Revue de presse du 23 décembre 2022

La Somalie : 67 terroristes du groupe Al Shebab tués par l’armée
Soixante sept terroristes d’Al Shabab ont été éliminés et plusieurs d’autres ont été blessés, vendredi, lors d’une opération militaire conjointe de l’armée somalienne avec des forces de la coalition, dans la ville »d’Ail Baad », région du Moyen-Shabelle, en Somalie, selon l’Agence officielle somalienne. Le porte-parole des forces terrestres, Mohamed Tahlil Bahyi, a affirmé cette information, dans une déclaration à la radio « Voix de l’armée » . Le Général Mohamed Tahalil a déclaré que des frappes aériennes des forces des États-Unis (USA), en soutien à la SNA (Armée Nationale Somalienne), ont contribué à la réussite de cette opération. Jeudi, l’armée somalienne a annoncé la libération de la dernière ville de la région du Moyen-Shabelle, après le retrait d’Al Shebab. Sahel-Intelligence

Tchad: inquiétudes autour de la commission d’enquête sur les événements du 20 octobre
Les autorités du Tchad avaient accepté qu’une mission d’enquête internationale soit déployée pour faire la lumière sur les manifestations du 20 octobre qui avaient fait une cinquantaine de morts et 300 blessés. Officiellement, cette commission est sur place depuis une dizaine de jours, si l’on croit le gouvernement de transition et les reportages qui passent à la télévision nationale, mais il s’agit davantage d’une commission régionale, s’inquiètent des sources diplomatiques. Début novembre, RFI annonçait que le gouvernement de transition tchadien avait accepté de mettre en place une commission d’enquête internationale pour faire la lumière sur ce qu’il s’est passé lors de la répression des manifestations du 20 octobre dernier, notamment en raison des polémiques sur le nombre de victimes, de 50 à 150 selon les sources, et les raisons de ce carnage, tentative de coup d’État selon le gouvernement ou grave répression sanglante, selon la société civile et l’opposition. RFI

RD Congo : un rapport de l’ONU pointe la responsabilité du Rwanda dans les massacres du M23
L’armée rwandaise a-t-elle mené des opérations militaires dans l’est de la République démocratique du Congo ? Selon plusieurs experts de l’ONU, la réponse est oui. Dans un rapport, ils assurent que le régime de Paul Kagame, l’actuel président du Rwanda, a fourni « des armes, des munitions et des uniformes » à la rébellion du M23. Ce rapport a été remis par des experts mandatés par les Nations unies. Non encore publié, il a été consulté le 22 décembre par l’AFP. Selon leurs informations, le rapport doit être publié dans les prochains jours. Les experts affirment dans ce document, déjà transmis au Conseil de sécurité de l’ONU, avoir collecté des « preuves substantielles » démontrant « l’intervention directe des forces de défense rwandaises (RDF) sur le territoire de la RDC ». Tous les éléments rapportés dans ce document officiel s’intéressent au moins à des faits commis entre novembre 2021 et octobre 2022. Selon le groupe d’experts, l’armée rwandaise a lancé des opérations militaires pour « renforcer le M23 » et « contre les FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda) », un groupe armé majoritairement hutu, fondé par d’anciens responsables du génocide des Tutsi en 1994 au Rwanda. L’armée rwandaise a, selon ce rapport, et comme déjà mentionné dans un rapport confidentiel daté de juillet, « fourni des renforts de troupes au M23 pour des opérations spécifiques, en particulier quand celles-ci visaient à s’emparer de villes et de zones stratégiques ». TV5Monde

RDC : le M23 annonce se retirer d’une position stratégique dans l’est du Congo
La rébellion du M23 a annoncé vendredi accepter de se retirer de Kibumba, une de ses positions stratégiques aux portes de la capitale provinciale Goma, conquise fin octobre, dans l’est de la République démocratique du Congo, selon un communiqué. Après des semaines de combats avec l’armée congolaise, « le M23 apporte son soutien aux efforts régionaux et accepte de céder ses positions de Kibumba à la responsabilité de l’EACRF (East African Community Regional Force) », note le Mouvement du 23 mars (M23). Il s’agit, selon ce communiqué signé par Lawrence Kanyuka, porte-parole politique de ce mouvement rebelle, d’un « geste de bonne volonté fait au nom de la paix ». Une cérémonie à laquelle les journalistes sont invités est prévue en fin de matinée, selon ce document. RTBF

