Revue de presse du 23 août 2023

Élections présidentielle et législatives au Zimbabwe: un scrutin dans un climat de répression
Quelque six millions d’électeurs sont appelés aux urnes mercredi 23 août pour des élections présidentielle, législatives et locales, avec deux noms qui se démarquent parmi les onze candidats pour la présidence : Emmerson Mnangagwa, candidat à sa propre succession, et le chef de l’opposition Nelson Chamisa, jeune avocat et pasteur. Cela dans un climat tendu : l’opposition a dénoncé une répression croissante dans le pays qui fait face à la pauvreté et à une inflation galopante. … Le risque de violences électorales est peu élevé, estiment les analystes. Ceux-ci prédisent un taux de participation faible après une campagne ayant peu attiré les électeurs. Car selon l’analyste politique Ringisai Chikohomero, ces élections se déroulent alors qu’« il n’y a pas vraiment d’engouement et c’est inhabituel en période électorale ». Cela est notamment dû à un « climat d’intimidation » poussant « les Zimbabwéens à s’autocensurer par crainte de représailles ». RFI

Niger : douze soldats tués au cours d’une opération antidjihadiste
Douze soldats nigériens ont été tués dimanche dans une embuscade de djihadistes présumés dans la région de Tillabéri, dans le sud-ouest du pays, a annoncé mardi 22 août la télévision nationale, Télé Sahel. Une mission d’une opération antidjihadiste de la garde nationale « a été la cible d’une embuscade » dimanche en fin de journée dans la commune d’Anzourou, dans une zone fortement touchée par les violences de ces groupes armés, précise Télé Sahel. « Douze de nos soldats » sont « tombés », a ajouté le média en précisant que « la riposte » de la garde nationale « a permis d’infliger une lourde perte à l’ennemi ». La région de Tillabéri est située dans la zone dite des « trois frontières » (celles qui délimitent le Niger, le Burkina Faso et le Mali), un repaire pour les djihadistes sahéliens affiliés à Al-Qaida et au groupe Etat islamique. Depuis des années, cette partie du Niger est régulièrement visée par les assauts de ces groupes armés malgré le déploiement massif des forces antidjihadistes. … La « dégradation de la situation sécuritaire » au Niger a été l’un des principaux points mentionnés par les membres du régime militaire pour justifier leur coup d’Etat du 26 juillet, qui a renversé le président Mohamed Bazoum. Le Monde

« Depuis le putsch, la situation sécuritaire s’aggrave »
Plusieurs attaques meurtrières ont frappé le pays depuis le coup d’Etat du 26 juillet qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum. Un président qui avait obtenu des succès dans la lutte contre le terrorisme. Sur les six premiers mois de l’année 2023, les attaques sur les civils avaient ainsi baissé de 49 % par rapport aux six premiers mois de l’année 2022, selon l’ONG ACLED qui répertorie les victimes des conflits à travers le monde. Entretien avec Bakary Sambe directeur du Timbuktu Institut, un centre d’études africain sur la paix. … « Jusqu’ici, le Niger arrivait à gérer de manière plus ou moins efficace la zone des trois frontières, après avoir eu des victoires éclatantes sur le front Boko Haram. Mais, on voit que depuis le putsch du 26 juillet, la situation sécuritaire s’aggrave. Durant tout le mois d’août, dans la région de Tillabéri (sud-ouest), où l’État islamique au Sahara, et le GSIM, le groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, profitent des troubles récents pour accentuer leurs exactions. On peut dénombrer au moins 48 civils et 37 soldats qui ont été tués. C’est quand même un nombre supérieur à l’ensemble de ce que le Niger a perdu depuis l’arrivée de Bazoum au pouvoir. » DW

Au Niger, autopsie d’un coup d’Etat
L’affaire commence comme une révolution de palais. « Vers 8 heures, le président Bazoum m’a téléphoné pour me dire qu’il voulait se rendre à son bureau, mais que la garde présidentielle l’empêchait de sortir de sa résidence », se souvient Rhissa Ag Boula, ministre et conseiller du chef de l’Etat. Lorsqu’ils se présentent aux abords de la présidence, les fonctionnaires attachés au palais sont invités à faire demi-tour, ceux travaillant dans les ministères bordant le boulevard de la République sont évacués en fin de matinée. Dès le départ, le nom du général Abdourahamane Tiani est sur toutes les lèvres. Au sein du palais, certains doutent depuis un moment de sa loyauté. «Ça fait un an que nous avions des alertes sur Tiani», cone un conseiller du chef de l’Etat. «Nous avons essayé d’attirer l’attention du président, mais à chaque fois il a répondu: “Tiani est loyal, je lui fais toute conance.” Il a été naïf», abonde une source sécuritaire ouest-africaine. Contrairement aux rumeurs qui ont circulé dans les premières heures du putsch, Mohamed Bazoum n’avait pas l’intention de limoger le chef de la garde présidentielle. En revanche, il était moins enclin que son prédécesseur à lui desserrer les cordons de la bourse. D’après la même source sécuritaire, «la garde présidentielle ne disposait pas d’un budget propre, mais, chaque semaine, Tiani allait voir le président qui lui donnait plusieurs millions de francs CFA. Quand il y avait des opérations spéciales, par exemple quand le président se déplaçait en région, il réclamait des rallonges. Tout cela sans rendre de comptes. Bazoum a demandé à Tiani de la transparence et une comptabilité.» Le Monde

