Soudan: la situation au Darfour toujours inquiétante malgré l’ouverture du poste-frontière d’Adré
Au Soudan, la situation des civils à El Fasher ne fait qu’empirer. Aucune aide humanitaire n’arrive à entrer dans cette ville du Darfour-Nord, une situation d’autant plus inquiétante qu’elle intervient après l’ouverture du poste-frontière d’Adré, qui sépare le Darfour du Tchad. Si quelques camions humanitaires sont passés cette semaine, ils n’atteignent pas El Fasher, s’inquiète le Comité international de la croix rouge (CICR) dans un communiqué publié jeudi 22 août. Selon les Nations unies, l’ouverture du poste frontière d’Adré, prévue pour une durée de trois mois, a permis le passage de quelques camions humanitaires. Mais cela n’atteint pas le Darfour-Nord, qui fait face à une très grave situation humanitaire. Pour Patrick Youssef, directeur Afrique du CICR, la réouverture « est une très bonne chose », mais la situation au Darfour est « assez catastrophique ». RFI
La Centrafrique reporte ses élections locales et municipales au 6 avril 2025
En Centrafrique, le gouvernement a annoncé jeudi le report des élections locales et municipales. Initialement prévu en octobre, ce double scrutin a été renvoyé au 6 avril 2025. La décision a été prise après une rencontre entre le gouvernement, l’Autorité nationale des élections (ANE) et les partenaires financiers…En effet, ce report est dû premièrement au retard accusé dans la mobilisation de fonds destinés à l’organisation de ces élections. Le budget était fixé à 9 milliards de francs CFA, environ 13,7 millions d’euros. Mais, à ce jour, l’ANE a pu mobiliser 5 milliards (7,6 millions d’euros)…Le président du Mouvement démocratique pour la renaissance et l’évolution de Centrafrique, Joseph Bendounga, se réjouit de ce report. En juin dernier, cet opposant estimait que les conditions financières, sécuritaires et organisationnelles, n’étaient pas réunies pour la tenue de ces élections en octobre. De son côté, le Bloc républicain pour la défense de la Constitution du 30 mars 2016 maintient sa position et ne participera pas à ces scrutins. Cette plateforme, composée de leaders d’opposition, exige la réforme du bureau actuel de l’ANE et l’annulation de la nouvelle Constitution du 30 août 2023, avant d’y prendre part. Depuis 40 ans, aucune élection locale n’a été organisée en République centrafricaine. RFI
Ces activités qui renforcent la présence des groupes armés en Afrique de l’Ouest
Selon Ghada Waly, la Directrice exécutive de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), la menace que représentent les attaques armées et le crime organisé s’installe durablement en Afrique. L’organisation a dénombré 3 500 victimes d’actes de terreur l’année dernière sur le continent africain. L’Afrique de l’Ouest, notamment le Sahel subit les assauts de groupes armés parmi les plus actifs et les plus meurtriers au monde…Ces groupes armés sont dans des trafics de tout genre qui leur permettent d’assurer leur survie, multipliant les attaques. Ils alimentent les conflits, consolident leur contrôle sur les territoires, étendent leurs opérations et procèdent au recrutement massif dans leurs rangs, réduisant ainsi les efforts de paix. Selon la directrice de l’ONUDC, l’exploitation illégale des minerais comme l’or, l’argent et les diamants constituent une source de revenus importantes pour les groupes armés qui sévissent en Afrique de l’Ouest et dans le Sahel. A cela s’ajoute aussi le trafic d’espèces animales sauvages, le commerce illégal de l’ivoire, la traite des humains et autres. Ces activités alimentent les conflits et l’instabilité de la région, plongeant par ailleurs des centaines de millions d’Africains dépendant de ces ressources naturelles, dans l’extrême pauvreté. Le nombre de victimes ou de décès liés à l’extrémisme violent a augmenté de 50% l’année dernière, selon un rapport du Centre d’études stratégiques de l’Afrique. Ce chiffre vient donc battre le record de 2015, année où ces attaques ont fait plus de victimes en Afrique de l’Ouest…Selon Ghada Waly, Directrice exécutive de l’organisation, grâce à ses recherches, l’ONUDC est en mesure de travailler avec les Etats membres pour prévenir et combattre des crimes qui menacent l’environnement, qu’il s’agisse d’exploitation minière illicite, de trafic de métaux précieux, de déchets ou de crimes contre la faune sauvage, les forêts et les pêches. BBC