Au Mali, les enfants sont les premières victimes de l’escalade de la violence, selon un rapport de l’ONU
Les violations graves commises contre les enfants au Mali ont augmenté à un rythme alarmant , signale un rapprt du Secrétaire général sur les enfants et le conflit armé au Mali présenté le 22 décembre. Dans tout le pays, les plus jeunes continuent de subir le poids de l’instabilité politique, de l’augmentation de la violence contre les civils et de la détérioration de la situation des droits humains. Sur fond d’escalade de la violence intercommunautaire et de recrudescence de l’activité des groupes armés, le rapport révèle une forte augmentation du recrutement et de l’utilisation d’enfants, des attaques contre les écoles et les hôpitaux et des enlèvements, en particulier dans les régions de Mopti et de Gao. ONU Info

Des groupes armés maliens suspendent leur participation à l’accord de paix d’Alger
La quasi-totalité des groupes armés maliens signataires d’un important accord de paix au Mali en 2015, dont l’ex-rébellion touareg, ont suspendu jeudi leur participation à cet accord, arguant de « l’absence persistante de volonté politique » de la junte au pouvoir de le maintenir. La Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA), une alliance de groupes à dominante touareg avec aussi une composante arabe qui a combattu l’Etat malien avant de signer avec lui l’accord de paix dit d’Alger en 2015, ainsi que la quasi-totalité des groupes armés signataires dont le Gatia, pro-Bamako, « ont décidé à l’unanimité de la suspension de leur participation au sein des mécanismes de suivi et de mise en œuvre » de cet accord. VOA

Éthiopie : Kenyatta se rendra au Tigré dans le cadre de l’accord de paix
L’ancien président kényan Uhuru Kenyatta se rendra en Ethiopie dans le cadre du processus de paix lié à la guerre dans le nord du pays. Cette annonce a été faite à l’issue de la deuxième réunion sur la mise en œuvre de l’accord de cessation permanente des hostilités qui a débuté mardi à Nairobi au Kenya. « La véritable déclaration qu’ils doivent faire sera celle qu’ils feront lorsque nous serons à Mekele dans les prochains jours, pour observer et vérifier les actions. Parce que les documents sont une chose, ce que nous voulons maintenant, ce sont les livrables. » a déclaré l’ancien président kényan Uhuru Kenyatta. L’ex chef d’état, qui est le médiateur des pourparlers de paix entre le gouvernement éthiopien et le Front de libération des peuples du tigré TPLF se rendra donc à Mekele. AfricaNews

Gambie: l’ombre de Yahya Jammeh plane sur le coup d’État déjoué
L’enquête se poursuit après que le gouvernement a annoncé une tentative de coup d’État militaire mercredi 21 décembre. Beaucoup de questions demeurent et certains y voient un lien avec l’ex-chef de l’État, Yahya Jammeh, en exil en Guinée équatoriale. Jeudi, les autorités ont appréhendé l’un des sept suspects et l’ont transféré vers un lieu sécurisé. Deux autres sont activement recherchés. Pour l’instant, quatre soldats ont été arrêtés, accusés d’avoir voulu renverser le régime d’Adama Barrow. RFI

Libye: l’ONU appelle à un dialogue aboutissant à un règlement politique
Les membres du Conseil de sécurité de l’ONU ont appelé toutes les parties libyennes à s’engager dans un dialogue et accélérer la conclusion d’un accord pour parvenir à un règlement politique, prévoyant notamment un cadre constitutionnel pour la tenue des élections. Les membres du Conseil de sécurité ont, par ailleurs, exprimé dans une déclaration publiée mercredi par la Mission des Nations unies en Libye, leur préoccupation face à la persistance de l’impasse politique dans le pays. En raison de désaccords entre les institutions de l’Etat, concernant notamment la loi électorale, les élections du 24 décembre 2021 ont été reportées. Les membres du Conseil ont exprimé leur « soutien au représentant spécial du Secrétaire général pour la Libye, Abdoulaye Bathily, et à ses efforts pour insuffler un nouvel élan au fragile processus politique en Libye. » Ils ont appelé les parties libyennes et les autres principales parties à « engager un dialogue avec Bathily et entre elles, à assurer le calme sur le terrain et à collaborer pour accélérer la conclusion d’un accord permettant de parvenir à un règlement politique, prévoyant notamment un cadre constitutionnel pour la tenue prochaine d’élections ». APS