Sommet des BRICS : le bloc veut étendre son influence
Le sommet des pays émergents des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) s’est ouvert mardi à Johannesburg avec, au centre des discussions, l’élargissement du bloc qui veut étendre son influence politique et économique mondiale. Une quarantaine de nations ont demandé leur adhésion ou manifesté leur intérêt pour rejoindre le « club des cinq », qui produit un quart de la richesse mondiale et rassemble 42% de la population du globe. Iran, Argentine, Bangladesh et Arabie Saoudite font notamment partie des aspirants. « Cela montre que la famille des Brics gagne en importance, en stature et en influence dans le monde », a souligné le président sud-africain Cyril Ramaphosa, en clôture de la première journée du sommet. Les cinq pays sont aujourd’hui de « puissants moteurs de la croissance mondiale », a-t-il souligné. La réunion des Brics intervient à un moment où les divisions sur la scène internationale ont été accentuées par l’invasion russe de l’Ukraine. Les pays du bloc ont en commun leur revendication d’un équilibre politique et économique mondial plus inclusif, en particulier vis-à-vis des Etats-Unis et de l’Union européenne. AfricaNews/AFP

Guerre au Soudan: «L’impact sur les civils est énorme, il faut redoubler d’efforts pour que ce conflit s’arrête»
Depuis le 15 avril 2023, la guerre entre l’armée du général Abdel Fattah al-Burhan et les Forces de soutien rapide (FSR) du général Hemedti a ravagé la capitale Khartoum et poussé plus de quatre millions de personnes à fuir. Les morts, eux, se comptent par milliers. Avant cette crise, le Soudan comptait déjà 1,1 million de réfugiés venus des pays voisins. La situation humanitaire est de plus en plus précaire et fragile, d’autant que l’accès aux populations déplacées reste difficile. Mamadou Dian Balde, directeur régional du HCR, le Haut-commissariat aux réfugiés, est au Soudan actuellement. Il répond à Florence Morice au téléphone depuis Kosti dans l’État du Nil Blanc. … « Il ne se stabilise pas. La souffrance humaine ne fait que continuer. L’impact est énorme sur les populations civiles. Il faut redoubler d’efforts pour que ce conflit s’arrête. Nous voyons malheureusement une incapacité à arrêter le conflit. En attendant que la paix revienne, nous lançons aussi un appel aux donateurs afin qu’ils nous assistent pour que nous puissions alléger les souffrances subies. » RFI

Libye : de violents affrontements à Tripoli mettent en lumière une situation précaire
Les récents affrontements meurtriers entre les deux plus grands groupes armés dans la capitale libyenne, Tripoli, soulignent la situation sécuritaire désastreuse qui y règne et compromettent les préparatifs des élections prévues plus tard cette année, a déclaré mardi l’Envoyé spécial de l’ONU pour le pays. Au moins 55 personnes auraient été tuées et plus de 100 blessées, dont des civils, dans les combats entre le Dispositif de dissuasion pour lutter contre le crime organisé et le terrorisme (DACOT) et la 444e Brigade, les 14 et 15 août, a indiqué le chef de la mission politique de l’ONU en Libye, la MANUL, devant le Conseil de sécurité. « Ces développements soulignent l’absence de commandement et de contrôle sur l’appareil de sécurité fragmenté dans l’ouest de la Libye et l’état précaire de la situation sécuritaire », a déclaré Abdoulaye Bathily, ajoutant que cela souligne la nécessité urgente d’établir un gouvernement et une armée unifiés. Le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour la Libye a également mis en garde contre les « retombées potentielles » des effets de la prise de pouvoir par des militaires au Niger sur la Libye ainsi que sur l’ensemble de la région. ONU Info

