Revue de presse du 23 octobre 2024

Au Mozambique, le principal opposant accuse le pouvoir d’avoir tué son avocat
Le principal opposant mozambicain, Venancio Mondlane, a accusé mardi 22 octobre les forces de sécurité d’avoir assassiné son avocat, Elvino Dias, abattu au cours du week-end alors qu’il préparait un recours contre des fraudes lors des élections générales du 9 octobre…Se revendiquant vainqueur face au Frelimo, parti au pouvoir depuis un demi-siècle, Venancio Mondlane a appelé à « paralyser » le pays d’Afrique australe jeudi et vendredi, annonçant qu’une « opportunité, un climat, une atmosphère révolutionnaires se présentent »…La tension pourrait s’intensifier dès mercredi avec l’enterrement d’Elvino Dias. L’avocat de Venancio Mondlane a été pris dans une embuscade et tué à bout portant dans la nuit de vendredi à samedi à Maputo, quand sa voiture a été bloquée par deux véhicules dont ont surgi des hommes armés. Le Monde avec AFP

Au sommet des BRICS, le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, qualifie la Russie d’« ami précieux »
Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a qualifié la Russie d’« allié » et d’« ami précieux » de son pays, mardi 22 octobre, au début d’une rencontre bilatérale avec son homologue russe, Vladimir Poutine, en marge du sommet des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) à Kazan. « Nous continuons de considérer la Russie comme un allié cher, un ami précieux », a-t-il déclaré, selon des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP) présents dans la salle. Cyril Ramaphosa s’est dit « très heureux » d’être en Russie pour discuter avec les autres membres de l’alliance des BRICS « de questions géopolitiques », mais aussi « du commerce, du changement climatique, de la paix et la sécurité »…Banni par les Occidentaux depuis le lancement de son offensive militaire en Ukraine en 2022, le Kremlin peut toujours compter sur le soutien, ou la neutralité, de nombreux Etats africains. Le Monde avec AFP

Minni Minnawi, gouverneur du Darfour: «Il n’y a pas de solution militaire à la crise au Soudan»
Le gouverneur du Darfour et chef du mouvement de libération du Soudan, faction Minni Arcou Minnawi (ALS-MM) était à Paris où il a échangé des points de vue sur la guerre au Soudan avec des responsables français…RFI: Les deux généraux qui s’opposent, al-Burhan et Hemedti ne semblent pas résolus à vouloir résoudre la crise pacifiquement, pourtant la communauté internationale ne cesse de rappeler qu’il n’y a pas une solution militaire possible à cette guerre, qu’en pensez-vous ? Minnawi: Nous sommes tous entièrement convaincus qu’il n’y a pas de solution militaire à la crise au Soudan y compris Hemedti lui-même, comme il l’a précisé dans son discours d’il y a une semaine où il a considéré que des pays étrangers ont mis le feu au Soudan. Mais il est lui-même, en ce moment, aux mains de ces forces étrangères. En arrachant les soudanais, aux mains des forces étrangères, ces agents qui sont payés, qui sont employés par ces forces étrangères, si on arrive à réaliser cela, à ce moment-là, la solution pacifique sera la meilleure sortie de crise. RFI

Soudan: les comptes X du général Hemedti et d’autres responsables des paramilitaires suspendus
Au total, quatre comptes [X] appartenant à des hauts responsables paramilitaires ont été suspendus vendredi dernier par la plateforme. Outre, le général Hemedti, le leader des FSR mais aussi le porte-parole du mouvement ainsi que deux autres commandants militaires sont concernés. Selon Mohamed Suliman, un militant soudanais qui fait campagne auprès des plateformes numériques pour qu’elles soient plus responsables, ces comptes sur X allaient à l’encontre des conditions d’utilisation car elles publiaient des messages ou des vidéos faisant l’apologie de la violence et de la haine. L’année dernière, sous la pression de ce même militant, le groupe Facebook a également supprimé le compte officiel des FSR, accusant les paramilitaires de diffuser de fausses informations. Cette suspension sur les réseaux sociaux est une victoire, explique le militant. Selon lui, les paramilitaires dépendent fortement de ces plateformes numériques pour communiquer entre eux, recruter et diffuser leur propagande. Quotidiennement, ils publient plus d’une dizaine de messages en arabe, mais également en anglais. RFI

RDC : le M23 accusé de violer le cessez-le-feu par le médiateur angolais
Dans un communiqué rendu public, mardi 22 octobre, l’Angola, pays médiateur dans le conflit entre Kigali et Kinshasa, a accusé pour la première fois les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda d’avoir violé le cessez-le-feu dans l’est de la RDC, Début août, la médiation angolaise avait obtenu la signature d’un accord de cessez-le-feu entre le Rwanda et la RDC. Jusqu’à présent, ce cessez-le-feu n’avait pas subi de violations majeures impliquant ouvertement les armées de ces deux pays. Mais les accrochages entre le M23 et les milices affiliées à Kinshasa sont fréquents, et ne font généralement l’objet d’aucune communication gouvernementale. Dimanche, le M23 s’est provisoirement emparé de la ville de Kalembe, située dans la province troublée du Nord-Kivu (Est), après de violents combats contre des milices locales appuyant l’armée congolaise, selon des sources locales. L’occupation de la localité de Kalembe dimanche « par les Forces du Mouvement du 23 mars » constitue « une violation flagrante » du « cessez-le-feu convenu », ont dénoncé les autorités angolaises dans un communiqué daté de lundi 21 octobre. Jeune Afrique avec AFP

