Depuis dix ans, l’activité des groupes militants islamistes en Afrique n’a presque qu’augmenté, même si son centre géographique a évolué au fil du temps. Au cours de l’année écoulée, l’augmentation la plus importante d’activité violente a été recensée par les groupes militants au Sahel, dans le bassin du Lac Tchad, et au Mozambique. Une revue des épisodes violents se produisant sur l’année du mois de juin à juin et impliquant les groupes islamistes militants en Afrique au cours de la dernière décennie souligne la menace à la fois croissante et en évolution que pose ces groupes. Les conclusions qui en découlent incluent : sur les 12 mois finissant le 30 juin 2020, l’augmentation de 31 % d’évènements violents impliquant des groupes militants en Afrique est un record d’activité pour ces groupes. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
Cinq humanitaires nigérians, dont un employé de l’ONG française Action contre la faim (ACF), ont été tués par les djihadistes qui les avaient enlevés dans le nord-est du Nigeria, en proie au conflit contre Boko Haram, a indiqué, mercredi 22 juillet, ACF. Des combattants affiliés au groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap) avaient auparavant mis en ligne une vidéo montrant l’assassinat des cinq hommes. « C’est avec une profonde tristesse que nous confirmons l’assassinat d’Ishaku Yakubu, salarié d’Action contre la faim sur la base de Monguno, et de quatre autres travailleurs humanitaires qui avaient été pris en otage par un groupe armé non étatique dans le nord-est du Nigeria, dans l’Etat de Borno, le 8 juin 2020 », a annoncé ACF dans un communiqué. Le Monde avec AFP
Le gouvernement zimbabwéen a décrété un couvre-feu et réinstauré des mesures strictes de confinement face à la hausse des cas de coronavirus. Le nombre de contaminations a augmenté de près d’un tiers ces derniers jours pour atteindre 1 820 cas, dont 26 mortels. Des mesures annoncées alors que l’opposition a appelé à manifester la semaine prochaine contre la corruption au sein du gouvernement. Pour le parti « Transformer le Zimbabwe », ces mesures sanitaires ont pour but de museler toute opposition. RFI
Au Mali, cinq chefs d’État ouest-africains sont attendus à Bamako pour tenter de résoudre la crise malienne. Une mission dirigée par le président en exercice de la Cedeao Mahamadou Issoufou. Malgré la mission de la semaine dernière, aucun accord entre pouvoir et opposition n’a encore été trouvé. Ce jeudi 23 juillet, alors que les Maliens espèrent une résolution de la crise, il faudra trouver un compromis et mettre toutes les parties d’accord sur le plan politique mais aussi sur le plan institutionnel. Outre la crise politique, car le Mali n’a plus de gouvernement depuis une quarantaine de jours, l’imbroglio institutionnel ne semble pas résolu. La Cour constitutionnelle continue de cristalliser les tensions. Depuis qu’elle a invalidé une partie des résultats des élections législatives en mai, favorisant, selon l’opposition, la majorité présidentielle, 31 députés continuent de réclamer qu’on les rétablisse dans leur siège. C’est d’ailleurs l’une des recommandations de la Cédéao mais à ce jour, la question du comment reste entière. La Cour constitutionnelle, dissoute par le président IBK, n’a toujours pas à ce stade de nouveaux membres. RFI
Cela fait plus d’une semaine que le groupe rebelle NDC (Nduma Défense du Congo), auparavant dirigé par Guidon Shimiray, s’est séparé. Depuis la division de ce groupe, des combats ont été signalés dans le territoire de Walikale. Plus de 30 personnes parmi les combattants mais aussi les civils ont trouvé la mort dans ces affrontements. Prince Kihangi, député provincial de la circonscription de Walikale, témoigne que « les affrontements ont causé un déplacement massif de la population. Nous avons appris qu’il y aurait plus de 50.000 personnes déplacées dans la brousse et elles n’ont pas d’assistance humanitaire. Elles sont exposées à la mort. » Ndjike Kaiko, porte-parole du secteur opérationnel de l’opération « Sokola 2″, confirme qu’il »y a eu des combats entre les deux groupes. Mais l’armée nationale a pu intervenir pour protéger les civils et leurs biens et maintenant l’armée loyaliste contrôle la zone. » DW
La Minusca a relancé ses opérations conjointes avec l’armée centrafricaine contre le mouvement 3R. Depuis plusieurs semaines, le groupe armé, signataire de l’accord de paix sous la direction d’Abbas Sidiki, avait opéré une extension de son influence sur l’ensemble de l’ouest du pays. L’opération de la Minusca, nommée « A la Londo » (« dégagez-vous ») lancée en juin, s’accélère donc et a été couronnée par une prise importante ce mercredi. La Minusca annonce avoir repris la ville de Nyem ce mercredi, célèbre commune d’élevage. Une perte importante pour le mouvement 3R, qui vit notamment de la taxation sur la transhumance. La Minusca déclare aussi avoir neutralisé trois éléments alors que les casques bleus repoussaient une attaque à Gedze. La mission dit avoir récupéré au cours de ses différentes opérations armes, munitions et motos. RFI