Libye : le vice-ministre russe de la Défense rencontre Khalifa Haftar
Une délégation de responsables militaires russes, menée par un vice-ministre de la Défense, est arrivée mardi en Libye sur invitation du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est du pays. « Au cours de la visite, il est prévu de discuter des perspectives de coopération dans la lutte contre le terrorisme international et d’autres questions d’action commune », a indiqué le ministère russe de la Défense sur Telegram. La Libye est en proie à une crise politique majeure depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, minée par les divisions entre l’Est et l’Ouest et par les ingérences étrangères. Khalifa Haftar, qui s’oppose au gouvernement libyen basé à Tripoli (ouest) reconnu par l’ONU, a notamment eu recours à des combattants du groupe paramilitaire russe Wagner lors d’une tentative ratée de s’emparer de la capitale libyenne en 2019-2020. Selon des experts, quelques centaines de combattants de Wagner se trouvent toujours dans le pays pour assurer la sécurité de bases militaires et infrastructures pétrolières. AfricaNews

Élections au Gabon: polémique après des enregistrements supposés de candidats de l’opposition
Polémique en cours en pleine campagne électorale au Gabon. Les électeurs participeront à un triple scrutin historique samedi : présidentielle, législatives et locales. Alors que la campagne touche à sa fin, des enregistrements audio ont été diffusés sur Internet, où deux des principaux opposants auraient des conversations évoquant leurs stratégies, alliances, soutiens extérieurs, et intérêts communautaires. Mais la coalition se défend et dénonce une « utilisation infâme de l’Intelligence artificielle ». RFI

HRW dénonce « répression » et « intimidations » contre l’opposition congolaise
A quatre mois de l’élection présidentielle en République démocratique du Congo, l’ONG Human Rights Watch a dénoncé mardi la « répression » et les « intimidations » auxquels l’opposition politique fait face, « dans un contexte de tensions politiques accrues ». Les autorités de la RDC ont « pris pour cible des dirigeants de partis politiques » selon l’organisation américaine de défense des droits humains. Dans un communiqué publié mardi, l’ONG parle de « vague d’arrestations et de restrictions des libertés fondamentales ». Cité par Human Rights Watch, le bureau des droits humains des Nations unies en RDC évoque « des enlèvements et des menaces ciblant l’opposition », « des discours de haine et d’incitation à la violence », ainsi qu’un « usage excessif de la force contre des manifestants pacifiques ». L’organisation de défense de la presse Journalistes en danger (JED), également citée dans le communiqué, s’alarme de la « montée » de la « violence physique à l’égard des journalistes » et des « militants de partis politiques. » La plupart des incidents rapportés dans ce document concerne le parti Ensemble pour la République de Moïse Katumbi, poids-lourd de la politique congolaise, qui est devenu un des principaux opposants au régime du président Félix Tshisekedi. VOA

RDC : l’ONG RSF appelle les autorités à protéger le travail des médias
L’ONG internationale Reporters sans frontières (RSF) a appelé, lundi 21 août, les autorités et les acteurs politiques de la RDC à prendre des mesures immédiates pour protéger le travail des médias, essentiel au processus démocratique. Dans une tribune publiée, lundi, cette organisation de défense des professionnels des médias fait savoir qu’en République démocratique du Congo, les manifestations politiques de la période pré-électorale ont entraîné une recrudescence des attaques contre les journalistes. RSF indique que depuis juillet, au moins sept journalistes ont été attaqués par des acteurs politiques de tous bords, établis dans la capitale Kinshasa ou encore dans la ville de Kananga au centre du pays. L’un de ces journalistes, par exemple, doit répondre à la justice à la suite d’une plainte pour diffamation émanant d’un homme politique, précise l’ONG. Ces incidents mettent en lumière un contexte pré-électoral tendu, qui compromet la sécurité des journalistes, soutient RSF. Radio Okapi

Tchad: les groupes rebelles Fact et CCMSR haussent le ton face au gouvernement de transition
Un représentant du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (Fact) et un autre du Conseil de commandement militaire pour le salut de la République (CCMSR), deux mouvements politico-militaires en conflit avec le gouvernement de Ndjamena, ont haussé le ton, quelques jours après des menaces proférées le 20 août depuis l’extrême nord du pays par le président de transition Mahamat Idriss Déby. RFI

