Revue de Presse du 23 juin 2022

Burkina Faso : Deux femmes tuées près de la base aérienne 511
Une mère et sa fille ont tuée mardi soir, après des tirs de sommation à la base aérienne d’Ouagadougou. La dame était allée chercher sa maman qui revenait d’un voyage à l’aéroport, situé près de la base aérienne 511 de Ouagadougou. L’Etat-Major Général des armées a indiqué sur sa page Facebook, que des sentinelles ont effectué des tirs de sommation sur un véhicule qui «tentait manifestement de forcer un barrage». Mercredi matin, le Procureur militaire précise dans un communiqué, qu’un troisième occupant a été blessé et se trouve en soins. Le texte ajoute qu’une enquête a été ouverte pour situer les circonstances exactes et les responsabilités. En rappel, un ressortissant français a été blessé au bas-ventre dans la nuit du samedi au dimanche 22 février 2021 dans des conditions similaires à la base aérienne 511. Notons que depuis de la crise sécuritaire en 2016 au Burkina Faso, marquée par des attaques terroristes, la sécurité a été renforcée au niveau des casernes et des commissariats de police. (AIB) Sahel-Intelligence

Au Mozambique, les déplacés commencent à revenir à Mocimboa da Praia, libérée des djihadistes
Ils sont descendus du bus tout sourire en portant leurs affaires à bout de bras. Le 9 juin, 123 habitants de Mocimboa da Praia ont été autorisés à se réinstaller dans la petite ville portuaire de l’extrême nord-est du Mozambique. Venus du camp de déplacés de Quitunda, à 80 km au nord, ils sont les premiers à rentrer depuis que la localité a été reprise aux insurgés islamistes chabab par les forces armées mozambicaines et leur allié rwandais, en août 2021. Mais la ville qu’ils ont connue a disparu ou presque. Cocotiers calcinés, murs troués de balles, magasins incendiés, véhicules abandonnés par dizaines et réduits à l’état de carcasses… Les combats ont laissé Mocimboa da Praia exsangue. Des hommes en bleu de travail ont beau s’activer depuis début juin pour nettoyer les rues et redresser ce qui peut l’être, la ville entière baigne dans une atmosphère de fin du monde. L’église semble avoir été attaquée à l’arme lourde. Les bâtiments administratifs, les stations-service, la mosquée principale, les écoles et les banques ont été totalement détruits. Le Monde

Crise libyenne: nouvelle médiation de l’ONU à Genève
L’ONU a annoncé jeudi la tenue la semaine prochaine à Genève d’une rencontre entre les présidents des deux chambres libyennes rivales pour tenter de trouver un accord sur un cadre constitutionnel permettant la tenue d’élections. « J’ai le plaisir de confirmer que le président de la Chambre des représentants Aguila Saleh et le président du Haut Conseil d’Etat Khaled el-Mechri ont accepté mon invitation à se rencontrer aux bureaux des Nations unies à Genève les 28 et 29 juin pour discuter du projet de cadre constitutionnel pour les élections », a indiqué sur Twitter la conseillère spéciale du secrétaire général de l’ONU pour la Libye Stephanie Williams. « Je félicite les chefs des deux chambres pour s’être engagés à rechercher un consensus sur les questions en suspens après la réunion du comité mixte la semaine dernière au Caire », a-t-elle ajouté. Rassemblés au Caire du 12 au 19 juin sous les auspices des Nations unies, des représentants du Parlement, installé dans l’est de la Libye, et du Haut conseil d’Etat (HCE) qui fait office de sénat et qui est basé à Tripoli (ouest), ont échoué à trouver un accord sur le texte censé régir les scrutins présidentiel et législatif qui devaient initialement se tenir fin 2021. VOA/AFP

Mali: la nouvelle loi électorale permet-elle à Assimi Goïta de se présenter à la présidentielle?
Alors qu’au Mali, le débat sur la nouvelle loi électorale s’est surtout concentré sur les divergences entre le Conseil national de la transition et le gouvernement, le texte, y compris dans sa version amendée par les membres du CNT, pourrait permettre au Colonel Assimi Goïta de se présenter à la prochaine élection présidentielle. Une disposition potentiellement explosive jusqu’ici passé inaperçue. C’est la Mission d’observation des élections au Mali (Modele Mali), composée d’experts de la société civile, une quarantaine d’organisations, qui l’a noté dans son dernier rapport : la nouvelle loi électorale, si elle est promulguée, permettra aux militaires membres des actuelles autorités de transition de se présenter à la prochaine élection présidentielle. Cela à condition de démissionner quatre mois auparavant. RFI

