Près de deux mois après que Kaïs Saïed s’est arrogé les pleins pouvoirs en limogeant le gouvernement et en suspendant le Parlement, le président de la Tunisie renforce un peu plus ses pouvoirs. Le chef de l’État tunisien a promulgué, mercredi 22 septembre, des dispositions renforçant ses prérogatives au détriment du gouvernement et avec lesquelles il s’arroge le droit de légiférer par décrets. Ces dispositions, qui tendent à présidentialiser le système de gouvernement hybride prévu par la Constitution, ont fait l’objet d’une série de décrets publiés dans le Journal officiel. « Les textes à caractère législatif seront promulgués sous forme de décrets signé par le président de la République », stipule l’un des articles. Dans un décret mercredi, Kaïs Saïed a annoncé la poursuite du gel du Parlement et la promulgation de « mesures exceptionnelles » pour « l’exercice du pouvoir législatif » et « l’exercice du pouvoir exécutif », qui font l’objet de deux chapitres de la Constitution désormais suspendus de facto. Un autre article énonce que « le président exerce le pouvoir exécutif avec l’aide d’un Conseil des ministres présidé par un chef du gouvernement ». « Le président de la République préside le Conseil des ministres et peut mandater le chef du gouvernement pour le remplacer », ajoute un autre article. Le 25 juillet, Kaïs Saïed s’est arrogé les pleins pouvoirs en limogeant le gouvernement et en suspendant le Parlement. Il avait prolongé ces mesures le 24 août « jusqu’à nouvel ordre ». France24 avec AFP
Mais qui, exactement, restera sur le terrain d’ici à 2022 ? Quelle est la puissance des armées malienne, burkinabè et nigérienne ? Sur combien de divisions peut compter le G5 Sahel ? Dans la zone dite des « trois frontières », et plus largement dans le Liptako, les Forces armées maliennes (FAMa) et la Task force européenne Takuba devaient prendre la main sur les opérations dans le courant du premier semestre 2021. Ce transfert est-il effectif ? Quid du soutien américain en matière de ravitaillement, de transport, de formation et de renseignements dont les contours restent flous ? Qui, enfin, pourrait suppléer la force aérienne de Barkhane si celle-ci était amenée à réduire la voilure ? Armées nationales, présence militaire française, mission des Nations Unies et du G5 Sahel… Cartographie des forces en présence, de leurs moyens et de leurs objectifs. Jeune Afrique
Patrice Talon et Thomas Boni Yayi, alliés politiques devenus ennemis intimes, se sont rencontrés ce 22 septembre au palais de la Marina, à Cotonou. Lors de ce tête-à-tête, qui a duré une heure, l’ex-chef de l’État a exposé à son successeur une série de propositions et de demandes, portant notamment sur la libération des « détenus politiques ». Il a en particulier insisté sur le cas de Reckya Madougou, incarcérée depuis le 2 mars dernier et sous le coup d’accusations de « terrorisme » devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet). Ironie du sort, l’ancienne ministre de la Justice de Boni Yayi avait été l’une des chevilles ouvrières de la précédente tentative de réconciliation – avortée – entre le président béninois et son prédécesseur, en avril 2016 à Abidjan, sous les auspices de l’Ivoirien Alassane Ouattara et du Togolais Faure Essozimna Gnassingbé. Thomas Boni Yayi a également plaidé en faveur d’une remise en liberté de Joël Aïvo, arrêté en avril et poursuivi par la même Criet pour « blanchiment de capitaux et atteinte à la sûreté de l’État ». Il a également demandé au chef de l’État de permettre le retour des opposants actuellement en exil, dont certains sont poursuivis ou ont été condamnés par la justice béninoise, à l’instar de Sébastien Ajavon, Valentin Djenontin, Komi Koutché et Lionel Zinsou. Il lui a par ailleurs proposé de mettre en place une concertation périodique, incluant des représentants de la société civile, de la classe politique ainsi que les anciens présidents béninois en vue de mettre fin aux « crispations ». Jeune Afrique
