Revue de presse du 23 juillet 2024

« Tentative de coup d’Etat » en Sierra Leone: onze condamnés
Onze personnes ont été reconnues coupables lundi en Sierra Leone de trahison et meurtre en lien avec les évènements du 26 novembre, qualifiés de « tentative de coup d’Etat » par le gouvernement, a déclaré un porte-parole de la justice. Un ancien garde du corps de l’ex-président Ernest Bai Koroma, Amadu Koita Makalo, a été condamné à un total de 182 ans de prison, a déclaré à l’AFP responsable de la communication au sein de l’appareil judiciaire, Elkass Sannoh. Koita Makalo était très suivi sur les réseaux sociaux où il critiquait le gouvernement du président Julius Maada Bio. Les autorités l’ont accusé d’être l’un des organisateurs du coup d’État. Les dix autres personnes ont également été reconnues coupables de trahison et de meurtre, a déclaré le porte-parole de la justice, sans être en mesure de préciser la durée de leur peine, les décisions du tribunal n’ayant pas encore été signées. VOA/AFP

Ouganda: la police déployée à Kampala contre des manifestations anti-corruption
De petits groupes de jeunes en Ouganda ont bravé ce 23 juillet 2024 une interdiction de manifester malgré de nombreux barrages de la police anti-émeute massivement déployée dans la capitale Kampala et malgré l’arrestation de plusieurs figures du mouvement selon un de leurs avocats. En Ouganda, la manifestation « March to Parliament » – marcher vers le Parlement – a commencé ce mardi matin dans les rues de Kampala. Plusieurs centaines de manifestants, à l’appel d’un collectif de jeunes, tentent d’atteindre le site pour protester contre la corruption dans le pays. Une manifestation interdite. Un important dispositif policier a d’ailleurs été déployé dès lundi. Et il y a déjà eu de nombreuses arrestations : trois députés du principal parti d’opposition, le National Unity Platform, ont été placés en détention provisoire le 22 juillet. Ce parti politique de Bobi Wine a apporté son soutien à ce mouvement de jeunes qui a pris forme sur les réseaux sociaux, autour du mot-dièse #StopCorruption : « Arrêtez la corruption ». Cette colère des jeunes Ougandais a été déclenchée par la multiplication d’affaires de corruption ces derniers mois, impliquant des hauts fonctionnaires, des membres du gouvernement, notamment la présidente du Parlement, Anita Among, accusée de détournement d’argent public et qui, d’ailleurs, est sous sanctions américaines. Les jeunes accusent le président Museveni – en poste depuis 37 ans – de protéger cette classe politique corrompue. RFI

Guerre au Soudan : reprise du dialogue entre Abu Dhabi et Khartoum
Dans un contexte de crise humanitaire sévère, une lueur d’espoir pourrait émerger au Soudan. Jeudi dernier, un entretien téléphonique entre le président des Émirats arabes unis, Mohammed bin Zayed Al Nahyan, et le président du Conseil souverain soudanais, le général Abdel Fattah al-Burhan, a marqué un tournant potentiel dans la crise qui frappe le pays. Lors de cet appel, le président émirati a réaffirmé son engagement à soutenir toutes les initiatives visant à mettre fin aux violences et à promouvoir la stabilité au Soudan. Selon l’agence de presse officielle des Émirats, WAM, Mohammed bin Zayed Al Nahyan a également souligné le soutien continu d’Abu Dhabi aux efforts humanitaires destinés à alléger les souffrances du peuple soudanais.… Depuis le début du conflit en avril 2023, les combats ont déjà causé environ 15 000 morts et déplacé 10 millions de personnes, selon les Nations unies. De plus, les affrontements se sont étendus à 12 des 18 états du Soudan, exacerbant la crise humanitaire. AfricaNews/AP

Somalie : de nombreux morts dans des raids des rebelles islamistes radicaux chabab
Le président de l’Etat du Jubaland a assuré que les attaques avaient été repoussées par les forces gouvernementales et que « 135 assaillants » avaient été tués, « comme l’ont confirmé », selon lui, « les commandants des forces de sécurité ». Des raids ont été menés par les rebelles islamistes radicaux chabab, lundi 22 juillet, sur des bases militaires du sud du pays. Tant les autorités somaliennes que les rebelles ont affirmé avoir infligé de lourdes pertes au camp adverse. Les raids matinaux ont eu lieu près des villages de Buulo Xaaji et Harboole, à environ 90 kilomètres de la ville portuaire de Kismaayo, et ont visé trois bases militaires où des membres de l’armée nationale somalienne et des paramilitaires de l’Etat du Jubaland étaient stationnés.… De leur côté, les Chabab ont revendiqué les attaques, selon l’organisation américaine SITE, qui surveille les activités en ligne de groupes djihadistes. Le Monde

