Revue de presse du 23 septembre 2024

Au Tchad, un parti d’opposition dénonce « l’enlèvement » de son secrétaire général
Le secrétaire général du Parti socialiste sans frontières (PSF), Robert Gam, a été « enlevé » vendredi 20 septembre, a déclaré samedi dans un communiqué transmis à l’Agence France-Presse (AFP) un cadre du parti tchadien, dont le président et candidat à la présidentielle, Yaya Dillo, a été « assassiné » en février d’après la formation. « Après la visite politique des camarades du parti Les Patriotes au siège du PSF, le secrétaire général Robert Gam est porté disparu », écrit Mahamat Alifa Yousouf, le coordinateur général du parti. « Il fait l’objet de harcèlement et d’intimidations depuis l’assassinat odieux » du président Yaya Dillo « par la junte militaire », poursuit le texte… Yaya Dillo, président du PSF, cousin du président tchadien Mahamat Idriss Déby Itno et pressenti comme son plus dangereux rival politique pour le scrutin présidentiel, a été tué le 28 février par des militaires de la garde présidentielle dans l’assaut du siège de son parti deux mois avant l’élection. Il a été « assassiné » selon l’opposition, d’une « balle à bout portant dans la tête » selon le PSF. Le pouvoir militaire a nié « toute exécution », invoquant la nécessité d’appréhender M. Dillo, suspecté d’avoir mené une « attaque » contre les services de renseignement et tenté de faire libérer un responsable de son parti arrêté. Une vingtaine de proches de Yaya Dillo ont été interpellés le jour de sa mort et sont toujours « détenus au secret » selon Amnesty International. Le Monde avec AFP

Inondations au Tchad : 503 morts et plus d’1,7 million de personnes affectées depuis juillet
Les pluies diluviennes au Tchad depuis le mois de juillet ont fait 503 morts et affecté plus de 1,7 million de personnes, selon un bilan transmis à l’AFP samedi par le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha) au Tchad. Selon ce nouveau bilan « 117 départements sur 125 sont touchés » dans lesquels 212.111 maisons et 357.832 hectares de champs ont été détruits. Et 69.659 têtes de bétail ont été emportées. « Ces pluies ont provoqué des inondations sévères qui ont touché l’ensemble des provinces du pays, entraîné des pertes en vie humaine mais aussi des dégâts matériels et en cheptels considérables », avait annoncé Marcelin Kanabé Passalé, le ministre de l’Eau et de l’Energie à l’occasion d’un point presse samedi matin sans donner de chiffres précis. Le ministre de tutelle avait également annoncé la mise en place d’un comité de suivi des inondations, afin d' »évaluer les risques liés à la pollution des sources d’approvisionnement en eau potable et à la montée des niveaux des fleuves ». « Il a été observé que les eaux du fleuve Logone et du fleuve Chari ont atteint une hauteur critique susceptibles de provoquer des inondations fluviales évidentes dans les jours à venir », toujours selon le ministre. AFP

Guerre au Soudan : au Darfour, la ville d’El-Fasher ravagée par les combats
Depuis des mois, le sort d’El-Fasher inquiète la communauté internationale. Dans la métropole de 2 millions d’habitants, seule capitale des cinq Etats du Darfour à ne pas être aux mains des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), des « centaines de milliers de civils » sont menacés par des violences « de masse », a alerté l’ONU mercredi. « J’appelle les belligérants […] à retirer leurs forces, à faciliter l’accès humanitaire et à réengager des négociations pour mettre fin à cette guerre », plaidait déjà, la veille, le président américain, Joe Biden. Sur le terrain, les projectiles s’abattent toujours sur les maisons des civils, dernier épisode sanglant du conflit qui oppose l’armée du général Abdel Fattah Al-Bourhane et les paramilitaires dirigés par son ancien adjoint, Mohammed Hamdan Daglo. « La plupart de nos maisons dans le sud de la ville ont été complètement détruites », rapporte Al-Tijani Othman, joint au téléphone par l’Agence France-Presse (AFP) de son quartier d’El-Fasher. « Il n’y a quasiment plus personne ici », dit-il, précisant que les habitants sont surtout occupés à inspecter les dommages infligés à leurs domiciles par les combats. Pour la seule journée de samedi, les autorités sanitaires ont recensé la mort de quatorze civils dans les combats et 40 blessés, a annoncé à l’AFP une source médicale. « Mais ce n’est qu’une fraction du nombre réel de victimes, a-t-elle reconnu. Souvent, les gens doivent enterrer leurs proches sur place plutôt que de braver les combats pour tenter de les transporter à l’hôpital. » Le Monde avec AFP

