La Cédéao et le Mali, le Burkina Faso et le Niger conviennent de coopérer « contre le terrorisme »
La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et les trois pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) sont convenus de coopérer dans « la lutte contre le terrorisme » et de « sauvegarder les acquis de l’intégration régionale » malgré leur séparation annoncée, selon un communiqué commun jeudi, après leur rencontre à Bamako. Le Burkina Faso, le Mali et le Niger, qui forment l’AES, sont dirigés par des juntes qui ont pris le pouvoir par des coups d’Etat entre 2020 et 2023 et ont quitté la Cédéao au début de l’année. Ils l’accusent entre autres de ne pas les avoir assez aidé dans la lutte contre les violences djihadistes ou d’être inféodée à la France avec laquelle ils ont des relations glaciales…Cette rencontre a réuni le président de la commission de la Cédéao et les ministres des Affaires étrangères de l’AES, « en prélude aux négociations portant sur les questions d’intérêt commun suite au retrait » des trois Etats de l’organisation ouest-africaine. Les deux blocs « ont rappelé la volonté des chefs d’Etat de la sous-région de privilégier l’intérêt supérieur des populations ouest-africaines en sauvegardant les acquis de l’intégration sous-régionale, notamment la libre circulation des personnes et des biens, jusqu’à la conclusion de nouveaux accords », dit le communiqué. TV5 avec AFP
La militante ougandaise Agather Atuhaire retrouvée avec des « traces de torture » après son arrestation en Tanzanie
La militante ougandaise Agather Atuhaire, arrêtée et détenue au secret en Tanzanie après avoir tenté d’assister au procès pour trahison d’un leader de l’opposition, a été retrouvée avec des « traces de torture » à la frontière entre les deux pays d’Afrique de l’Est, a annoncé vendredi 23 mai une organisation de défense des droits humains. L’activiste des droits humains avait été arrêtée lundi, en même temps que le militant kényan Boniface Mwangi à Dar es-Salaam, capitale économique tanzanienne, où ils étaient venus soutenir le chef de l’opposition Tundu Lissu, qui comparaissait pour trahison, des poursuites passibles de la peine de mort. Mme Atuhaire « a été abandonnée à la frontière par les autorités tanzaniennes, et a été prise en charge par sa famille et ses amis », selon l’organisation ougandaise de défense des droits humains Agora Discourse. La militante et journaliste « présente des traces de torture », a rapporté à l’Agence France-Presse (AFP) Jimmy Spire Ssentongo, cofondateur de l’organisation. Elle ne s’est pas présentée à une conférence de presse à laquelle elle était attendue vendredi matin. Selon l’avocat ougandais Kato Tumusiime, témoin de son arrestation à Dar es-Salaam, elle présente des difficultés à marcher, souffre, et est retournée dans sa famille. La police tanzanienne a d’abord affirmé à une association tanzanienne de défense des droits humains que les activistes avaient été expulsés par avion mardi. M. Mwangi a été retrouvé jeudi au bord d’une route dans le nord de la Tanzanie, près de la frontière kényane, selon le journal local Daily Nation. Le Monde avec AFP
Ouganda : un leader de l’opposition accusé de trahison reste en détention
Un tribunal ougandais a refusé vendredi d’examiner la libération sous caution de Kizza Besigye, prolongeant la détention de l’un des principaux leaders de l’opposition de ce pays d’Afrique de l’Est, poursuivi pour trahison, un crime passible de la peine de mort…M. Besigye, 69 ans, ancien médecin personnel du président ougandais Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986, est dans le collimateur du gouvernement de Kampala depuis son ralliement à l’opposition il y a 25 ans. Enlevé en novembre lors d’un déplacement au Kenya, il était réapparu en Ouganda, où il avait d’abord été traduit devant une cour martiale pour trahison, passible de la peine capitale dans ce pays, avant que son dossier ne soit transféré à un tribunal civil en février. Devant une salle d’audience comble, la magistrate Esther Nyadoi avait insisté pour examiner les conclusions de l’accusation au lieu de statuer sur la libération sous caution des suspects, obligatoire après six mois placés en détention. En signe de protestation, les avocats et les sympathisants de M. Besigye et de son coaccusé Obeid Lutale ont quitté le tribunal…L’audience a été levée et sa détention a été prolongée au moins jusqu’à la prochaine comparution le 29 mai. AFP
