L’Afrique continue de subir un niveau record et en augmentation de déplacement forcé—le résultat de gouvernements prédateurs, de la fragmentation politique et des activités de groupes extrémistes violents. Cette tendance à la hausse persiste depuis 2011. S’ils étaient 29 millions l’année dernière, aujourd’hui plus de 32 millions d’Africains sont soit déplacés en interne, refugiés ou demandeurs d’asyle. En Afrique, les sources de ces déplacements de population sont très concentrées. Dix pays africains sont à l’origine de 88 % (28 millions) des déplacements forcés sur le continent. Tous ces dix pays d’origine sont en conflit. La répression, la violence des groupes extrémistes violents et la militarisation de la politique se conjuguent pour causer ces conflits. Sept sur dix ont des gouvernements à tendance autoritaire. [Infographie] Centre d’études stratégiques de l’Afrique
Graver dans le marbre la tenue d’élections en Libye en fin d’année et écarter troupes étrangères et mercenaires : les principaux pays impliqués dans le conflit se réunissent, mercredi 23 juin, à Berlin, pour un nouveau sommet. Tous les acteurs de la région et, pour la première fois, le gouvernement de transition libyen vont participer dans l’après-midi à cette conférence au niveau des ministres des affaires étrangères. Le 19 janvier 2020, une première conférence avait réuni dans la capitale allemande, sous l’égide des Nations unies, les dirigeants des pays impliqués, parvenant à un accord fragile pour mettre fin au conflit. Dix ans après le renversement de Mouammar Kadhafi, les participants feront notamment le point sur la transition politique en Libye. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, devrait intervenir en vidéo. Les Etats-Unis seront aussi représentés par le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, en tournée européenne. « Il est essentiel pour la poursuite de la stabilisation du pays que les élections aient lieu comme prévu et que les troupes et combattants étrangers quittent effectivement la Libye », a déclaré lundi le chef de la diplomatie allemande, Heiko Maas, hôte de la réunion. Le Monde avec AFP
Tombé en disgrâce et inculpé en mars, l’ancien chef de l’État de Mauritanie, Mohamed Ould Abdel Aziz, a été écroué mardi, ont fait savoir le parquet et son parti. Cette arrestation intervient alors qu’il refusait d’obéir ces derniers jours à une injonction qui l’obligeait à se présenter à la police. L’ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a été écroué, mardi 22 juin au soir, sur décision du juge chargé d’une enquête pour corruption présumée dans laquelle il a été inculpé en mars, rapporte à l’AFP un magistrat du parquet s’exprimant sous couvert d’anonymat et le porte-parole de son parti, l’ancien ministre Djibril Ould Bilal. Ils ont confirmé son placement sous mandat de dépôt, sans en préciser la cause. Mais cette mesure intervient quelques jours après le refus de l’ancien dirigeant de continuer à se présenter à la police, comme le lui imposaient les conditions de son placement en résidence surveillée. L’ancien chef d’État ne devrait pas être écroué en prison dans l’immédiat à cause du risque de contamination par le Covid-19, mais devrait séjourner deux semaines dans une chambre de la police, ont précisé des sources proches du dossier. France24 avec AFP
Emmanuel Macron a annoncé la « transformation profonde » de la présence militaire française au Sahel. Il n’a pas encore dévoilé les détails du futur dispositif mais plusieurs pistes se dessinent. … Le 16 juin, une « consultation politico-militaire » entre les ministres des Affaires étrangères et de la Défense de la France, des États-Unis, du Royaume-Uni et de pays de l’Union européenne a eu lieu par visioconférence. Objectif : commencer à élaborer de premières pistes sur le dispositif d’après-Barkhane. Celles-ci devraient notamment être abordées – voire validées – par les chefs d’État concernés lors du prochain Conseil européen, prévu le 24 juin à Bruxelles. … Dans leurs échanges avec leurs partenaires internationaux et sahéliens, ainsi qu’avec la presse, les responsables politiques et militaires français insistent sur un point : la France ne part pas du Sahel. « Nous garderons une présence significative en bande sahélo-saharienne. Nous y restons, mais sous une autre forme. La fin de l’opération Barkhane est le début d’autre chose », assure-t-on au ministère des Armées. Jeune Afrique
