La Cédéao annonce des «sanctions progressives» contre la junte en Guinée
Dans un sommet extraordinaire de la Cédéao tenu jeudi 22 septembre au soir à New York, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, les dirigeants des États ouest-africains ont décidé de prendre des « sanctions progressives » contre la junte militaire en Guinée face à l’inflexibilité des militaires pour une date de retour des civils au pouvoir. À l’initiative de la présidence bissau-guinéenne, ils ont également décidé d’envoyer une mission à Bamako pour rencontrer les autorités maliennes. … La transition guinéenne est enfin appelée à accepter, d’ici à « un mois », une durée de transition « acceptable », sans autre précision, sous peine de subir de nouvelles sanctions « plus sévères ». … Deuxième point, la réaffirmation d’un principe : « Les coups d’État sont inacceptables dans l’espace de la Cédéao », a dit Omar Alieu Touray. RFI
La crise sécuritaire au Sahel représente une menace mondiale, prévient le chef de l’ONU
« Il y a urgence. L’insécurité et l’instabilité politique au Sahel continuent d’aggraver une situation humanitaire déjà catastrophique. Dans certaines régions, l’État a perdu tout accès aux populations. Les groupes armés non étatiques consolident leur funeste emprise dans la région et cherchent même à étendre leur présence vers les pays du Golfe de Guinée », a constaté le chef de l’ONU lors d’un événement de haut niveau sur cette région d’Afrique organisé en marge du débat général de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York. Il a observé que la violence aveugle continue de tuer et de blesser des milliers de civils innocents, forçant des millions d’autres à fuir leur foyer, les femmes et les enfants en particulier subissant de plein fouet l’insécurité, la violence et les inégalités croissantes. … S’agissant du Mali, il a estimé que des solutions nouvelles s’imposent à la lumière des changements survenus dans le pays et des défis qui persistent en dépit des efforts collectif. A la demande du Conseil de sécurité, une revue d’ensemble du rôle de la Mission des Nations Unies au Mali (MINUSMA) est en cours, a-t-il noté, ajoutant qu’il formulera des propositions en ce sens dans les mois à venir. ONU Info
Le G5 Sahel veut le retour du Mali
Comment lutter contre le terrorisme dans le Sahel après le retrait du Mali du G5 Sahel ? C’était la question au coeur de deux jours de réunions des chefs d’Etat-major des pays membres de ce G5 à Niamey au Niger les deux derniers jours, du 20 au 22 septembre 2022. La réunion avait lieu entre le Burkina-Faso, le Niger, la Mauritanie et le Tchad. La situation reste préoccupante et pourrait ne pas s’améliorer, estiment les chefs d’Etat-major. Et si la situation est très compliquée, c’est notamment parce que le Mali reste l’épicentre du terrorisme au Sahel selon les chefs d’Etat-major. Problème : le pays s’est retiré de toutes les instances du G5 Sahel et la force Barkhane a quitté le pays. Une erreur sécuritaire, craignent les autres membres. Face à la dégradation de la situation, les ministres de la Défense lancent donc un appel au Mali afin qu’il regagne sa place au sein du G5 Sahel. « C’est vrai le retrait du Mali est un handicap pour toutes les articulations de la force conjointe du G5 sahel, mais nous continuons la lutte, et nous sommes soudés », déclare Daoud Yahaya Brahim, ministre de la Défense du Tchad et président en exercice de la conférence des ministres. DW
Mohamed Bazoum, président nigérien : « Le drapeau jihadiste pourrait aujourd’hui flotter sur Ménaka »
Le président du Niger, Mohamed Bazoum, a accordé un entretien à Marc Perelman et Christophe Boisbouvier à New York, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU. Il s’inquiète de la dégradation de la situation sécuritaire au Mali et de la menace jihadiste qui pèse sur la ville malienne de Ménaka. Il s’exprime également sur le dossier des soldats ivoiriens détenus au Mali, en rappelant que le président ivoirien, Alassane Ouattara, avait grandement œuvré pour la levée des sanctions de la Cédéao contre les autorités maliennes. « Je considère qu’il a été trahi », assène-t-il. France24