Mali : au moins 26 morts dans une attaque près du Burkina Faso
Au moins 26 personnes ont été tuées lors de l’attaque par un groupe armé d’un village de la région centrale du Mali, près de la frontière avec le Burkina Faso, a déclaré lundi un responsable gouvernemental. Il s’agit de la dernière attaque violente en date dans la région touchée par le conflit. Les assaillants ont attaqué les villageois alors que la plupart d’entre eux travaillaient sur leurs terres agricoles dans le village de Dembo dimanche soir, a déclaré Moulaye Guindo, le maire de la ville de Bankass, où se trouve Dembo. De telles attaques sont de plus en plus fréquentes dans le centre du Mali, alors que la junte militaire du pays s’efforce également de contenir la violence dans la région du nord. Aucun groupe n’a revendiqué l’attaque de dimanche, mais le JNIM, un groupe extrémiste lié à Al-Qaïda qui s’en prend souvent aux villageois de la région de la même manière, notamment en juillet lorsque des rebelles ont attaqué une cérémonie de mariage et tué au moins 21 personnes, a rapidement été mis en cause. AfricaNews/AP

L’escalade de la violence au Burkina Faso contraint des milliers de personnes à se réfugier au Niger
L’escalade de la violence des groupes armés non étatiques au Burkina Faso a forcé des milliers de civils burkinabés à se réfugier au Niger voisin, a alerté mardi l’Agence de l’ONU pour les réfugiés (HCR), relevant que cet afflux exacerbe une situation déjà « désastreuse » à Tillabéry, qui abrite désormais au moins 153.000 déplacés internes nigériens et plus de 36.000 demandeurs d’asile burkinabés. Les récentes attaques de fin mai et début juin 2024 ont entraîné d’importants mouvements de population à Téra, dans la région de Tillabéry, exacerbant une situation humanitaire déjà critique. Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), cette « augmentation significative » met à rude épreuve les ressources locales et la résilience des communautés d’accueil. L’émergence et la prolifération de groupes armés dans tout le Sahel génère depuis 2012 une crise complexe. Localisée d’abord dans le nord du Mali, elle s’est répandue dans les régions centrales de ce pays, avant d’embraser graduellement le nord du Burkina Faso et la partie occidentale du Niger, puis de menacer la stabilité de tous les autres pays voisins. ONU Info

La liste des disparus s’allonge au Burkina Faso et en Guinée
La pratique commence à devenir habituelle dans les pays sahéliens dirigés par des juntes militaires. Opposants, activistes des droits de l’homme, syndicalistes, religieux, journalistes, militaires… disparaissent mystérieusement en dehors de tout cadre légal. Dernier exemple en date : « au Burkina Faso : le lieutenant-colonel Yves Didier Bamouni est porté disparu depuis le 13 juillet », pointe Jeune Afrique. « Il a été enlevé par des hommes armés et cagoulés dans un logement appartenant à l’armée situé dans le centre-ville de Ouagadougou, précise le site panafricain. L’opération aurait été menée par des hommes du lieutenant Aziz Pacmogda, qui commande la sécurité rapprochée d’Ibrahim Traoré (le chef de la junte). Pacmogda est impliqué dans d’autres affaires de disparitions d’officiers, précise encore Jeune Afrique.… En Guinée, toujours aucune nouvelle des deux activistes Oumar Sylla Foniké Mengué et Mamadou Billo Bah… Ils ont été enlevés le 9 juillet dernier par un groupe de militaires. D’après le témoignage vidéo d’un jeune activiste enlevé en même temps qu’eux et relâché par la suite, les deux hommes ont été molestés lors de leur arrestation puis torturés. Ils seraient détenus au camp militaire de l’île de Kassa, au large de Conakry. RFI

Les militaires nigériens s’accrochent au pouvoir
Le 26 juillet 2023 les militaires renversaient Mohamed Bazoum. Près d’un an après, il n’y a aucune visibilité sur un quelconque processus électoral. Cela fera un an ce vendredi 26 juillet que le président démocratiquement élu, Mohamed Bazoum, a été renversé par des militaires. Aujourd’hui la question du retour à l’ordre constitutionnel au Niger se pose toujours. Signe que la question dérange, beaucoup d’interlocuteurs interrogés sur le sujet préfèrent garde l’anonymat. Par peur des représailles de la part des militaires, les hommes politiques n’osent plus se prononcer publiquement sur la gestion de la transition. « La question des élections dérange les autorités militaires », confirme Maman Wada, le président du Comité exécutif national de Transparency International Niger. « Très souvent, ceux qui en parlent sont soit enlevés, soit poursuivis. Ils ne peuvent pas rester impunis s’ils parlent des élections », déplorent-ils. « Ces militaires ne sont pas prêts à aller aux élections et ils ne veulent pas qu’on en parle. » Le président du Réseau des organisations éducatives du Niger, Abdou Lokoko, ne dit pas autre-chose. Selon-lui la question du retour à l’ordre constitutionnel est invisible. « Pour le moment, on n’en parle plus », dit-il. « Cette question devait être débattue lors des assises. Les assises n’ont pas démarré, le conseil consultatif qui devait en parler n’a pas été installé. » DW