Présidentielle en Ouganda : le fils de Yoweri Museveni se ravise et annonce soutenir son père, au pouvoir depuis 1986
Le fils du président ougandais Yoweri Museveni, qui avait affirmé qu’il serait candidat à la présidentielle de 2026, s’est ravisé et a déclaré samedi 21 septembre qu’il ne se présenterait pas et qu’il soutiendrait son père, au pouvoir depuis 1986. Ce dernier, l’un des plus anciens dirigeants au pouvoir en Afrique, aujourd’hui âgé de 80 ans, n’a pas annoncé officiellement son intention de briguer un septième mandat. « Je voudrais annoncer que je ne serai pas sur le bulletin de vote en 2026. Dieu Tout-Puissant m’a dit de me concentrer d’abord sur Son Armée. Je soutiens donc pleinement le président Yoweri Museveni lors des prochaines élections », a écrit Muhoozi Kainerugaba, chef des forces armées ougandaises (UPDF), dans un message posté sur X. Considéré par beaucoup d’Ougandais comme le successeur désigné de son père, le général de 50 ans a ajouté : « Aucun civil ne dirigera l’Ouganda après le président Museveni. Les forces de sécurité ne le permettront pas. Le prochain dirigeant sera un soldat ou un policier. »…Unique fils du président Museveni (qui a également trois filles), réputé pour ses déclarations polémiques sur les réseaux sociaux, Muhoozi Kainerugaba a connu une ascension météorique dans l’armée, après avoir suivi à l’étranger des formations de commandement militaire, notamment dans la prestigieuse Académie royale britannique de Sandhurst. Ancien commandant des forces spéciales ougandaises, promu général de division en 2016, il a été nommé chef des armées en mars par son père. Yoweri Museveni tient l’Ouganda d’une main de fer depuis qu’il a renversé le président Milton Obote en 1986. Le Monde avec AFP

Ghana: arrestation de plusieurs dizaines de militants de la société civile lors d’une manifestation à Accra
Au moins une trentaine de manifestants ont été interpellés dans la capitale ghanéenne, dimanche 22 septembre, à l’occasion d’un rassemblement pour dénoncer l’inaction et la corruption du gouvernement face à l’orpaillage illégal. Ses organisateurs dénoncent une grave entrave à la liberté de manifester. Plusieurs dizaines de manifestants et de membres de la société civile ont été arrêtés dimanche 22 septembre lors d’une manifestation à Accra, la capitale du Ghana. Avec pour principal slogan « Dites non au Galamsey », ce rassemblement, qui avait commencé la veille, visait à dénoncer l’inaction et la corruption du gouvernement face aux mines d’or illégales, selon l’ONG Democracy Hub. Les premières interpellations ont eu lieu dans la matinée à une intersection routière d’Accra qu’un groupe de plusieurs dizaines de manifestants a tenté de bloquer. Pour Grace Ansah-Akrofi, directrice de la communication de la police ghanéenne, elles sont pleinement justifiées compte tenu du caractère illégal du rassemblement : « Samedi, nous avions de nouveau alerté les organisateurs de la manifestation. Nous leur avions demandé de reconsidérer les sept sites que la police leur proposait pour manifester en leur expliquant que le lendemain, nous allions nous assurer que le trafic routier resterait fluide et ne serait pas interrompu », explique-t-elle. Dans l’après-midi, une vingtaine de manifestants ont ensuite décidé de revenir sur les lieux…Au total, 42 manifestants ont été interpellés durant cette journée selon la police. Les organisateurs de la mobilisation, qui dénoncent une grave entrave à la liberté de manifester, évoquent de leur côté le chiffre de 32 arrestations, dont celle d’une enfant de huit ans. Quant à Democracy Hub, elle accuse la police d’empêcher les manifestants d’avoir accès à un avocat. RFI