Sénégal: création d’une large coalition d’opposition, avec l’APR de Macky Sall et Rewmi d’Idrissa Seck
Le Sénégal vient de voir la création d’une nouvelle coalition, appelée « bloc des libéraux et démocrates » (BLD) – Takku (« s’unir » en wolof). Composée de 40 partis, dont ceux de l’ex-président Macky Sall ou de l’ex-Premier ministre Idrissa Seck, cette formation est lancée alors que des rumeurs d’une dissolution de l’Assemblée nationale prennent de l’ampleur. Le « bloc des libéraux et démocrates » (BLD) – Takku est composée de 40 partis. Y figurent l’Alliance pour la République (APR), de l’ancien président Macky Sall, ou encore Rewmi de l’ancien premier ministre Idrissa Seck. Mais le Parti démocratique sénégalais (PDS), de Karim Wade, est absent de la formation. Cette nouvelle coalition s’est lancée alors que la dissolution de l’Assemblée nationale et de nouvelles élections législatives ne sont pas à exclure dans les prochains mois. Pour le responsable politique Modou Diagne Fada, ancien ministre, ancien député et l’un des initiateurs de BLD-Takku, il s’agit avant tout de créer des « blocs » d’opposition au gouvernement, « d’abord idéologiques et ensuite plus tard de blocs électoraux en direction des élections législatives ». RFI
Présidentielle en Algérie : le temps des promesses
De l’avis de tous, aussi bien des experts que des néophytes en politique, la victoire d’Abdelmadjid Tebboune, qui brigue un second mandat présidentiel le 7 septembre, est acquise. Autrement dit, entre le super favori – qui bénéficie du soutien de l’institution militaire, des grands partis politiques, de l’administration et de l’essentiel des médias – et les deux candidats quasi inconnus qui ont accepté de lui donner le change en endossant le rôle peu glorieux du lièvre, le match est joué d’avance…Entre les trois prétendants à la magistrature suprême le combat est d’autant plus inégal que le super-favori est entouré d’une armada de présidents de partis et d’associations, qui sillonnent le pays et font campagne pour lui…De son côté, Youcef Aouchiche, le candidat du Front des forces socialistes (FFS), a affirmé que son objectif principal était « d’asseoir les fondements d’un État fort et de renforcer la confiance entre les Algériens et les institutions de l’État ». Il s’est également engagé à « réhabiliter les classes moyennes, à renforcer le pouvoir d’achat des citoyens et à réviser le Salaire national minimum garanti (SNMG) »…Modestement, Abdelaali Hassani Cherif, qui a ouvert sa campagne à Alger, a souligné que son programme « garanti[ssai]t la protection des libertés politiques, syndicales et d’association, ainsi que celle des libertés individuelles ». Il a également insisté sur « la nécessité de contribuer à la réussite de ce rendez-vous électoral afin de préserver la patrie, sa souveraineté et son unité ». JeuneAfrique
Tunisie: l’ex-candidat à la présidentielle Safi Saïd libéré après un jour d’incarcération