L’Italie, ultime partenaire occidental du Niger
Français, Américains et maintenant Allemands : le 6 juillet, Berlin a annoncé procéder au retrait de ses 38 derniers soldats présents au Niger avant le 31 août. Depuis le coup d’Etat du 26 juillet 2023 à Niamey, les rapatriements de soldats s’enchaînent en provenance de ce pays, jusque-là considéré par les Occidentaux comme un allié dans la lutte contre le djihadisme au Sahel.… Une présence occidentale est cependant épargnée jusqu’ici : celle de l’Italie, qui, depuis 2018, poursuit sa Mission de soutien bilatéral au Niger. L’objectif affiché du maintien de cette coopération par Rome est clair : limiter les flux migratoires venant d’Afrique subsaharienne en contribuant, notamment, aux « activités de surveillance des frontières ». L’approche est la même en Tunisie ou en Libye, deux autres pays sur le chemin des migrations.… Selon les chiffres communiqués en août 2023, quelque 250 militaires italiens sont présents au Niger pour des activités de formation, d’entraînement et de conseil.… « Les formations dispensées concernent les forces armées, mais aussi la gendarmerie et les douanes, ce qui traduit la volonté de lutter contre l’immigration illégale », précise Francesca Caruso, chercheuse indépendante qui a notamment travaillé pour l’Istituto Affari Internazionali, un centre de réflexion. Le ministère italien de la défense revendique jusqu’ici la formation de 9 235 soldats des forces de sécurité nigériennes. Le Monde

Les critiques du président Biya bientôt interdits de séjour à Yaoundé ?
Le préfet du département du Mfoundi, dont la capitale camerounaise Yaoundé est le chef-lieu, menace d’interdire de séjour dans le territoire qu’il dirige tous ceux qui osent critiquer le président Paul Biya. Un arrêté qu’il a signé à cet effet suscite une vague de réactions et alimente une polémique. Les réactions des Camerounais, des membres de la société civile et de la classe politique vont à l’encontre de l’arrêté du préfet du département du Mfoundi, Emmanuel Mariel Djikdent, selon lequel les personnes qui vont outrager le président Paul Biya seront frappées d’une interdiction de séjour sur toute l’étendue du département, pour une durée déterminée. Certains Camerounais, à l’instar de Jean Jacques Meka, un jeune entrepreneur, fustigent la décision du préfet du département du Mfoundi. « En tant que citoyen, je trouve ça très mal placé, on a l’impression que c’est une mesure dictatoriale, » confie ce jeune, ajoutant : « Faire de la politique c’est aussi accepter d’avoir des adversaires qui ont aussi un autre son de cloche. » Dans une déclaration rendue publique le 19 juillet, une dizaine d’organisations de la société civile de l’Afrique centrale réunie au sein du mouvement Action 237, dénonce la restriction de l’espace civique au Cameroun. VOA

RDC: de nouvelles attaques des ADF-Nalu font une quarantaine de victimes dans la région de Béni
En République démocratique du Congo, au moins 40 civils tués en une semaine par des rebelles appartenant aux ADF-Nalu, groupe armé d’origine ougandaise qui a prêté allégeance à l’organisation État islamique. Ce mouvement sévit depuis plus de dix ans dans le « grand nord » la province du Nord-Kivu. Mais depuis une semaine, ces combattants multiplient les attaques contre des villages autour de la ville de Béni. RFI

RDC : Risque de propagation régionale de la variole du singe
Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) a alerté sur une « croissance exponentielle » des cas de mpox, connu sous le nom de variole du singe, avec une variante présentant un risque potentiel de propagation dans les pays voisins. Depuis le début de l’année 2024, environ 11 166 cas suspects de mpox, incluant près de 450 décès, ont été rapportés, principalement dans la province de l’Equateur à l’ouest. Jusqu’à présent, 23 des 26 provinces du pays ont signalé des cas depuis 2022. En réponse à cette augmentation, la RDC a déclaré une épidémie nationale en décembre 2022 et a mis en place un système de gestion des crises en février 2023. Depuis 2022, l’OMS a enregistré plus de 21 000 cas et plus de 1 000 décès dus au mpox en RDC. En 2023, il y a eu 14 626 cas et 654 décès. L’OMS a récemment qualifié la situation actuelle d’ »extrêmement préoccupante », notant une forte prévalence parmi les enfants de moins de 15 ans. Un nouveau variant, Clade I, a été identifié dans la province du Sud-Kivu en septembre 2023, bien que ses implications exactes en termes de transmission et de gravité restent à clarifier. L’OMS souligne également des préoccupations concernant la transmission interhumaine accrue observée dans les provinces de l’est, qui peut se propager dans d’autres régions et pays voisins. Sahel Intelligence