En marge de l’Assemblée générale de l’ONU, certains pays et organisations du processus de Berlin se sont rassemblés mercredi 22 septembre pour faire un point sur la situation en Libye. Co-animée par les ministres des Affaires étrangères français, allemand et italien, la réunion s’est tenue à huis clos, mais les participants ont indiqué à l’issue que leur priorité était que tout soit mis en œuvre pour que les élections aient bien lieu le 24 décembre prochain. Ils ont aussi appelé le Conseil de sécurité à étendre le mandat de la Manul – une composante essentielle selon eux pour assurer la paix et la stabilité en Libye. À l’issue de cette réunion du processus de Berlin, aucune mention n’a été faite aux trois annonces politiques majeures faites en Libye ces deux derniers jours : ni à la demande de la chambre haute de reporter les élections d’un an, ni à la motion de défiance du gouvernement par l’assemblée, et encore moins de la déclaration du général Haftar, qui laisse sous-entendre qu’il se présenterait à la présidentielle. RFI
La candidature du chef de l’autoproclamée Armée nationale libyenne ne fait plus aucun doute. Le Maréchal Khalifa Haftar a mis fin à ses fonctions militaires mercredi, nommant un remplaçant provisoire, Abdelrazzak al-Nadhouri à la tête de l’ANL jusqu’au 24 décembre. L’annonce faite mercredi coïncide avec l’adoption d’une loi électorale il y a deux semaines et qui permet à l’homme fort de l’Est de se porter candidat à la présidentielle et dans le même temps de retrouver son poste militaire en cas d’échec. Seul bémol, la loi électorale a été ratifiée par le chef du Parlement, un proche de Khalifa Haftar . De leur côté, les autorités de l’Ouest libyen critiquent sa non-soumission au vote. L’article mis en cause stipule qu’un militaire peut se présenter à la présidentielle, à condition d’abandonner ses fonctions trois mois avant le scrutin, et s’il n’est pas élu, il pourra retrouver son poste et recevoir ses arriérés de salaire. AfricaNews avec AFP
Le Premier ministre camerounais Joseph Dion Ngute est en visite depuis mardi 21 septembre et jusqu’à vendredi dans la région du sud-ouest, l’une des deux régions anglophones du pays en proie aux violences depuis quatre années. Le but de ce déplacement est le « suivi des résolutions du grand dialogue national » qu’il avait organisé début octobre 2019, sans les groupes séparatistes. Après une phase d’apparente stabilisation, de récentes attaques meurtrières contre des militaires dans la région voisine du nord-ouest ont contraint le gouvernement à avouer un « changement de paradigme », c’est-à-dire de situation. Si les mois suivants le « grand dialogue national » pouvaient donner l’impression d’une accalmie, les groupes rebelles étaient en réalité en train de se réorganiser, selon plusieurs analystes. Plutôt que de frapper les centres urbains à la recherche du chaos, par exemple en visant les écoles, les miliciens ont gagné les maquis, d’où ils ciblent en priorité l’armée depuis le début de l’année. RFI
L’Algérie a décidé, mercredi 22 septembre, la fermeture « immédiate » de son espace aérien à tous les avions civils et militaires marocains, ainsi qu’aux appareils immatriculés au Maroc. « Le Haut Conseil de sécurité a décidé de la fermeture immédiate de l’espace aérien à tous les avions civils et militaires, ainsi qu’à ceux immatriculés au Maroc », a annoncé la présidence dans un communiqué officiel publié à l’issue d’une réunion du Haut Conseil de sécurité, présidée par le président Abdelmadjid Tebboune et consacrée à l’examen de la situation aux frontières avec le son voisin marocain. Une décision prise « compte tenu de la poursuite des provocations et des pratiques hostiles de la part du Maroc », a précisé le communiqué, sans préciser la teneur de ces « pratiques hostiles ». Le 24 août, l’Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc, après des mois de tensions exacerbées entre ces deux pays rivaux du Maghreb. France24 avec AFP
