La CDAA tente de résoudre le problème des élections contestées au Zimbabwe
Les élections générales du 23 et 24 août au Zimbabwe sont largement considérées comme ayant été frauduleuses. Telle est la conclusion de la mission d’observation électorale (SEOM) de la Communauté de développement de l’Afrique australe (CDAA) et d’autres missions d’observation indépendantes du Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA), de l’Union africaine (UA), de l’Union européenne (UE), du groupe d’observateurs du Commonwealth et du Centre Carter. Dirigée par l’ancien vice-président de la Zambie, le Dr Nevers Mumba, la SEOM a rompu avec les pratiques antérieures et a publié une déclaration préliminaire cinglante, notant que les élections n’étaient pas conformes aux normes minimales énoncées dans les principes et lignes directrices de la CDAA en matière d’élections démocratiques…En réponse à la privation du droit de vote des Zimbabwéens, la Plate-forme des citoyens concernés (PCC) a soumis à la CDAA une pétition signée par 65 000 professionnels et membres de la société civile afin de remédier à l’élection frauduleuse…Le Zimbabwe a toujours bénéficié d’un engagement fort de la société civile. Cette situation perdure aujourd’hui, même si, selon certaines estimations, jusqu’à 4 millions de Zimbabwéens, soit un quart de la population, ont fui le pays au fur et à mesure que la situation politique et économique s’aggravait…Avec le recul des normes électorales ailleurs sur le continent, les actions de la CDAA auront des implications plus larges, bien au-delà de l’Afrique australe. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
Égypte: Un nouveau convoi de 17 camions d’aide humanitaire entre dans la bande de Gaza
Ce dimanche 22 octobre, 17 camions d’aide, dont six citernes de carburant ont traversé le terminal égyptien de Rafah en direction de la bande de Gaza, bombardée et assiégée par Israël. C’est le deuxième convoi en deux jours destiné au territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, a constaté un correspondant de l’AFP…Samedi 21 octobre, après le passage du premier convoi de 20 camions, l’ONU avait estimé que sa cargaison n’équivalait qu’à 4% des importations quotidiennes de Gaza avant le début de la guerre et qu’au moins 100 camions par jour seraient nécessaires aux 2,4 millions de Gazaouis, pour moitié des enfants, privés de tout…Même analyse pour Richard Makepeace. Ce membre du conseil d’administration de l’ONG britannique Medical Aid for Palestinians et ancien consul général britannique à Jérusalem salue le passage de ces camions citernes, mais regrette que cela soit largement insuffisant vue la gravité de la situation. L’ONG alerte notamment sur la situation de 130 bébés prématurés sous couveuses et les morts qu’un manque d’énergie pourraient engendrer. « C’est un geste symbolique, mais il faut beaucoup plus de carburants pour les générateurs des hôpitaux », au risque de tuer « les bébés dans les incubateurs » et « les patients quand il n’y aura plus d’électricité », regrette Richard Makepeace de l’ONG Medical Aid for Palestinians. RFI
RDC, Nord-Kivu : la cité de Kitshanga de nouveau occupée par le M23
La cité de Kitshanga est de nouveau occupée par les rebelles du M23 depuis samedi 21 octobre après-midi. Les rebelles réoccupent cette agglomération du territoire de Masisi (Nord-Kivu) après d’intenses combats qui se sont déroulés, en pleine cité, entre eux et les groupes armés locaux toute la journée de samedi, rapportent, ce dimanche matin, diverses sources dans la région. Les armes se sont tues samedi autour de 16h30 locales après presqu’une journée d’affrontements, entre le M23 et les groupes armés locaux. Selon ces sources, les combattants des groupes armés ont décroché. Deux civils ont été tués et 5 autres blessés par des balles perdues. Ces nouveaux affrontements ont, encore une fois, occasionné le déplacement de la population. Ce dimanche matin, la cité de Kitshanga est sous occupation totale du M23, affirme un habitant qui témoigne avoir passé la nuit dans sa maison à Kitshanga. Plusieurs sources parlent d’une accalmie précaire. Les rebelles sont visibles dans et aux extrémités de la cité où ils guettent la situation qui, toutefois, reste imprévisible. Ils ont placé leurs positions les plus avancées à Ndondo, à 3 km au nord de Kitshanga, à Kinyumba, à 5 km à l’ouest, et à Burungu, à 12 km au sud. La société civile du territoire de Masisi dit craindre des représailles de la part des rebelles envers les civils. Radio Okapi