Au Mali, le danger d’informer l’armée ou les djihadistes
Dans le centre et dans le nord du Mali, fournir des renseignements à l’armée ou aux djihadistes peut coûter la vie. La population qui vit dans le nord et le centre de Mali est victime de massacres commis par des groupes djihadistes. Ceux-ci agiraient en représailles, soupçonnant certains habitants de collaborer avec les autorités. Il semble que ce soit une explication de la récente attaque qui a eu lieu dans la commune de Diallassagou, dans le centre, où 132 civils ont été tués. Mais les causes de ces drames sont multiples et selon d’autres témoignages, certains habitants sont aussi soupçonnés par l’armée d’héberger ou d’aider les combattants djihadistes. En représailles, c’est cette fois l’armée malienne qui tue des populations civiles. Depuis le début de l’année, l’armée malienne a d’ailleurs assassiné plus de civils que les groupes armés eux-mêmes. DW

L’Afrique est l’otage de la guerre de la Russie contre l’Ukraine, selon Zelensky
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a qualifié l’Afrique d' »otage » de la guerre de la Russie lors d’un discours prononcé lundi devant l’Union africaine (UA). L’invasion de la Russie et le blocus des exportations de céréales de l’Ukraine ont provoqué des pénuries de céréales et d’engrais et mis des millions de personnes en danger de famine. Le président de la commission de l’UA a affirmé qu’il y avait un « besoin urgent de dialogue » pour rétablir la stabilité mondiale. Les pays occidentaux ont exhorté la Russie à libérer les vastes réserves de céréales de l’Ukraine. Le blocus a fait grimper en flèche les prix des denrées alimentaires. « L’Afrique est en fait l’otage… de ceux qui ont déclenché la guerre contre notre État », a indiqué M. Zelensky dans son discours. Il a déclaré que son gouvernement était engagé dans des « négociations complexes » pour débloquer les réserves de céréales piégées dans les ports ukrainiens de la mer Noire. BBC

Le changement climatique accroît l’exode des populations en Afrique
Alors que la crise alimentaire mondiale s’aggrave en raison de la guerre en Ukraine, les yeux du monde se tournent vers l’Afrique pour trouver des solutions. Toutefois, les experts estiment qu’il est encore trop tôt car le continent n’est pas prêt. « Il est bien connu que la productivité, en particulier chez les agriculteurs, est très faible. La révolution verte qui a radicalement changé la productivité et la production, notamment en Asie et en Amérique latine, n’a pas vraiment eu cet impact en Afrique. Je pense que l’une des préoccupations est que les marchés ne fonctionnent pas particulièrement bien en Afrique. », explique Jakob Svensson, d l’Université de Stockholm. Le changement climatique est également un facteur important. La Corne de l’Afrique, par exemple, connaît sa pire sécheresse depuis des décennies. Les Nations unies affirment que des dizaines de millions de personnes sont affamées sur le continent. Beaucoup fuient à la recherche d’une vie meilleure. Certains se rendent en Europe.Entre janvier et mai de cette année, FRONTEX a enregistré l’arrivée de quelque 86 000 migrants illégaux. AfricaNews

RCA : des violations du cessez-le-feu et des incitations à la violence préoccupent l’ONU
La persistance des violations du cessez-le-feu en République centrafricaine inquiète la Représentante spéciale du Secrétaire général dans ce pays, Valentine Rugwabiza, qui s’est exprimée ce mercredi devant le Conseil de sécurité. « Les parties poursuivent leurs opérations et leurs actes de belligérance », a-t-elle affirmé. La Représentante spéciale s’est aussi inquiétée devant le Conseil d’une « stigmatisation » persistante et d’une incitation publique à la violence contre des chefs d’opposition ou certains partenaires de la République centrafricaine. Des comportements de nature à saper le processus de réconciliation nationale, et qui risquent de se traduire en actes de violence, a-t-elle prévenu. Celle qui dirige depuis le mois de février la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) a expliqué que la cessation des hostilités sur toute l’étendue du territoire centrafricain restait à la fois un objectif immédiat et un gage de crédibilité de la « feuille de route conjointe ». Mme Rugwabiza a fait savoir que depuis son arrivée à la tête de la MINUSCA, la Mission avait réajusté ses prérogatives, privilégiant désormais une approche « préventive » et « centrée sur les populations civiles ». Cet ajustement conditionne notamment la création et le maintien d’un environnement sécuritaire propice au déroulement du processus de paix, y compris par le respect du cessez-le-feu et la restauration intégrale de l’autorité et des services de l’État, a-t-elle précisé. ONU