Au Burkina Faso une dizaine de policiers tués dans la région du Centre-Nord. Les policiers qui assuraient la relève d’une équipe a été la cible des hommes armés dans l’après-midi du lundi 21 juin. Selon un bilan fourni par le ministre de la sécurité, 11 policiers ont été tués au cours de l’attaque, quatre policiers sont également portés disparus. L’attaque s’est déroulée dans l’après-midi ce lundi 22 juin autour de 15 h heure locale selon un communiqué du ministre de la sécurité. C’est entre la commune de Barsalogo et la localité de Foubé que les hommes armés ont tendu l’embuscade. Les policiers devaient relever une autre équipe qui était en mission de sécurisation dans la commune de Yirgou. Selon les témoignages des rescapés, les assaillants ont encerclé l’équipe de police. Les combats se sont engagés et les hommes armés ont utilisé une roquette contre l’un des véhicules de la police. Constatant la supériorité de la puissance de feu des assaillants, les policiers ont dû battre en retraite, explique notre source. RFI
Le Président de la République est arrivé à Maputo dans la soirée de mardi 22 juin, pour participer au sommet extraordinaire de la communauté de développement de l’Afrique australe ( SADC) prévu ce mercredi 23 juin 2021. Selon la cellule de communication de la présidence, Felix Tshisekedi a interrompu sa mission d’itinérance dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri après près de deux semaines. Le Chef de l’Etat a été accueilli par le ministre mozambicain des affaires étrangères et son collègue de tourisme. Le sommet de Maputo est exclusivement consacré au terrorisme qui sévit dans la sous-région notamment au Mozambique et en République Démocratique du Congo. Les seize chefs d’Etat et de gouvernement membres de la SADC vont peaufiner des stratégies communes pour combattre le terrorisme, fléau qui frappe particulièrement la région mozambicaine de Cabo Delgado et les provinces congolaises du Nord-Kivu et de l’Ituri avec des conséquences collatérales néfastes pour les deux pays, indique le communiqué. Radio Okapi
L’heure est au dépouillement en Éthiopie. Mais la crédibilité du scrutin régional et législatif organisé le 21 juin peine à convaincre les observateurs de ce pays de la Corne de l’Afrique. Déçus, ils ne voient dans ce scrutin qu’un simulacre de démocratie dans un pays dévoré par les rivalités régionales qui s’enfonce dans la guerre civile. Abiy Ahmed avait promis des élections les plus démocratiques que l’Éthiopie ait jamais connues. « Elles n’ont été ni libres, ni indépendantes », constate amèrement Roland Marchal, chercheur au Ceri, contacté par France 24. Au lendemain des scrutins législatifs et régionaux du 21 juin qui doivent désigner les responsables locaux et députés, les opérations de comptage des voix étaient en cours mardi dans tout le pays, ou presque. Car cette double élection n’a pu être organisée dans un cinquième des circonscriptions pour des raisons sécuritaires ou logistiques, notamment dans la région du Tigré en guerre depuis novembre 2020 contre Addis Abeba. France24
Le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU a ouvert sa session annuelle lundi 21 juin, avec notamment l’examen de la situation en Érythrée. Le nouveau rapporteur spécial des Nations unies, le Soudanais Mohamed Abdesalam Babiker, a présenté son premier rapport annuel sur le pays, accablant pour Asmara. C’est tous les ans dans un langage plutôt diplomatique que l’affrontement a lieu entre l’Érythrée et le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, et cette fois n’a pas fait exception. Néanmoins, comme ses deux prédécesseurs, le rapporteur spécial a dressé un tableau effroyable de la situation pour les Érythréens : des prisons pleines d’innocents, ignorant même pourquoi ils sont détenus, des disparus, des « conditions inhumaines », pas d’État de droit. Son bref rapport a notamment reçu le soutien de l’Union européenne et des États-Unis, du Royaume-Uni, des pays nordiques et baltes… RFI