Treize candidatures validées pour la présidentielle ghanéenne du 7 décembre
Treize candidats pourront se présenter à la présidentielle prévue le 7 décembre au Ghana au cours de laquelle les électeurs seront appelés à choisir un successeur au président Nana Akufo-Addo, a annoncé vendredi la Commission électorale. Les deux favoris du scrutin, le vice-président Mahamudu Bawumia du Nouveau parti patriotique (NPP) au pouvoir et le chef de l’opposition John Mahama du parti Congrès national démocratique (NDC), font partie de ces candidats. La course à la présidentielle s’annonce très serrée entre ces deux candidats, tous deux originaires du nord du Ghana, une première dans l’histoire politique du pays. Au final, la commission a validé les candidatures de neuf personnes issues de partis et de quatre indépendants, après « un examen approfondi des formulaires de candidature soumis par les candidats pour assurer le respect des exigences énoncées par la loi ». Parmi les candidats indépendants figurent Alan Kyerematen, l’ancien ministre du Commerce qui a quitté le NPP après des conflits internes, et le jeune entrepreneur Nana Kwame Bediako, qui promet un programme panafricain porté par la jeunesse du pays. Sur les 24 postulants à la présidentielle, onze ont été disqualifiés, a déclaré la Commission. Les débats de la campagne présidentielle se concentrent sur les réformes à mener pour sortir le Ghana de la crise économique qui touche le pays depuis quelques années, la pire depuis des décennies, marquée notamment par une inflation galopante. AFP

Guinée: le débat sur la possible participation du général Doumbouya à la présidentielle s’installe
En Guinée, l’actualité de ce week-end est politique, avec une question qui revient sans cesse dans les débats : le général Doumbouya, leader du pays depuis trois ans, pourra-t-il, s’il le décide, participer à l’élection présidentielle prévue en 2025 ? Alors que la charte de la transition l’interdit, des cadres de la junte et du gouvernement estiment cette possibilité envisageable. Ces multiples déclarations sont fustigées par des leaders de l’opposition. Ces derniers demandent au général Doumbouya de clarifier sa position. « Si Doumbouya est candidat, ce n’est pas la peine de faire des élections », déclaration très franche de Kalémodou Yansané, vice-président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), ce samedi 21 septembre, lors de l’Assemblée hebdomadaire du parti. Lors de sa prise de parole, l’opposant a néanmoins mis les formes : « Nous demandons humblement au président Mamadi Doumbouya d’avoir le courage – comme il l’a souvent affirmé – de ne pas hésiter à déclarer clairement s’il entend se présenter ou non à l’élection présidentielle. Cette transparence est essentielle pour clarifier la voie à suivre », a-t-il déclaré. L’UFDG a donc réagi rapidement et répondu aux perches lancées, ces derniers jours, par des cadres de la junte et des membres du gouvernement. RFI

