Revue de presse du 23 février 2023

Présidentielle au Nigeria : les candidats signent un « accord de paix »
Les candidats à l’élection présidentielle nigériane lancent un appel à la non-violence lors des élections de ce week-end et s’engagent à accepter le résultat en signant un « accord de paix » à Abuja. Trois des principaux candidats à la présidentielle nigériane ont signé un accord de « paix » destiné à apaiser les tensions pendant la campagne pour l’élection de 2023, mais le porte-drapeau du parti au pouvoir était absent de la cérémonie. Les précédents scrutins présidentiels dans le pays le plus peuplé d’Afrique ont été marqués par des violences, des fraudes, des contestations judiciaires et une montée des tensions ethniques. Quatre candidats de premier plan ont émergé dans une course serrée pour remplacer le président Muhammadu Buhari, qui se retire après deux mandats, alors que l’économie du Nigeria est en difficulté et que l’insécurité constitue un défi majeur pour son successeur. AfricaNews/AFP

Election présidentielle au Nigeria : dans le sud-est, les Igbo hésitent entre le boycott et Peter Obi
« Le Nigeria ne nous apporte rien, donc il vaut mieux que nous quittions le Nigeria ! » Installé derrière un petit bureau dans la pénombre de son atelier, Paul, 46 ans, n’a pas de mots assez durs contre son pays et ses dirigeants. Comme nombre d’habitants d’Onitsha, la capitale commerciale de l’Etat d’Anambra (sud-est), le vendeur de pièces de carrosserie n’attend rien du scrutin qui doit se tenir samedi 25 février dans le pays le plus peuplé d’Afrique. Pour la première fois, un Igbo, comme lui, est en bonne position dans la course à la présidence. Mais Peter Obi, candidat du Parti travailliste (LP), a beau être l’ancien gouverneur de l’Etat d’Anambra (entre 2007 et 2014), il ne rallie pas, loin de là, tous les suffrages dans cette région travaillée par des velléités séparatistes. Le Monde

La dissolution d’une ONG algérienne phare du Hirak confirmée
Le Conseil d’Etat, plus haute juridiction administrative en Algérie, a confirmé jeudi la dissolution du Rassemblement Actions Jeunesse (RAJ), une ONG qui avait été aux premiers rangs du mouvement pro-démocratie Hirak. L’ONG a annoncé elle-même sur sa page Facebook la confirmation par le Conseil d’Etat « du verdict du tribunal administratif: (la) dissolution du RAJ », qui avait été annoncée par le tribunal administratif d’Alger en octobre 2021. Cette décision a été prise au lendemain du quatrième anniversaire du Hirak, déclenché le 22 février 2019. « Ce verdict ne va pas nous affaiblir, n’effacera pas les 28 ans d’existence, de résistance et de lutte pour la citoyenneté, la liberté et la démocratie », avait réagi en octobre le RAJ dans un communiqué en annonçant que ses avocats allaient faire appel. VOA

Les arrestations d’opposants au président Kaïs Saïed continuent en Tunisie
La police tunisienne a arrêté mercredi Issam Chebbi, chef de file du Parti républicain, Chaima Issa, une activiste ayant pris part à la révolution de 2011, et encerclé le domicile de Jawher Ben Mbarek, un détracteur du président Kaïs Saïed. Ces trois opposants sont proches du Front de salut national, une coalition que le chef de l’État a accusée d’être « payée » et composée de criminels. En Tunisie, la police a procédé mercredi 22 février à l’arrestation de deux figures éminentes de l’opposition et a encerclé le domicile d’un troisième détracteur du président Kaïs Saïed, qui décrit ses opposants comme des criminels et des traîtres voulant nuire à la sécurité de l’État. Ces arrestations s’inscrivent dans le cadre d’une répression des principaux opposants à Kaïs Saïed au cours des deux dernières semaines, avec le placement en détention de politiciens, de juges et de personnalités des médias, notamment. France24

