Le Tchad a divisé par deux ses effectifs mobilisés en février dans le cadre de la force antijihadiste du G5 Sahel dans la « zone des trois frontières », aux confins du Mali, du Niger et du Burkina Faso, a annoncé, samedi 21 août, à l’AFP, le porte-parole du gouvernement. « On a redéployé au Tchad 600 hommes en accord avec les forces du G5 Sahel. Il s’agit d’un redéploiement stratégique pour s’adapter au mieux à l’organisation des terroristes », a affirmé Abderaman Koulamallah. Un contingent de 1 200 soldats tchadiens avait été déployé dans cette zone pour lutter contre les groupes jihadistes, dans le cadre de la force multinationale du G5 Sahel. Ce groupe de cinq pays sahéliens s’efforce depuis 2017 de coopérer dans cette lutte. « Il nous reste environ 600 soldats sur le terrain. C’est une décision concertée de longue date avec le commandement du G5. On a voulu alléger le dispositif qui n’était pas adapté », a assuré Abderaman Koulamallah. « Par rapport à la situation sur le terrain, il faut avoir une force mobile, d’où le retrait de certaines de nos forces avec les armes lourdes », a-t-il ajouté. « Notre volonté politique de faire face aux jihadistes reste intacte », a poursuivi le porte-parole du gouvernement. La zone des « trois frontières » est, avec le centre du Mali, la plus touchée par les attaques jihadistes. Les morts, civils comme militaires, s’y comptent par milliers. France24 avec AFP
Le chef de la junte militaire au Tchad a promis samedi « des actions concrètes » en faveur des groupes « politico-militaires » lors de l’installation du comité technique spécial relatif à leur participation au « dialogue national inclusif », devant conduire aux premières élections depuis la mort d’Idriss Déby Itno. « Notre bonne foi sera traduite par des actions concrètes qui seront prises en matière d’amnistie, de libération des prisonniers de guerre, de restitution des biens et de réinsertion socioprofessionnelle suivant un calendrier précis à définir », a assuré Mahamat Idriss Déby Itno, président du Conseil militaire de transition (CMT). Le « dialogue national inclusif » doit se tenir en novembre et décembre et vise selon le gouvernement à « rassembler tous les Tchadiens pour former un pays apaisé ». Un comité d’organisation du Dialogue national inclusif a été nommé la semaine dernière, avec notamment pour vice-président Saleh Kebzabo, principal opposant au régime de l’ex-président tchadien. AFP
La Cour de justice de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a demandé au Mali de lui fournir d’ici au 28 août un mémoire justifiant la résidence surveillée de Moctar Ouane, ancien Premier ministre de la transition, et Bah Ndaw, ancien président de la transition. Les deux personnalités sont privées de liberté depuis le 24 mai à la suite d’un coup d’état militaire les démettant de leurs fonctions. En plus d’avoir saisi la Cour de justice de la Cédéao, leur avocat, maître Mamadou Ismaela Konaté a déposé une plainte au Mali « pour arrestation illégale et séquestration ». « Ces situations, dit-il, constituent des violations, et c’est pour cela qu’en saisissant le procureur de la Commune III, qui lui-même a transmis ma plainte nominative personnelle contre le colonel Assimi Goïta, l’a transmis donc au procureur général. J’attends que ces autorités judicaires se prononcent très vite, et j’attends également que la Cour de justice de la Cédéao qui en principe doit recevoir une suite de l’État du Mali à la fin de ce mois se prononce également sur ce qui concerne les mesures urgentes qui ont été faites. » RFI
Habituellement calmes, les rues de Djenné étaient ce dimanche en ébullition. Des banderoles affichant un « soutien aux forces de défense et de sécurité et réclamant la sécurisation des personnes et des biens » sont brandies par une foule compacte au son des vuvuzelas. Selon les organisateurs de la manifestation, plus de 3000 personnes venant de toute la circonscription ont répondu à l’appel des autorités coutumières et administratives. Selon eux, Djenné a enregistré plus d’une centaine de morts et le vol de milliers de têtes de bétail depuis le mois d’avril. Originaire de la zone et ancien député de Djenné, Baber Gano l’un des organisateurs de la manifestation, explique : « Si on ne règle pas la question d’insécurité, rien n’est possible et ne peut être fait dans Djenné. Les populations sont très inquiètes de l’exaspération de cette crise sécuritaire. Elle a connu une recrudescence exécrable ces derniers temps. » Dans le cercle de Djenné, certaines zones sont marécageuses et inondables pendant la saison des pluies. La mobilité est réduite et les villages difficilement accessibles avec du matériel lourd. Les patrouilles des forces de sécurité peinent à endiguer la pression terroriste, laissant les populations livrées à leur sort. RFI
