L’ancien président tunisien Moncef Marzouki a été condamné in absentia à quatre ans de prison, mercredi 22 décembre, pour « atteinte à la sécurité extérieure de l’État », a déclaré l’agence de presse nationale TAP. L’ancien dirigeant avait appelé la France, en octobre dernier, à cesser de soutenir l’administration actuelle. Moncef Marzouki, qui réside à Paris, avait critiqué le président Kaïs Saïed, affirmant qu’il avait organisé un coup d’État. Kaïs Saïed a suspendu le Parlement et démis le gouvernement en juillet, avant de nommer plus tard un gouvernement et d’annoncer un plan pour un référendum et des élections l’année prochaine. Un juge tunisien avait émis début novembre un mandat d’amener international contre Moncef Marzouki, deux semaines après une demande du président Kaïs Saïed à la justice tunisienne d’ouvrir une enquête sur des déclarations de l’ancien président et de retirer son passeport diplomatique à celui qui figure à ses yeux « parmi les ennemis de la Tunisie ». … Opposant historique à la dictature de Ben Ali puis premier président de l’après-révolution (2011-2014), Moncef Marzouki, 76 ans, a longtemps symbolisé le combat pour la démocratie en Tunisie, même si son image s’est brouillée du fait notamment de son alliance controversée avec Ennahdha, parti d’inspiration islamiste. France24 avec Reuters et AFP
En Ethiopie, le gouvernement fédéral continue de reprendre des territoires aux rebelles tigréens. L’armée éthiopienne se trouve même désormais dans le sud de la province du Tigré. Une progression qui a poussé le parti tigréen du TPLF à demander une cessation des hostilités. Cette avancée fulgurante, l’armée la doit surtout aux drones qu’elle a récemment acquis. Washington a de profondes inquiétudes après les nombreuses frappes de drones menées ces dernières semaines. L’administration américaine l’aurait notamment fait savoir à Ankara car la Turquie fait partie de ces pays qui ont récemment livré des drones à Addis-Abeba. A ses côtés, on retrouve notamment l’Iran et les Émirats arabes unis. En tout, un diplomate occidental estime l’arsenal éthiopien à environ une vingtaine de drones. Tous ont été acquis cet été, dans un besoin urgent de mettre fin à l’avancée des forces tigréennes qui s’approchaient d’Addis-Abeba. Le moins que l’on puisse dire c’est que leur rôle a été déterminant sur le champ de bataille, ils ont largement permis de repousser l’offensive des rebelles en région Amhara. Encore aujourd’hui, on peut voir le long des routes des dizaines de tanks, camions et pièces d’artillerie calcinés, tous détruit par les drones. RFI
L’attaque a eu lieu tôt ce jeudi matin 23 décembre dans le sud du Niger à Makalondi, non loin de la frontière avec le Burkina Faso. Cette fois, les assaillants s’en sont pris à un poste de police et au pont de bascule de la douane. C’est le dernier poste de police et de contrôle douanier à la frontière Sud avec le Burkina Faso qui a été attaqué. Situé à 90 kilomètres de Niamey, ce poste de la commune rurale de Makalondi où sont positionnés des policiers, des gendarmes et des douaniers, a été complètement incendié. Vraisemblablement en nombre, les jihadistes venus à motos ont simultanément attaqué les deux positions, celle de la police et du pont bascule de la douane. Un bilan provisoire fait état d’au moins sept morts : deux douaniers, un policier, un gendarme et trois civils, des aides douaniers, précise une source sécuritaire. D’importants dégâts matériels ont été enregistrés. Le pont de bascule et le poste de police ont été entièrement incendiés. Il en est de même pour plusieurs véhicules, dont celui de la police. RFI
L’insécurité dans cette région de l’ouest du pays a conduit à ses fermetures, selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nation unies (Ocha). Selon les derniers chiffres publiés, le phénomène a touché près de 580 écoles, soit 24% des établissements scolaires de la région, et plus de 53 000 enfants ont ainsi été privés de continuité pédagogique, à cause des activités liées aux groupes armés. Menaces directes sur les écoles, sur les enseignants et importants déplacements de population sont les facteurs qui expliquent les fermetures d’écoles, dans le Tillabéri, selon Ocha qui précise que sur les treize départements que compte la région, huit sont directement concernés. Un phénomène qui a bien sûr des conséquences sur la scolarisation des enfants. « Ca crée bien sûr une pression assez importante sur les nouvelles zones où ces populations arrivent. Les enfants doivent continuer à être scolarisés ce qui fait que, dans les endroits où cela est possible, cela fait une pléthore d’enfants dans les écoles qui les accueillent, et là où ce n’est pas possible, ces enfants ne vont tout simplement pas à l’école avec tout le risque que cela pose comme le fait de rejoindre les groupes armés », explique Modibo Traoré, chef de bureau Ocha au Niger. RFI
Puits à sec, manque de pâturage, troupeaux de bétails qui meurent de faim et de soif à grande échelle, et flambée des prix de certaines denrées alimentaires – +30 à 60% pour le maïs et le sorgho dans certaines régions par exemple… Le mode de vie des Somaliens est profondément bouleversé par la sécheresse qui s’installe dans le pays. Les trois dernières saisons de pluie ont été mauvaises et la prochaine s’annonce plus pauvre encore. C’est donc, alerte l’ONU, le plus long et le plus dramatique épisode de sécheresse dans le pays en quatre décennies. À ce rythme, les prochaines récoltes seront maigres, elles aussi : 50 à 70% en deçà de la moyenne sur dix ans selon les prévisions. Depuis janvier, 170 000 personnes ont déjà fui leur maison à la recherche d’eau, de nourriture ou de pâturage. Quelque 4,6 millions de personnes pourraient avoir besoin d’une aide alimentaire d’ici au mois de mai, dont 300 000 enfants de moins de 5 ans à risque de malnutrition. « Si nous ne les aidons pas dans un délai rapide, ils mourront », ont alerté lundi les Nations unies au moment de lancer un appel à contribution d’1,5 milliard de dollars pour financer la réponse à cette crise dans un pays où déjà sept habitants sur dix vivent sous le seuil de pauvreté, également affectés par des décennies de conflit et des invasions récurrentes de criquets pèlerins. RFI
Début décembre, Nasser Bourita s’est rendu à Budapest pour s’entretenir avec ses homologues du groupe de Visegràd, qui réunit quatre pays d’Europe centrale. Un rapprochement de circonstance ? Au Maroc, ce n’est plus « bons baisers de Russie » mais plutôt de Hongrie. Le rapprochement entre le Royaume et le « pays des Magyars » est dans l’air depuis quelques années déjà, mais le processus s’est nettement accéléré au cours des derniers mois. Le 9 juin dernier, le ministre hongrois des Affaires étrangères, Peter Szijjártó, effectuait une visite express de 24 heures à Rabat pour signer dix accords de coopération relatifs à la diplomatie, la justice, l’éducation, les douanes, la recherche scientifique ou encore la santé. Le 6 décembre, c’était le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita qui se rendait à Budapest pour – d’abord – s’entretenir avec Peter Szijjártó. Un entretien à l’issue duquel les deux pays ont signé un communiqué conjoint où le ministre hongrois « réitère [son] appui à la proposition marocaine du plan d’autonomie [du Sahara occidental] présentée au secrétaire général des Nations unies le 11 avril 2007 et aux efforts entrepris par le Royaume pour le développement des provinces du Sud ». Jeune Afrique