Migrants: des ONG dénoncent un discours « raciste et haineux » du président tunisien
Des ONG ont dénoncé mercredi un discours « raciste et haineux » du président tunisien Kais Saied, au lendemain de sa violente charge contre les migrants africains subsahariens, qu’il a présentés comme une menace démographique pour son pays. Le président Saied a prôné mardi des « mesures urgentes » contre l’immigration clandestine d’Africains subsahariens dans son pays, affirmant que leur présence était source de « violence, de crimes et d’actes inacceptables ». Lors d’une réunion, il a tenu des propos très durs sur l’arrivée de « hordes de migrants clandestins » et insisté sur « la nécessité de mettre rapidement fin » à cette immigration. Le chef de l’Etat a en outre soutenu que cette immigration clandestine relevait d’une « entreprise criminelle ourdie à l’orée de ce siècle pour changer la composition démographique de la Tunisie », afin qu’elle soit considérée comme un pays « africain seulement » et estomper son caractère « arabo-musulman ». « Ce discours provoque une grande déception et une grande consternation », a réagi auprès de l’AFP Romdhane Ben Amor, porte-parole du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES). « Ce discours raciste et haineux marque un jour triste. Le fait que le président d’un pays signataire de conventions internationales sur l’immigration tienne un tel discours est extrêmement grave », a-t-il souligné. VOA

Est de la RDC: le M23 vise le contrôle de Mushaki pour asphyxier Goma
En dépit d’un appel au cessez-le-feu lancé par les dirigeants de la communauté des États de l’Afrique de l’Est (EAC), les combats se poursuivent dans l’est de la RDC entre les combattants du M23 et l’armée congolaise. Mercredi, des coups de feu étaient entendus à une dizaine de kilomètres de Sake, ville située à 27 kilomètres de Goma. Des tirs étaient entendus jusqu’au petit matin aux alentours de Mushaki, localité située à environ 15 kilomètres de Sake. D’autres détonations étaient rapportées dans les villages situés près de la colline de Kagoma, toujours à proximité de Sake. Les combattants du M23 se dirigeaient vers la cité de Mushaki, selon diverses sources. Ils ont été confrontés, disent les acteurs de la société civile, à une contre-offensive de l’armée qui a réussi à les repousser. … Selon la société civile locale, la prise de Mushaki serait stratégique pour le M23. Elle permettrait de couper la route Goma-Masisi ce qui aurait comme conséquence l’asphyxie de la ville de Goma qui dépend en grande partie de cet axe pour s’approvisionner en produits vivriers. RFI

RDC : comment le M23 s’arme-t-il?
Depuis le retour en force du M23, la RDC accuse son voisin, le Rwanda, de soutenir cette rébellion. Bien que Kigali rejette ces accusations, l’Onu et plusieurs pays occidentaux n’ont pas hésité á désigner la responsabilité du Rwanda. « Lorsque nous nous battons avec le gouvernement congolais, nous prenons des risques pour lui prendre des armes (…). Nous sommes dans une région où circulent les armes, il suffit d’avoir 10 dollars, 100 dollars pour s’acheter une arme (…). Et vous savez que nous n’avons pas autant d’armes que les FARDC, que la Monusco. Nous n’avons pas de chars de combat, nous n’avons pas d’hélicoptère, nous n’avons pas de blindés…” c’est la réponse de Bertrand Bisimwa, le chef du M23 lorsqu’on l’interroge sur l’origine des armes et les soutiens dont bénéficie le M23. Une version qui ne convainc pas Jason Stearns du Groupe d’étude sur le Congo. Il rappelle que le soutien militaire dont dispose le M23 n’est plus depuis longtemps un secret. « Il est maintenant assez bien établi que le M23 reçoit du soutien du Rwanda, cela a été documenté par différents rapports du groupe d’experts sur le Congo et confirmé par les services de différents gouvernements. La nature de ce soutien est bien sûr en armements et équipements mais il y a aussi un soutien en hommes, il y a des troupes rwandaises qui traversent la frontière en soutien au M23. C’est normal qu’il nie cela mais les faits sont établis » explique-t-il à la DW. DW