La justice tunisienne a décidé ce jeudi 22 août la remise en liberté de l’opposant tunisien Safi Saïd. Cet ancien candidat à la présidentielle de 2014 et de 2019, qui avait renoncé au dernier moment à se présenter cette année, avait été arrêté mardi pour avoir « franchi illégalement la frontière vers l’Algérie ». Cet écrivain de 70 ans, critique de la politique du président tunisien, condamné à 4 mois de prison en juin dernier pour falsification et escroquerie, tentait de fuir alors qu’il risquait à tout moment d’être incarcéré. Ce sont les services sécuritaires algériennes qui l’ont arrêté avant de le remettre à la partie tunisienne. C’est le même tribunal de Kasserine, au centre-ouest de la Tunisie qui avait ordonné mercredi 21 août, « le placement en détention » de cet ancien journaliste passionné de politique, pour avoir « illégalement traversé la frontière vers un pays voisin », qui a décidé de le libérer jeudi sans donner de détails.Le 6 août, son dossier a été refusé par l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) dirigé par un proche du président tunisien. Trois jours après, Safi Saïd expliquait dans un communiqué publié sur sa page Facebook, qu’il renonçait à candidater à la présidentielle. Il se plaignait de « l’inégalité des chances » et dénonçait « des grands obstacles » et un « manque de clarté des règles du jeu ». Mardi 20 août, Human Rights Watch a souligné qu’au moins huit candidats potentiels à la présidentielle ont été poursuivis en justice, condamnés ou emprisonnés et de facto ont été empêchés de se présenter. RFI
Comores: des réactions entre espoir et prudence après l’adhésion du pays à l’OMC
L’adhésion des Comores à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) est devenue officielle le mercredi 21 août 2024, après dix-sept ans d’attente et de négociation. Désormais 165e membre de l’organisation, l’archipel suscite des réactions mitigées à Moroni, face aux défis à surmonter pour pleinement profiter de cette nouvelle situation. Le président comorien, Azali Assoumani, avait signé en février dernier le protocole d’accord pour l’adhésion de son pays lors de la 13ᵉ conférence ministérielle de l’OMC à Abu Dhabi. Cette adhésion suscite à la fois espoir et inquiétude dans le secteur privé. Hamidou Mhoma, vice-président de la Nouvelle organisation patronale des Comores, considère cette adhésion comme une opportunité à saisir, mais avec prudence. « Nous avons beaucoup de défis à relever dont la concurrence internationale, nous ferons face à d’énormes réglementations et puis la fragilité de notre tissu productif. Mais nous avons tout de même des opportunités et à l’accès à de nouveaux marchés, l’attraction des investissements étrangers et la modernisation de notre économie. Alors pour moi, c’est une opportunité unique que nous devons saisir. » RFI
Crise du pétrole entre le Niger et le Bénin : l’amorce d’un dégel
Niamey et Porto-Novo sont-ils sur le point d’enterrer la hache de guerre après des mois de crise diplomatique sur fond de blocage des exportations de pétrole ? Mardi 20 août, un million de barils de brut stockés dans les cuves du port béninois de Sèmè-Kpodji a pu être chargé sans encombre sur un tanker y ayant accosté comme prévu quelques jours plus tôt pour être exporté, selon plusieurs sources officielles béninoises et nigériennes. « C’est un premier pas vers la normalisation des relations » entre la junte nigérienne au pouvoir depuis son coup d’Etat de juillet 2023 et le Bénin, se réjouit un membre du gouvernement à Porto-Novo. Depuis que le Niger, pays enclavé, est devenu exportateur d’or noir début 2023 grâce à l’inauguration en mars d’un pipeline permettant au brut puisé dans les gisements d’Agadem, dans l’est du pays, d’être acheminé jusqu’au Bénin en vue d’être vendu sur les marchés internationaux, le pétrole est au cœur d’un imbroglio diplomatique entre Niamey et Porto-Novo. Si Niamey n’a toujours pas donné son feu vert ni à la reprise de la production à Agadem, ni rouvert sa frontière avec le Bénin, le succès de ce deuxième export, après celui qui était resté bloqué plusieurs semaines en mai, signe l’amorce d’un dégel…Ces dernières semaines, Pékin a multiplié les pressions sur le Niger et le Bénin pour qu’ils honorent les termes du contrat tripartite encadrant l’export du brut, signé en 2019. Une médiation chinoise, envoyée mi-mai à Cotonou et à Niamey, avait permis de débloquer le premier export d’or noir depuis les côtes béninoises. Mais, en parallèle, la Chine s’est vue proposer par le gouvernement nigérien une solution alternative qui a crispé la CNPC, selon plusieurs sources : abandonner l’export du pétrole depuis le Bénin pour privilégier la voie de l’est, à savoir le Tchad. Le Monde