Changement climatique : 33 milliards de dollars d’urgence pour le Sahel
Si rien n’est fait pour adapter les économies au changement climatique, le PIB des cinq pays de la région (Mali, Niger, Burkina Faso, Tchad et Mauritanie) pourrait enregistrer une baisse allant jusqu’à 11,7 % d’ici 2050, rien qu’en raison d’une pénurie d’eau liée au dérèglement climatique, estime la Banque mondiale dans un rapport qu’elle vient de publier. Les besoins en financements des pays du Sahel pour l’adaptation au changement climatique d’ici 2030 se chiffrent à 33 milliards de dollars, selon la Banque mondiale dans une étude intitulée «Région du G5 Sahel-Rapport national sur le climat et le développement». Les auteurs de l’étude évaluent également les besoins en financements nécessaires à l’atténuation des effets du réchauffement climatique dans la région au cours des huit prochaines années à près de 50 milliards de dollars. Ces estimations se basent sur les contributions déterminées au niveau national dans le cadre de l’Accord de Paris, actualisées lors de la conférence des Nations Unies sur les changements climatiques COP26) qui s’est tenue à Glasgow en novembre 2021. AFRIMAG
En Somalie, sécheresse et conflits réunis pour une nouvelle famine
La Somalie est-elle depuis trop longtemps synonyme de crise pour que les alertes lancées par les agences humanitaires semblent devenues presque inaudibles ? « La famine frappe à la porte, c’est un ultime avertissement », a prévenu Martin Griffiths, le chef du bureau de la coordination des affaires humanitaires (Ocha) lundi 5 septembre, en prédisant une catastrophe dont près de 300 000 personnes pourraient être victimes si des vivres et de l’assistance ne sont pas rapidement acheminés. Au cours du premier semestre, 730 enfants sont morts dans les centres de nutrition, selon l’ONU. La poursuite de la sécheresse jusqu’à la fin de l’année explique le sombre pronostic des Nations unies. Le centre météorologique régional pour la Corne de l’Afrique, basé à Nairobi, anticipe, entre octobre et décembre, une saison des pluies encore insuffisante pour assurer les récoltes et reconstituer les pâturages. Si les semaines à venir lui donnent raison, il s’agira de la cinquième mauvaise saison des pluies depuis 2020. Le Monde
RDC: le Premier ministre visite le Nord-Kivu en pleines tensions sur l’état de siège et le M23
Dans l’est de la RDC, le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde est en déplacement dans le Nord-Kivu depuis jeudi 22 septembre, allant à Goma, après avoir visité Ituri. À la tête d’une délégation gouvernementale, il veut réévaluer l’état de siège qui donne les pleins pouvoirs aux militaires pour sécuriser et en finir avec les groupes armés dans la région, dont le M23. La mesure est durement critiquée par la société civile, l’opposition et certains acteurs de la majorité. L’étape de Goma survient après celle de la province de l’Ituri, la plus touchée par les déplacements de populations fuyant la violence des groupes armés. Le chef du gouvernement a passé 48 heures à l’écoute des autorités locales, de la société civile et des acteurs humanitaires qui font face à des besoins urgents pour aider près de deux millions de déplacés. Après ses entrevues, le Premier ministre a promis, sans plus de détails, de requalifier l’état de siège, selon des témoins présents. Le même exercice sera au menu dans le Nord-Kivu où le chef du gouvernement est arrivé jeudi en fin d’après–midi avec une délégation de six ministres. Parmi eux, celui de la Défense Gilbert Kabanda et le ministre de la Défense Julien Paluku, qui a été gouverneur de cette province pendant une douzaine d’années. RFI
En Tunisie, « partir clandestinement est désormais un projet collectif et assumé »