Le président français Emmanuel Macron et son homologue américain Joe Biden se sont entretenus, ce mercredi 22 septembre 2021, pour s’expliquer après la crise provoquée par la rupture du contrat sur les sous-marins australiens. Pour apaiser les tensions, les États-Unis indiquent dans un communiqué, conjoint avec l’Élysée, « qu’ils s’engagent à renforcer leur appui aux opérations antiterroristes » conduites par les Européens dans la région du Sahel. Une nouvelle étape pour cette collaboration qui dure depuis plus de huit ans. La présence militaire américaine est significative, mais elle est surtout ancienne, puisque Washington est aux côtés de la France depuis le début de l’opération Serval en 2013. Un soutien en matière logistique et avant tout en matière de renseignement, ISR, l’acronyme anglais pour « intelligence, surveillance et reconnaissance ». Il y a aussi le transport stratégique. Au total, c’est 20% des passagers et 10% du fret intra-théâtre qui est assuré par l’US Air Force. Le ravitaillement en vol est américain à 40%, ce qui permet à la chasse française de rayonner sur l’ensemble de la zone d’opération. Mais le soutien le plus crucial, c’est le renseignement, il est donc essentiel pour frapper les jihadistes. RFI
Les lanceurs d’alerte agissent au péril de leur vie en Afrique du Sud, notamment pour dénoncer des cas de corruption, a alerté l’ONG Corruption Watch dans un rapport publié mercredi. Le mois dernier, Babita Deokaran, 53 ans, employée d’un ministère provincial de la Santé et témoin clef dans une affaire de corruption, a été tuée par balles à Johannesburg. Elle avait participé à mettre au jour une affaire de détournement de plusieurs millions d’euros dans le cadre de contrats d’achats de matériel de protection contre le Covid. L’affaire dévoilée l’année dernière avait fait scandale. Les informations en sa possession ont conduit à plusieurs licenciements ainsi qu’à des poursuite auprès d’entreprises et de responsables du gouvernement pour recouvrer des sommes indûment versées. La fonctionnaire a été froidement abattue dans sa voiture le 23 août, près de son domicile, après avoir déposé son enfant à l’école. « Ceux qui ont le courage de dénoncer la corruption continuent à voir leur vie menacée par des personnes agissant en toute impunité », s’indigne Corruption Watch. Six personnes ont été inculpées de meurtre dans le cadre de l’enquête sur la mort de Babita Deokaran. AFP
Les habitants de Mogadiscio ont renoué mercredi soir 22 septembre avec le monde du cinéma grâce à la première projection de films depuis trente ans, un événement culturel organisé sous haute sécurité dans la très instable capitale somalienne. L’histoire du théâtre national de Somalie, offert par le dirigeant chinois Mao Zedong en 1967, témoigne des décennies tumultueuses traversées par ce pays de la Corne de l’Afrique. Le lieu, qui accueillait la projection à l’occasion de sa réouverture, a par le passé connu des attentats-suicide et servi de base à des chefs de guerre. « Cela va être une nuit historique pour les Somaliens », avait affirmé plus tôt son directeur Abdikadir Abdi Yusuf, soulignant que son établissement se veut désormais un lieu d’expression pour les artistes locaux. … Les participants ont dû passer plusieurs contrôles de sécurité avant d’atteindre le théâtre, situé dans une zone hautement sécurisée de la ville, où se trouvent notamment le palais présidentiel et le Parlement. Selon des sources contactées par l’AFP, la séance s’est tenue sans incidents de sécurité. Si la capitale possédait de nombreux cinémas à son âge d’or, toutes leurs portes se sont refermées avec l’éclatement de la guerre civile en 1991. Tombé en désuétude, le Théâtre national a rouvert en 2012, mais il fut détruit deux semaines plus tard par les Chabab, milice islamiste liée à Al-Qaida qui mène régulièrement des attaques dans la capitale. Le Monde avec AFP