L’évolution du front de la violence des islamistes militants au Sahel
Le Sahel a été désigné comme le théâtre de la violence des islamistes militants le plus meurtrier en Afrique durant quatre années consécutives. 55 % de l’ensemble de ces morts ont eu lieux au Sahel, avec 10 400 sur un total de 18 900 morts à l’échelle du continent. On estime que 67 % de tous les non-combattants tués par des groupes islamistes militants en Afrique l’ont été au Sahel. Trois pays du Sahel – le Mali, le Burkina Faso et le Niger – sont au cœur de la violence des islamistes militants dans la région. Cette violence a pris de l’ampleur ces dernières années…L’aggravation de la menace sécuritaire dans les pays du Sahel se traduit par une pression croissante sur les pays côtiers voisins d’Afrique de l’Ouest, à savoir le Bénin, le Togo, le Ghana, la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Sénégal et la Mauritanie. La violence des islamistes militants au Sahel n’est pas uniforme, mais elle est marquée par des schémas concomitants d’expansion, de stabilisation et de légère diminution…La menace des groupes islamistes militants au Sahel est multidimensionnelle, avec des groupes distincts possédant chacun son propre leadership, sa structure organisationnelle, ses objectifs, sa collecte de fonds, son mode de recrutement et ses tactiques. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
« Personne d’autre ne le fera »: les journalistes plongés dans la guerre au Soudan
En 2024, le Soudan figurait parmi les endroits les plus meurtriers pour les journalistes…Selon Reporters sans frontières, plus de 400 journalistes ont fui le pays depuis le début de la guerre. Ceux qui sont restés luttent pour survivre…Parmi ceux qui ont choisi de rester, beaucoup ont renoncé à signer de leur vrai nom. A Tawila, au Darfour-Nord, Ibrahim, un photojournaliste de 30 ans, continue de documenter le quotidien des civils pris en étau entre la famine et les violences…En juillet, accusé par les FSR d’être un agent de l’armée, il a été emprisonné et torturé pendant cinq jours. « Ils ont pris tout mon matériel, mes papiers et mon argent. »… »Qui rapportera ce qui se passe au Darfour si nous partons tous? », s’interroge Ibrahim. AFP
Le M23 quitte les pourparlers avec le gouvernement congolais sous médiation qatarie
Les rebelles du M23 ont mis fin, mardi 22 avril, à leur participation aux discussions directes avec le gouvernement congolais à Doha, au Qatar. Ces échanges, qui ont duré près de trois semaines, se sont avérés largement infructueux, malgré quelques rencontres directes entre les deux délégations. Aucune avancée notable n’a été constatée, rapportent des sources proches de ces négociations. Selon des sources contactées par Radio Okapi, la délégation du mouvement rebelle M23/AFC, menée par son coordonnateur adjoint Bertrand Bisimwa, a quitté Doha mardi pour retourner à Goma, où l’AFC/M23 a établi son quartier général depuis plusieurs semaines. D’après ces sources, les discussions ont échoué en raison de désaccords profonds, notamment concernant le projet de communiqué conjoint, destiné à établir les bases d’un dialogue constructif entre les deux parties. Selon nos sources, les représentants du gouvernement congolais auraient insisté pour que le communiqué de Doha mentionne explicitement qu’il faisait suite à la rencontre entre les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame. L’AFC/M23 aurait rejeté cette requête, arguant que le différend entre Kinshasa et Kigali ne les concernait pas, la rébellion ayant ses propres revendications et motivations. Un autre point de discorde : les émissaires du Gouvernement auraient souhaité que les deux parties s’engagent à encourager les groupes armés à déposer les armes, ce à quoi l’AFC/M23 se serait opposé, accusant Kinshasa de collaborer avec plusieurs de ces mêmes milices. De plus, la rébellion aurait exigé le retrait des militaires des Forces armées de la RDC (FARDC) et de leurs partenaires, les combattants Wazalendo, de Walikale, récemment réoccupé par ses forces après le retrait des rebelles. Le M23 considère ce retrait de Walikale et son repositionnement comme un signe de bonne foi. Radio Okapi
RDC : Le M23 renforce ses positions autour de Walikale (témoignages)