En RDC, le Sénat lève l’immunité parlementaire de Joseph Kabila
Le Sénat de la République démocratique du Congo (RDC) a prononcé, jeudi 22 mai, la levée de l’immunité parlementaire de Joseph Kabila, ouvrant la voie à des poursuites judiciaires contre l’ancien président et sénateur à vie, accusé d’être complice du groupe armé M23. Joseph Kabila, 53 ans, a dirigé le vaste pays d’Afrique centrale pendant dix-huit ans entre 2001 et 2019. Il a quitté le pouvoir avec le titre de sénateur à vie et une immunité parlementaire. Son successeur et actuel président, Félix Tshisekedi, l’accuse d’être complice du groupe armé antigouvernemental M23, dans un contexte d’intensification du conflit dans l’est du pays…Les sénateurs se sont prononcés à bulletins secrets, par 88 voix pour et cinq voix contre, sur la levée de l’immunité de M. Kabila et l’autorisation de poursuites contre ce dernier devant la justice militaire. Ils ont suivi les recommandations d’une commission spéciale dont la totalité des quarante membres sénateurs se sont prononcés en faveur de la mesure…La décision du Sénat est tombée sans grande surprise, dans ce pays où l’indépendance du pouvoir judiciaire est régulièrement mise en doute, la coalition du président, Félix Tshisekedi, détenant une large majorité au Parlement. Le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), de M. Kabila, qui avait boycotté les dernières élections, à la fin de 2023, n’y est pas représenté. Le Monde avec AFP
RDC: plus d’un millier de soldats congolais enrôlés par l’AFC/M23, dit un rapport gouvernemental
En deux semaines, près de 1 400 militaires congolais désarmés et leurs familles ont été escortés de Goma à Kinshasa par le CICR, succédant à un cantonnement dans une base de la Monusco après la prise – fin janvier – de la capitale provinciale du Nord-Kivu par les rebelles. Mais ce n’est qu’un pan de la situation. Selon un rapport d’audition au Sénat des membres du gouvernement en charge de la gestion de cette crise, plus de 1 000 autres soldats des FARDC auraient été enrôlés de force dans les rangs de la rébellion de l’AFC/M23, soutenue par le Rwanda…Selon un rapport consulté par RFI, au moins 1 500 militaires des FARDC ont été regroupés au camp militaire de Rumangabo, près de Goma. Là, ils auraient été désarmés, reconditionnés, puis intégrés dans les rangs de l’ARC, la branche armée de l’AFC/M23. D’après des sources sécuritaires, plusieurs d’entre eux auraient déjà été envoyés au front, cette fois contre leurs anciens frères d’armes. Le rapport évoque aussi environ 300 soldats issus de la Garde républicaine, l’une des unités d’élite de l’armée congolaise, qui auraient été transférés de force au Rwanda. RFI
Le Royaume-Uni signe l’accord rétrocédant l’archipel des Chagos à l’île Maurice
Le Royaume-Uni a signé un accord pour rétrocéder à l’île Maurice l’archipel des Chagos, permettant le maintien d’une base militaire américano-britannique sur l’une des îles, a annoncé, jeudi 22 mai, le premier ministre britannique, Keir Starmer…Cet accord prévoit que le Royaume-Uni dispose d’un bail de 99 ans sur Diego Garcia – avec une option de prolongation – moyennant le paiement annuel de 101 millions de livres (120 millions d’euros). Le dirigeant travailliste a martelé qu’il n’y avait pas d’« alternative » et que cet accord était le « seul moyen de maintenir la base à long terme ». Il a également rappelé le caractère « stratégique » de cette base, utilisée comme plaque tournante pour les bombardiers et les navires à longue portée pendant les guerres en Afghanistan et en Irak…Selon le projet d’accord, un fonds de réinstallation devrait être créé pour aider les insulaires déplacés à retourner dans les îles, à l’exception de Diego Garcia. Le Monde avec AP et AFP
Au Niger, le général libyen Saddam Haftar reçu par les autorités