RDC: les violences intercommunautaires dans la Tshopo ont fait plus de 500 morts
En RDC, les combats se poursuivent entre les Mbolé et les Lenga, deux communautés de la province de la Tshopo, aux portes de la ville Kisangani, dans le nord-est du pays. Six civils sont morts ce week-end, portant le bilan a plus de 500 morts depuis février. C’est un bilan plus élevé que celui donné à RFI par les sources sécuritaires et indépendantes qui parlaient de 250 morts. Cette crise est de plus en plus préoccupante car elle arrive désormais aux portes de la ville de Kisangani, le chef-lieu de la province de la Tshopo…Le nombre des victimes a explosé ces deux derniers mois et la crise semble dépasser les autorités provinciales qui n’arrivent plus à ravitailler les déplacés en nourriture, faute de moyens financiers. Par crainte de débordements, le gouvernement national a dépêché un escadron de 150 policiers pour maintenir l’ordre dans les territoires en crise. Le conflit entre les communautés Mbole et Lenga couve depuis huit mois. Les premiers accusent les seconds d’avoir vendu leurs terres à une entreprise pour 20 ans d’occupation. Mais le conflit a été aggravé par des assassinats et des cycles de représailles. RFI
Au Mali, l’ONU a « accéléré » son départ de Tessalit pour protéger son personnel
La mission de l’ONU au Mali – la Minusma – a annoncé dimanche 22 octobre avoir « accéléré » son départ du camp de Tessalit (nord), la veille, dans un contexte tendu ayant mis « en danger son personnel » dans le cadre de son retrait d’ici à la fin de l’année de ce pays confronté au djihadisme et au séparatisme touareg. Le camp de Tessalit, constitué surtout de soldats tchadiens, a ensuite été « entièrement » récupéré par l’armée malienne, a indiqué dimanche cette dernière sur les réseaux sociaux. La Minusma s’est désengagée de Tessalit alors que la région de Kidal, dont fait partie cette localité, est le théâtre d’une escalade militaire entre acteurs armés pour le contrôle du territoire. Les derniers personnels sont partis samedi « dans un convoi terrestre » en direction de Gao, la plus grande ville du nord du Mali…Avant son départ, la Minusma affirme avoir pris « la décision difficile de détruire, désactiver ou mettre hors service des équipements de valeur, tels que des véhicules, des munitions, des générateurs et d’autres biens », une « option de dernier recours » suivant les règles de l’ONU. Ces équipements « ne pouvaient pas être retournés aux pays contributeurs de troupes auxquels ils appartenaient, ou redéployés vers d’autres missions de maintien de la paix ». Des difficultés d’accès à Tessalit se sont posées aux « 200 camions » prévus pour « récupérer ce matériel ». Ils sont bloqués « à Gao depuis le 24 septembre, faute d’autorisation des autorités au vu de la situation sécuritaire » dans la région, selon la Minusma. Le retrait du camp de Tessalit est le premier dans la région de Kidal et le « sixième » dans le pays. La Minusma avait aussi avancé celui de Ber en raison de la montée des tensions. Il reste notamment l’évacuation du camp de Kidal, ville bastion des séparatistes, qui s’annonce périlleux. Le Monde avec AFP
Burkina Faso : Plusieurs terroristes neutralisés par l’armée dans la zone des trois frontières
