Revue de presse du 23 décembre 2024

Les États de l’AES rejettent le délai de rétractation accordé par la Cedeao
Les régimes militaires du Mali, Niger et Burkina Faso ont rejeté dimanche le délai de rétractation de six mois accordé par la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) avant leur retrait définitif, y voyant une « tentative de déstabilisation » extérieure, ont-ils fait savoir dans un communiqué. Les trois pays, qui forment l’Alliance des États du Sahel (AES), ont annoncé il y a plusieurs mois leur volonté de quitter la Cedeao, une organisation rassemblant aujourd’hui 15 États et qu’ils jugent instrumentalisée notamment par l’ancienne puissance coloniale. Lors d’un sommet, il y a une semaine à Abuja, au Nigeria, l’organisation régionale a annoncé un délai de rétractation de six mois pour que les trois pays puissent revenir sur leur décision après la date de leur départ officiel, fin janvier 2025. Il s’agira d’une « période de transition » qui durera jusqu’au « 29 juillet 2025 » afin de « maintenir les portes de la Cedeao ouvertes », selon le président de la Commission de la Cedeao. Mais selon les chefs d’État de l’AES, cette décision n’est « qu’une énième tentative qui permettrait à la junte française et à ses supplétifs de poursuivre la planification et la conduite des actions de déstabilisation contre l’AES »…Leur communiqué ajoute que « cette décision unilatérale ne saurait lier les pays de l’AES ». Ils avaient déjà indiqué avant le sommet que leur décision de quitter l’organisation était « irréversible ». Jeune Afrique

Retrait français du Tchad : un premier contingent de 120 soldats a quitté N’Djamena, annonce le ministère des armées tchadien
Un premier contingent de 120 soldats français a quitté le Tchad vendredi 20 décembre, trois semaines après l’annonce surprise de la suspension de l’accord militaire entre Paris et N’Djamena, a annoncé le ministère des armées tchadien. Ce premier mouvement de soldats, dix jours après le départ des avions de chasse français, fait suite à la décision de ce pays du Sahel de mettre fin à plus de soixante ans de coopération militaire en rompant les accords qui le liaient à la France depuis la fin de la colonisation. Maillon-clé de la présence militaire française en Afrique, ce pays désertique constituait le dernier point d’ancrage de Paris au Sahel après les retraits forcés de trois pays ouest-africains. Vendredi matin, le départ des troupes s’est déroulé en présence des autorités militaires tchadiennes, dont la présence « témoigne de l’intensité de la coopération entre les deux pays dans le domaine de la sécurité », précise le même communiqué…Des troupes et des avions de combat français ont stationné au Tchad quasiment sans discontinuer depuis l’indépendance en 1960, servant à la formation et l’entraînement des militaires tchadiens. Les avions constituaient un appui aérien qui s’est avéré primordial à plusieurs reprises pour stopper des rebelles cherchant à s’emparer du pouvoir. Le Monde avec AFP

Tchad: la presse en grève une semaine avant les élections législatives
Crise médiatique au Tchad. À 6 jours des élections législatives, les médias privés de la presse écrite, radio et en ligne suivent une journée blanche de grève générale lundi 23 décembre. Cela à l’appel de plusieurs collectifs et syndicats, qui s’insurgent contre le traitement que leur réserve l’autorité de régulation des médias dans le pays, la Hama. Malgré la suspension par la Cour Suprême de l’interdiction pour les médias en ligne de diffuser des contenus audiovisuels par la Hama, les médias, en grève depuis le 7 décembre, craignent que l’autorité de régulation des médias du Tchad ne s’arrête pas là et poursuivent donc leur mouvement. « On reste toujours vigilants. La Hama va peut-être faire appel, je ne sais pas. Maintenant, la grève est jusqu’à mardi. Mais il faut que la Hama puisse également accepter ces décisions de la Cour suprême et qu’elle annule tout simplement la décision numéro 55 », explique Gérard Kétong Daliam, le rédacteur en chef du N’Djam Post. Mardi 24 décembre, la grève sera rejointe par tous les médias privés, radios et presse écrite, pour réclamer également les subventions prévues par la loi, non versées cette année par la Hama. Ils demandent entre 1 et 4 millions de francs par média. Juda Allahondoum, le président du groupe médiatique Le Visionnaire et du Patronat de la presse rchadienne, annonce qu’il n’hésitera pas à aller encore plus loin. « Si aucune solution n’est trouvée, nous allons faire un black-out sur l’ensemble du territoire national. Les médias ne vont pas parler des élections qui sont en cours. Les médias vont purement et simplement arrêter de couvrir tout ce qui est élection du 29 décembre », assure-t-il. Mardi 24 décembre, les médias privés promettent de rendre leur badge et gilet donnés par la Hama pour ces élections. RFI

