Revue de Presse du 23 avril 2021

Somalie: l’UA condamne l’extension du mandat présidentiel
Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine a « condamné » l’extension du mandat du président somalien votée le 12 avril par le parlement après des mois d’impasse politique et sécuritaire sur la tenue d’élections en Somalie, dans un communiqué reçu vendredi par l’AFP. Le CPS, en charge des questions de paix et de sécurité au sein de l’organisation continentale, demande également au président de la commission de l’UA de nommer et de dépêcher un envoyé spécial en Somalie en vue de trouver « un compromis mutuellement acceptable ». La Somalie est plongée dans une crise politique profonde depuis le deuxième semestre 2020, marquée par son incapacité – faute de consensus politique – à organiser des élections fin 2020-début 2021 comme prévu. … Le CPS « condamne les actions de la chambre des représentants du 12 avril, qui a étendu le mandat du président et du parlement, repoussant ainsi les élections et ce faisant, sapant l’unité et la stabilité du pays ». AFP

Tchad: la charte qui dessine la transition consacre les pleins pouvoirs pour le fils d’Idriss Déby
Le conseil militaire de transition a publié, mercredi 21 avril au soir, la version définitive de sa charte. Depuis la mort du président Idriss Déby, mardi, une junte militaire a pris le pouvoir avec à sa tête Mahamat Idriss Déby, fils du défunt président. Avec cette charte, elle définit les modalités de la transition qu’elle prévoit sur une période de 18 mois et révèle les trois grandes institutions qui mèneront les affaires courantes. … Dans une déclaration commune publiée mercredi soir, plusieurs partis de l’opposition ont fait part de leur rejet de cette Charte. Ils appellent à un grand dialogue national pour revenir au plus vite à l’ordre constitutionnel. Ainsi pour maître Théophile Bongoro, président du parti d’opposition Pour le rassemblement et l’équité au Tchad, la transition politique ne peut s’appuyer sur le texte proposé par le CMT. RFI

Éthiopie: pour les États-Unis, les militaires érythréens sont toujours présents au Tigré
Pour les Américains, les troupes érythréennes sont toujours bien là. Washington a de nouveau demandé leur retrait complet. Un départ du Tigré « essentiel pour restaurer la paix et l’accès humanitaire », a déclaré Ned Price, le porte-parole du département d’État. Cette déclaration vient confirmer celle de la semaine dernière faite devant le Conseil de sécurité de l’ONU par Mark Lowcock. Le responsable onusien pour les Affaires humanitaires avait estimé qu’il n’y avait aucune preuve de départ des Érythréens. Selon lui, les militaires envoyés par Asmara porteraient désormais des uniformes de l’armée éthiopienne. Pendant ce temps, les soldats érythréens continueraient à commettre des massacres. Le dernier a été signalé par Amnesty International. Le 12 avril, ils auraient tiré sans raison sur la foule à Adwa, dans le sud du Tigré, faisant une dizaine de morts. RFI

Ethiopie: nouvelle flambée de violences interethniques en Amhara
De nouvelles violences interethniques dans la région éthiopienne de l’Amhara (nord-ouest) ont fait des dizaines de victimes et déplacés des dizaines de milliers d’habitants, a indiqué vendredi à l’AFP le médiateur en chef du pays. Cette dernière flambée de violence, marquée par le recours à des armes à feu, avive un peu plus les craintes sur le climat dans lequel sont censées se dérouler les élections nationales du 5 juin dans le deuxième pays le plus peuplé d’Afrique. La région Amhara est dominée par le groupe ethnique éponyme, le deuxième plus important d’Ethiopie. Les violences, qui ont débuté la semaine dernière, se sont concentrées dans deux divisions administratives de la région Amhara, la zone Shoa Nord (ou Shewa Nord) et celle d’Oromo, cette dernière étant majoritairement peuplée d’Oromo, le groupe ethnique le plus nombreux du pays. AFP

