, c’est pourquoi je renouvelle mon appel afin que la violence cesse au plus vite et que soit reprise la voie du dialogue », a-t-il déclaré lors de sa traditionnelle prière dominicale en public place Saint-Pierre. « J’invite tout le monde à prier pour nos frères et soeurs soudanais », a-t-il ajouté. Depuis le 15 avril, les deux généraux au pouvoir depuis leur putsch de 2021 se sont lancés dans une guerre sans merci. Les violences, principalement à Khartoum et au Darfour (ouest), ont fait selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) plus de 420 morts et 3.700 blessés. Elles ont déplacé des dizaines de milliers de personnes vers d’autres Etats du Soudan ou hors des frontières au Tchad et en Egypte. Et elles ont entraîné la mobilisation de plusieurs pays pour évacuer leurs ressortissants. RTBF
Le Tchad s’inquiète de l’afflux de réfugiés soudanais
Face à l’afflux de réfugiés fuyant les combats au Soudan, les ONG tirent la sonnette d’alarme : le Tchad n’a pas les moyens de les accueillir convenablement. Ils sont chaque jour, des centaines voire des milliers de personnes à fuir le Soudan pour trouver refuge au Tchad voisin. Parmi ces réfugiés, 320 soldats soudanais. Le Tchad qui affirme avoir désarmé ces soldats de l’armée régulière, se contente pour l’instant de sécuriser ses frontières, affirme le ministre tchadien de la Défense Daoud Yaya Brahim qui s’inquiète par ailleurs de ce flux de migrants : « Nous avons plus de 400.000 réfugiés soudanais qui sont chez nous depuis 2003. Il y en a d’autres qui arrivent, regardez les conséquences que le Tchad va subir. Nous étions interpellés par le président de la transition, nous qui sommes surtout concernés par la sécurité. Il nous a instruits sur beaucoup de mesures et des dispositions ont été prises pour sécuriser notre frontière, partant le pays. » Selon l’Agence de développement économique et social (ADES), une ONG humanitaire tchadienne qui intervient au Soudan depuis plus de 10 ans, le Tchad pourrait accueillir plus de cent mille réfugiés. DW
Burkina Faso : une soixantaine de civils massacrés par des hommes en uniforme de l’armée
Environ 60 civils ont été tués jeudi dans le nord du Burkina Faso par des individus en tenue de l’armée, a déclaré dimanche le procureur local, Lamine Kaboré, citant des informations de la police de la ville d’Ouahigouya. Ce massacre intervient une semaine après la mort de six soldats et 34 Volontaires pour la défense de la patrie (VDP, supplétifs civils de l’armée) tués lors d’une attaque terroriste. Le Burkina Faso une nouvelle fois endeuillé. Une soixantaine de civils d’un village du Nord ont été massacrés jeudi par des hommes en tenue de l’armée de ce pays pris dans la spirale de la violence depuis 2015, a annoncé dimanche 23 avril le procureur de Ouahigouya (nord). Le procureur du tribunal de grande instance de Ouahigouya, Lamine Kaboré, écrit dans un communiqué transmis à l’AFP avoir été informé par la gendarmerie de la ville « que dans le village de Karma », situé dans la province du Yatenga, « une soixantaine de personnes auraient été tuées par des personnes arborant des tenues de nos forces armées nationales ». France24
Mali : 10 civils tués dans une attaque meurtrière dans le centre
Dix civils et trois soldats ont été tués lors d’une attaque meurtrière dans le centre du Mali samedi. Le gouvernement a annoncé que 88 djihadistes avaient été « neutralisés » dans une vague d’effusions de sang qu’il a décrite comme une résurgence des « incidents terroristes ». Tôt samedi matin, des djihadistes présumés ont attaqué la zone de l’aéroport de Sévaré, dans la région centrale de Mopti en faisant exploser des voitures piégées. 10 civils ont perdu la vie et 61 autres ont été blessé. Les explosions ont détruit quelques maisons dans les environs de l’aéroport, qui abrite un camp militaire malien. … Impliquée dans les combats, la MNUSMA a déclaré samedi qu’elle condamnait les attaques du 22 avril contre le camp des forces armées maliennes à Sevare et les attentats à la voiture piégée affirmant que des cours de feu ont également été tirés en direction de son camp. AfricaNews/AFP
Mali: l’armée interpelle des combattants de la Coordination des mouvements de l’Azawad près de Ménaka
Une opération de l’armée a été menée près de Ménaka, dans le nord-est du Mali, une région passée sous la domination totale de la branche sahélienne du groupe État islamique. Dans un communiqué diffusé ce 24 avril 2023, les Forces armées (Fama) annoncent avoir mené la veille une « action majeure » dans le secteur de Tin-Fadimata, avec arrestations et matériel saisi à la clé. Mais la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), mouvement signataire de l’accord de paix de 2015, indique que ce sont des combattants issus de ses rangs et non des terroristes qui ont été interpelés. RFI