Au Mali, au moins vingt morts dans des attaques imputées aux djihadistes dans le centre du pays
Au moins vingt personnes ont été tuées, vendredi 20 décembre, dans les attaques de plusieurs villages dans le centre du Mali en proie aux exactions des groupes djihadistes, ont déclaré un responsable associatif, un élu local et une source sécuritaire, à l’Agence France-Presse (AFP), samedi 21 décembre. Le week-end passé, au moins sept personnes avaient déjà été tuées dans une attaque dans le centre. « Six villages de la région de Bandiagara ont été attaqués hier [vendredi] par les djihadistes. Des greniers ont été brûlés, des populations ont fui. Il y a aussi une vingtaine de morts », a déclaré à l’agence de presse un élu local sous couvert d’anonymat. « Cinq villages de la région de Bandiagara ont été attaqués vendredi. On dénombre 21 morts et de nombreux blessés », a de son côté déclaré à l’AFP une source sécuritaire malienne. « Ces attaques terroristes visent à faire fuir les populations pour installer le chaos », a-t-il ajouté. Bocary Guindo, un responsable d’une association qui regroupe de jeunes Dogon, a assuré sur les réseaux sociaux que le bilan était de plus de 20 morts après des attaques dans les localités de Bourari (15 morts), Madina (2), Banguel Toupè Singuel (2), Gaza (5). D’autres villages comme Massasegué et Sonfounou ont été incendiés, précise-t-il. Le Monde avec AFP

Mali: trois figures politiques emprisonnées depuis plus d’un an et demi pour avoir dénoncé les exactions de l’armée
Au Mali, trois figures du Mouvement pour la paix au Mali (MPPM), également membres du parti politique Sadi, sont détenues depuis plus d’un an et demi, malgré une décision de la Cour africaine des droits de l’homme…Dans sa lettre envoyée vendredi dernier 20 décembre, Maître Mariam Diawara demande à la Cour africaine des droits de l’homme de rendre une ordonnance pour garantir la libération des trois hommes, voire de saisir la Conférence de l’Union africaine. Le 29 octobre dernier, cette Cour avait ordonné leur libération afin notamment qu’ils puissent être soignés. Deux jours plus tard, le 31 octobre 2024, le juge d’instruction en charge de l’affaire au Mali ordonnait leur mise en liberté d’office pour un autre motif : le non-renouvellement de leur placement sous mandat de dépôt, arrivé à terme le 10 octobre. Une décision qui n’a pas davantage été exécutée. Baba Moulaye Haidara, Amadou Togola et Mamoudou Mohamed Mangane ont été victimes de graves tortures : flagellations, scarifications, électrocution des testicules pour l’un d’entre eux…Leur « faute » : avoir dénoncé, lors d’une conférence de presse du Mouvement pour la paix au Mali, plusieurs cas d’exactions attribués à l’armée malienne contre des civils. « Ce n’était pas pour déstabiliser l’État, ils n’étaient même pas à l’extérieur, explique Maître Diawara, il s’agissait d’alerter les autorités et de plaider pour la paix. » Mais au Mali de transition, dénoncer les violences de l’armée n’entre pas dans le cadre de la liberté d’expression. RFI