Au Kenya, libération de trois manifestants retenus depuis un mois, selon des ONG
Trois manifestants qui avaient disparu le 19 août près de Nairobi sur fond de répression d’un mouvement de jeunesse ont été libérés, ont annoncé vendredi deux organisations de défenses des droits, qui accusent la police kényane. Ces trois hommes avaient participé à des rassemblements dénonçant les disparitions durant les manifestations antigouvernementales de juin, un mouvement d’une ampleur inédite ces dernières décennies au Kenya, selon ces organisations. Nos partenaires « ont confirmé qu’ils sont libres, ils sont en vie », a déclaré à l’AFP Cornelius Oduor, directeur adjoint de la Commission kényane des droits humains (KHRC). La Law Society of Kenya (LSK), principale association d’avocats du pays, qui a déposé plainte au sujet de cette disparition après avoir réuni des témoignages, a également confirmé leur remise en liberté dans la nuit. Les trois hommes avaient disparu dans la localité de Kitengela, à une trentaine de kilomètres au sud de Nairobi. Interrogé au sujet de vidéos circulant sur les réseaux sociaux où deux d’entre eux apparaissent hagards, M. Oduor a affirmé que ces images « montrent clairement que les hommes sont dans un état de détresse ». « Cela souligne le fait qu’ils étaient en captivité », a-t-il dit. Le lieu où Bob Njagi, Aslam Longton et son frère Jamil Longton ont été retenus pendant un mois n’a pas encore été établi. « Nous sommes convaincus qu’ils ont été emmenés par des officiers de sécurité du Kenya », a réagi M. Oduor. Selon la LSK, les deux frères ont été relâchés au nord de Nairobi, tandis que M. Njagi s’est présenté au commissariat de Tigoni, également au nord de la capitale, selon la LSK. AFP

Cameroun: l’opposant Cabral Libii officialise sa volonté de participer à l’élection présidentielle
Au Cameroun, la course à la présidence, prévue en 2025, est lancée. À l’occasion de la sortie de son livre Ce que j’ai vu : Manifeste de la rupture et du progrès, l’opposant Cabral Libii a officialisé sa volonté de participer à l’élection présidentielle. Arrivé en troisième position, lors du scrutin en 2018, le député Cabral Libii est aussi président du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN). Il vient de terminer une longue tournée dans tout le pays pour entendre les électeurs et leur proposer – c’est le but de son manifeste – des solutions. Joint par RFI, l’opposant Cabral Libii nous donne des précisions. « La publication de ce manifeste de la rupture et du progrès, dit-il, marque mon intention de briguer la magistrature suprême au Cameroun. Je propose donc au peuple camerounais un contrat social nouveau : le Cameroun qui protège et qui libère les énergies. »…« Le programme va se jouer d’abord sur la démocratie, lance Cabral Libii. Le pays étouffe, c’est une chose que j’ai entendue. Et l’autre chose, c’est que les Camerounais souffrent énormément. Les Camerounais attendent un État qui puisse construire un hôpital. Les Camerounais attendent un État qui puisse former leurs enfants pour qu’ils soient aptes à œuvrer plus tard pour le redressement de leur pays et occuper la place que le Cameroun mérite dans le monde. Les Camerounais attendent un État qui les protège et qui leur donne la possibilité de faire éclore leurs talents. » RFI

Municipales à Madagascar: la justice rejette le recours de Marc Ravalomanana
À son tour, le tribunal administratif d’Anosy a rejeté, dimanche 22 septembre, la requête déposée par le parti de l’ancien président pour lui permettre de briguer la mairie d’Antananarivo lors des élections municipales du 11 décembre. Le TIM avait saisi la justice après le rejet du dossier de Marc Ravalomanana devant la Céni en raison des dettes fiscales qui lui sont imputées. L’étau se resserre encore autour de l’ancien président malgache Marc Ravalomanana, qui se voit opposer un refus de plus à sa candidature à la mairie d’Antananarivo. Après le rejet de son dossier par la Commission électorale nationale indépendante (Céni), mercredi 18 septembre, en raison des dettes fiscales qui lui sont attribuées, la justice a, à son tour rejeté, dimanche 22 septembre, la requête qu’avait immédiatement déposée son parti, le « Tiako I Madagasikara » (TIM), devant le tribunal administratif pour lui permettre de se présenter, le 11 décembre prochain, aux élections municipales et communales. Sans détailler les motifs de leur décision, les juges ont donc soutenu la position de la Céni et, in fine, celle de la Direction générale des impôts qui réclame à Marc Ravalomanana 125 milliards d’ariary – l’équivalent de 25 millions d’euros. La somme concerne des impayés de son ex-société Tiko au titre de l’année 2009. Autrefois fleuron de l’agroalimentaire malgache, elle avait été détruite lors de la crise politique qui a touché Madagascar cette année-là. RFI