Arrestations, interdictions de voyage et assignations à résidence visant des magistrats, des députés et des hommes d’affaires : la « purge » anticorruption enclenchée par le président Kaïs Saïed depuis son coup de force de juillet suscite inquiétudes et craintes d’un recul des libertés en Tunisie. Depuis cette décision choc de suspendre le Parlement pour un mois et de limoger le Premier ministre, Hichem Mechichi, le président Kaïs Saïed n’a toujours pas nommé de nouveau gouvernement ni dévoilé sa « feuille de route », réclamée par plusieurs partis politiques et organisations de la société civile. Si la Tunisie est l’unique pays de la région à avoir persévéré sur la voie de la démocratisation après le Printemps arabe, la communauté internationale s’inquiète désormais d’une régression. Plusieurs hommes politiques, hommes d’affaires, magistrats ou députés – dont l’immunité a été levée par Kaïs Saïed – affirment avoir été interdits de voyage à l’aéroport de Tunis, voire avoir été assignés à résidence sans communication préalable. France24 avec AFP
Il y a près d’un mois, le président tunisien s’arrogeait des pouvoirs exceptionnels en vertu du « péril imminent » qu’il jugeait planer sur le pays. En l’absence de Cour constitutionnelle en mesure de statuer sur la nécessité de prolonger cette période d’exception, le président en a la seule appréciation. Démarche rigide et poing levé, Kaïs Saïed a multiplié les déplacements de terrain – souvent inopinés – ce dernier mois. Que ce soit à l’aéroport de Tunis, dans des locaux d’entreprises ou encore en pleine rue. Il a martelé un même message : avec lui, la corruption ne passera plus. Un leitmotiv qui a entraîné plusieurs arrestations ou encore mises sous résidence surveillée de politiciens et d’hommes d’affaires. Même l’instance censée lutter contre la corruption a été la cible d’une descente de police. Alors que l’opération « mains propres » bat son plein, le pays est toujours dans l’attente de la désignation d’un chef du gouvernement. RFI
Donald Amokaha passe ses journées à arracher les mauvaises herbes sur ses terres autrefois fertiles, sur les rives de la Bénoué, dans le centre du Nigeria, cœur agricole du pays le plus peuplé d’Afrique. Le riziculteur a dû abandonner sa ferme de 100 hectares située à quelques kilomètres seulement de Makurdi, la capitale régionale, par crainte de devenir à son tour la cible des attaques et des enlèvements qui se multiplient dans la région. Comme Donald Amokaha, de nombreux agriculteurs de la Middle Belt, la « ceinture du milieu » qui traverse le Nigeria d’est en ouest, fuient les violences qui sévissent en zones rurales, avec des conséquences désastreuses sur les récoltes et le coût, déjà élevé, des denrées alimentaires. Depuis des années, une âpre compétition pour les ressources naturelles oppose éleveurs transhumants et agriculteurs sédentaires, les seconds accusant les premiers de saccager leurs terres avec leur bétail. Aggravées par le changement climatique et l’explosion démographique dans ce pays de 200 millions d’habitants, les violences sporadiques ont débouché sur une grave crise sécuritaire, entre attaques de bandits lourdement armés et représailles sans fin entre communautés. … Outre l’insécurité, plusieurs économistes pointent du doigt le contexte économique difficile pour ce pays producteur de pétrole, confronté aux retombées de la pandémie de coronavirus et à l’effondrement de la demande d’or noir. Selon le Bureau des statistiques nigérian, l’inflation des denrées alimentaires culminait à un taux vertigineux de 21,83 % en juin. Le Monde avec AFP
L’avocat belge de Paul Rusesabagina, ancien hôtelier dont l’histoire a inspiré le film « Hotel Rwanda » et qui est accusé de « terrorisme », a été expulsé samedi soir du Rwanda pour « avoir enfreint la loi sur l’immigration », a-t-on appris auprès du directeur général de l’Immigration. Les autorités rwandaises reprochent à Vincent Lurquin, arrivé lundi dans le pays avec un visa touristique, de s’être présenté à une audience dans un tribunal de Kigali « pour représenter Paul Rusesabagina en portant un uniforme d’avocat », alors que « son visa lui permettait de visiter le pays […] mais pas de travailler », a déclaré à l’AFP Regis Gatarayiha, chef de la Direction générale de l’Immigration et de l’Emigration du Rwanda. Vincent Lurquin n’est pas l’avocat officiel de Paul Rusesabagina, qui possède la nationalité belge, lors de son procès qui s’est tenu de février à juillet pour son soutien présumé au Front de libération nationale (FLN), groupe rebelle accusé d’attaques meurtrières au Rwanda. Il est défendu à son procès par une avocate rwandaise. M. Lurquin avait déploré vendredi de s’être vu refuser l’accès à la prison où M. Rusesabagina est détenu dans l’attente du verdict. « Depuis un an, il n’a pas pu faire le choix de son avocat, c’est un droit élémentaire », avait déclaré l’avocat bruxellois devant la presse. Belga