RDC: un groupe d’expert des Nations Unies estime que le Rwanda et l’Ouganda ont servi de base arrière au M23
Dans un rapport remis au Conseil de sécurité de l’ONU que la DW s’est procuré, le Groupe d’experts sur la RDC souligne également la dégradation de la situation dans les régions sous état de siège. Dans ce rapport de 300 pages que la DW s’est procuré, le Groupe d’experts de l’ONU sur la RDC souligne que les conditions de sécurité et la situation humanitaire se sont dégradées dans les provinces du Nord Kivu et de l’Ituri placées sous état de siège depuis le 6 mai 2021. Le rapport précise également que le Rwanda et l’Ouganda ont servi de base pour la réorganisation du M23. Un point qui ne surprend pas Josaphat Musamba, chercheur à l’université de Gand en Belgique. Il insiste sur le soutien qui a été apporté au mouvement rebelle, qui avait été défait par les FARDC avec l’appui de la Monusco en 2013, mais qui a refait surface à la fin de l’année 2021. Josaphat Musamba précise qu’il n’est pas uniquement question d’armes mais qu’il peut aussi s’agir d’instructions et de formation qu’auraient reçues les membres du M23 dans des camps. DW

Des voix s’élèvent contre les vidéos sur les médias sociaux visant les rwandophones en RDC
Ces derniers jours des messages encourageant la violence contre des sujets rwandais circulent sur les réseaux sociaux en RDC. Mais de plus en plus de voix s’élèvent pour les condamner. Ceci intervient sur fonds de tensions entre la RDC et le Rwanda. « Effectivement il y a des images qui ont choqué le monde. Nous avons vu à travers certaines vidéos, postées dans les réseaux sociaux, des Kinois en train de tenir des discours de haine, des discours xénophobes vis-à-vis des Tutsi, des Tutsi habitant Kinshasa’, s’exprime Gentiny Ngobila Mbala, le gouverneur de Kinshasa, sur BBC Afrique. Au-delà de la condamnation du contenu de ces vidéos, il déclare avoir demandé aux services de sécurité de protéger les populations Tutsi mais aussi « de mettre la main sur tous ceux qui ont proféré des discours xénophobes qui sont susceptibles d’entraîner la violence. » BBC

La justice maintient en prison deux figures de l’opposition sénégalaise
La justice sénégalaise a maintenu en détention mercredi deux députés d’opposition et neuf autres personnes poursuivies pour avoir bravé une interdiction de manifester dans un climat de tension préélectorale. Le tribunal de Dakar a renvoyé au 27 juin le procès des parlementaires Déthié Fall et Mame Diarra Fame, et de neuf autres prévenus. Le juge a expliqué vouloir regrouper ce jour-là leurs dossiers avec ceux de 75 autres personnes appelées à être jugées en relation avec la manifestation interdite du 17 juin. Les 11 prévenus de mercredi sont maintenus en détention, a expliqué à l’AFP un de leurs avocats, Me Bamba Cissé. L’opposition chiffre à 200 le nombre de personnes interpellées à travers le pays en lien avec l’interdiction de manifestation. Elle exige leur libération. Les tensions vont grandissant au Sénégal depuis que le Conseil constitutionnel a confirmé l’invalidation le 3 juin de la liste nationale des titulaires de la coalition Yewwi Askan wi pour les législatives du 31 juillet. Le principal opposant, Ousmane Sonko, troisième de la présidentielle de 2019 et candidat déclaré à celle de 2024, et d’autres figures de l’opposition se retrouvent écartés de la course. VOA/AFP

En Tunisie, le projet de nouvelle Constitution consacre la présidentialisation du régime
Des pouvoirs concentrés autour du chef de l’Etat, une montée en puissance des régions et une reformulation des rapports entre l’islam et l’Etat : la Tunisie s’apprête à vivre un bouleversement de son architecture institutionnelle. Fin juin, le président Kaïs Saïed devrait en effet rendre public le projet de nouvelle Constitution qu’il entend soumettre à référendum le 25 juillet, premier anniversaire de son coup de force qui l’a vu instaurer unilatéralement un régime d’exception. La philosophie du texte, marquée par une forte présidentialisation, est dénoncée comme potentiellement autocratique par l’opposition. Elle inspirait déjà le démantèlement méthodique des institutions issues de la Constitution de 2014 auquel s’est livré M. Saïed depuis un an. Selon les informations fournies au Monde par le constitutionnaliste Sadok Belaïd, nommé par le chef de l’Etat à la tête de la commission consultative chargée de rédiger la nouvelle Loi fondamentale, la séquence qui s’ouvre s’inscrit clairement à rebours de l’inspiration parlementaire qui avait caractérisé la transition post-révolution de 2011. M. Belaïd, ancien doyen de la faculté des sciences juridiques de Tunis dans les années 1970, a remis, lundi 20 juin, son projet au président, dont on ignore à ce stade s’il l’entérinera dans son intégralité. Le Monde