Un malheur n’arrive jamais seul. Cet adage, Alassane Ouattara le mesure pleinement depuis la disparition brutale de son Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, le 8 juillet à Abidjan. En pleine tourmente personnelle et politique depuis la mort de celui qu’il considérait comme son propre fils, et qu’il avait choisi comme dauphin pour tenter de lui succéder à la présidentielle d’octobre, voici le chef de l’État confronté à un vide institutionnel inédit depuis son arrivée au pouvoir en 2011. À la tête du gouvernement, personne n’a encore été nommé pour succéder à Gon Coulibaly. Ces derniers jours, le président, qui a l’intention de le remplacer comme candidat du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) et de briguer un troisième mandat, multiplie les entretiens au palais et à sa résidence de la Riviera-Golf. Hamed Bakayoko, ministre d’État en charge de la Défense, qui avait assuré l’intérim du défunt Premier ministre pendant ses deux mois de convalescence à Paris, est fortement pressenti pour lui succéder. Jeune Afrique
L’Ethiopie a annoncé mardi avoir atteint le niveau de remplissage prévu pour la première année du réservoir du barrage géant qu’elle construit sur le Nil et qui est source de vives tensions avec l’Égypte et le Soudan, ses voisins situés en aval. Le bureau du Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, a indiqué dans un communiqué que suffisamment d’eau s’était accumulée dans le réservoir pour permettre de tester les deux premières turbines, une étape cruciale pour que le barrage puisse commencer à produire de l’énergie. Mais ce faisant, l’Ethiopie risque d’accroître encore les tensions avec l’Egypte et le Soudan, qui craignent pour leur approvisionnement en eau du Nil et réclamaient qu’un accord global sur le barrage – et notamment la manière dont il est géré – soit conclu avant que le remplissage ne débute. L’annonce éthiopienne intervient à l’issue mardi d’une nouvelle réunion virtuelle entre les trois pays, sous l’égide de l’Union africaine (UA), qui n’a pas permis de trouver d’accord. AFP
Malabo et Yaoundé, dont les relations s’étaient tendues cette année avec le lancement par la Guinée équatoriale de la construction d’un mur à sa frontière avec le Cameroun, ont signé mardi un accord de coopération en matière de défense et de sécurité transfrontalière. Cet accord a été signé par les ministres de la Défense de ces deux pays d’Afrique centrale à Sipopo, en Guinée équatoriale. Il prévoit « la prohibition de l’usage de la force entre les deux pays et la non-ingérence dans les affaires intérieures de l’autre », selon un communiqué publié après sa signature. Africa News avec AFP
La justice algérienne a condamné, mercredi 22 juillet, à six mois de prison, dont trois mois avec sursis, deux militants du Hirak, le mouvement populaire antirégime, placés en détention provisoire depuis le 5 mai, a indiqué l’un de leurs avocats à l’AFP. Ahmed Sidi Moussa, 49 ans, et Yasser Kadiri, 26 ans, « ont été condamnés à trois mois de prison ferme et trois mois avec sursis. Ils vont sortir la semaine prochaine », a indiqué Me Mustapha Bouchachi à l’AFP. Le procureur avait requis dix ans de prison pour chacun d’eux. … Ils ont été jugés sur la base d’un nouveau Code pénal adopté en avril et dénoncé par les militants des droits humains, craignant une ingérence de l’Etat dans le droit à la liberté d’expression. Le Monde avec AFP
Les commerces rouvrent après quatre mois sous état d’urgence sanitaire lié à la pandémie de coronavirus. Le pays a déjà enregistré près de 200 victimes sur plus de 8 600 cas. Face à la modicité des recettes de l’État, le président Félix Tshisekedi a autorisé la reprise de tous les commerces. Depuis ce mercredi, l’état d’urgence sanitaire est levé en RDC. Poussiéreuses, les chaises sont superposées, l’heure est au réaménagement dans ce restaurant à la lisière de Kintambo, commune de Kinshasa, comme l’explique Jacques Kayeye, responsable du restaurant : « Comme vous le voyez, on est en train d’arranger tout ce qu’il faut pour pouvoir reprendre les activités. Pour nous, c’est la vie qui reprend, gloire à Dieu. » Vu l’annonce tardive, cette reprise n’avait pas été préparée. Il faudra encore des heures pour que la machine tourne. RFI
Assis dans la pièce principale de son modeste studio en planches, Mathieu Njassep regarde le mur. Il est tôt. Le vieux combattant vient de faire sa prière. Ses yeux s’attardent sur un cliché en noir et blanc accroché face à lui, au-dessus des photos de famille. « C’est le jour de notre procès, confie-t-il. Avec les camarades Ernest Ouandié et Raphaël Fotsing que vous voyez sur cette photo, nous avons été condamnés à mort. Eux ont été fusillés, moi, je ne sais toujours pas pourquoi j’ai été épargné. » La photo a été prise en 1970 et Mathieu Njassep, âgé aujourd’hui de 81 ans, est l’un des derniers témoins de ces événements. L’un des derniers nationalistes camerounais à avoir lutté contre le colonisateur puis le régime d’Ahmadou Ahidjo et à leur avoir survécu. Ses compagnons, à l’époque, l’appelaient « Ben Bella », en référence au premier président de l’Algérie indépendante. Le Monde