À New York est présenté devant le Conseil de sécurité, ce mercredi 23 juin dans la matinée, le rapport du secrétaire général des Nations unies sur la République centrafricaine. Il dresse le bilan général de la situation dans le pays, un contexte sécuritaire encore « précaire ». Même si des progrès ont été réalisés. Antonio Guterres note positivement les préparatifs du dialogue républicain, le déploiement du personnel judiciaire ou la reprise sur le terrain de la plupart des bastions des groupes armés. Mais son rapport met aussi en exergue différents sujets d’inquiétudes. Antonio Guterres se dit profondément préoccupé par « le recours excessif à la force dans le pays ». Il note entre autre l’augmentation notable des violations des droits humains y compris les violences sexuelles liées au conflit, les déplacements forcés eu encore la stigmatisation des minorités ethniques et religieuses. Les groupes armés ont perpétré la majorité des violations des droits humains documentés par l’ONU. RFI
Le Premier ministre soudanais Abdallah Hamdok a appelé mardi à l’unité entre les acteurs politiques et militaires du pays, mettant en garde contre des fractures « profondément inquiétantes » au sein de l’armée soudanaise. Le Soudan est actuellement dirigé par un gouvernement civilo-militaire, né d’un accord en août 2019 après la chute de l’ex-autocrate Omar el-Béchir, chassé du pouvoir après plusieurs mois de manifestations populaires. Depuis, Khartoum fait face à des défis de taille dont une économie désastreuse, héritée des 30 ans de règne de M. Béchir, marqués par les conflits armés et les sanctions internationales. « Tous les défis auxquels nous faisons face émanent d’une crise plus profonde qui est politique avant tout », a déclaré M. Hamdok, lors d’une conférence de presse au cours de laquelle il a annoncé une nouvelle initiative pour l’unité et la réconciliation des factions politiques soudanaises. Cette initiative consiste notamment à réformer l’institution militaire et assurer l’intégration dans l’armée de groupes paramilitaires, dont la puissante organisation des Forces de soutien rapide (RSF), a-t-il indiqué, estimant que la « fragmentation de l’armée » est « profondément inquiétante ». AFP
Le 19 juin, une chaîne libyenne pro-Haftar annonçait la prise d’un poste-frontière avec l’Algérie. Sur le terrain pourtant, rien de tel n’est constaté. À l’approche de la conférence de Berlin sur la Libye et alors que les mesures préparatoires pour l’élection présidentielle du 24 décembre prochain peinent à être mises en œuvre, le maréchal Khalifa Haftar, commandant en chef de l’Armée nationale libyenne, coalition de milices contrôlant l’Est et une partie du Sud libyen, a tenté se rappeler au bon souvenir des acteurs internationaux impliqués dans la résolution de cette crise, en s’attaquant à l’Algérie. Le 19 juin, la chaîne de télévision libyenne pro-Haftar, Libya Al Hadath, lance un pavé dans la mare en annonçant, à grand renfort d’images de véhicules militaires, la prise du poste-frontalier d’Issine, point de passage au Sud entre la Libye et l’Algérie. Jeune Afrique
Ce mercredi marque les 10 ans du M23 ou Mouvement du 23-Juin au Sénégal. Cette coalition de partis politiques et d’organisations de la société civile créée en 2011 s’était mobilisée contre la candidature du président Abdoulaye Wade pour un troisième mandat en 2012. Dix ans plus tard, l’héritage du mouvement est disputé. « Touche pas à ma constitution », c’était l’un des slogans du Mouvement du 23-Juin. Après des manifestations monstre et face à la révolte populaire, Abdoulaye Wade renonçait in extremis à son projet de réforme constitutionnelle. En mars 2012, Macky Sall remportait la présidentielle. Dix ans après, il y a une bataille d’héritage. Une manifestation sera organisée par des acteurs de l’époque place de la Nation. Dans le même temps, une autre mobilisation est prévue à l’appel du M2D, le Mouvement de Défense de la Démocratie créé en mars, coalition qui soutient l’opposant Ousmane Sonko, inculpé dans une affaire de viol présumé. À la pointe de la contestation en 2011, Me El Hadj Diouf, leader du parti des travailleurs accuse aujourd’hui Ousmane Sonko de vouloir « accaparer » le mouvement du 23-Juin. RFI
Au Gabon, le 7 janvier 2019, de jeunes militaires dirigés par le lieutenant Kelly Ondo Obiang, de la Garde républicaine, ont occupé la radio nationale gabonaise au petit matin et diffusé un message annonçant la prise du pouvoir par l’armée. Mais la riposte des forces spéciales avait permis de déjouer le coup d’État dès la mi-journée. Les putschistes arrêtés ont comparu devant une cour spéciale militaire, lundi 21 juin. Ses avocats ont plaidé pour que Kelly Ondo Obiang comparaisse en uniforme de l’armée. Refus catégorique des juges. Finalement, le jeune lieutenant est apparu en pantalon de jean et chemise blanche. Quand il a été autorisé à parler, Kelly Ondo n’a pas mâché ses mots. RFI
