Pour la première fois, au Botswana, le parti au pouvoir depuis l’indépendance n’est pas sûr de l’emporter le 23 octobre. Il fait face à une coalition de l’opposition qui pourrait marquer la première alternance depuis 1966. L’armée refuse d’être manipulée comme argument électoral, lors d’une campagne qui fait feu de tout bois au Botswana. Un candidat de la coalition de l’opposition, Umbrella for Democratic Change (Coalition pour le changement démocratique, UDC) a en effet posté sur les réseaux sociaux des photos de militaires, dont il défend les conditions de travail. Or, la loi indique que l’armée est apolitique. L’état-major a protesté, pour mieux se faire apostropher par l’opposition, qui lui reproche de prendre parti, puisque l’armée transporte à bord de ses avions le président en place. RFI
Le président Vladimir Poutine a accueilli ce mercredi 23 octobre des dizaines de dirigeants africains pour le premier sommet Russie-Afrique, alors que Moscou cherche à accroître son influence sur un continent où l’Occident et la Chine ont un pied ferme. L’événement de deux jours à la station balnéaire de la mer Noire à Sotchi verra plus de 3.000 délégués préparer des accords et discuter de sujets allant de la technologie nucléaire à l’extraction minière. Le président russe Vladimir Poutine a ouvert le sommet à 8h00 GMT aux côtés de son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sisi, l’actuel chef de l’Union africaine et invité d’honneur de l’événement. … Vladimir Poutine, qui est au pouvoir depuis 20 ans, ne s’est jamais rendu en Afrique du Sud qu’en Afrique subsaharienne, préférant accueillir en Russie des dirigeants du continent. Africa News avec AFP
Abiy Ahmed a tenu des propos pour le moins agressifs mardi lors d’une séance de questions-réponses au Parlement. Alors que la tension est vive avec Le Caire, le Premier ministre éthiopien a déclaré « qu’aucune force ne pourrait empêcher l’Éthiopie de construire le barrage ». « Si nous devons entrer en guerre, nous pouvons mobiliser des millions de personnes. Si certains peuvent tirer un missile, d’autres peuvent utiliser des bombes », a-t-il lancé aux députés. Des propos surprenants de la part d’un Abiy Ahmed célébré dans le monde entier depuis son prix Nobel de la Paix décerné il y a à peine quelques jours. RFI
Les forces de sécurité burundaises et des rebelles burundais venus de République démocratique du Congo se sont affrontés mardi matin dans la province de Bubanza, la police affirmant avoir tué 14 « criminels » tandis que les rebelles disent avoir tué une dizaine de soldats. Le groupe rebelle burundais RED-Tabara, basé dans l’est de la RDC, a assuré que les affrontements avaient eu lieu lors d’une incursion en territoire burundais. Le gouvernement burundais et de nombreux diplomates estiment que ce groupe rebelle est dirigé par l’un des plus farouches opposants au régime burundais, Alexis Sinduhije, ce que l’intéressé a toujours nié. « Démantèlement (…) d’un groupe de criminels armés venus de la RDC », a annoncé mardi le ministère burundais de la Sécurité dans un tweet. AFP
Dix jours après sa victoire à l’élection présidentielle, Kaïs Saïed a prêté serment, mercredi 23 octobre, comme nouveau président de la République de Tunisie devant les élus de l’Assemblée constituante et les plus hautes sommités de l’État. Il y a prononcé un discours très attendu par les Tunisiens, dans un langage solennel en arabe littéraire, qu’il maîtrise parfaitement. En effet, l’enjeu était de taille pour le président nouvellement élu. Kaïs Saïed ne s’était pas exprimé depuis sa victoire à l’élection présidentielle du 13 octobre dernier. Ce mercredi, il s’est donc d’abord présenté aux Tunisiens, puis s’est longuement exprimé à travers des mots savamment pesés et a choisi d’exprimer son ambition pour son pays. Au cœur de sa gouvernance, Kaïs Saïed a d’abord placé la question de la lutte contre la corruption et de l’exemplarité. Mais les défis sont importants sur le plan aussi bien sécuritaire qu’économique, sans compter la problématique question des obstacles politiques. Pour les dépasser, Kaïs Saïed n’a pas caché qu’il faudra beaucoup de temps. Le Point