Au Nigeria, plus de 30 morts lors de deux distributions alimentaires
Une bousculade tragique. Trente-deux personnes sont mortes dans deux mouvements de foule survenus lors de distributions alimentaires, samedi 20 décembre, au Nigeria, à l’heure où le pays connaît l’une de ses pires crises économiques entraînant une forte inflation des denrées alimentaires. À Okija, dans l’État d’Anambra (sud du Nigeria), le bilan annoncé dimanche par la police s’établit à 22 morts. Les autorités locales faisaient état samedi de « plusieurs personnes » décédées lors de l’incident. « Le commandement de la police, tout en exprimant ses condoléances aux familles et aux amis des défunts, souhaite un prompt rétablissement aux blessés », a déclaré dimanche Tochukwu Ikenga, porte-parole de la police de l’État d’Anambra. Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances exactes de la bousculade, selon la police. Samedi également, à Abuja, la capitale du Nigeria, 10 personnes ont été tuées et huit autres blessées lors d’une autre bousculade…Face à la flambée des prix des aliments au Nigeria, de nombreux Nigérians sont contraints de faire la queue durant des heures lors de distributions alimentaires. La fin des subventions des carburants et du contrôle des devises, décidée par le président Tinubu à son arrivée à la tête du Nigeria en mai 2023, a entraîné une hausse du coût de la vie dans le pays, avec une inflation atteignant 34,6 % en novembre 2024…Mercredi, le Nigeria a été marqué par une autre bousculade qui a eu lieu lors d’une fête foraine organisée dans les locaux d’un lycée à Ibadan (sud-ouest), troisième plus grande ville du Nigeria. Au total, au moins 35 enfants sont morts et six autres ont été grièvement blessés lors de cet événement festif. France 24

Le Soudan du Sud dépassé par l’afflux de réfugiés soudanais, alerte MSF
La situation dans les camps de personnes déplacées au Soudan du Sud, où ont afflué des milliers de Soudanais fuyant la guerre et où se propage rapidement une épidémie de choléra est « totalement accablante », a alerté lundi Médecins sans frontières (MSF). Selon l’ONG, chaque jour en décembre, plus de 5.000 personnes ont traversé la frontière vers le plus jeune pays du monde, en proie à des violences diverses et régulières, en plus des calamités climatiques…Les deux centres de transit de Renk, conçus pour accueillir un maximum de 8.000 personnes, en abritent désormais plus de 17.000, selon MSF. Plus de 100 blessés, dont beaucoup souffrent de blessures graves, y attendent toujours d’être opérés…MSF a également alerté sur l' »augmentation alarmante et rapide » de la propagation du choléra, surtout dans les camps, « dépassant les capacités de réponse ». 92 personnes sont mortes de la maladie dans l’État d’Unity, selon MSF, qui a précisé avoir traité plus de 1.210 personnes en seulement quatre semaines dans la ville de Bentiu, juste un quart des quelque 4.000 cas suspects dans l’État. Près de Juba, dans des camps abritant des dizaines de milliers de personnes, MSF a déclaré avoir traité quelque 1.700 cas suspects et que 25 décès ont été signalés par la communauté. AFP

Cyclone Chido : au Mozambique, le bilan s’alourdit à 120 morts
Plus d’une semaine après le passage du cyclone Chido au-dessus du Mozambique, le bilan ne cesse de s’aggraver. Il est désormais d’au moins 120 morts, selon un nouveau point de situation diffusé lundi 23 décembre par l’Institut de gestion des risques et désastres de ce pays d’Afrique australe. Le précédent bilan, annoncé la veille, faisait état de 94 morts. Le nombre de blessés est de 900, contre 670 annoncé dimanche, après le passage du cyclone qui a frappé le continent le 15 décembre. Le cyclone, qui a également dévasté le petit archipel français de Mayotte, où le bilan très provisoire est pour le moment de 35 morts, a aussi provoqué la destruction de plus de 110 000 habitations, selon un nouvel inventaire. Des vents particulièrement virulents, avec des rafales enregistrées à « environ 260 km/h » et des pluies de « 250 mm en quatre-quatre heures » ont ravagé la province du Cabo Delgado (Nord) où se concentrent plus de 500 000 des 620 000 personnes touchées par les conséquences de la tempête…Après son passage sur Mayotte et le Mozambique le week-end dernier, la dépression, qui a beaucoup perdu en intensité en s’enfonçant dans le continent africain, avait poursuivi sa course lundi au Malawi, où un bilan définitif a recensé 13 morts et près de 30 blessés. Le Monde avec AFP