Les autorités togolaises interdisent un rassemblement de l’opposition à Lomé
Le gouvernement togolais a une nouvelle fois interdit un meeting de l’opposition prévu samedi à Lomé invoquant cette fois des raisons « sécuritaires », selon un communiqué publié mercredi soir par le ministre de la Sécurité, le général Yark Damehame. La Dynamique Monseigneur Kpodzro (DMK) – qui regroupe 7 partis politiques de l’opposition et 6 organisations de la société civile – a appelé à un meeting pour dénoncer notamment la vie chère, la mauvaise gouvernance et l’impunité. Mais pour le ministre de la Sécurité, « l’organisation d’une telle manifestation dans un contexte sécuritaire sous-régional et national actuel très préoccupant (…) est de nature à compromettre les efforts pour préserver l’ordre public et la sécurité nationale ». Depuis le début de l’année, l’extrême nord du Togo a été frappé par deux attaques jihadistes, les premières depuis que l’armée y est déployée pour faire face à la menace d’un débordement de la violence des groupes jihadistes présents au Burkina Faso voisin. VOA/AFP

En Guinée, le FNDC annule sa manifestation
La manifestation prévue initialement à Conakry ce jeudi (22.06) avait été interdite par la junte au pouvoir et les autorités municipales. En face, le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) dénonçait une tentative d’infiltrer des « casseurs » au sein de la marche finalement annulée in extremis. L’événement faisait ainsi craindre des débordements. C’est ainsi au bout d’une journée de tractations que le FNDC a annoncé renoncer à cette marche en début de soirée. Dans un communiqué, le FNDC explique qu’il « suspend la marche citoyenne et pacifique jusqu’au 30 juin » afin de « donner une chance » à des négociations. En cas d’absence de résultats, le FNDC promet de renouveler son appel à manifester. DW

Le vice-président kenyan promet d’expulser des Chinois s’il est élu président
Le vice-président et candidat à la présidentielle kenyane, William Ruto, a déclaré qu’il expulserait les ressortissants chinois occupant des emplois qui pourraient l’être par des Kényans s’il est élu en août. Les élections présidentielle, législatives et locales du 9 août se tiennent alors que la plus grande économie d’Afrique de l’Est fait face à des difficultés économiques, causées par la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine. « Que des ressortissants chinois grillent du maïs et vendent des téléphones portables… Nous les expulserons tous vers leur pays », a déclaré William Ruto lors d’un forum économique mardi. « Toutes ces activités sont pour les Kényans », a-t-il affirmé. « Ne vous inquiétez pas pour les étrangers engagés dans ces activités. Nous avons suffisamment d’avions pour les expulser », a-t-il insisté. L’ambassade de Chine à Nairobi n’a pas répondu à une demande de commentaires de l’AFP. VOA/AFP

Kenya : Epidémie de paludisme
Au moins 50 personnes ont été admises dans divers établissements de santé de la vallée de Kerio à la suite d’une épidémie de paludisme, au milieu d’une pénurie de médicaments pour traiter la maladie. La zone la plus touchée est le district Endo du sous-comté de Marakwet-Est, où les établissements de santé ont été surchargés par l’afflux de patients présentant des symptômes de paludisme. La responsable de l’hôpital local, Lioba Kibor, a déclaré que les cas ont commencé à être signalés depuis deux semaines. « Mais au cours du week-end, il y a eu une recrudescence et tous ceux qui ont été testés pour le paludisme se sont avérés positifs », a-t-elle indiqué et qui rappelle que l’année dernière, l’épidémie avait fait 4 morts, tandis que plus de 100 autres ont été admises dans des hôpitaux dans le même comté. Le paludisme est une maladie infectieuse provoquée par des parasites du genre Plasmodium. Elle est potentiellement mortelle. Le parasite est transmis à l’homme par la piqûre de moustiques infectés, les Anophèles femelles. Sahel-Intelligence