Dans un pays instable politiquement, où la situation économique est dégradée et les perspectives faibles, la migration illégale se banalise et touche tous les milieux et toutes les tranches d’âge. … Des femmes voilées de noir, un mouchoir entre les mains. Des chaises éparpillées devant les maisons pour les visiteurs venus présenter leurs condoléances. A Bouhajla, dans le centre de la Tunisie, tout dit le deuil de ces familles qui attendent depuis des jours les dépouilles de leurs proches disparus lors du naufrage d’une embarcation clandestine, dans la nuit du 6 au 7 septembre, au large des côtes de Chebba (est). Dans cette ville agricole de 8 000 habitants, où le taux de pauvreté de 32 % représente le double de la moyenne nationale, presque chaque foyer du quartier d’El-Maki a été touché par ce drame, qui a fait treize morts, selon un bilan provisoire. Sept passagers n’ont pas encore été retrouvés. Rawiya Dhifaoui n’arrive toujours pas à croire à la mort de son jeune frère, Mohamed Dhifaoui, 21 ans, dont le corps a été repêché. Ce vendredi 16 septembre, elle se rappelle avec tristesse qu’il aurait dû fêter son anniversaire le lendemain. Le Monde
Le labeur et la peur des domestiques sans-papiers en Afrique du Sud
En Afrique du Sud, une grande partie des classes moyenne et supérieure emploient des domestiques qui pour beaucoup vivent dans le pays illégalement. Mais sur fond de flambées de violences xénophobes, la police multiplie actuellement les contrôles. Precious continue, comme si de rien n’était, à repasser les vêtements des enfants de ce couple sud-africain blanc pour qui elle range et nettoie depuis des années, pas déclarée: plus tôt, sur le chemin du travail, cette Zimbabwéenne sans-papiers était arrêtée par la police. En Afrique du Sud, une grande partie des classes moyenne et supérieure emploient encore, 30 ans après l’apartheid, des domestiques généralement noires. Une main d’œuvre facile, embauchée pour de modiques salaires équivalents à 20 ou 30 euros la journée. Ces femmes sont souvent originaires de pays voisins pauvres, comme le Zimbabwe ou le Malawi. Beaucoup vivent dans le pays illégalement. AFP
Au Sénégal, le Collectif Taxawu Cayar réclame la fermeture d’une usine de farine de poisson
Au Sénégal, le Collectif Taxawu Cayar était au Tribunal de grande instance de Thiès ce matin. Celui-ci réclame la fermeture de l’usine de farine et d’huile de poisson installée dans la localité depuis 2018. Le collectif, composé de représentants de la population, de pêcheurs et de femmes transformatrices de poisson, déplore une dégradation de leur cadre de vie et un impact négatif sur leurs activités économiques. Dans ce combat, ils sont accompagnés par Greenpeace Sénégal. Une plainte a en effet été déposée le 19 septembre dernier mais l’audience qui devait se tenir ce jeudi a été renvoyée au 6 octobre prochain. Après la marche du 20 août dernier à Cayar, cette action en justice est la deuxième étape pour le collectif Taxawu Cayar dans sa mobilisation pour la fermeture de l’usine de farine et d’huile de poisson Touba Protéine Marine, anciennement Barna Sénégal, qui est installée dans la localité depuis 2018. Cette usine serait, selon le collectif, à l’origine de tous les problèmes environnementaux, sanitaires et économiques des habitants de Cayar. DW
Sénégal : le naufrage oublié du « Joola », un deuil impossible
Le bilan de ce naufrage terrible est bien plus lourd que celui du « Titanic ». Le 26 septembre 2002, la catastrophe du « Joola » faisait au moins 1 800 morts. Le ferry assurait la liaison entre la province sénégalaise de Casamance et Dakar. En pleine nuit, à 40 kilomètres des côtes, alors que des pluies tropicales s’abattent et que des vents forts se déchaînent, le bateau se retourne. Les secours mettront plus de seize heures à arriver sur place et seuls 64 passagers survivront. Les causes de la catastrophe sont multiples : le « Joola », géré par la marine sénégalaise, était en mauvais état. Il était surchargé, avec quatre fois plus de passagers que le maximum autorisé. Les véhicules dans la soute n’étaient pas amarrés. Le capitaine a sans doute commis une erreur de navigation. Les familles des victimes ont tenté d’obtenir toute la vérité, certaines portant plainte contre l’État sénégalais pour « négligence ». Un dossier classé sans suite au Sénégal, dès 2003. Vingt ans après, Sarah Sakho revient sur cette catastrophe. France24