Guinée: une opération anticriminalité provoque des tensions avec la Sierra Leone
En Guinée, l’opération de « démantèlement » des « zones criminogènes » se poursuit. Lancée le 9 décembre, elle vise à lutter contre la délinquance et la criminalité organisée, comme le trafic de migrants ou le trafic de drogue. Cette opération a donné lieu à des dizaines d’interpellations et à des expulsions de Sierra Léonais résidants dans la capitale guinéenne, provoquant des tensions entre les deux pays. Mais le procureur indique que cette opération « ne cible pas spécifiquement les citoyens sierra-léonais ». Les autorités guinéennes soupçonnent les ports de pêche de la capitale, notamment celui de Matam où vivent de nombreux Sierra-Léonais, de servir de lieux de transit pour l’importation de drogue. Ainsi, lors de l’opération, plusieurs dizaines de ressortissants de Sierra-Léone ont été interpellés et conduits de force à la frontière, provoquant un incident diplomatique entre Conakry et Freetown pendant quelques jours. Au point où le ministre guinéen des Affaires étrangères, Morissanda Kouyaté s’est rendu mardi auprès du président sierra-léonais. Julius Maada Bio lui a exprimé ses inquiétudes au sujet des mauvais traitements réservés à ses ressortissants en Guinée. Depuis, le procureur de la cour d’appel de Conakry dément le ciblage spécifique des Sierra Léonais. Selon une source judiciaire, les forces de l’ordre ont interpelé des délinquants qui ensuite se sont avérés être de Sierra Léone. Quoi qu’il en soit, l’incident ne remet pas en cause l’opération qui devrait se poursuivre au moins jusqu’à la fin du mois. Selon le procureur, il y aurait plus de 400 zones « criminogènes » à déguerpir dans les 13 communes de Conakry. Après quoi, elle se poursuivra dans les autres capitales régionales comme Kindia, Boké ou encore Mamou. RFI

Félix Tshisekedi échange avec Evariste Ndayishimiye sur la situation sécuritaire de l’Est de la RDC
Le président congolais Félix Tshisekedi et son homologue burundais Evariste Ndayishimiye ont eu, dimanche 22 décembre à Bujumbura, un échange de près de 2 heures sur des questions de coopération bilatérale et de sécurité dans la partie est de la RDC. Les deux chefs d’Etats ont passé en revue la question de la restauration de la paix dans l’Est de la RDC, zone en proie à une guerre d’occupation que mène l’armée rwandaise via ses supplétifs du groupe rebelle du M23 depuis plusieurs années. D’après la cellule de communication de la présidence de la République, la visite de Félix Tshisekedi à Bujumbura fait partie des efforts diplomatiques qu’il déploie pour promouvoir le développement et la stabilité dans la région des Grands Lacs. Les Présidents Tshisekedi et Ndayishimiye ont d’excellentes relations fraternelles et leurs deux pays sont liés par des liens historiques de coopération, indique la cellule de communication. Samedi 21 décembre, Félix Tshisekedi et Denis Sassou-N’guesso du Congo Brazzaville ont également eu un tête-à-tête à Brazzaville sur notamment la situation sécuritaire dans la sous-région particulièrement dans l’Est de la RDC. Dans le communiqué final qui a sanctionné cette bipartite de Brazzaville, Denis Sassous Nguesso a salué les efforts que mène de son homologue angolais João Lourenço pour le retour d’une paix durable dans la partie orientale de la RDC. Radio Okapi

Six morts, 4 jeunes pris en otage et une dizaine de maisons incendiées dans une attaque CODECO à Djugu
Six morts dont une femme et son bébé, quatre jeunes pris en otage, une dizaine de maisons incendiées et des vaches volées au cours d’une attaque de la milice CODECO dimanche 22 décembre, dans pâturage collectif situé au village Kunjagumi, dans le groupement Musaba, en territoire de Djugu, (Ituri). Des sources sécuritaires rapportent que les assaillants recherchaient des membres du groupe armé Zaïre, une milice rivale active dans la région dont certains éléments se cacheraient dans cet endroit. Selon ces sources, c’est en début d’après-midi dimanche qu’un groupe d’une vingtaine d’éléments armés de URPDC/ CODECO ont attaqué le village Kunjagumi, précisément dans un pâturage collectif qui compte une centaine de vaches. Ces assaillants qui provenaient de Abhu et Budhu dans le groupement Loruunu dans le secteur de Walendu Djatsi, ont tiré plusieurs coups de feu créant la panique dans la zone. Des notables de cette entité indiquent que quatre jeunes soupçonnés d’appartenir au groupe armé Zaïre ont été pris en otage. Ils affirment aussi qu’avant de se retirer dans la forêt, ces miliciens ont emporté une trentaine de vaches. Radio Okapi