A quelques jours des élections présidentielle et législatives du 27 décembre, l’Organisation des nations unies a confirmé, mercredi 23 décembre, que la sixième ville de République centrafricaine était « sous contrôle » des casques bleus. Bambari, situé à 380 kilomètres au nord-est de la capitale, Bangui, avait en effet été pris, la veille, par des rebelles. « Les civils commencent à revenir. Les groupes armés ont été repoussés dans la brousse », a précisé Abdoulaziz Fall, porte-parole de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (Minusca). Les forces de sécurité intérieure sont aussi présentes sur place. Les soldats ont repris la ville des mains de l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC), un des groupes armés qui se partagent plus des deux tiers du pays. Avec d’autres, ce groupe est entré en rébellion à l’approche des élections prévues dimanche. Le Monde avec AFP
L’envoyé de l’ONU en République centrafricaine (RCA) a assuré, mardi, que les élections générales seront organisées dimanche malgré les agissements de certains groupes armés. Le 27 décembre, les Centrafricains seront appelés à élire leur Président de la République ainsi que leurs députés. « Nous pensons que toutes les conditions sont réunies pour que les élections puissent se tenir », a déclaré Mankeur Ndiaye, le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU en RCA, lors d’un point de presse. Tout en reconnaissant des poches d’insécurité, il estime que la situation sur l’ensemble du territoire est sous contrôle. M. Ndiaye, qui dirige également la Mission des Nations Unies en RCA (MINUSCA), a écarté l’idée d’un report des élections proposé par certains candidats. Le mandat du Président actuel, Faustin-Archange Touadéra, se termine fin mars 2021. En l’absence d’élections, l’envoyé onusien a rappelé que le scénario serait un intérim du Président de l’Assemblée nationale à partir de fin mars et qui ne durerait que deux mois. ONU Info
Plonger dans l’histoire récente de la Centrafrique, c’est s’immerger dans un maquis où règnent de multiples prédateurs et dans lequel évoluent de nombreux acteurs internationaux. Retour sur des décennies de crise. … Depuis la chute de Bokassa en 1979, la Centrafrique a connu plus de quatre décennies de troubles sécuritaires. Après plusieurs tentatives, le général Bozizé prend le pouvoir par la force à Bangui le 15 mars 2003, renversant Ange-Félix Patassé. Dans le nord et l’est du pays, une rébellion monte et un premier rassemblement de groupes politico-militaires, l’Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR) se forme sous le leadership de Michel Djotodia. Depuis les années 1990, la déliquescence de l’État est généralisée, et plus aucun service ou presque n’existe dans ces régions. Entre 2004 et 2008, une première guerre civile fera de nombreux morts et plusieurs milliers de déplacés dans le pays. Elle se conclura sur une paix précaire et la signature d’un accord à Libreville, mais ne résout rien sur le fond. En août 2012, un certain nombre d’organisations se regroupent à nouveau pour former la Seleka (« Alliance » en sango, la langue nationale). RFI
Au Mali, le secrétaire particulier et chef de cabinet de la présidence de la République, Sékou Traoré a été arrêté, ce mardi 22 décembre, par la sécurité d’État, les services de renseignements maliens. Avant lui, depuis lundi, au moins cinq autres personnes avaient déjà été arrêtées : deux hauts cadres du Trésor public malien, le payeur général M.Keita et le receveur du district M.Koné ; le chroniqueur radio et militant contestataire Ras Bath ; le directeur du PMU malien Vital Robert Diop et le directeur de l’Agefau, une agence publique consacrée aux télécommunications, Souhahebou Coulibaly. Et puis ce mardi matin, c’est son adjoint, Aguibou Tall, qui a été interpellé à son tour. Des articles de la presse malienne, citant des sources sécuritaires, lient ces arrestations à une tentative de déstabilisation des autorités de transition, mais ces autorités n’ont apporté aucune explication officielle. … Des organisations de défense des droits de l’homme, qui préfèrent ne pas être citées, déplorent des « arrestations extrajudiciaires », et expliquent n’avoir aucune information sur les conditions de détention des personnes arrêtées ni sur les motivations réelles de ces arrestations. RFI
