Revue de presse du 23 juillet 2025

Mali: Human Rights Watch documente de nouvelles «exécutions» et «disparitions» de civils peuls par l’armée et Wagner
Au moins 12 exécutions sommaires et 81 disparitions forcées sont recensées au cours des sept derniers mois au Mali. Toutes concernent des hommes de l’ethnie peule, selon Human Rights Watch, qui rapporte des témoignages selon lesquels l’armée malienne et ses supplétifs russes de Wagner, remplacés en juin par « l’Africa Corps », « accusent » les Peuls de « collaborer » avec le Jnim. L’ONG de défense des droits humains s’est entretenue avec plusieurs dizaines de témoins, chefs de communauté et autres « personnes ayant eu connaissance des incidents. » …Parmi les cas cités par l’ONG, ceux des villages de Bélidanédji et de Kourma, région de Ségou, en mars dernier, où des habitants ont été exécutés sommairement. D’autres ont été embarqués dans des véhicules militaires. Depuis, leurs proches ignorent où ils se trouvent et même s’ils sont encore en vie. Scènes similaires à Kobou, région de Douentza, trois mois plus tôt, où des cadavres ont été retrouvés avec les yeux bandés et les mains liées. Plusieurs dizaines de maisons avaient également été incendiées. Human Rights Watch écrit enfin disposer « d’informations crédibles, corroborées par les Nations Unies », sur l’exécution sommaire d’au moins « 65 éleveurs et marchands de bétail peuls » dans le village de Sébabougou, région de Kayes, en avril dernier. À l’époque, RFI avait révélé la découverte de plusieurs dizaines de cadavres près du camp militaire de Kwala, quelques jours après des arrestations massives par l’armée et Wagner le jour de la foire de Sébabougou. RFI

Au Burkina Faso, libération de deux journalistes réquisitionnés de force dans la lutte antidjihadiste
Deux journalistes burkinabés réquisitionnés de force dans la lutte antidjihadiste ont été libérés lundi 21 juillet, quelques jours après la libération de deux de leurs confrères, a annoncé Reporters sans frontières (RSF) mardi. La junte militaire dirigée par le capitaine Ibrahim Traoré, au pouvoir depuis un coup d’Etat en septembre 2022, est accusée d’utiliser de manière abusive un décret de mobilisation générale dans le cadre de la lutte antidjihadiste pour réprimer les voix discordantes, réquisitionnées pour combattre au front. « Le président de l’Association des journalistes du Burkina [AJB], Guezouma Sanogo, et le journaliste de la radio Femina FM Phil Roland Zongo ont rejoint Ouagadougou et leurs proches dans la soirée du 21 juillet, après quatre mois de réquisition forcée », a écrit RSF dans un communiqué. Ils étaient « réquisitionnés dans la zone de Fada N’Gourma, dans l’est du pays (…) depuis la fin mars », a ajouté l’ONG. Guezouma Sanogo avait été arrêté le 24 mars, quand Phil Roland Zongo avait été interpellé la veille, « à son domicile », rappelle RSF. Ils avaient, « lors d’un congrès de l’AJB, respectivement dénoncé la transformation des médias publics en outils de propagande et demandé la libération des journalistes enlevés et réquisitionnés », précise l’organisation. Le Monde avec AFP

Guinée : la société civile face aux dérives autoritaires
La répression vise essentiellement les opposants, les artistes, les citoyens critiques du régime et certains acteurs de la société civile arrêtés et souvent sans motif valable. C’est le cas de deux responsables du Front national pour la défense de la constitution (FNDC), Oumar Sylla alias Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah, aujourd’hui disparus après avoir été « arrêtés », le 9 juillet 2024. À propos de leurs ravisseurs, leurs proches indexent des hommes en uniforme militaire, lourdement armés et assimilés à des gendarmes et des membres du Groupement des forces spéciales de Guinée. Depuis un an, l’on est sans nouvelle des deux activistes. Une situation qui inquiète de plus en plus la société civile guinéenne, alors que toute manifestation hostile au pouvoir est interdite et réprimée. Depuis le début de la transition, les chiffres officiels font état d’au moins 47 personnes tuées entre 2022 et janvier 2025, sans compter les disparitions de militants de la société civile ou d’autres acteurs opposés au pouvoir en place. Des médias sont suspendus ou fermés, des journalistes soumis à une pression constante, d’autres sont arrêtés ou en exil. Pour justifier certains de ces cas, les autorités invoquent des raisons « administratives » ou « sécuritaires ». Malgré la répression et les menaces, la société civile n’entend pas abdiquer. « Nous jouons notre rôle d’interpellation et de dénonciation », assure Mamadou Kaly Diallo, ex-membre de l’ONG « La Baïonnette intelligente » et défenseur des droits de l’Homme, interrogé par Ouestaf News. Ouestaf avec Le Lynx