Les rebelles du M23 consolident depuis quelques jours leurs positions autour de la localité de Luberike, dans le territoire de Walikale, au Nord-Kivu, dans le but de reprendre le contrôle de cette zone stratégique qu’ils avaient quitté il y a plusieurs semaines, rapportent des témoins sur place. Les rebelles s’étaient retirés de Walikale-centre à la mi-mars, conformément à leur annonce de repositionnement, mais des sources locales indiquent que le mouvement rebelle a depuis intensifié le déploiement de ses hommes et de ses armes dans Luberike. Dans la soirée du mardi 22 avril, de violents affrontements ont opposé les combattants Wazalendo aux forces de l’AFC/M23 sur l’axe routier Kibati-Kibua, notamment dans les villages de Mikumbi et Miba, situés à environ six kilomètres de Kibati, selon la société civile locale. Cette dernière précise que les Wazalendo auraient réagi à une tentative d’avancée des rebelles AFC/M23 vers le centre de Kibua, à une trentaine de kilomètres de Kibati, en direction du chef-lieu du territoire de Walikale. Si une accalmie relative était observée ce mercredi 23 avril matin dans la zone, plusieurs sources estiment que la situation demeure très volatile. Les affrontements, marqués par l’utilisation d’armes lourdes et légères, ont provoqué le déplacement d’une partie des populations des localités de Mikumbi, Miba et même de Kashebere, à la limite du territoire voisin de Masisi. Radio Okapi
Le Ghana va tenter de persuader le Mali, le Niger et le Burkina Faso de réintégrer la Cedeao
Le nouveau dirigeant du Ghana a fait savoir mardi 22 avril qu’il avait lancé une tentative pour persuader le Mali, le Burkina Faso et le Niger de réintégrer la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), que ces pays dirigés par des juntes militaires ont quittée au début de l’année…Le président John Dramani Mahama a déclaré que son gouvernement avait nommé un envoyé spécial pour « entamer des conversations de haut niveau » avec les trois pays après leur retrait de la Cedeao. « La récente décision du Mali, du Burkina Faso et du Niger de se retirer de la Cedeao est une évolution regrettable », a précisé M. Mahama lors du lancement des célébrations du 50e anniversaire de la Cedeao à Accra…La Cedeao a déclaré plus tôt qu’elle avait invité les dirigeants des trois juntes à assister à l’événement au centre de conférence international d’Accra…Les chefs des régimes militaires au pouvoir dans ces trois pays ont apparemment refusé d’y assister. Le Monde avec AFP
Ouest du Mali: plusieurs dizaines de corps découverts près du camp militaire de Kwala
Au Mali, plusieurs dizaines de corps ont été découverts près du camp militaire de Kwala, dans la région de Koulikoro, à l’ouest du pays, dans la nuit du 21 au 22 avril. La découverte a été faite par des personnes à la recherche de leurs proches, arrêtés par l’armée malienne et les paramilitaires de Wagner le 12 avril 2025 à Sébabougou, dans le cercle de Diéma, toujours dans la même zone. L’état de décomposition avancée des corps empêche leurs identifications… Aucune certitude n’existe pour l’instant sur le nombre exact de corps retrouvés, ni sur leur identité. Pour un témoin, il est difficile d’identifier les victimes à cause de l’état de décomposition avancée des corps. Cette découverte intensifie l’angoisse des proches de la soixantaine de personnes arrêtées le samedi 12 avril 2025 à Sébabougou par l’armée malienne et le groupe Wagner. Elles ont été emmenées vers une destination inconnue et, depuis, leurs proches n’ont reçu aucune information à leur sujet. Les Forces armées maliennes (Fama) n’ont pas communiqué, ni sur ces arrestations, ni sur la découverte des corps. Cette zone est frontalière des trois régions de Koulikoro, Nara et Nioro du Sahel. Elle est le théâtre d’affrontements depuis plusieurs années entre le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim) et l’armée malienne accompagnée de ses supplétifs russes de Wagner. En mars 2024, une trentaine de militaires maliens avaient été tués dans une violente attaque revendiquée par le Jnim. RFI
Mali : Bamako réclame des millions de dollars à Barrick Gold
L’Etat malien se base sur le nouveau code minier et le rapport du dernier audit du secteur pour réclamer à l’entreprise canadienne Barrick Gold plusieurs centaines de millions de dollars d’impôts ou de redevances supposés non payés. Les employés de l’entreprise n’ont plus accès depuis une semaine à leurs bureaux bamakois. Barrick Gold exploite le site de Loulo Gounkoto, qui est considéré comme la plus grande mine du Mali, située dans la région de Kayes, dans l’ouest du pays. Depuis plusieurs mois, les deux parties entretiennent une relation conflictuelle qui paralyse les activités de l’entreprise et, dans le même temps, qui affecte aussi l’économie malienne…Le géant minier canadien est accusé par Bamako de « fermer les yeux » sur les impayés de taxes, d’impôts et de redevances depuis 2023. L’Etat malien veut renégocier ses parts dans les mines et revendique des montants compris entre 300 et 600 milliards de Fcfa aux sociétés minières étrangères présentes dans le pays. DW