Le projet d’appui à la réinsertion socioéconomique des enfants sortis des forces et groupes armés a été lancé mardi 22 décembre dans la commune rurale de Lubero et la ville de Butembo au Nord-Kivu. Ce projet de six mois est réalisé par la section Protection de l’enfant de la MONUSCO au Grand-Nord-Kivu, en collaboration avec l’ONG locale Enfant pour l’Avenir et le Développement (E.A.DEV). Au total, 120 enfants, dont 30 filles, sortis de groupes armés sont bénéficiaires de ce projet. Son objectif est l’amélioration du bien-être intégral des enfants de 16 à 17 ans, après leur passage dans un groupe armé. 100 d’entre eux sont sortis directement des groupes armés et 20 sont des enfants vulnérables de la communauté exposés à la violence. Cela est censé se faire par la restauration de la confiance et la cohabitation pacifique entre ces enfants et leurs communautés à travers des activités de réinsertion socioprofessionnelle et psycho-sociale. Radio Okapi
Au Gabon, le projet de révision de la Constitution lancé par le gouvernement en fin de semaine dernière focalise toujours les débats politiques. Mardi, une vingtaine des représentants des partis de l’opposition et de la société civile ont livré une déclaration commune pour le rejeter. Si le projet de révision est adopté, l’intérim du président de la République en cas de vacance du pouvoir sera assuré par le président de l’Assemblée nationale, son collègue du Sénat et aussi le ministre de la Défense. C’est surtout ce dernier point qui nourrit la polémique, mais il y a aussi l’immunité accordée au président de la République et aux parlementaires même après la cessation de leurs fonctions. RFI
C’est une étape historique que le Niger s’apprête à franchir avec les élections du 27 décembre 2020. En effet, il s’agit ni plus ni moins dela première alternance démocratique dans la vie du pays. Après deux mandats de cinq ans à la tête du Niger, Mahamadou Issoufou brandit une gouvernance qui a conduit le pays vers l’émergence. Lors son message à la nation du 17 décembre dernier, le président sortant a dressé un bilan reluisant sur le plan sécuritaire, la lutte contre la pauvreté et le respect des droits de l’homme. « Il n’y a pas d’émergence sans sécurité des personnes et des biens. Cette priorité du programme de la renaissance a été prise en charge par le gouvernement tout au long de la décennie écoulée, les menaces sont bien identifiées, les objectifs politiques et stratégiques de lutte contre ces menaces ont été bien définis entre 2010 et 2020 », a déclaré Issoufou Mouhamadou. … Le 27 décembre prochain, quelque 7,4 millions de Nigériens vont se prononcer soit sur la continuité, avec le candidat du parti au pouvoir Bazoum Mohamed, soit l’alternance, et ce dans un contexte de défis sécuritaire et sanitaire très complexe. DW
Un premier haut gradé de l’armée soudanaise a été interrogé lundi par la commission d’enquête chargée de faire la lumière sur la dispersion d’une manifestation pro-démocratie en juin 2019 ayant entraîné la mort d’une centaine de personnes. « La première audition d’un militaire appartenant au Conseil militaire de transition (CMT) a eu lieu lundi », a indiqué mardi à l’AFP Nabil Adib, président de cette commission d’enquête, refusant de révéler l’identité de ce haut gradé et combien de militaires allaient être interrogés. M. Adib, avocat spécialisé dans les droits humains, a été nommé en octobre 2019 par le Premier ministre Abdallah Hamdok. Le 3 juin 2019, près de deux mois après la chute de l’autocrate Omar el-Béchir par un soulèvement populaire inédit, des hommes armés en tenue militaire ont dispersé dans le sang un sit-in organisé par des manifestants devant le quartier général de l’armée à Khartoum. Belga