Sommet climat: l’Afrique entre attentes et urgence d’agir
La lutte pour le climat est au cœur d’un sommet virtuel international organisé sur deux jours par le président américain Joe Biden, à l’occasion de la Journée de la Terre. Sur le continent africain, les signes du dérèglement se multiplient. … Sur les 40 dirigeants invités à ce sommet virtuel, cinq viennent d’Afrique : les présidents de la République démocratique du Congo, du Kenya, d’Afrique du Sud, du Nigeria ou encore du Gabon. Réunis pour ce nouveau sommet « de la dernière chance », ils entendent faire peser la voix de l’Afrique. Là-bas en effet, il s’agit déjà de s’adapter au changement climatique. Car les conséquences du réchauffement sont déjà bien visibles sur le continent : sécheresses, inondations, cyclones, et même invasions fréquentes de criquets. La vulnérabilité des pays africains aux catastrophes a été mise en exergue par la crise sanitaire, insistent les écologistes, qui appellent à une reprise économique durable. RFI

« Certains ont été exécutés à bout portant » : au Mali, l’armée de nouveau accusée d’exactions
C’est un rapport qui embarrasse l’armée et les autorités maliennes. Mardi 20 avril, Human Rights Watch (HRW) a lancé une nouvelle série d’accusations visant des soldats maliens qui, depuis le début de la guerre en 2012, sont régulièrement mis en cause mais rarement punis. Selon le rapport de l’ONG de défense des droits humains, des militaires auraient tué au moins 34 villageois et en auraient fait disparaître au moins seize autres lors d’opérations antiterroristes menées entre octobre et mars dernier dans la région de Mopti. Ces dernières années, le centre du Mali est devenu l’épicentre de l’insécurité dans ce pays du Sahel qui voit les djihadistes étendre leur emprise et descendre vers le sud. Face à eux, l’armée malienne manque de tout (argent, équipement, formation), subit des pertes de plus en plus lourdes et se révèle incapable d’engranger de réelles victoires sur le terrain. Dans ce contexte, les exactions des soldats envers les civils se multiplient. Entre 2017 et 2020, 535 civils auraient été tués au Mali par les forces de sécurité, selon l’ONG Armed Conflict Location & Event Data Project (Acled). Les témoignages des citoyens s’accumulent et sont glaçants. Le Monde

Méditerranée : nouveau naufrage avec 130 migrants à bord, aucun survivant
Nouveau drame en Méditerranée. L’ONG SOS Méditerranée a indiqué, jeudi 23 avril, avoir repéré au large de la Libye une dizaine de corps près d’un bateau pneumatique retourné qui avait été signalé en détresse avec environ 130 personnes à bord. Aucun survivant n’a été retrouvé lors des opérations de recherche menées par le navire Ocean Viking, affrété par l’ONG basée à Marseille, ainsi que trois navires marchands. « Depuis notre arrivée sur place aujourd’hui, nous n’avons trouvé aucun survivant alors que nous avons pu voir au moins dix corps à proximité de l’épave », a indiqué dans un communiqué Luisa Albera, coordinatrice de recherche et de sauvetage à bord de l’Ocean Viking. SOS Méditerranée avait été prévenue mardi par Alarm Phone, une structure de volontaires qui alerte sur les cas de migrants en difficulté, de la présence de trois embarcations dans les eaux internationales au large de la Libye. France24

Côte d’Ivoire: après l’attaque d’une caserne d’Abobo, beaucoup de questions demeurent
Si le camp d’Anonkoua-Kouté abrite le 2e bataillon projetable ivoirien qui doit relever en septembre celui déployé au Mali dans le cadre de la Minusma, la piste jihadiste est écartée. Surtout du fait de l’identité des assaillants. Certains portaient en effet des papiers libériens. L’un d’entre eux avait même sur lui une feuille intitulée « contrat », censée l’embaucher pour « combattre en Côte d’Ivoire » moyennant 5 000 dollars américains. Feuille ni signée ni datée. Pourquoi portaient-ils des documents d’identité et ce pseudo « contrat » ? Des incongruités qui s’ajoutent à de nombreuses autres questions dans cette affaire. Combien étaient les assaillants ? Entre une douzaine et une trentaine selon les sources. Quel était leur objectif ? Le camp est bien doté en armements et en véhicules puisque c’est là que se préparent les casques bleus ivoiriens en partance pour le Mali. Et pour l’état-major, les assaillants avaient « l’intention certaine d’y pénétrer ». Mais les sentinelles de cette caserne ont riposté vigoureusement tuant sur le coup trois assaillants. Un quatrième a succombé à ses blessures plusieurs heures après. RFI