L’unité « phantom » de l’armée burkinabè en coordination avec des vecteurs aériens du Burkina et du Niger, ont neutralisé plusieurs terroristes dimanche dans la zone dite des trois frontières entre le Mali, le Burkina et le Niger, a indiqué l’Agence d’information du Burkina (AIB), citant des sources sécuritaires. Dans l’après-midi du dimanche 22 octobre 2023, l’unité « phantom » de l’armée burkinabé, avec ses vecteurs aériens, basés à une quinzaine de km au Nord de Markoye, a éliminé une centaine de terroristes, dans la zone de Goungam en territoire burkinabé. Les vecteurs aériens nigériens ont également tué les terroristes à Lélétan, en territoire nigérien. Selon la presse, les autorités militaires du Burkina Faso et du Niger, se sont félicitées de la parfaite coordination qui a prévalu durant cette mission à succès. Par ailleurs, l’armée burkinabé a détruit une base de terroristes, dans la grande forêt de Mihity, prés de Banh, qui se préparaient à lancer une attaque dans le Loroum. Sahel Intelligence
Conflit au Soudan : Le Royaume-Uni affirme qu’un nettoyage ethnique a été commis au Darfour
La BBC a obtenu de nouvelles preuves de la violence ethnique brutale qui a balayé l’ouest du Soudan depuis que des combats ont éclaté entre deux factions militaires rivales en avril. L’analyse des données satellitaires et des médias sociaux révèle qu’au moins 68 villages du Darfour ont été incendiés par des milices armées depuis le début de la guerre civile. Le ministre britannique chargé de l’Afrique, Andrew Mitchell, a déclaré à la BBC que ces actes présentaient « toutes les caractéristiques d’un nettoyage ethnique »…L’analyse a été réalisée par le Centre for Information Resilience (CIR), un organisme de recherche partiellement financé par le gouvernement britannique, qui recueille des informations de sources ouvertes sur les combats au Soudan. Ils utilisent la technologie de reconnaissance de la chaleur de la Nasa pour identifier les incendies. Ils examinent les images satellites pour détecter la fumée et les bâtiments incendiés. Ils comparent tout cela avec des images du terrain sur les médias sociaux, qui sont géolocalisées à l’aide de cartes et de photos…Il y a vingt ans, des centaines de milliers de personnes ont été tuées au Darfour lors de combats entre des groupes rebelles non arabes et une milice connue sous le nom de Janjaweed, qui est devenue par la suite le FSR. Certains chefs janjawids et même le président de l’époque, Omar al-Bashir, ont été inculpés par la CPI pour génocide et crimes contre l’humanité, ce qu’ils ont nié. Il est à craindre que des atrocités similaires soient à nouveau commises dans la région, le long des mêmes lignes de fracture ethniques. BBC
Le président d’un parti d’opposition burundais remis en liberté
Le président d’un petit parti d’opposition au Burundi, le CODEBU, arrêté mardi après que sa formation eut critiqué le gouvernement, a annoncé dimanche à l’AFP avoir été remis en « liberté provisoire ». Le président du Conseil pour la démocratie et le développement durable au Burundi (CODEBU), Kefa Nibizi, était écroué à la prison centrale de Mpimba, à Bujumbura, accusé d' »atteinte à la sûreté intérieure de l’État. » M. Nibizi a raconté à l’AFP avoir été appelé samedi vers la mi-journée au bureau du directeur de la prison…Le 13 octobre, le CODEBU avait posté sur X (ex-Twitter) un message critique envers le gouvernement, à l’occasion de la commémoration du 62e anniversaire de l’assassinat du héros de l’indépendance, le prince Louis Rwagasore…L’arrestation de M. Nibizi intervient dans le contexte du procès de l’ancien tout puissant Premier ministre, Alain-Guillaume Bunyoni, arrêté en avril et accusé de « saper la sécurité intérieure de l’État ». Il est également accusé de détention illégale d’armes et d’insulte au président…M. Bunyoni, Premier ministre depuis juin 2020, avait été démis de ses fonctions en septembre 2022, quelques jours après que le président Evariste Ndayishimiye eut dénoncé des velléités de « coup d’État. » Si la communauté internationale a salué une certaine ouverture depuis l’arrivée au pouvoir de M. Ndayishimiye en juin 2020, après la mort soudaine de son prédécesseur Pierre Nkurunziza, une commission d’enquête de l’ONU affirmait en septembre 2021 que la situation des droits de l’Homme restait « désastreuse » au Burundi. AFP