C’est la double peine ! », se lamente Yared Mulugeta, directeur de l’agence de voyage Monpays Tours, basée à Addis-Abeba. « D’abord il y a eu le coronavirus qui nous a fait perdre huit mois », dit-il en montrant du doigt son tableau de réservations, désespérément vide : « Et quand nous pensions que les affaires allaient enfin reprendre, la guerre a éclaté. » Le conflit au Tigré, qui oppose le gouvernement fédéral au parti dissident du Front de libération des peuples du Tigré (TPLF) depuis le 4 novembre, pénalise toute l’industrie du tourisme. Un secteur qui contribue pour 10 % au PIB de l’Ethiopie et emploie plus de 2 millions de personnes. Or, comme « environ 85 % de [ses] voyages passent par le Tigré », Yared Mulugeta a dû tout annuler. Avec les vestiges du royaume aksoumite et les nombreux monastères orthodoxes, la province septentrionale est la zone favorite des agences de voyages ; celle qui renferme les principales attractions pour les visiteurs étrangers. Le Monde
Les Etats-Unis ont redonné un statut commercial préférentiel à la République démocratique du Congo (RDC), mardi 22 décembre, dix ans après le lui avoir retiré en raison d’inquiétudes liées aux droits humains. Dans une proclamation présidentielle, Donald Trump a attribué de nouveau à Kinshasa la possibilité d’envoyer sur le marché américain des exportations sans taxes douanières, « en raison des mesures prises par le gouvernement de la RDC ». Selon une loi de 2000, l’African Growth and Opportunity Act (AGOA), les pays d’Afrique subsaharienne peuvent exporter la plupart de leurs biens vers les Etats-Unis sans tarifs douaniers s’ils respectent certains principes liés à l’Etat de droit, au pluralisme politique, aux droits des travailleurs et à l’économie de marché. L’ancien président Barack Obama avait retiré ce privilège à la RDC en décembre 2010. Les responsables de son gouvernement avaient alors invoqué des violations des droits humains par les forces de sécurité congolaises, dont le recours au viol comme arme de guerre. Le Monde
Le navire porte-hélicoptères USS Makin Island, avec à son bord une force expéditionnaire de quelque 5 000 soldats du corps des Marines, est arrivé lundi 21 décembre au large de la Somalie, a annoncé mardi le Commandement militaire américain pour l’Afrique (Africom). Escorté de deux navires amphibies, l’USS San Diego et l’USS Somerset, il rejoint l’USS Hershel « Woody » Williams, un navire de débarquement et de transport habituellement basé en Méditerranée et arrivé il y a quelques jours dans la zone, précise l’Africom. L’arrivée de ces forces navales « et leurs capacités de combat significatives montrent notre détermination à […] protéger nos troupes pendant cette transition », a souligné le général Dagvin Anderson, chargé de superviser le retrait de Somalie. … Le général Towsend a aussi promis de poursuivre la lutte contre les djihadistes somaliens. « Soyons clairs : les Etats-Unis ne se retirent pas et ne se désengagent pas d’Afrique de l’Est, a-t-il assuré. Nous restons capables de frapper les Chabab où et quand nous le voulons. Ils feraient mieux de ne pas nous provoquer. » Le Monde avec AFP
Le 18 avril 2015, plus de 1 000 réfugiés et migrants ont quitté la Libye à bord d’un bateau de pêche surchargé à destination de l’Europe. Par une nuit sans lune en Méditerranée, le bateau a coulé. Mais ceux qui se sont noyés ne sont pas oubliés : depuis cinq ans, une équipe dirigée par une médecin légiste italien s’efforce de leur trouver un nom. « Il y a un corps qui doit être identifié, vous l’identifiez – c’est le premier commandement de la médecine légale », déclare le Dr Cristina Cattaneo, professeur de pathologie et d’anthropologie légale à l’université de Milan. L’obsession de Cattaneo est de nommer les morts. C’est normal si un avion s’écrase en Europe, dit-elle. Pourquoi en serait-il autrement pour les voyageurs migrants ? BBC