En Ouganda, les élections présidentielles de 2021 ont généré davantage de confusion que de clarté, en raison des violences qui ont émaillé la préparation des élections, des coupures d’Internet et des très nombreuses irrégularités ayant entouré le scrutin. Un constat ressort toutefois clairement de ces élections : le soutien populaire longtemps voué au Mouvement de résistance nationale (NRM) a considérablement diminué. La Commission électorale ougandaise a officiellement annoncé la victoire du président Yoweri Museveni aux élections du 14 janvier, grâce aux 58 % de suffrages recueillis au premier tour. Au pouvoir depuis 35 ans, il rafle ainsi un 6ème mandat. Le résultat est toutefois largement considéré comme invraisemblable. … Le non-respect des limites de mandats par Museveni est au cœur de l’instabilité grandissante du pays. Il a eu pour effet d’affaiblir les garde-fous constitutionnels et les contrepouvoirs, d’enraciner le clientélisme, de miner la professionnalisation de l’armée et d’instiller une culture de violence et de répression en laissant entendre que le but est de remporter les élections à tout prix. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
L’émissaire de l’ONU pour la Somalie, James Swan, a appelé lundi à un consensus dans ce pays pour tenir des élections « dès que possible » et éviter une escalade après des échanges de tirs vendredi en marge d’une manifestation de l’opposition. Lors d’une visioconférence trimestrielle du Conseil de sécurité de l’ONU, il a exhorté « tous les dirigeants politiques somaliens à rejeter la confrontation et éviter des tactiques risquées ». « C’est le moment du dialogue et de rechercher un compromis pour parvenir à un accord politique inclusif et crédible pour organiser des élections dès que possible sur la base du modèle établi le 17 septembre », a-t-il ajouté. En crise politique, la Somalie devait tenir des élections avant le 8 février, date de la fin du mandat du président Mohamed Abdullahi Mohamed, dit « Farmajo », mais le pays n’est pas parvenu à les organiser en raison de dissensions politiques. Une coalition de candidats de l’opposition juge depuis le 8 février le président illégitime et appelle à des manifestations pour réclamer sa démission. Belga
En Algérie, le mouvement de protestation du Hirak célèbre, lundi 22 février, ses deux ans d’existence. En 2019, des centaines de milliers de manifestants avaient envahi les rues d’Alger après plusieurs jours de contestation dans d’autres villes du pays, signe d’un ras-le-bol de la population vis-à-vis d’une classe dirigeante jugée corrompue. Ce soulèvement populaire, inédit depuis l’indépendance de l’Algérie en 1962, avait conduit le 2 avril 2019 à la chute du président Abdelaziz Bouteflika, alors au pouvoir depuis deux décennies et candidat à un cinquième mandat. L’année dernière, la pandémie de Covid-19 avait mis un coup d’arrêt au mouvement. Les militants avaient décidé de suspendre la mobilisation après un dernier vendredi d’action, le 28 février 2020. Mais la mobilisation s’est ravivée ce lundi avec le deuxième anniversaire du Hirak. Des milliers de manifestants ont défilé à Alger et d’autres rassemblements ont eu lieu dans le pays, à la suite d’appels à manifester lancés sur les réseaux sociaux. France24 avec AFP
La violence ordinaire de l’est de la République démocratique du Congo (RDC) a coûté la vie à l’ambassadeur d’Italie, Luca Attanasio, lundi 22 février au matin, à l’issue d’une embuscade tendue par un groupe armé à 25 kilomètres au nord de Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu. Le diplomate de 43 ans, en poste depuis 2019, se rendait avec une délégation du Programme alimentaire mondial (PAM) à Rutshuru, une localité située plus au nord sur la route nationale 2 (RN2), au cœur du parc national des Virunga. Il devait y visiter une cantine scolaire installée par l’agence onusienne, récente lauréate du prix Nobel de la paix. Son attaché de sécurité, Vittorio Iacovacci, et un chauffeur du PAM, Mustapha Milambo, ont également péri dans l’attaque. A ce stade, rien ne permet d’affirmer que les assaillants avaient prémédité leur action contre la mission onusienne, ou qu’il s’agisse d’un funeste hasard. Le Monde