Djibouti: le FRUD-armé libère les six soldats faits prisonniers en octobre
Les six soldats de l’armée djiboutienne capturés par le mouvement rebelle du FRUD-armé le 7 octobre ont été libérés mercredi 21 décembre. Ils avaient été capturés lors de l’attaque d’un poste militaire dans le nord du pays, au cours de laquelle sept autres soldats avaient été tués. C’est une médiation à la fois du gouvernement fédéral d’Addis-Abeba, des autorités régionales de l’Afar et de chefs coutumiers, qui a supervisé la libération des soldats djiboutiens capturés. C’est à leur initiative que des pourparlers avaient été engagés, sitôt après l’attaque, avec la direction du FRUD-armé, qui demandait en contrepartie la libération de civils accusés de liens avec l’attaque du 7 octobre à Garabtissan. RFI

Les pays africains qui connaîtront une présidentielle en 2023 … ou pas
D’après le calendrier électoral, le continent africain devrait connaître six présidentielles en 2023, avec le Nigeria en février, la Sierra Leone en juin, le Liberia en octobre, Madagascar en novembre, la République Démocratique du Congo en décembre et enfin le Gabon, au second semestre. Des échéances parfois incertaines, souvent tendues, et même critiques dans les pays qui n’offrent guère d’alternance pacifique. Sans compter, la Libye et le Soudan du Sud qui passeront leur tour en 2023. TV5Monde

Togo: création de Commissions électorales locales
Au Togo, on se prépare à organiser les premières élections régionales du pays, dont la date exacte n’a pas encore été annoncée. Une Commission électorale nationale indépendante spéciale a même été mise en place en avril 2022. Le gouvernement a annoncé, mercredi 21 décembre, passer à une nouvelle étape des préparatifs de ces élections. Il s’agit de la création des commissions électorales locales indépendantes. Les Céli, les Commissions électorales locales indépendantes, sont des démembrements de la Commission électorale nationale indépendante ; elles exécutent les décisions de la Céni, supervisent les opérations de révision des listes, les opérations électorales dans les bureaux de vote de leurs circonscriptions. Elles seront le relai local de l’instance électorale nationale dans les préfectures pendant l’organisation des prochaines élections régionales. Les Céli étaient jusque-là au nombre de 46 jusqu’aux élections présidentielles de 2020. RFI

L’Afrique citadine rattrape son retard
C’est l’histoire d’un essor annoncée, d’un progrès démographique qui ne surprend pas, si ce n’est qu’il n’ait pas eu lieu plus tôt. En effet, en dépit des prévisions sur la hausse de la population du continent africain, qui se traduit peu à peu par l’émergence d’une classe moyenne urbaine, l’Afrique reste le continent au monde avec la plus faible part de sa population vivant dans les villes. Loin derrière l’Amérique du Nord, la région la plus urbanisée (82%) et l’Europe (74%), l’Afrique compte toujours moins de la moitié de sa population (43%) qu’on peut définir comme citadine. La moyenne mondiale est de 55% et d’ici 2050, selon les prévisions des Nations unies, plus des deux tiers de l’humanité vivra dans une zone urbaine. Mais l’Afrique, au même titre que l’Asie, va soutenir en grande partie cette progression. Deux milliards et demi d’êtres humains seront ajoutés, d’ici 2050, à la population urbaine mondiale et 90% d’entre eux seront des Africains et des Asiatiques. DW

En Afrique, la délicate rencontre entre religion et sphère politique
Perçus par l’immense majorité de la population comme des autorités morales plus neutres, plus mesurées, ils sont régulièrement sollicités lors des conflits sociaux et politiques. Ils ont leur mot à dire à la fois dans la gestion de certains dossiers sensibles, mais également dans la composition de quelques institutions. Faut-il voir cette implication des religieux dans la sphère politique comme une menace pour la laïcité ? RFI