L’ancien ministre de la Jeunesse de Laurent Gbagbo doit être jugé ce mercredi devant la cour d’Appel d’Abidjan pour « crimes contre des populations civiles » et « crimes contre des prisonniers de guerre ». Il encourt la prison à vie. C’est un nouveau rebondissement judiciaire qui, à un an de la présidentielle d’octobre 2020, ne manquera pas de faire polémique et d’alimenter les soupçons d’instrumentalisation politique de la justice. Charles Blé Goudé sera jugé ce mercredi 23 octobre devant la cour d’Appel d’Abidjan pour « crimes contre des populations civiles » et « crimes contre des prisonniers de guerre », a appris Jeune Afrique auprès de ses avocats. L’audience est prévue à 15 h GMT, en l’absence du prévenu toujours en résidence surveillée à La Haye, aux Pays-Bas. Jeune Afrique
Mali : Adama Sangaré, le maire de Bamako, incarcéré dans le cadre d’une enquête du pôle anti-corruption
Le puissant maire de Bamako, Adama Sangaré, a été placé sous mandat de dépôt, mardi soir, après avoir été est entendu par le pôle économique et financier du tribunal de grande instance de la Commune III du district de Bamako dans le cadre d’une enquête sur la gestion d’un contrat d’éclairage de la ville lors du cinquantenaire de l’indépendance du Mali en 2010. Adama Sangaré, maire du district de Bamako depuis 2007, a été placé sous mandat de dépôt, mardi soir*. Il avait été interpellé lundi avant d’être entendu par les enquêteurs du pôle économique et financier du tribunal de grande instance de la Commune III du district de Bamako dans le cadre d’un dossier portant sur une passation de marché d’éclairage public. À l’issue de cette audition, il a été mis en examen pour « faux et usage de faux » et « atteinte aux deniers publics ». Jeune Afrique
Plus de deux semaines après la tenue à Yaoundé d’un grand dialogue national pour résoudre la crise qui ensanglante les deux régions anglophones du Cameroun, le retour de la paix sur le terrain semble encore loin d’être acté. Dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, l’armée et des séparatistes s’affrontent depuis deux ans quasi quotidiennement, prenant la population en tenaille. Plus de 3.000 personnes ont déjà trouvé la mort dans ce conflit, selon des ONG. Sous la pression de la communauté internationale, le pouvoir s’est résolu à organiser un dialogue qui s’est tenu du 30 septembre au 4 octobre, aboutissant à l’adoption de dizaines de recommandations pour permettre un retour rapide à la paix. Mercredi, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian est au Cameroun pour une visite de deux jours, où il va « encourager » le président Paul Biya « dans la poursuite de cette dynamique. » AFP
La perspective d’opérations militaires conjointes entre la RDC, le Rwanda, l’Ouganda, le Burundi et la Tanzanie contre les multiples groupes armés qui continuent d’agir dans l’Est du Congo soulève de fortes réticences à Kinshasa. Si l’information n’a pas été officiellement confirmée, les différents acteurs planchent de fait sur l’organisation d’une offensive régionale en territoire congolais depuis plusieurs semaines. S’achemine-t-on vers une offensive conjointe de la RDC et de ses voisins rwandais, ougandais burundais et tanzanien contre les groupes armés dans l’Est ? C’est ce que laisse penser des documents signés de l’état-major congolais qui ont circulé sur les réseaux sociaux, la semaine dernière. Mais la mise en place d’une telle initiative soulève questions et réticences, au regard de l’histoire de la présence d’armées étrangères dans la région. Tout a commencé avec la fuite, le 13 octobre, de documents signés de Célestin Mbala, chef d’état-major des FARDC, les forces armées congolaises. Jeune Afrique
Dans le Sud-Kivu, de la plaine de Fizi aux hauts plateaux, des attaques contre les civils et affrontements entre les groupes armés se multiplient ces derniers mois. La commune rurale de Minembwe est l’un des points de tension les plus importants. L’armée congolaise et la Monusco renforcent leur présence. La communauté banyamulenge se dit menacée par des combattants, congolais comme étrangers. Parmi les forces qui secouent cette portion du territoire congolais, les Yakutumba et autres groupes maï-maï sont sans doute les plus importants. Issus des communautés Bafuliro, Babemba et Banuyindi, ce sont eux qui menacent les plus directement Minembwe. RFI