Les chefs des partis politiques, les députés et les sénateurs étaient invités par le Premier ministre. A chacune des délégations, Sama Lukonde a présenté le processus qui conduira à la formation du nouveau gouvernement. Il a égrené les axes principaux de son programme qui tournent notamment autour de la sécurisation de la partie est du pays et de la lutte contre la pauvreté. Il a aussi présenté les critères pour faire partie de cette équipe : moralité, intégrité, compétence, expérience et un casier judiciaire vierge, font partie des exigences du nouveau Premier ministre. Il a annoncé aussi aux chefs de regroupements politiques que les futurs ministres une fois désignés signeront un code d’éthique. Les forces politiques qui composent la nouvelle majorité sont également appelées à présenter trois candidats pour chaque portefeuille ministériel en tenant compte de la représentativité des personnes vulnérables, des femmes et des jeunes. RFI
Un responsable d’un parti rwandais d’opposition a été tué par balles, dimanche 21 février, au Cap, en Afrique du Sud où il vivait en exil, a annoncé son parti, qui a évoqué un « assassinat ». Coordinateur en Afrique du Sud du Congrès national rwandais (RNC) Seif Bamporiki, 49 ans, a été abattu dans le township de Nyanga, miné par la criminalité. Le motif de ce meurtre n’est pas clairement établi, mais le porte-parole du RNC Etienne Mutabazi a indiqué à l’AFP que le mode opératoire rappelait de précédentes attaques à caractère politique visant des opposants rwandais. Le meurtre « a été exécuté avec pour modus operandi d’attirer la victime dans un milieu risqué et dangereux pour l’assassiner », a-t-il estimé. M. Mutabazi faisait référence aux agressions de plusieurs dissidents rwandais en Afrique du Sud, parmi lesquels Patrick Karegeya, un des fondateurs du RNC. Le Monde avec AFP
Huit opposants béninois, dont les dossiers de candidature à l’élection présidentielle d’avril au Bénin avaient été rejetés par la Commission électorale nationale autonome, ont été définitivement écartés du scrutin par la Cour constitutionnelle, a-t-on appris lundi 22 février de cette institution judiciaire. Ce petit pays ouest-africain, longtemps vu comme un modèle de démocratie mais qui a récemment pris un virage autoritaire, s’apprête à vivre le 11 avril un scrutin inédit, auquel les grandes figures de l’opposition ne participeront pas. Certaines se trouvent en exil ou condamnées à des peines d’inéligibilité. D’autres ont vu leur candidature recalée par la commission électorale, car ne disposant pas d’un nombre suffisant de parrainages. Le Monde avec AFP
Moctar Ouane a présenté, vendredi 19 février, le Plan d’action gouvernemental pour la période de transition. Ce lundi 22 février, les membres du Conseil national de transition (CNT), l’organe législatif de la transition, étaient invités à interroger le chef du gouvernement sur ce plan d’action très dense, décliné en 6 axes et 23 objectifs qui vont de la gouvernance à la sécurité. De grandes ambitions qui soulèvent forcément beaucoup de questions et de doutes. Le Premier ministre a-t-il su y répondre ? RFI a posé la question à des membres du CNT. RFI
L’ex-Premier ministre Boubou Cissé et plusieurs hauts cadres d’institutions maliennes sont poursuivis pour leur participation à un présumé complot contre l’Etat. Fin décembre, plusieurs personnalités dont le chroniqueur radio Ras Bath ont été arrêtées par la sécurité d’Etat, les services de renseignement maliens. Ils sont en détention depuis, la justice malienne ayant lancé une procédure à leur encontre. Les avocats de la défense demandent l’annulation pure et simple de la procédure. Ce mardi matin, la chambre d’accusation de la Cour d’appel de Bamako doit donner sa décision. RFI
Le procès du général malien Amadou Sanogo, meneur d’un coup d’Etat qui a précipité la déroute de l’armée face aux rebelles dans le Nord en 2012, doit reprendre jeudi à Bamako et pourrait connaître un épilogue rapide, a-t-on appris lundi auprès des différentes parties. Le procès d’Amadou Sanogo et de 12 autres militaires accusés, non pas du coup d’Etat de 2012 à proprement parler mais de l’assassinat de 21 militaires anti-putschistes, rouvrira alors qu’il paraissait voué à ne jamais connaître de dénouement. Il pourrait voir la cour entériner un arrangement entre les accusés et les parties civiles, ont dit les différentes parties sans préciser si une condamnation serait prononcée ou non. Un accord d’indemnisation a été négocié sous les anciennes autorités au pouvoir au Mali, renversées le 18 août 2020 par un putsch. L’arrangement serait ainsi avalisé sous les nouvelles autorités mises en place après le putsch et dominées par les militaires. AFP