Un abbé et un groupe de catholiques maliens ont été enlevés par des hommes armés alors qu’ils se rendaient à l’enterrement d’un autre abbé à San, au centre du Mali, a-t-on appris auprès de leur communauté et des autorités ce 22 juin. Les rapts sont monnaie courante au Mali, en proie depuis des années à une crise sécuritaire profonde, en particulier dans le centre, un des foyers des violences djihadistes, intercommunautaires ou crapuleuses qui ensanglantent le Sahel. Mais l’enlèvement de cinq membres de la communauté catholique dans ce pays à très grande majorité musulman est un fait exceptionnel. On ignore par qui ils ont été kidnappés et pourquoi. Les enlèvements attribués aux djihadistes sont communs dans le secteur où ils ont disparu. Les enlèvements, de Maliens ou d’étrangers, sont l’un des aspects de la violence qui frappe le Mali. Les motivations en sont diverses, du moyen de pression à l’extorsion. Un journaliste français, Olivier Dubois, a été enlevé début avril dans le nord du Mali par des djihadistes affiliés à Al-Qaïda. Une religieuse franciscaine colombienne, soeur Gloria Cecilia Narvaez, enlevée en 2017 par des djihadistes, est considérée comme toujours retenue en otage. TV5Monde avec AFP
Une dizaine de touristes, des Russes et un Lituanien, ont été interpellés il y a un peu plus d’une semaine dans le Sahara tchadien, du côté de Faya-Largeau, dans le nord du pays. Ramenés manu militari dans la capitale Ndjamena, ils ont été logés dans un hôtel huppé, en attendant la fin de l’enquête en cours, pour déterminer les raisons de leur présence dans une zone considérée comme « rouge ». Ce groupe d’une dizaine de personnes, des Russes et un Lituanien, seraient arrivés du Cameroun vers le 25 mai, avant de remonter tout le territoire tchadien en 4×4 jusque dans le Sahara en direction du sud de la Libye. Ils ont été interpellés aux environs de Faya-Largeau, dans le nord du pays, il y a un peu plus d’une semaine. Leurs passeports, téléphones, ordinateurs et boussoles ont été saisis. Leur contenu a été entretemps scruté par les services de renseignement tchadien aidés par leurs amis israéliens. Ces gens, présentés comme des touristes, ont alors été transférés à Ndjamena, où ils ont été placés en résidence surveillée dans un hôtel en attendant la fin d’une enquête en cours pour déterminer pourquoi ils étaient dans une zone dite « d’opérations militaires ». RFI
C’est officiel, le gazoduc devant relier l’ensemble des pays d’Afrique de l’Ouest et du Maghreb ayant une façade atlantique sera bientôt en construction. C’est ce qu’a affirmé le Directeur général de la compagnie nationale pétrolière du Nigeria, la Nigerian National Petroleum Corporation (Nnpc) dans une récente interview. Yusuf Usman, le DG de la Nnpc a rappelé dans le quotidien Nigerian News Direct, la genèse de ce projet qui est né lors de la visite du roi du Maroc Mohammed VI à Abuja en décembre 2016. C’est à cette date qu’un accord a été signé entre la Nnpc et l’Office national des hydrocarbures et des mines du Maroc (Onhym), sous la présidence effective de Mohammed VI et de Muhammadu Buhari, président du Nigeria. Interrogé sur le calendrier de réalisation du gazoduc, il a précisé que l’étude de faisabilité est achevée et la décision finale de financement était actuellement en cours de validation. Le Nigeria lancera dans la foulée le plan directeur de la décennie du gaz pour consolider la viabilité de ce grand projet, a-t-il ajouté. AfriMag
La Fondation de la star ivoirienne du football Didier Drogba a annoncé mardi à Abidjan qu’elle allait aider à la formation d’un million de jeunes Africains issus de milieux défavorisés, en vue de réduire la fracture numérique. Un partenariat entre la Fondation Drogba a été signé avec « 01Talent », une structure spécialisée dans l’identification et la formation de jeunes « talents numériques », indique un communiqué signé de l’ancien attaquant vedette de Chelsea et Marseille. Ce partenariat a pour « ambition d’identifier, former et connecter au monde professionnel un million de jeunes talents dans les 10 prochaines années, par l’implantation de plus de 100 Zones d’intelligence collective (Zone01), véritables accélérateurs de talents », souligne le texte. La première Zone01 du continent sera inaugurée à Praia au Cap-Vert en septembre 2021 et accueillera 300 Capverdiens et jeunes de 26 autres pays africains partenaires. AFP