Tchad: les nominations de la nouvelle administration suscitent les critiques de l’opposition
Au Tchad, le gouvernement vient d’installer la semaine dernière tour à tour une nouvelle administration au niveau de toutes les provinces du pays. De nouveaux magistrats ont été nommés à tous les niveaux. Ces nominations ont été scrutées à la loupe par les partis politiques et les simples citoyens. L’opposition fustige des nominations au sein du seul parti au pouvoir, mais aussi des nominations qui ne tiendraient pas compte des grands équilibres du pays, notamment régionaux. Au Tchad, « ces nominations partisanes consacrent une pratique devenue semi-officiel de discrimination des militants de l’opposition, des emplois et des charges publiques en violation des lois de la République. Les populations ne s’identifient pas à ses représentants étatiques non formés et non élusif. Ces préfets et sous-préfets, au lieu de rassurer, sont une source inquiétudes pour les populations. Il s’agit donc d’actions conflictuelles qui risquent d’envenimer des territoires déjà ensanglantés par des violences en tous genres », regrette l’ancien Premier ministre Albert Pahimi Padacké, le leader de l’opposition parlementaire. RFI

Ce que l’on sait de l’interpellation de Kocc Barma, le cerveau présumé d’un vaste réseau de sextorsion au Sénégal
El Hadj Babacar Dioum alias Kocc a été arrêté dans un quartier résidentiel de Dakar, lors d’une opération coordonnée par la Division Spéciale de Lutte contre la Cybercriminalité (DSC), avec le soutien de la Brigade d’Intervention Polyvalente, une unité d’élite de la police sénégalaise. Depuis 2018, la Police sénégalaise a reçu de multiples plaintes concernant un individu dénommé sur les réseaux sociaux « Kocc Barma » et qui procédait à des extorsions de fonds et du chantage à caractère sexuel. Plusieurs enquêtes ont été ouvertes pendant des années. Celles-ci ont permis de mettre la main ce 17 juillet sur le présumé coupable. Selon les autorités, il serait le cerveau derrière plusieurs plateformes numériques diffusant des vidéos et photos compromettantes de victimes, souvent sans leur consentement. Le pseudonyme Kocc Barma est utilisé depuis plusieurs années pour alimenter ces contenus. La traque pilotée par la Division spéciale de la cybersécurité (DSC), a duré plusieurs années. Elle a bénéficié de moyens technologiques avancés notamment la surveillance des flux financiers, le traçage d’adresses IP, l’infiltration numérique et des écoutes de communication cryptée. C’est la plainte déposée par la soeur d’une adolescente de 16 ans, qui aurait déclenché la phase finale de l’opération. Cette plainte a permis à la police de remonter la piste du réseau numérique. Le suspect a été placé sous surveillance et l’interpellation a été menée à son domicile…Selon les informations révélées à la presse locale par le Commissaire Faye, chef de la DSC, Kocc Barma administrait des sites pornographiques non autorisés. Il y diffusait des vidéos intimes de gens, femmes et hommes, souvent à leur insu, « dans le but d’exercer des pressions financières ». BBC

RD Congo: Des secouristes creusent à mains nues pour sauver des mineurs piégés dans une mine à Lomera
Les habitants d’une zone aurifère dans l’est de la République démocratique du Congo utilisent leurs mains nues et des outils de base pour libérer les mineurs piégés sous terre. Six ont été retirés vivants, dont un gravement blessé, après l’effondrement de puits à Lomera dans les premières heures de dimanche, a déclaré le journaliste local Ashuza Barack à la BBC…La région, dans la province du Sud-Kivu, est sous le contrôle des rebelles du M23 depuis qu’ils ont occupé des pans de l’est de la RDC riche en minéraux plus tôt cette année. Le M23 a rejeté les rapports selon lesquels des centaines de personnes étaient piégées sous terre. Lomera a été témoin d’une ruée vers l’or depuis la fin de l’année dernière lorsque le précieux minerai a été découvert dans les collines près de ce qui était alors un village tranquille, selon l’association MSF (Médecins Sans Frontière). Des milliers de personnes sont arrivées dans l’espoir de gagner de l’argent en tant que mineurs indépendants ou artisanaux, transformant la région en un « chaos tentaculaire de puits de mine et d’abris de fortune », a déclaré MSF dans un communiqué sur une épidémie de choléra dans la région le mois dernier…Le journaliste Barack a déclaré à la BBC que le manque d’équipement approprié avait entravé les tentatives de nettoyage du site. Les survivants lui ont dit que de nombreux mineurs restent coincés dans le sous-sol. BBC