Au Congo-Brazzaville, une ONG réclame « des mesures pour assainir l’appareil sécuritaire »
Au Congo-Brazzaville, le Centre d’action pour le développement (CAD) a publié son rapport annuel sur les droits humains dans le pays. Le président de cette ONG demande « aux autorités d’examiner réellement des violations manifestes » et « des mesures pour assainir l’appareil sécuritaire », la police et la force publique étant mises en cause par le CAD. Au Congo-Brazzaville, la situation des droits de l’homme se dégrade, estime le Centre d’action pour le développement (CAD), qui vient de publier son rapport annuel : arrestations et détentions arbitraires, torture, usage excessif de la force létale, expulsions forcées et de plus en plus de bavures de la police contre les jeunes, au nom de la lutte contre le banditisme. L’organisation non-gouvernementale (ONU) a eu connaissance de 572 atteintes aux droits humains en 2022. RFI

Somalie: 2022, année la plus meurtrière pour les civils depuis 2017 (ONU)
2022 a été l’année la plus meurtrière en Somalie pour des civils depuis 2017, notamment à cause d’une augmentation d’attaques commises par les islamistes radicaux shebab, indique le secrétaire général de l’ONU dans un rapport au Conseil de sécurité rendu public mercredi. « Les attaques continues des shebab, qui ont entraîné des violations des droits humains, des violences sexuelles et une forte augmentation du nombre de victimes civiles, sont inquiétantes », estime Antonio Guterres dans ce document. Entre fin août 2022 et début février, la mission de l’ONU en Somalie a enregistré une augmentation de 153% du nombre de victimes civiles, à 1.059 dont 382 morts, la plupart imputées aux shebab, précise-t-il. « L’augmentation du nombre de victimes fait de 2022 l’année la plus meurtrière pour les civils en Somalie depuis 2017 », déplore le chef de l’ONU. VOA

Au Burkina Faso, l’ancien président Thomas Sankara enterré sur le lieu de son assassinat
Le corps de l’ancien président du Burkina Faso Thomas Sankara, assassiné le 15 octobre 1987 lors d’un putsch, a été inhumé, jeudi, avec les douze hommes morts à ses côtés, sur les lieux de leur mort à Ouagadougou. Thomas Sankara, l’ancien président du Burkina Faso, et douze de ses compagnons, assassinés lors d’un putsch le 15 octobre 1987, ont été inhumés, jeudi 23 février, sur les lieux où ils ont été tués, à Ouagadougou. Plusieurs responsables du gouvernement, dont le Premier ministre Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambela figuraient aux côtés de la centaine de membres des familles venus se recueillir auprès des treize cercueils. La veuve de Thomas Sankara, Mariam Sankara, et ses deux enfants, qui désapprouvent le choix du lieu de sa mort pour son inhumation, étaient absents. Mais d’autres membres de la famille étaient présents. France24

L’économie tchadienne sous le poids du nombre de généraux
A défaut d’un inventaire, il n’existe aucun chiffre officiel sur le nombre de soldats, ni de généraux que compte l’armée nationale tchadienne. Mais selon plusieurs sources, le Tchad compterait plus de 600 généraux. Ces généraux sont pour la plupart membres de la communauté Zaghawas dont est issu le défunt président Idriss Déby Itno, et de la communauté Gorane, à laquelle appartient son fils Mahamat Idriss Deby , actuel président de transition qui a pris le pouvoir après sa mort. C’est pourquoi, certains observateurs qualifient l’armée tchadienne de clanique. Trois raisons justifieraient cette pléthore des généraux. « La première raison c’est qu’il faut ces distinctions aux personnes à qui on va affecter de l’argent public de manière pré-blanchie on va dire. La deuxième raison, c’est un moyen de contrôle de l’armée parce que cela permet au président de ne pas avoir une très grande cohésion au sein de l’armée dans sa globalité ». explique Beral Mbaikoubou, membre du parlement de transition. Il poursuit en disant que « cela permet un contrôle très facile de l’appareil militaire. La dernière raison, je pense, c’est simplement pour que l’armée reste dans ce bordel qui permet de martyriser et de persécuter le peuple ». La majorité de ces généraux sont soit des anciens rebelles soit des civils proches du pouvoir. DW