Au moins une quinzaine de soldats éthiopiens de l’opération de maintien de la paix de l’ONU au Soudan du Sud ont demandé l’asile lundi à Juba, alors qu’ils allaient être rapatriés en Éthiopie. Tous sont originaires de la province éthiopienne du Tigré, où les autorités fédérales mènent une opération militaire à huis-clos depuis le mois de novembre. C’est une scène qu’un témoin oculaire à l’aéroport international de Juba a décrit comme très violente et « très choquante ». Il était 4 heures de l’après-midi lundi lorsqu’une bagarre a éclaté pendant que des soldats éthiopiens au béret bleu faisaient la queue pour prendre leur avion. Selon ce témoin, cela a débuté quand certains ont cherché à s’échapper. Une femme notamment criait qu’elle « ne voulait pas rentrer » et a été rattrapée et battue. Des passagers se sont alors interposés et les ont séparés, en isolant 17 soldats, dont la femme qui s’était rebellée, poursuit le témoin. RFI
Des vaccins pour « Protéger les contacts des malades et encercler l’épidémie ». Depuis le tarmac de Conakry, où ont été livrées, lundi 23 février, 11 300 doses de vaccins contre Ebola, le consultant de l’OMS en Guinée George Ki-Zerbo a dévoilé la stratégie de la campagne vaccinale qui débute ce mardi. Une épidémie réapparue dans le pays il y a dix jours qui « inquiète la Guinée, mais également ses voisins » a-t-il précisé. Les 11 300 doses de vaccin Merck fournies par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) devaient initialement atterrir dimanche, mais l’avion en provenance de Genève a été empêché de se poser par d’épais nuages saisonniers de poussière et a été dérouté sur le Sénégal et Dakar. Un avion de United Mining Supply, entreprise de transport et de logistique spécialisée dans l’activité minière en Guinée, a été dépêché au Sénégal pour assurer le transbordement et convoyer les vaccins. France24 avec AFP
Les chefs traditionnels de la région du Sahel étaient chez le ministre de la Réconciliation nationale. Une rencontre qui a tourné autour des préoccupations de populations du Sahel et du processus de la réconciliation nationale. Les émirs se disent préoccupés par la situation sécuritaire de leur région où les attaques deviennent récurrentes et se rapprochent de la ville de Dori. Ils ne souhaitent pas que le processus de réconciliation se transforme en une « justice des vainqueurs », tout en plaidant pour le retour des Burkinabè exilés. RFI
Le pays s’est engagé à valoriser et protéger la production textile artisanale locale, en particulier l’étoffe Faso dan fani, aujourd’hui labellisée. … Depuis 2019, le ministère du Commerce et de l’Artisanat burkinabé poussé par des acteurs du secteur a engagé un processus de labellisation du pagne tissé traditionnel faso dan fani, qui signifie littéralement « pagne tissé de la patrie » en langue dioula, et symbole de la révolution sous Thomas Sankara. Au-delà de l’histoire, ce tissu à base de fil de coton lourd, non génétiquement modifié, est un produit stratégique pour le Burkina Faso, dont le potentiel de revenus annuels est évalué à plus de 50 milliards de F CFA (un peu de 76 millions d’euros). Deux ans après avoir pris cet engagement, le pari est plus que gagné pour le pays. Le Point
« C’est comme si je n’étais pas Ivoirienne, comme si je vivais en dehors du pays. » Sur un banc du village de Koreyo, dans le sud-ouest ivoirien, Chantal Lekpa raconte son histoire, le visage fermé. Bien que née en Côte d’Ivoire de parents ivoiriens, la jeune femme vit sans papiers et donc sans identité. Sa famille n’a jamais fait les démarches et ne lui a légué ni extrait de naissance, ni livret de famille. Impossible pour elle de prouver sa nationalité ivoirienne. Aux yeux de l’Etat, elle n’existe pas. Femme au foyer, elle n’a jamais pu aller à l’école au-delà du primaire, ne peut pas ouvrir un compte en banque ni acheter de terre. Un calvaire que l’Etat ivoirien commence à prendre en considération. La Côte d’Ivoire est ainsi devenue le premier pays d’Afrique à adopter une procédure pour identifier et protéger les personnes apatrides. Deux arrêtés signés en septembre 2020 ouvrent la voie à la reconnaissance officielle du statut d’apatride. Ces personnes, qui n’avaient jusqu’alors aucune existence légale reconnue, pourront ainsi recevoir des documents d’identité et bénéficier de droits fondamentaux. Les commissions d’éligibilité et de recours au statut d’apatride doivent être officiellement installées fin février. Le Monde