Après un voyage en Turquie, il y a quelques semaines, au cours duquel il a été question de la signature d’accords de défense, Saddam Haftar, fils du maréchal Khalifa Haftar (lequel est à la tête de l’est libyen), s’est rendu au Niger. Selon les médias locaux, ses discussions avec les autorités ont essentiellement porté sur les questions de sécurité. D’après l’Agence nigérienne de presse (ANP), celui que l’on présente comme le possible successeur de son père, dont il est souvent le messager à l’étranger, a été accueilli à l’aéroport de Niamey par le général Mohamed Toumba, ministre nigérien de l’Intérieur. Il a ensuite rencontré le dirigeant du pays, le général Abdourahamane Tiani, indiquent Les Échos du Niger. Ali Mahamane Lamine Zeine, le Premier ministre, a annoncé pour sa part, sur les réseaux sociaux, qu’il avait lui aussi reçu le général libyen en présence de plusieurs ministres…Toujours selon Les Échos du Niger, la partie libyenne, composée « d’une haute délégation de l’état-major », a évoqué avec les représentants du gouvernement nigérien les « moyens de renforcer la coopération militaire et sécuritaire bilatérale ». Jeune Afrique avec AFP
Côte d’Ivoire: après une décision de justice, Tidjane Thiam conserve la présidence du PDCI
La justice ivoirienne s’est prononcée dans l’affaire qui opposait Valérie Yapo, membre du bureau politique du PDCI, à la direction de son parti, jeudi 22 mai. Alors que celle-ci contestait l’élection de Tidjane Thiam à sa tête en 2023, la renonciation de ce dernier à sa nationalité française en mars dernier, puis sa démission suivie de sa réélection quasi immédiate à la tête de la formation en mai, ont vidé le dossier de sa substance. À la demande de la plaignante, Valérie Yapo, qui réclamait la suspension de tous les organes du PDCI et la nomination d’un administrateur provisoire, la justice ivoirienne a répondu que cette requête était désormais sans objet, Tidjane Thiam ayant depuis démissionné de la présidence du parti avant de s’y faire réélire à l’occasion d’un nouveau congrès, le 14 mai dernier…S’il conserve la présidence du PDCI, Tidjane Thiam reste, en revanche, pour l’instant, inéligible à la présidentielle d’octobre prochain. S’appuyant sur l’article 48 du code de la nationalité qui stipule que tout Ivoirien majeur acquérant volontairement une nationalité étrangère perd la nationalité ivoirienne, la justice a effectivement ordonné sa radiation des listes électorales, estimant que celui-ci n’était plus ivoirien lorsqu’il s’y était inscrit en 2022 puisqu’il possédait à l’époque la nationalité française. Reste que cette lecture de la loi demeure, aujourd’hui encore, très contestée par son avocat. RFI
Au Sénégal, un ministre de l’ancien président Macky Sall écroué pour détournement présumé de fonds anti-Covid
Un ministre de l’ancien président du Sénégal Macky Sall a été inculpé et écroué jeudi 22 mai pour détournement présumé de fonds anti-Covid par une cour spéciale, a appris l’Agence France-Presse (AFP) auprès de son entourage et des médias locaux. Moustapha Diop, ministre du développement industriel, est le deuxième ministre placé en détention parmi les cinq anciens membres du gouvernement de l’ex-président Sall (2012-2024) mis en accusation par l’Assemblée nationale et renvoyés le 8 mai pour malversations présumées devant la Haute Cour de justice, une juridiction spéciale habilitée à les juger, ainsi que le chef de l’Etat, pour des crimes commis dans l’exercice de leurs fonctions. Sa collègue chargée des mines, Aïssatou Sophie Gladima, a été inculpée et placée sous mandat de dépôt mercredi pour détournement de fonds par la Haute Cour. Moustapha Diop a comparu jeudi devant la commission d’instruction de cette cour qui l’a inculpé et écroué pour détournement présumé, a indiqué à l’AFP le membre de son entourage, confirmant des informations de la presse locale. Le Monde avec AFP
Congo-Brazzaville: le président Denis Sassou-Nguesso en visite à Paris
Le président du Congo-Brazzaville, Denis Sassou-Nguesso, entame une visite de travail en France de deux jours. Ce vendredi 23 mai, celui-ci doit notamment être reçu à l’Élysée par Emmanuel Macron qui a également dîné jeudi soir avec le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, à l’occasion de sa tournée en Europe…Alors que l’ambassade du Congo à Paris rappelle que la France est le premier bailleur de fonds bilatéral du Congo et que près de 200 entreprises présentes dans le pays sont des filiales de sociétés françaises ou des entreprises avec un management et/ou des actionnaires français, l’Élysée annonce de son côté la signature de plusieurs lettres d’intention et conventions pour la suite de la rénovation de la corniche de Brazzaville, la mise en place d’une académie de lutte contre la criminalité environnementale, ou encore d’une structure pour la gestion des aires protégées. RFI