Des militants séparatistes présumés tuent six personnes au Nigeria
La violence séparatiste est l’un des dossiers prioritaires qui attendent le président élu Bola Tinubu, l’ancien gouverneur de Lagos, qui entrera en fonction le mois prochain. Quatre policiers nigérians et deux civils ont été tués vendredi par des militants séparatistes présumés lors d’une fusillade, alors qu’ils patrouillaient dans le sud-est du pays, a annoncé samedi la police. L’attaque a eu lieu dans la région de Ngor-Okpala de l’État d’Imo, où le groupe séparatiste des peuples autochtones du Biafra (IPOB) et sa branche armée, le Réseau de sécurité de l’Est (ESN), sont actifs. Au cours des deux dernières années, des attaques imputées à l’IPOB ont tué des dizaines de policiers dans les États du sud-est du Nigeria, où ce groupe milite pour un État séparé pour l’ethnie Igbo. VOA
RDC: les autorités pointent un «semblant de retrait» du M23 de certains territoires
Les autorités accusent les rebelles du M23 de reprendre les positions que le mouvement avait auparavant quittées malgré le déploiement des troupes de la force est–africaine. Réuni en conseil des ministres vendredi à Kinshasa, le gouvernement a estimé que cette posture présage des attaques contre la population et l’armée. Samedi à Goma, chef–lieu de la province du Nord–Kivu et quartier général de la force régionale, les autorités ont fait le point de la situation dans la région. Pour le gouverneur militaire du Nord–Kivu, on est loin du retrait total et massif auquel les rebelles avaient souscrit. Devant les médias, il a fait état, selon ses mots, d’un « semblant de retrait » du M23 des territoires de Masisi, Rutshuru et Nyiragongo. RFI
Ituri : sept miliciens de la CODECO tués dans un combat avec les FARDC à Bakonde
Les FARDC ont neutralisé sept miliciens de la CODECO dans un combat survenu, vendredi 21 avril, à Bakonde, dans le secteur de Banyali Kilo, territoire de Djugu (Ituri). Selon des sources sur place, un soldat de l’armée nationale est décédé au cours de ces accrochages. Les mêmes sources rapportent que ces miliciens de la CODECO ont de nouveau surgi dans le secteur de Banyali Kilo sur la route Mungwalu, en tirant plusieurs coups de feu. Effrayés, les habitants dont la plupart avaient suivi la veille des rumeurs à propos de l’incursion des miliciens dans cette zone, ont passé la nuit dans la brousse indiquent des sources locales. Ces assaillants ont ensuite attaqué une position des militaires qui ont vivement riposté. Des sources sécuritaires dans la région précisent que certaines localités autrefois occupées par ces miliciens telle que Sayo, Kodulu et Andisa sont passées sous le contrôle de l’armée. Radio Okapi
Éthiopie : le Premier ministre annonce l’ouverture de négociations avec des rebelles oromo
Des négociations entre le gouvernement éthiopien et l’Armée de libération oromo « vont commencer mardi en Tanzanie », a annoncé le Premier ministre, Abiy Ahmed, dimanche soir. L’Éthiopie est minée par de multiples conflits locaux. Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a annoncé, dimanche 23 avril au soir, l’ouverture de négociations de paix avec l’Armée de libération oromo (OLA), groupe rebelle actif dans la région de l’Oromia, la plus vaste et peuplée du pays, qui enserre la capitale Addis-Abeba. Ces négociations « vont commencer mardi en Tanzanie », a précisé Abiy Ahmed. « Le gouvernement et le peuple éthiopiens ont énormément besoin de cette négociation (…), j’appelle tout le monde à jouer son rôle. » France24
Kenya : au moins 50 corps de fidèles d’une secte exhumés dans une forêt
De nouvelles exhumations, dimanche, portent à plus de 50 le nombre de dépouilles découvertes dans la forêt de Shakahola, située dans l’est du Kenya. Les défunts sont des fidèles de l’Église Internationale de Bonne Nouvelle, une secte dont le chef aurait dit de jeûner pour « rencontrer Jésus ». Depuis plus d’une semaine, plus de cinquante corps ont été exhumés dans l’est du Kenya dans le cadre d’une enquête sur la mort de fidèles d’une secte dont le chef aurait dit de jeûner pour « rencontrer Jésus », selon un décompte établi dimanche 23 avril. « Aujourd’hui (dimanche), nous avons exhumé 26 corps, ce qui porte le nombre total à 47 » depuis vendredi, a déclaré à l’AFP Charles Kamau, chef des enquêtes criminelles du sous-comté de Malindi (est), précisant que les recherches se poursuivent pour retrouver d’autres corps ou d’éventuels survivants dans la forêt de Shakahola. France24
L’opposition kényane annonce la reprise des manifestations à partir du 2 mai