L’épidémie de mpox s’étend en Afrique ; un premier cas recensé au Gabon
La mpox poursuit sa progression en Afrique et partout dans le monde. Le Gabon a confirmé un premier cas de mpox détecté chez un voyageur de retour d’Ouganda, pays touché par un variant du virus récemment apparu en Afrique, dans un communiqué officiel publié jeudi 22 août. « Ce jour, 22 août 2024, le gouvernement déclare le premier cas de mpox au Gabon », a annoncé le ministre de la santé, vendredi 23 août, à l’Agence France-Presse (AFP). Selon le communiqué, le cas de mpox a été détecté chez un homme de 30 ans, « vivant au Gabon et ayant séjourné dans les deux dernières semaines en Ouganda, pays impacté par l’épidémie ». « Le patient est en bon état général » et « a été mis en isolement et pris en charge », poursuit le communiqué…La recrudescence du virus mpox en Afrique, qui touche de plein fouet la RDC, mais aussi le Burundi, le Kenya, le Rwanda et l’Ouganda, a poussé l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à déclencher à la mi-août son plus haut degré d’alerte au niveau international en déclarant la maladie « urgence de santé publique de portée internationale ». Le Monde avec AFP
Le Kenya veut sa première centrale nucléaire d’ici 2034
Le Kenya veut construire sa première centrale nucléaire d’ici 2034, a annoncé jeudi un ministre, alors que le pays se prépare à accueillir un sommet américano-africain sur l’énergie nucléaire. La centrale, qui devrait être située sur la côte de l’océan Indien, suscite déjà des objections de la part de militants et d’habitants qui s’inquiètent pour la sécurité et la protection de l’environnement. Selon le premier secrétaire du cabinet (un poste équivalent à Premier ministre), Musalia Mudavadi, le Kenya prévoit de construire la centrale nucléaire d’ici 2034, tandis qu’un réacteur de recherche devrait être mis en service au début des années 2030, selon une déclaration de son bureau…Le projet vise à accroître la capacité énergétique du Kenya, à réduire les émissions de CO2 et à créer de nouvelles opportunités d’emploi, a expliqué M. Mudavadi…Ce pays d’Afrique de l’Est génère déjà actuellement environ 90% de son énergie à partir de sources renouvelables : principalement l’énergie géothermique, mais aussi hydroélectrique, éolienne et solaire…Le Kenya accueillera la semaine prochaine le deuxième sommet Etats-Unis – Afrique sur l’énergie nucléaire, qui vise à déterminer si le continent est prêt pour cette énergie. L’Afrique du Sud est actuellement le seul pays d’Afrique à disposer d’un programme nucléaire civil, avec deux réacteurs en service depuis plus de 30 ans. AFP
RDC : Nord-Kivu : des transporteurs obligés de payer la taxe unique allant jusqu’à 750 USD dans les zones occupées par le M23
Les rebelles du M23 imposent, depuis quelques jours, aux transporteurs de payer la taxe unique, allant de 450 à 750 USD, dans les zones sous leur contrôle, au Nord-Kivu. Ils ont érigé des barrières sur l’axe Kanyabayonga-Rutshuru-Goma et le tronçon Goma-Kithsanga-Kirumba, dans les territoires de Rutshuru et Masisi. Les transporteurs qui empruntent ces deux axes routiers pour ravitailler les grands centres de consommation sont confrontés chaque jour à ces défis. Face à cette surtaxation, certains propriétaires ont carrément décidé de retirer leurs véhicules de la circulation sur ces axes. L’un des transporteurs explique leur calvaire : « Vous venez avec la marchandise, vous déchargez au niveau de Kibumba. Et cette marchandise est transbordée dans les triporteurs. Et là on est obligé de payer encore des frais supplémentaires. Nous déboursons 5 USD pour qu’un sac puisse atteindre la ville de Goma. C’est très difficile pour une population qui vit déjà les affres de la guerre ». Radio Okapi