Présidentielle au Sénégal: toujours pas de fiches de parrainage pour Ousmane Sonko
Les autorités sénégalaises refusent de délivrer au mandataire de l’opposant emprisonné Ousmane Sonko des fiches de parrainage, une étape indispensable pour être candidat à la présidentielle de février 2024, ont indiqué vendredi deux responsables de son parti dissous. Un juge de Ziguinchor (sud) a annulé la semaine passée la radiation de M. Sonko, troisième de la présidentielle de 2019, des listes électorales qui l’empêchait d’être candidat. Ce rétablissement permettrait a priori à M. Sonko, écroué fin juillet après des mois d’épreuve de force avec le gouvernement et la justice, de concourir à la présidentielle dont il serait l’un des principaux candidats. Mais la Direction générale des élections (DGE) « refuse depuis hier » (jeudi) de délivrer les formulaires devant servir à recueillir les parrainages nécessaires à une candidature, au motif qu’elle « ne reçoit pas aujourd’hui », a dit à l’AFP vendredi un porte-parole du parti dissous, Ousseynou Ly…M. Sonko a été déclaré coupable le 1er juin de débauche de mineure et condamné à deux ans de prison ferme. Ayant refusé de se présenter au procès qu’il dénonçait comme un complot pour l’écarter de l’élection, il a été condamné par contumace…Candidat à la présidentielle de février 2024, M. Sonko, 49 ans, accuse le président Macky Sall, qui s’en défend, de vouloir l’écarter du scrutin par des procédures judiciaires. M. Sall, élu en 2012 et réélu en 2019, a annoncé début juillet ne pas se représenter. AFP
Sénégal: pétition pour la reprise de la ligne maritime Dakar-Ziguinchor
Des milliers de personnes ont signé une pétition en ligne pour réclamer la reprise de la desserte maritime entre Dakar et Ziguinchor, principale ville de Casamance (sud), suspendue depuis plus de quatre mois en raison des tensions politiques liées à l’opposant Ousmane Sonko…Le transport de passagers et de fret, assuré par trois navires, est suspendu depuis juin par les autorités sénégalaises sans explication officielle. La liaison avait été arrêtée après des troubles meurtriers à Ziguinchor et dans d’autres villes du pays, consécutifs à une condamnation de l’opposant politique Sonko dans une affaire de mœurs…La suspension de la liaison est due à « des raisons de sécurité », a affirmé mercredi à l’AFP une source au sein de ce ministère. Depuis lors, « c’est le désert au port de Ziguinchor. Toute l’économie s’est arrêtée. Le prix du transport (par la route) a été multiplié par trois. Les prix des produits qui viennent de Dakar ont augmenté », a dit M. Diatta…Les autorités sénégalaises avaient, après les troubles de juin, momentanément suspendu les liaisons de la ligne de bus publique. L’avion est inabordable pour beaucoup de personnes voulant rallier cette région où est active depuis 1982 une rébellion indépendantiste armée et qui est séparée du reste du pays par la Gambie. Africanews and AFP
Afrique du Sud, Rugby : les Springboks rejoignent les All Blacks en finale
Les Springboks ont souffert de la première à la dernière minute face à une vaillante équipe d’Angleterre (16-15), mais au final leur expérience et surtout leur détermination ont fini par payer. Menés 15 à 6 jusqu’à la 69è minute de jeu, les Sud-africains ont réalisé une fin de match d’anthologie pour se défaire des Anglais, inscrivant d’abord un essai transformé puis une pénalité, deux minutes avant la fin de la rencontre…En finale, les Springboks retrouveront les All Blacks. Une rencontre pour l’histoire puisque les deux équipes jouent pour un quatrième sacre mondial qui les placerait au sommet de l’histoire du rugby…Pour cette finale, remake de celle de 1995 qui avait vu l’Afrique du Sud s’imposer sous les yeux de Nelson Mandela, les Springboks seront supportés par tout un pays. En effet, jamais une équipe de rugby sud-africaine n’avait autant fait l’unanimité.Plus diverse que jamais, l’équipe séduit bien au-delà des bastions habituels du rugby sud-africain, à tel point que le maillot de cette édition 2023 est tout bonnement en rupture de stock dans tout le pays. DW