Maroc: près de 200 migrants interceptés au large du littoral atlantique
La marine marocaine a intercepté mardi 190 migrants, originaires d’Afrique subsaharienne, à bord d’embarcations de fortune entre les côtes de Tan Tan, au sud du Maroc, et Dakhla, au Sahara occidental, selon une source militaire. … Cette opération porte à au moins 518 le nombre de candidats à l’émigration irrégulière originaires d’Afrique subsaharienne ramenés sur les côtes marocaines depuis le 8 août, selon un bilan de l’AFP établi à partir de sources militaires marocaines. La route migratoire des Canaries, porte d’entrée vers l’Europe dans l’océan Atlantique, connaît ces dernières semaines un regain d’activités, notamment depuis les côtes du Maroc et du territoire disputé du Sahara occidental. Les autorités marocaines affirment avoir déjoué 26.000 tentatives d’émigration irrégulière durant les cinq premiers mois de l’année 2023. Des ONG font régulièrement état de naufrages meurtriers, dont les bilans non officiels se chiffrent selon elles en dizaines, sinon en centaines de morts, dans les eaux marocaines, espagnoles ou internationales. RTBF

Sénatoriales au Congo-Brazzaville: le Parti congolais du travail large vainqueur, selon les résultats définitifs
Le Parti congolais du travail (PCT) du président Denis Sassou-Nguesso a largement remporté les élections sénatoriales du 20 août 2023. Il a obtenu la majorité absolue des 72 sièges de la haute chambre du Parlement. La principale formation de l’opposition n’a pu obtenir qu’un seul siège. … L’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS), dirigée par le chef de file de l’opposition, n’a enregistré qu’un seul siège. C’est Elisabeth Mapaha qui siégera pour le compte du principal parti de l’opposition. Elle a été maire de Mossendjo, la cinquième ville du Congo, il y a quelques années. Enfin, le grand perdant de ces sénatoriales, c’est l’Union des démocrates humanistes (UDH-Yuki) du défunt opposant Guy-Brice Parfait Kolélas. Miné par des dissensions internes, l’UDH-Yuki sort bredouille de ce scrutin. « La suspension de notre congrès en juillet dernier est à l’origine de cet échec », a réagi un dirigeant. RFI

L’Ethiopie annonce une enquête conjointe avec l’Arabie Saoudite après des accusations d’exécutions de migrants
Le gouvernement éthiopien a annoncé mardi qu’il allait mener une enquête conjointe avec l’Arabie saoudite, après la publication d’un rapport de Human Rights Watch accusant des gardes-frontières saoudiens d’avoir tué des « centaines » de migrants éthiopiens entre mars 2022 et juin 2023. « Le gouvernement éthiopien enquêtera rapidement sur l’incident en collaboration avec les autorités saoudiennes », a annoncé le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué publié sur le réseau social X (ex-Twitter). « À ce stade critique, il est fortement recommandé de faire preuve de la plus grande retenue et de ne pas faire de déclarations inutiles jusqu’à ce que l’enquête soit terminée », ajoute le ministère, assurant que « les deux pays, malgré cette malheureuse tragédie, entretiennent d’excellentes relations de longue date ». Dans un rapport publié lundi, Human Rights Watch (HRW) affirme que les gardes-frontières saoudiens ont tué des « centaines » de migrants éthiopiens qui tentaient de pénétrer dans la riche monarchie du Golfe via la frontière avec le Yémen, entre mars 2022 et juin 2023. VOA

La Somalie en négociations pour rejoindre la Communauté des États d’Afrique de l’Est
Les négociations en vue de l’adhésion de la Somalie à la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC) ont débuté ce mardi 22 août à Nairobi. Si elles aboutissent, la Somalie en sera le 8e pays membre, aux côtés du Burundi, du Kenya, du Rwanda, du Soudan du Sud, de la Tanzanie, de l’Ouganda et de la RDC. Ces négociations sont prévues jusqu’au 5 septembre 2023. … Les négociations doivent servir à vérifier la compatibilité des lois somaliennes avec celles des pays de la région et le traité de l’EAC. En matière commerciale par exemple, mais aussi sur le plan institutionnel. La semaine dernière, le secrétaire général de l’EAC s’est dit confiant de voir la Somalie adhérer l’organisation d’ici la fin de l’année. Si tel est le cas, avec son littoral de 3 000 km ouvert sur la mer rouge et l’Océan Indien, la Somalie offrirait un accès privilégié à ses voisins aux marchés commerciaux de la péninsule arabique. L’autre gros enjeu est sécuritaire : plusieurs pays de l’EAC interviennent déjà militairement en Somalie pour lutter contre les shebabs mais l’adhésion du pays permettrait de renforcer la coopération régionale en matière de partage de renseignement par exemple. Ce qui pourrait s’avérer utile à l’heure où s’amorce le retrait d’ATMIS, la mission de maintien de la paix de l’Union africaine en Somalie. RFI