Revue de presse du 23 janvier 2024

RDC : environ 30 000 déplacés de Monkoto contraints de regagner leurs villages d’origine par le M23
Quelque 30 000 déplaces du camp de Monkoto, à 18 kilomètres au sud la cité de Kitshanga, dans le territoire de Masisi (Nord-Kivu), ont vidé leur camp depuis le week-end dernier. Ils disent être menacés par les rebelles du M23, les obligeant de quitter ce camp et de retourner dans leurs milieux d’origine. C’est ce que dénoncent les autorités administratives de Masisi. Alors que ces milieux d’origine sont sous occupation des mêmes rebelles, dénonce une ONG de défense des droits humains. Cette dernière dénonce la violation internationale du droit humanitaire…Ces déplacés sont venus de Mpati, Busumba, Kibarizo, Kirumbu, Kahira, Kitshanga, … Ils ont fui, depuis environ une année maintenant, les affrontements entre les rebelles du M23 et les milices locales dans leurs villages. Radio Okapi

Guinée: Sekou Jamal Pendessa du SPPG placé sous mandat de dépôt
La justice en Guinée a ordonné lundi le placement sous mandat de dépôt du responsable d’un syndicat de presse qui avait appelé la semaine passée à manifester contre la censure de certains médias et d’internet, a appris l’AFP de source judiciaire. Sekou Jamal Pendessa, secrétaire général du Syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG), a été entendu pendant environ deux heures au tribunal de Dixinn, dans la banlieue de Conakry…Le SPPG avait appelé jeudi à manifester « pour libérer les médias et réseaux sociaux », avec le soutien d’organisations de la société civile…Ces dernières semaines, l’accès à internet a été sévèrement restreint, des chaînes de télévision ont été retirées des principaux bouquets de distribution et des fréquences radio ont été brouillées. AFP

Togo: deux journalistes ont été espionnés par Lomé «via» le logiciel Pegasus, dénonce une ONG
L’ONG Reporters sans frontières a trouvé des traces du logiciel de cyber-espionnage Pegasus dans les téléphones portables des journalistes togolais Loïc Lawson et Anani Sossou. Tous deux sont actuellement poursuivis au Togo après une plainte du ministre de l’Urbanisme. Selon RSF, au moins 23 intrusions ont été constatées sur le téléphone de Loïc Lawson, le directeur de publication du Flambeau des démocrates, au cours du premier semestre 2021…Pegasus est un logiciel espion très sophistiqué qui peut rentrer dans votre smartphone sans que l’utilisateur s’en aperçoive, et avoir accès à toutes ses données : messages, photos, contacts, informations personnelles, etc. Pegasus a été mis au point par la société israélienne NSO. Sur son site, l’entreprise affirme proposer des technologies à des agences gouvernementales pour leur permettre de lutter contre le crime et le terrorisme. Mais apparemment, certains gouvernements se serviraient de ces puissants outils pour espionner des personnes de la société civile, défenseurs des droits humains, opposants, journalistes, avocats, etc. RFI

Le Sénégal défend ses positions devant le Conseil des droits de l’homme des Nations unies
Ce lundi, alors que l’organisation Human Right Watch diffusait un rapport dans lequel elle appelle notamment les autorités à respecter le droit de manifester et le droit à la liberté d’expression pour les journalistes, le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies basé en Suisse examinait le Sénégal. C’est la 4ᵉ fois que le pays est ainsi auditionné, la dernière fois c’était en 2018 et la délégation sénégalaise a justifié ses décisions. À la tribune, c’est Aïssata Tall Sall qui représente l’État du Sénégal. La garde des Sceaux a répondu point par point aux questions notamment sur l’organisation de l’élection présidentielle…Droits de l’enfant, de la femme, parité politique sur de nombreux points le Sénégal a été félicité pour ces progrès depuis 2018. Un point fait concrètement débat et a été fermement rejeté par l’état : les droits des LGBT…Le conseil des droits de l’homme des Nations Unies présentera son rapport final et fera donc de nouvelles recommandations au Sénégal ce vendredi. RFI

Sénégal: Sa candidature déclarée irrecevable, Karim Wade décide de saisir les juridictions internationales
Karim Meissa Wade, candidat déclaré à l’élection présidentielle du 25 février prochain, a fait part de sa décision de saisir les juridictions internationales après que le Conseil constitutionnel a déclaré irrecevable sa candidature à ce scrutin. ‘’Face à ce nouveau complot judiciaire, j’ai décidé de saisir les juridictions internationales dont la Cour de justice de la CEDEAO pour défendre mon droit à la candidature à l’élection présidentielle de février 2024’’, a-t-il notamment réagi sur le réseau social X…Le Conseil constitutionnel a ainsi déclaré irrecevable la candidature de Karim Wade en considérant que les effets du décret publié le 16 janvier dans le journal officiel de la France et consacrant sa perte d’allégeance à l’égard de ce pays, ne sont pas rétroactifs. La juridiction estime que lors du dépôt de sa candidature le 22 décembre 2023, Karim Meïssa Wade a joint à son dossier, entre autres, une déclaration sur l’honneur datée et signée de sa main le 21 décembre 2023 selon laquelle il a exclusivement la nationalité sénégalaise. Agence de Presse Sénégalaise