Alors que le gouvernement s’est engagé à mettre en œuvre les recommandations issues du dialogue politique convoqué par Patrice Talon, l’opposition craint que ces futures réformes n’ouvrent en fait la voie à une révision de la Constitution, après les trois échecs essuyés sur ce front par le président béninois depuis le début de son mandat. Après deux échecs de son projet de réforme constitutionnelle au Parlement, le président Patrice Talon va-t-il profiter des conclusions du dialogue politique qu’il a convoqué pour tenter de sortir de la crise politique dans laquelle le pays est plongé depuis les législatives d’avril dernier pour remettre son projet en branle ? Jeune Afrique
On vient d’apprendre qu’il y a quelques semaines la police kényane a réalisé un important coup de filet en démantelant une cellule terroriste à Mombasa sur la côte. Un groupe de suspects qui pourraient être liés aux terroristes islamistes somaliens shebabs. Dimanche dernier, le Kenya célébrait « Mashujaa Day », l’une de ses fêtes les plus importantes. Or la journée aurait pu être endeuillée par un ou plusieurs attentats. Le 1er octobre, les forces de sécurité ont effectué une descente dans un logement de Mombasa, la grande ville côtière. Trois suspects ont été tués et plusieurs autres arrêtés. La police a saisi un arsenal et plus d’une vingtaine de téléphones portables. RFI
En Ouganda, au moins 20 étudiants ont été arrêtés mardi par la police, lors de manifestations contre la hausse des frais d’études. Finalement, ils n’ont pas rallié le palais présidentiel. Des milliers d’étudiants de l’Université Makerere à Kampala entendaient remettre à Yoweri Museveni une pétition dans laquelle ils plaidaient en faveur de l’abrogation de la mesure portant augmentation de 15 % des frais universitaires. « Cette université est pour les étudiants pauvres. Ceux qui ont augmenté les frais de scolarité ont leurs enfants qui étudient en dehors de ce pays. Certains d’entre nous vendons nos corps (se prostituer, NDLR) pour obtenir des frais de scolarité. Monsieur le Président, nous sommes vos Bazukkulu (petits-enfants). Veuillez abandonner cette politique et nous libérer de la vente de nos corps », a déclaré Judith Nalukwago, la vice-présidente de la ligue des étudiants. Africa News
Somalie: le dérèglement climatique entrave les efforts de paix, selon une étude
Le dérèglement climatique pose et posera à l’avenir d’importants défis aux missions de maintien ou de construction de la paix, au point d’aggraver les conflits, prévient un rapport sur la Somalie publié mercredi. Des chercheurs de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI) ont étudié les effets du changement climatique sur la Mission d’assistance des Nations unies en Somalie (MANUSOM). « Le paysage sécuritaire évolue au gré du changement climatique », affirme à l’AFP le responsable de l’étude, Florian Krampe. Selon ce rapport, les ravages de décennies de conflit en Somalie ont été amplifiés par une série de sécheresses sévères qui ont mis sous pression le processus de renforcement de l’Etat et compliqué les opérations de la MANUSOM. AFP
Un récent appel lancé par un ministre du nouveau gouvernement soudanais à la communauté juive pour qu’elle revienne dans le pays et retrouve sa citoyenneté a jeté la lumière sur une petite communauté autrefois prospère. L’historienne de Daisy Abboudi, elle-même descendante de Juifs soudanais, s’est entretenue avec des membres de la communauté et a recueilli leurs photos. David Gabra se souvient encore de la date exacte à laquelle il a quitté le Soudan. « Vingt-cinq mai 1965 », dit-il avec certitude en parlant de son départ. À cette époque, les choses devenaient de plus en plus difficiles pour le peuple juif à cause de l’antisémitisme croissant. « C’était le chaos… Je me souviens d’une fois où on s’est enfermés dans notre maison, et ils nous jetaient des pierres, chez nous. » David décida qu’il ne pouvait plus rester dans le pays. BBC