L’Afrique du Sud défend ses exercices navals controversés avec la Russie
L’armée sud-africaine a défendu sa décision d’accueillir des exercices navals controversés avec la Russie et la Chine qui ont commencé mercredi peu avant le premier anniversaire de l’invasion russe de l’Ukraine et inquiètent les Occidentaux. « Il y a une différence entre le militaire et le politique », a déclaré le général Siphiwe Sangweni, responsable des opérations conjointes au sein des forces armées sud-africaines, lors d’une conférence de presse au port de Richards Bay (est). L’armée est « guidée par le gouvernement » mais doit aussi apprendre de nouvelles compétences auprès d’autres armées pour protéger le pays et contribuer aux missions internationales de maintien de la paix, a-t-il expliqué. « D’autres pays auront certes une autre approche que nous » de ces exercices conjoints avec la Russie et la Chine mais « chaque pays est souverain et a le droit de gérer les choses comme il considère qu’elles doivent l’être », a-t-il souligné. « La coopération et la coordination avec toutes les autres armées est quelque chose de très important pour nous », a ajouté le général Sangweni. … Ces exercices navals conjoints avec la Russie suscitent l’inquiétude des Etats-Unis et de l’Union européenne, qui les jugent particulièrement inappropriés à quelques jours du premier anniversaire de l’invasion russe lancée le 24 février. VOA

Madagascar : 4 500 maisons inondées par le cyclone Freddy
Ces images font état des dégâts causés par le cyclone Freddy dans la ville de Mananjary à Madagascar. Quatre personnes ont été tuées par le passage de Freddy sur la grande île de 28 millions d’habitants, selon le dernier bilan donné mercredi matin par le Bureau national de gestion des risques et catastrophes (BNGRC). Plus de 16 600 Malgaches ont été touchés, et quelque 4 500 maisons ont été inondées ou endommagées. « Jusqu’à présent, nous n’avons reçu aucune aide de l’État. Par exemple, je n’ai rien, même pas un peu d’argent pour acheter de la nourriture pour mon enfant. » a déclaréBajeno Zafy Marie, sinistrée, habitante de Mananjary. « C’était vraiment difficile pour nous de faire face à ce cyclone. Nous avons pu nous remettre un peu après le dernier ouragan et là, un autre détruit déjà la ville. C’est vraiment difficile pour les habitants, ce que nous demandons maintenant c’est que les responsables de l’État viennent ici pour nous aider. » a expliqué Thierry Rabe, chef de village. Le cyclone tropical Freddy qui balaye l’océan Indien se dirigeait mercredi soir vers le Mozambique, après avoir perdu en puissance mais provoqué cinq morts à Madagascar. AfricaNews/AFP

Namibie: présentation du film « L’homme mesuré » sur le génocide mené par les Allemands dans ce pays
Le premier génocide du XXe siècle a été porté à l’écran. Et c’est au festival du film de Berlin qui s’achève ce week-end. Le réalisateur allemand Lars Kraume a présenté, hier, mercredi 22 février, son film L’homme mesuré (Der vermessene Mensch) sur le massacre perpétré au début du siècle dernier par les troupes coloniales allemandes contre les Héréros et les Namas, dans l’actuelle Namibie. Une des scènes les plus insoutenables du film montre des prisonniers héréros et namas raclant des têtes humaines avant qu’elles ne soient ébouillantées pour que les crânes partent vers l’Allemagne remplir les collections d’ethnologues obsédés par les différences raciales avec des théories que les nazis approfondiront plus tard. L’un de ces scientifiques, Alexander Hoffmann, est, avant son départ de Berlin, pourtant persuadé du contraire mais le jeune homme devient peu à peu un rouage du génocide meurtrier commis par les soldats allemands. RFI