L’opposition kényane va reprendre à partir du 2 mai les manifestations contre le gouvernement, près de trois semaines après avoir suspendu les rassemblements pour participer à un dialogue avec les autorités. « Nous allons reprendre les rassemblements à partir du 2 mai, les manifestations seront circonscrites à Nairobi », la capitale kényane, a déclaré à l’AFP Dennis Onyango, porte-parole de Raila Odinga, vétéran de l’opposition qui a organisé en mars plusieurs rassemblements contre la vie chère. M. Onyango n’a pas donné plus de détails sur les raisons de la reprise des manifestations. M. Odinga avait organisé à partir du 20 mars des manifestations bi-hebdomadaires, le lundi et le jeudi, accusant le président William Ruto d’avoir « volé » la présidentielle d’août mais aussi d’être incapable de juguler la flambée des prix. Ces rassemblements ont été interdits par la police. AfricaNews/AFP
Burundi: la CNIDH confirme l’arrestation de l’ex-Premier minsitre Alain-Guillaume Bunyoni
Un ancien Premier ministre arrêté au Burundi. Il s’agit du Général Alain-Guillaume Bunyoni. L’information a été confirmée samedi par la Commission nationale indépendante des droits de l’homme. Sur Twitter, la CNIDH affirme lui avoir rendu visite et s’être entretenu avec lui. Mais les raisons de son arrestation n’ont toujours pas été dévoilées. Le tweet posté par la CNIDH est laconique : La Commission dit avoir effectué « une visite pour s’entretenir avec le Général Alain-Guillaume Bunyoni. Il se porte bien. Il n’a subi aucun acte de torture ou tout autre abus depuis son arrestation. Sa famille en a été informée. Le processus suit son cours normal ». L’ancien numéro 2 du CNDD-FDD était recherché depuis plusieurs jours. Trois de ses propriétés ont été fouillées lundi 17 avril. Mais les autorités n’ont toujours pas communiqué sur les motifs de cette procédure. RFI
Face au jihadisme, le Bénin envisage de recruter 5.000 soldats
Le gouvernement du Bénin envisage de recruter 5.000 hommes pour aider notamment ses forces de sécurité à protéger les frontières du nord, menacées par les incursions jihadistes, a indiqué vendredi son porte-parole. Le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Togo font face à la menace croissante de combattants du groupe État islamique (EI) et d’Al-Qaïda, implantés au Niger et au Burkina Faso, et qui multiplient désormais les attaques sur leur territoire. Les forces béninoises affirment avoir enregistré une vingtaine d’incursions depuis l’autre côté de la frontière depuis 2021. Le Togo a également subi des attaques à sa frontière nord. Dans un communiqué de presse, le porte-parole du gouvernement béninois, Wilfried Houngbedji, a déclaré qu’après une formation de base, les nouvelles recrues âgées de 18 à 30 ans seront déployées avec les forces armées principalement dans les zones où il y a des « tentatives d’incursions terroristes ». Selon les forces armées béninoises, le recrutement aura lieu jusqu’au 5 mai. VOA
Tunisie : la démocratie est-elle en train d’être sapée ?
La Tunisie est le seul pays à avoir renversé un dirigeant autoritaire lors du printemps arabe de 2011 et à avoir construit une démocratie. Toutefois, la perquisition du siège du parti d’opposition Ennadha et l’arrestation de son dirigeant montrent que le pays est en train de revenir à la dictature, pour certains. En janvier 2011, Zine el-Abidine Ben Ali a démissionné de la présidence de la Tunisie et s’est réfugié en Arabie Saoudite, après avoir échoué à réprimer des semaines de manifestations de masse. Il avait dirigé un pays à parti unique pendant vingt-trois ans. Le nouveau « gouvernement de transition » a autorisé la création de nouveaux partis politiques et la liberté d’expression. Plusieurs élections ont été organisées, au cours desquelles le parti islamiste modéré Ennahda (Rennaisance) a obtenu le plus grand nombre de sièges parlementaires, mais il n’a jamais obtenu la majorité. Ennahda a dû partager le pouvoir avec des partis laïques. BBC
Comores : le président Assoumani se dit prêt à dialoguer avec Paris
Le président comorien a déclaré samedi être favorable aux « discussions » avec la France concernant les opérations de lutte contre l’immigration. Également imam autoproclamé, Azali Assoumani s’est exprimé dans la mosquée de Mitsudje sur l’île de la Grande Comore au sujet de l’opération controversée entreprise par les autorités de Mayotte qui vise à renvoyer vers l’Archipel d’Afrique de l’ESt des personnes en situation irrégulières dans les prochains jours. Le gouvernement français n’a pas donné de date précise pour le lancement de l’opération baptisée « Wuambushu » (reprise, en mahorais) du ministre français de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin. 1.800 policiers et gendarmes sont déjà stationnés à Mayotte. AfricaNews/AFP