La jeunesse sénégalaise a présenté ses doléances lors d’un conseil présidentiel
Comment améliorer l’emploi et l’insertion des jeunes au Sénégal ? Question débattue toute la journée jeudi 22 avril lors d’un conseil présidentiel. Autour du chef de l’État Macky Sall, figuraient des représentants de jeunes, de syndicats, des structures de financement, des formateurs ou encore des partenaires financiers. C’était un rendez-vous inédit pour « parler de vive voix » avec les jeunes, selon la présidence. Les représentants des quatre coins du Sénégal sont venus exprimer leurs doléances, Comme Ousmane Mamadou Soumaré, de la région de Kédougou, à l’est du pays, qui les déclinent : « La pluralité des acteurs en charge du service publique de l’emploi et de la jeunesse, la faible employabilité des jeunes dans le marché du travail, les difficultés d’accès au crédit, le problème d’adéquation entre la formation et l’emploi, l’insuffisance du matériel agricole, tracteurs, batteuses et faucheuses. » À Ziguinchor, la majorité des jeunes n’a pas d’autre choix que de conduire « des motos taxis jakarta », ajoute son homologue de Casamance. Beaucoup pointent le manque de coordination entre les différentes structures de financement. RFI

Tunisie : le nombre de cas de Covid-19 explose depuis le début du ramadan
La Tunisie a dépassé la barre des 10 000 décès, avec un taux de mortalité extrêmement élevé, le deuxième en Afrique. Quant à la campagne de vaccination, elle peine à décoller. Explications. Le début du mois de ramadan – le 13 avril – a vu une augmentation rapide et inquiétante des cas de Covid-19 en Tunisie. Alors que le pays comptait 1 079 nouveaux cas le 12 avril, la barre des 2 000 nouveaux cas quotidiens a été dépassée huit jours plus tard, avec 2 169 nouvelles personnes contaminées et 93 décès, selon le ministère de la Santé. Le 22 avril, ce ne sont pas moins de 2 305 nouveaux cas qui ont été comptabilisés, soit l’un des bilans les plus lourds depuis le début de la pandémie en Tunisie en mars 2020. Selon les spécialistes, ces chiffres alarmants sont dus essentiellement à la propagation du variant britannique dans le pays. Le gouvernement tunisien a ainsi pris la décision de renforcer les restrictions le 17 avril pour freiner la propagation du virus, avec la fermeture des écoles primaires, secondaires, ainsi que les universités, alors que les régions dont le taux d’incidence est jugé dangereusement élevé sont isolées. Jeune Afrique

Sahara occidental : le chef du Front Polisario soigné du Covid-19
Le chef des indépendantistes sahraouis du Front Polisario, Brahim Ghali, est soigné et se rétablit après avoir contracté le Covid-19, a indiqué, jeudi 22 avril au soir, la présidence de la République arabe sahraouie démocratique (RASD). « Le président de la RASD et chef du Front [Polisario] est en soins et sous observation médicale depuis plusieurs jours après avoir contracté le Covid », a précisé un communiqué de la présidence : « Nous informons les citoyens et citoyennes que son état n’est pas inquiétant et qu’il se rétablit. » Mais la présidence ne précise pas où est soigné le secrétaire général du Polisario. Ce communiqué a été publié en réponse à un article du journal français Jeune Afrique selon lequel le président de la RASD, âgé de 73 ans et qui souffrirait d’un cancer, a été hospitalisé d’urgence le 21 avril en Espagne, près de Saragosse, sous un nom d’emprunt algérien. Interrogées par l’AFP, des sources au sein du ministère espagnol des affaires étrangères ont simplement répondu que « M. Ghali a été transféré en Espagne pour des raisons strictement humanitaires afin de recevoir des soins médicaux », sans autre précision. Selon Jeune Afrique, « une équipe de médecins algériens a accompagné le leader sahraoui à Saragosse à bord d’un avion médicalisé affrété par la présidence algérienne ». Le Monde avec AFP