En Tunisie, le candidat à la présidentielle Ayachi Zammel à nouveau condamné
Ayachi Zammel, candidat malheureux à la présidentielle du 6 octobre en Tunisie, a écopé de nouvelles peines de prison, portant à 31 ans de détention les condamnations à son encontre pour des affaires liées aux parrainages, a indiqué son avocat, mardi 22 octobre. « Le tribunal de première instance de Kairouan (centre) a condamné, lundi soir, Ayachi Zammel dans trois affaires séparées liées aux parrainages, avec une peine d’un an et huit mois de prison pour chaque affaire, soit un total de cinq ans de prison », a précisé Me Abdessatar Messaoudi. Ses trois frères, poursuivis par la justice dans ces mêmes affaires, ont aussi été condamnés à un total de cinq ans de prison, a-t-il ajouté…Ayachi Zammel, un ancien député, avait été arrêté le 2 septembre, le jour même de la confirmation de sa candidature par l’autorité électorale Isie. Des formations de gauche et des personnalités proches de l’ancienne majorité parlementaire lui ont apporté leur soutien. Jeune Afrique avec AFP

Tchad: la coalition présidentielle se fissure à l’approche des législatives
Au Tchad, plusieurs partis qui avaient rejoint le Mouvement patriotique du salut (MPS) au sein de la coalition Tchad uni en vue de la présidentielle du 6 mai dernier ne cachent pas leur mécontentement à la suite de la décision du parti de l’ancien président Idriss Déby Itno de faire cavalier seul pour les élections législatives et les élections locales du 29 décembre. Malloun Yoboïdé Djilaki, le président du Parti démocratique et socialiste pour l’alternance (PDSA), en veut beaucoup au MPS. « Cette annonce signe la mort de la coalition Tchad uni alors qu’hier nous nous tenions côte-à-côte, on va désormais aller s’affronter sur le terrain !, s’énerve celui-ci. C’est une ingratitude de la part du secrétaire général du MPS. Il nous a roulés dans la farine. Mais nous qui le connaissons bien, nous ne sommes pas surpris », poursuit-il…Avant de prendre la décision d’aller seul aux scrutins du 29 décembre, le MPS a cependant tenté, dans un premier temps, de négocier avec une dizaine de partis alliés en vue de former une coalition restreinte. Mais les négociations n’aboutissant pas, la formation – un véritable rouleau compresseur au pouvoir depuis plus de 34 ans – a fini par juger qu’elle avait trop à perdre. RFI

Au Gabon, le projet de nouvelle Constitution rendu public
Le très attendu projet de Constitution au Gabon a été rendu public et était partagé, mardi 22 octobre, par de nombreux médias locaux, moins d’un mois avant le référendum prévu le 16 novembre, prochaine étape-clé du retour au régime civil promis par la junte après le coup d’Etat de 2023. Après son adoption en conseil des ministres jeudi, le gouvernement de transition a finalement rendu public le texte de la nouvelle Loi fondamentale dans la soirée de lundi…La nouvelle Loi fondamentale consacre entre autres un mandat de sept ans renouvelable une seule fois, avec un régime présidentiel doté d’un pouvoir exécutif fort, sans premier ministre. Son deuxième article grave dans le marbre l’accession au pouvoir de la junte menée par le général Oligui, le 30 août 2023, avec l’instauration d’une « fête de la libération » pour marquer la chute de la dynastie Bongo après cinquante-cinq années de pouvoir. Le Monde avec AFP

La France réunit un Conseil de défense pour redéfinir sa stratégie militaire et civile en Afrique
Alors que l’Élysée tient un Conseil de défense, le gouvernement français devrait débattre sur les préconisations du rapport de Jean-Marie Bockel. Cet envoyé personnel du président Emmanuel Macron est chargé de redéfinir la stratégie française en Afrique. Son rapport doit être rendu public bientôt, incluant les volets militaire et civil, notamment en ce qui concerne les partenariats français avec des pays africains…La nouvelle philosophie repose sur des emprises d’abord partagées, puis qui seront entièrement placées sous l’autorité des pays hôtes. Il n’y aura donc plus ni grosse base, ni contingent, mais des détachements de liaison interarmées (DLIA), soit des noyaux clés d’une grosse centaine de militaires qui auront pour mission d’accueillir des détachements temporaires dont la taille fluctuera au gré des exercices, des formations et des opérations…Cet inversement des rôles est d’ailleurs très bien accueilli par les pays partenaires, comme l’a montré le récent déplacement en Côte d’Ivoire du chef du nouveau commandement pour l’Afrique, qui a vu le jour le 1er août dernier. Un dispositif qui a également l’immense avantage de moins exposer l’armée française aux contestations et aux campagnes de désinformation sur les raisons de sa présence dans certains pays africains. RFI

Côte d’Ivoire: la Commission électorale simplifie les démarches pour enrôler plus d’électeurs
En Côte d’Ivoire, l’opération de révision des listes électorales a démarré samedi. Elle dure trois semaines, jusqu’au 10 novembre, une étape importante en vue de la préparation de la présidentielle d’octobre 2025. Mardi, le président de la Commission électorale indépendante était face à la presse, pour vulgariser le mode d’emploi de cette étape administrative et tenter d’enrôler davantage d’électeurs. En Côte d’Ivoire, la liste électorale compte actuellement près de 8 millions d’électeurs. La Commission électorale indépendante (CEI) espère en enrôler 4,5 millions supplémentaires. Pour ce faire, plusieurs démarches administratives ont été simplifiées, afin d’encourager les citoyens. Ainsi, parmi les justificatifs à fournir, le certificat de nationalité est désormais gratuit…La révision des listes doit durer trois semaines. Débute ensuite une période d’analyse des données, pour aboutir à la publication d’une liste provisoire et d’une une période de contentieux. En tout, ce processus peut durer jusqu’à sept mois, avant la publication de la liste définitive. RFI