Les activités d’une demi-douzaine d’entreprises minières ont été suspendues à compter de ce vendredi 20 août par les autorités du Sud-Kivu, dans l’est de la RDC. Leur objectif est de « remettre de l’ordre » dans ce territoire, théâtre de tensions récurrentes entre populations locales et chercheurs d’or chinois, notamment. La mesure, prise par le gouverneur de province Théo Ngwabidje Kasi, concerne le territoire de Mwenga, à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Bukavu, où opèrent de nombreux « creuseurs » artisanaux et sociétés minières. Elle intervient dans un contexte particulier, où le président Félix Tshisekedi souhaite que soient renégociés les accords conclus entre sociétés d’État et opérateurs étrangers, chinois, en tête. Le Point
Les activités d’une demi-douzaine d’entreprises minières ont été suspendues par les autorités du Sud-Kivu, dans l’est de la RDC, soucieuses de « remettre de l’ordre » dans un territoire théâtre de tensions récurrentes entre populations locales et chercheurs d’or chinois. Une source provinciale a annoncé ce samedi que la mesure, prise par le gouverneur de province, Théo Ngwabidje Kasi, concerne le territoire de Mwenga, à une centaine de km au sud-ouest de Bukavu, où opèrent de nombreux « creuseurs » artisanaux et sociétés minières. « L’autorité provinciale a écouté les cris de la population de Mwenga où se fait l’exploitation de minéraux sans respect du code et du règlement miniers », s’est félicité Me Christian Wanduma, avocat conseil de la collectivité (« chefferie ») de Wamuzimu, particulièrement concernée. AFP/VOA
Drones, satellites et capteurs laser. On dirait la technologie d’un thriller d’espionnage riche en action. Ce ne sont pas des choses que l’on associe généralement à la protection des animaux. Selon un rapport du Fonds mondial pour la nature (WWF), la population d’animaux sauvages de la planète a chuté de 68 % depuis 1970, en raison de menaces telles que le braconnage et la perte d’habitat. Mais à travers le monde, la conservation des animaux a évolué et les gardes forestiers et les groupes anti-braconnage ne sont plus les seuls à surveiller la faune et la flore de notre planète. L’exemple le plus récent et le plus frappant d’innovation technologique se trouve dans la réserve naturelle de Balule, en Afrique du Sud, qui fait partie de l’immense parc national Kruger. Des téléphones équipés d’appareils photo montés sur des étuis de protection ont diffusé des images d’animaux à travers le monde. Des milliers de personnes, confortablement installées chez elles, sont devenues des gardes forestiers virtuels grâce à ce projet pilote de lutte contre le braconnage, Wildlife Watch, mené par Balule, Samsung et Africam. Les téléspectateurs ont pu signaler des activités suspectes, comme la coupure de clôtures ou des coups de feu, et alerter les gardes forestiers de la présence éventuelle de braconniers et d’animaux piégés à sauver. BBC
Les murs sont par endroit éventrés, le minaret criblé de balles et certains esprits toujours traumatisés, mais la vie reprend son cours dans la zaouïa al-Asmariya, le plus important sanctuaire soufi de Libye, partiellement détruit par des islamistes radicaux. Une poignée d’élèves assis en cercle retranscrivent sur des tablettes en bois les versets coraniques dictés par leur enseignant. Dans une salle adjacente à la madrassa (école d’enseignement coranique), d’autres consultent quelques-uns des vieux manuscrits sur la théologie ou le droit musulman que compte la bibliothèque. Tous se lèvent quand retentit l’appel à la prière pour rejoindre la mosquée, située dans le même édifice religieux, en passant par une vaste cour entourée d’arcades de céramique moucheté. Cette zaouïa — nom arabe désignant un lieu soufi de prières, de rassemblements et d’enseignement religieux — a été fondée au XVIe siècle par le théologien soufi Abdessalem al-Asmar. L’édifice abrite aussi une université, un internat et le mausolée de son fondateur. … C’est aussi un haut-lieu du soufisme en Libye, un courant mystique et ésotérique de l’islam qui tranche avec le formalisme des salafistes, wahhabites et autres tenants d’un islam rigoriste qui considèrent le culte des saints comme une hérésie. AFP
Le nouveau représentant de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel livre ses projets pour la région, revient sur la transition en cours au Mali, le déploiement militaire de la zone et la situation sécuritaire. DW