Algérie: un spécialiste de l’islam condamné à la prison ferme pour atteinte à la religion
Trois ans de prison ferme pour « offense aux préceptes de l’islam et aux rites musulmans » ont été prononcés ce jeudi à Alger contre Saïd Djabelkhir, un universitaire réputé, spécialiste de l’islam. Il lui est notamment reproché d’avoir écrit que le sacrifice du mouton existait avant l’islam et d’avoir critiqué le mariage précoce des filles dans certaines sociétés musulmanes. Il avait rappelé sur Facebook que certaines pratiques musulmanes, comme le sacrifice du mouton, remontaient à l’époque pré-islamique. Saïd Djabelkhir écope de trois ans de prison ferme en vertu de l’article 144-2 bis du code pénal algérien, qui punit les atteintes à la religion. Venant d’un particulier et non du parquet, la plainte aurait dû être rejetée sur la forme, estime l’un des avocats de la défense. Maître Wahab Hamidi s’inquiète de cette condamnation visant un spécialiste réputé de l’islam : « C’est quelqu’un de très connu, il est invité dans les médias, y compris publics. Il est sollicité par des médias étrangers, soit du Moyen-Orient, soit occidentaux. Parce qu’il y a tout un débat entre les réformateurs et les salafistes. Mais on ne part pas en justice parce que la personne a exprimé un avis contraire. » Les avocats sont très surpris par la lourdeur de la peine. Ils dénoncent une atteinte à la liberté d’expression révélatrice du durcissement actuel des autorités algériennes. RFI

Sahel: la Cour des comptes pointe des lacunes dans l’aide au développement
Les chiffres du Pnud, le Programme des Nations unies pour le développement, parlent d’eux-mêmes : l’espace sahélien est l’une des régions du monde les plus déshéritées dont les taux de fécondité sont les plus élevés. Pourtant, les fonds de l’aide au développement ne manquent pas selon la Cour des comptes. Les dépenses dans les pays du G5 Sahel ont plus que doublé entre 2012 et 2018, passant de 580 millions d’euros à plus d’1,3 milliard d’euros, des sommes qui à ce jour n’ont pas permis d’améliorer notablement le quotidien des populations. L’insécurité, constatent les sages, constitue toujours une entrave majeure au développement des pays du G5, et de préciser : il n’y a pas non plus de sécurité pérenne sans développement économique, social et institutionnel. L’action militaire contre les groupes armés ne suffira donc pas à garantir à elle seule les conditions d’une vie digne des populations. RFI

Guinée, Tchad, Mali : la BEI signe un chèque « vert » de 340 millions d’euros
Avec ces financements dans l’énergie et l’eau, la Banque européenne d’investissement veut encourager l’essor d’une économie verte africaine. Tout en continuant à soutenir les PME et le secteur de la santé. C’est une nouvelle enveloppe à destination de l’Afrique qui doit consolider le statut de « banque du climat » de la BEI, la Banque européenne d’investissement. En marge d’un forum UE-Afrique coorganisé avec la présidence portugaise du Conseil de l’Union européenne, la banque publique des 27 États membres de l’UE annonce, vendredi 23 avril, l’octroi de 340 millions d’euros pour financer des projets « verts » sur le continent. Cette annonce intervient après une année 2020 durant laquelle la BEI a signé pour près de 5 milliards d’euros d’engagements à destination du continent, un montant record. Jeune Afrique

Seychelles: Le cyclone tropical Jobo frappe l’île de Cosmoledo aux Seychelles, causant des dégâts
Le cyclone tropical Jobo a endommagé des bâtiments et de la végétation sur l’île de Cosmoledo lorsque des vents de 130 kilomètres par heure de la tempête ont secoué certaines des îles éloignées des Seychelles, a déclaré jeudi le directeur général de la Islands Development Company (IDC). Glenny Savy a déclaré lors d’une conférence de presse que les îles étaient bien mieux préparées au cyclone qu’il y a cinq ans, lorsque le cyclone Fantala avait causé environ 4,5 millions de dollars de dommages à Farquhar. « Sur Assomption et Astove, il n’y a pas de dommages majeurs mis à part quelques arbres qui ont été arrachés et des toits déchirés. Sur Cosmoledo, nous avons subi des dommages… Certains des bâtiments provisoires qui ne sont pas à l’épreuve des cyclones sur l’île avaient été en partie endommagés ainsi que sa végétation », A déclaré M. Savy. Seychelles News Agency