Tchad: le président Mahamat Idriss Déby se rend en Russie pour une rencontre avec Vladimir Poutine
Le président du Tchad, Mahamat Idriss Déby, s’est envolé ce mardi 23 janvier au matin pour la Russie dans le cadre d’une visite officielle de 48 heures. Il rencontrera mercredi le président russe Vladimir Poutine, avec, au menu des échanges, les coopérations bilatérales entre les deux pays mais aussi les questions régionales. Parmi les domaines de coopération que les deux pays souhaiteraient renforcer, la présidence tchadienne souligne l’agriculture et le secteur minier : la présence du ministre des Mines Abdelkerim Mahamat Abdelkerim le prouve. Il est l’un des deux membres du gouvernement qui accompagnent le chef de la Transition, l’autre étant le ministre des Affaires étrangères Mahamat Saleh Annadif…Le chef de la diplomatie tchadienne avait d’ailleurs reçu l’ambassadeur de Russie à Ndjamena le 11 janvier dernier. RFI

Anthony Blinken entame une tournée africaine pour maintenir l’influence américaine
Le secrétaire d’Etat Antony Blinken a affirmé lundi 22 janvier la détermination américaine à renforcer les relations avec l’Afrique. Il a entamé par le Cap-Vert une tournée sur la côte occidentale du continent où la Chine et la Russie livrent une âpre concurrence aux Etats-Unis. Le chef de la diplomatie américaine a effectué ce lundi 22 janvier une rapide escale au Cap-Vert avant de rejoindre la Côte d’Ivoire, puis le Nigeria et l’Angola…Il a présenté l’archipel lusophone d’environ 500.000 habitants avec lequel les États-Unis collaborent notamment en matière de police maritime comme un « modèle de stabilité » et « une voie puissante sur les grands principes »…En Côte d’Ivoire, Anthony Blinken va saluer la consolidation de la démocratie depuis l’arrivée au pouvoir d’Alassane Ouattara en 2011. Le pays a retrouvé une relative stabilité après une grave crise post-électorale en 2010-2011 qui a fait plus de 3.000 morts. TV5

Le Royaume-Uni veut expulser ses demandeurs d’asile au Rwanda : est-ce vraiment « un pays sûr » ? Et pourquoi ce pays ?
« C’est la première chose que le Rwanda a à gagner, c’est de l’argent », explique Thierry Vircoulon, chercheur associé à l’Ifri, l’Institut français des relations internationales. Comme le détaille The Guardian, environ 240 millions de livres sterling (280 millions d’euros environ) ont été versés au Rwanda jusqu’à présent dans le cadre de l’accord…Outre l’intérêt financier, accueillir les demandeurs d’asile du Royaume-Uni est aussi une façon pour le Rwanda de peser au niveau diplomatique, d’avoir un levier de négociation avec les pays qui cherchent  » des solutions  » pour gérer leur politique migratoire…Un pays sûr ? Les organisations de défense des droits humains n’en sont pas aussi convaincues. Amnesty International d’abord, pointe les préoccupations du HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés : « privations arbitraires d’accès à la procédure d’asile, risques de détention et d’expulsion, discrimination à l’encontre des personnes LGBTQIA + et un manque d’assistance juridique. » L’ONG souligne également des manquements quant au droit à un procès équitable, aux droits sexuels et reproductifs, aux droits des femmes ou encore à la liberté d’expression. RTBF

Liberia: le président Boakai pris de faiblesse lors de sa cérémonie d’investiture
Le nouveau président du Liberia Joseph Boakai, 79 ans, a montré des signes de grande fatigue imputée par son entourage à la forte chaleur lors de sa cérémonie d’investiture lundi à Monrovia, où il a succédé à l’ex-star du football George Weah à la tête de ce petit Etat ouest-africain. M. Boakai, dont l’âge avancé et l’état de santé sont sources de débats au Liberia, a dû faire une pause et a terminé son discours assis lors d’une cérémonie devant le Parlement en présence de délégations étrangères et de notables locaux qui s’est tenue sous une forte chaleur, selon une correspondante de l’AFP. « L’épuisement lié à la chaleur a contribué aux quelques minutes d’interruption de son discours, mais celui-ci s’est terminé avec succès et ses médecins ont conseillé au président de rentrer chez lui », a déclaré à l’AFP Amos Tweh, secrétaire général du parti de M. Boakai. AFP

Un homme d’affaires ghanéen veut bouleverser le système bipartite politique
A moins d’un an de l’élection présidentielle au Ghana, le mouvement « Nouvelle force » de l’homme d’affaires Nana Kwame Bediako, alias Cheddar, entend bousculer le paysage politique national et les deux partis traditionnels qui le dominent depuis plus de trente ans…Pour se faire connaître, Nana Kwame Bediako s’est appuyé sur 150 panneaux d’affichage géants à travers les 16 régions du pays, le mettant en scène masqué avec l’inscription : « Leadership pour la prochaine génération #thenewforce ». Début janvier, il a organisé une conférence de presse et un événement appelé la Convention à Accra, la capitale, pour rassembler ses soutiens, dont plusieurs personnalités politiques étrangères…Mais les participants n’ont pu accéder au Black Star Square où se déroulait l’événement, empêchés par une déploiement de soldats. La présidence ghanéenne a indiqué avoir annulé la Convention en arguant d’un événement imprévu organisé par l’État au même moment. AFP