Mozambique : l’opposant Venancio Mondlane inculpé de 5 crimes
L’opposant Venancio Mondlane a été inculpé mardi 22 juillet par le ministère public du Mozambique de cinq crimes, liés aux violences postélectorales de 2024. Parmi ses chefs d’accusation, figurent l’incitation à la désobéissance collective et l’instigation au terrorisme. L’homme politique a déclaré qu’il avait constitué une équipe d’avocats internationaux et qu’il abordait le procès avec sérénité. Il s’est par ailleurs félicité d’avoir, pour la première fois en 30 ans de démocratie, levé le voile sur la fraude et résisté aux acharnements du régime. Depuis octobre, le Mozambique est secoué par de violentes vagues de protestations, dues à la dénonciation des fraudes, lors des présidentielles du 9 octobre par Venancio Mondlane, deuxième de cette élection. Avec 20,32 % contre 71 % des voix pour le candidat du FRELIMO, Daniel Chapo a battu à plate couture le grand favori des jeunes. Un résultat, rejeté par l’opposant, qui a appelé aux manifestations. Depuis, au moins 400 manifestants auraient été abattu et 600 autres blessés par La police, lors des protestations, qui ont conduit à la destruction d’installations publiques. Africanews

Gambie : Alarme après la détection d’un premier cas de Mpox
La Gambie a lancé une alerte sanitaire après la détection d’un cas de mpox sur son territoire, ont annoncé mardi les autorités. Cette infection survient alors que plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, dont le Liberia et la Guinée, connaissent une recrudescence du virus. Selon un communiqué du ministère gambien de la Santé, le cas a été identifié grâce au système national de surveillance. « La détection d’un seul cas dans un pays où le mpox ne circule pas activement justifie une réponse immédiate », précise le document. Les autorités sanitaires ont entamé le traçage des cas contacts et un séquençage du virus est en cours pour identifier le sous-type en cause. Le mpox, anciennement appelé variole du singe, est une maladie virale apparentée à la variole. Elle provoque de la fièvre, des douleurs et des lésions cutanées…Face à cette résurgence en Afrique de l’Ouest, la Gambie appelle à la vigilance et renforce sa surveillance épidémiologique. Sahel Intelligence

CAN féminine 2025: le Maroc souffre face au Ghana mais rejoint le Nigeria en finale
L’équipe féminine de football du Maroc s’est qualifiée pour sa deuxième finale de suite après avoir éliminé le Ghana en demi-finale (1-1 ; tab : 4-2). Les Lionnes de l’Atlas défieront l’ogre nigérian samedi 26 juillet pour un premier trophée continental. Maroc-Nigeria sera l’affiche de l’épilogue de cette 13e CAN féminine ce samedi 26 juillet à Rabat. La finale qui opposera le pays organisateur, finaliste pour la deuxième fois consécutive, après 2022, face au Nigeria, recordman de victoires à la CAN (neuf trophées). Le Nigeria a son palmarès qui parle pour lui et sa victoire contre l’Afrique du Sud, tenante du titre. Le Maroc a sa dynamique incontestable depuis trois ans et son public qui lui donne des ailes. Celui-là même qui lui avait permis d’éliminer les Super Falcons en demi-finale (1-1 ; tab 5-4) il y a trois ans à domicile. Mais ces retrouvailles ont failli ne pas avoir lieu, la faute à une teigneuse équipe du Ghana qui ne s’est pas présentée en victime expiatoire face Lionnes de l’Atlas et les a contraintes à aller jusqu’aux tirs au but. Les Black Queens ont dominé les Marocaines au cours d’une première période où les filles de Jorge Vilda ont été au bord de la rupture. Malmenées par une formation ghanéenne sans complexe, les Lionnes ont logiquement concédé l’ouverture du score de Stella Nyamekye (26e). La milieu de terrain assurait le premier but après avoir récupéré un ballon qui avait échoué sur le poteau après une tête de Bonsu Kyerewaa. Face à l’apathie de sa formation, Jorge Vilda a réagi dès la 35e minute en sortant Elodie Nakkach pour Najat Badri. Mais les Marocaines ont dû attendre le retour des vestiaires pour enfin entrer dans leur match. Poussées par leur public, les rouges enflamment le stade olympique de Rabat et font céder enfin le Ghana. RFI