En Côte d’Ivoire, Tidjane Thiam, le chef du principal parti d’opposition, radié de la liste électorale à six mois de l’élection présidentielle
Le chef du principal parti d’opposition en Côte d’Ivoire, Tidjane Thiam, a été radié de la liste électorale par la justice, qui a estimé, mardi 22 avril, à six mois de la prochaine présidentielle, qu’il avait perdu sa nationalité ivoirienne. Cette décision, qui n’est pas susceptible de recours, ferme pour l’heure la porte à une candidature de M. Thiam à la présidentielle du 25 octobre…Né en Côte d’Ivoire, le président du Parti démocratique de la Côte d’Ivoire (PDCI) a obtenu la nationalité française en 1987 et y a renoncé en mars, afin de se présenter à la présidentielle, scrutin pour lequel un candidat ne peut être binational. Mais ses détracteurs invoquaient l’article 48 du code de la nationalité, datant des années 1960, qui indique que l’acquisition d’une autre nationalité entraîne la perte de la nationalité ivoirienne. Cette règle ne s’applique toutefois pas aux binationaux de naissance. Mardi, les avocats de M. Thiam ont fourni des documents à la justice faisant valoir que leur client était aussi français de naissance, par son père, en vain…L’entourage de M. Thiam dénonce, depuis plusieurs semaines, des « manœuvres » orchestrées par le pouvoir pour écarter leur candidat…D’autres opposants sont également, pour l’heure, radiés de la liste électorale : l’ex-président Laurent Gbagbo, son ancien bras droit Charles Blé Goudé, et l’ancien premier ministre et ex-chef rebelle Guillaume Soro, en exil, pour des condamnations judiciaires. Le Monde avec AFP
Madagascar: Macron annonce la signature d’accords économiques ambitieux
Le président français Emmanuel Macron et son homologue malgache Andry Rajoelina ont annoncé mercredi un renforcement de leur coopération économique, via plusieurs projets ambitieux, au premier jour d’une visite d’Etat à Antananarivo. Emmanuel Macron a annoncé que « plusieurs accords importants seront scellés » lors de cette visite, citant « énergie, numérique, infrastructures, connectivité et tourisme »…Emmanuel Macron a annoncé un accompagnement financier de l’Agence française développement (AFD) ainsi qu’un prêt du Trésor français pour la réalisation d’un barrage hydroélectrique à Volobe, dans l’Est du pays, dans les tuyaux depuis près d’une décennie. Un accord devrait aussi être signé pour l’entrée du géant de l’électricité français EDF au capital de la Compagnie générale d’hydroélectricité (CGHV) malgache, a appris l’AFP auprès d’une source proche des discussions. AFP
Guinée: cinq ans de prison ferme requis contre l’opposant Aliou Bah à son procès en appel
En Guinée, condamné en première instance à deux ans de prison, l’opposant Aliou Bah a fait appel de sa condamnation. Après plusieurs reports, les auditions ont repris mardi 22 avril à la cour d’appel de Conakry. Le ministère public a requis une peine de cinq ans de prison ferme contre l’opposant à la junte, poursuivi pour « offense et diffamation » à l’encontre du président de la transition Mamadi Doumbouya. Le leader du Mouvement démocratique libéral (MoDel), continue de clamer son innocence, ses avocats demandent sa relaxe pure et simple…De nouvelles pièces ont été versées au dossier. D’abord cette vidéo projetée par le ministère public ou Aliou Bah demandait aux dignitaires religieux de briser le silence et prendre leur responsabilité face aux disparitions. Puis cette autre vidéo, présentée cette fois par la défense. On y voit une proche d’Oumar Sylla Foniké Menguè – un des leaders du mouvement citoyen FNDC – aux côtés de l’épouse du journaliste Habib Marouane Camara. Elles expliquent les circonstances dans lesquelles ils ont été kidnappés : « Ceux qui ont commis ce rap, disent-elles, sont des hommes en uniformes de l’armée venus à bord de pick-up frappés de l’effigie de la gendarmerie nationale ». Après cinq heures d’une audience tendue, le procureur Fallou Doumbouya a requis cinq ans de prison ferme contre Aliou Bah. Une réquisition qui a provoqué un véritable tollé au sein de la défense, laquelle a prévu de répliquer mercredi 23 avril. RFI