À Abidjan, une brigade de lutte contre le « désordre urbain »
Le district autonome d’Abidjan, métropole ivoirienne de 13 communes et plus de 6 millions d’habitants, a mis en place lundi une « brigade de lutte contre le désordre urbain » sur son territoire, la continuité d’une politique menée notamment au nom de l’assainissement. Cette brigade formée de 295 policiers du district et des communes, dirigée par un officier, « a pour missions la libération des grandes artères, la libération des espaces publics qui sont squattés » et celle « des espaces non constructibles (…) qui sont occupés », a annoncé le gouverneur du district, Ibrahim Cissé Bacongo, lors de la cérémonie de lancement. Ces agents devront également « veiller à l’application de l’arrêté portant interdiction du commerce ambulant, de la mendicité et de l’utilisation des charrettes à bras (pour le transport de marchandises, ndlr) » pris en avril, a-t-il poursuivi. VOA/AFP

Tchad: le nouveau découpage administratif et électoral dans le collimateur de l’opposition
Au Tchad, la plateforme des partis politiques de l’opposition dénommée « GCAP », Groupe de concertation des partis politiques, proteste contre les textes sur le nouveau découpage administratif et électoral qui seront examinés par le Conseil national de transition les prochains jours. À cet effet, le groupe a publié un manifeste présenté hier lundi 22 juillet à Ndjamena. Au Tchad, ce manifeste de 17 pages de l’opposition vise à sensibiliser l’opinion nationale et internationale sur, disent ses auteurs, l’irrégularité de ces textes. « Ce manifeste vise à sensibiliser l’ensemble des populations tchadiennes et particulièrement les conseillers nationaux en les mettant en face de l’histoire, explique Max Kemkoye le porte-parole du GCAP au micro de notre correspondant Olivier Monodji, pour qu’ils prennent conscience de ce fléau n’est qu’un cocktail explosif qui fera voler en éclats la fragile cohésion intracommunautaire et intra nationale. L’impact de ce manifeste est majeur puisque si ces textes iniques ne sont pas retirés, nous sommes à pied d’œuvre pour la mise en place des comités de sensibilisation citoyenne pour le refus d’ensemble des élections législatives, mais avec des marches et manifestations permanentes. » RFI

Glissement de terrain en Éthiopie : au moins 146 victimes
Au moins 146 personnes sont mortes dans un glissement de terrain survenu lundi dans le sud de l’Ethiopie après de fortes pluies, selon un bilan provisoire qui pourrait encore s’alourdir, ont annoncé mardi les autorités locales. Les recherches se poursuivent au lendemain du glissement de terrain survenu lundi 22 juillet dans le Sud de l’Éthiopie. « Un total de 146 corps ont été découverts, parmi lesquels 96 hommes et 50 femmes et les recherches continuent de façon intense », a déclaré dans un communiqué Habtamu Fetena, responsable des Relations publiques de la zone administrative de Gofa, qui précise que « le nombre de morts pourrait augmenter ». APA/AFP

En Tunisie, des plages menacées par l’érosion côtière
Le littoral est fragilisé par l’activité humaine, avec une urbanisation incontrôlée, et par le réchauffement climatique, qui provoque des tempêtes plus violentes et une élévation du niveau de la mer. Des pelleteuses aplanissent des monticules de sable blanc pour restaurer une plage en voie de disparition à Hammamet, l’une des principales destinations touristiques de Tunisie, où l’érosion côtière s’accélère sous l’effet d’une urbanisation désordonnée et du changement climatique. Avant le pic de la saison estivale, l’opération de rechargement en sable sur la plage du centre-ville de cette localité balnéaire située à 60 kilomètres de Tunis est menée sous la houlette de l’Agence de protection et d’aménagement du littoral (APAL), un organisme public. Tout le mois de juin, 15 000 mètres cubes de sable (750 camions) provenant de carrières de la région semi-désertique de Kairouan, à plus de 100 kilomètres de là, ont été déversés sur ce site emblématique d’un modèle touristique fondé sur les stations balnéaires en bordure de Méditerranée. Les bonnes années, le tourisme représente jusqu’à 14 % du PIB, fournissant des dizaines de milliers d’emplois dans un pays où le taux de chômage dépasse 16 % de la population active et avoisine 40 % chez les jeunes. Pour 2024, les autorités visent 10 millions de visiteurs. Le Monde