Le chef de la Cédéao évoque la possibilité de « lourdes sanctions » contre Conakry
Le président en exercice de l’organisation des Etats ouest-africains (Cédéao), Umaro Sissoco Embalo, a prévenu mercredi la junte guinéenne que le pays allait au devant « de lourdes sanctions » si elle persistait à vouloir se maintenir au pouvoir trois ans. Trois ans au pouvoir avant un retour de civils élus, « c’est inacceptable pour la Cédéao. Inacceptable et non négociable », a déclaré le président bissau-guinéen dans un entretien aux médias français RFI et France 24 à la veille d’un sommet extraordinaire de la Cédéao en marge de l’Assemblée générale de l’ONU à New York. Fin juillet, le président de la Cédéao avait assuré avoir convaincu la junte, arrivée au pouvoir par un coup d’Etat en septembre 2021, de réduire la période dite de « transition » à deux ans. Non seulement les autorités n’ont jamais confirmé, mais elles ont continué à parler de 36 mois depuis lors. « J’étais là-bas, en Guinée Conakry. On a discuté. On est arrivé à un consensus (selon lequel) on ne peut pas dépasser les 24 mois », a réaffirmé M. Embalo. Si la junte maintient ce calendrier de trois ans, il y aura des sanctions, « de lourdes sanctions même », a-t-il dit. … Le chef de la junte en Guinée, le colonel Mamady Doumbouya, est attendu mercredi à Bamako où il doit rencontrer son homologue malien, le colonel Assimi Goïta. Il s’agit de sa première visite dans un pays étranger. L’agenda de la visite n’est pas connu. AFP
Au Mali, l’Etat islamique au Grand Sahara « en position de suprématie » dans le nord-est
Les survivants affluent depuis mars et Boubou* ne se fait plus d’illusion : dans les prochaines semaines, les rescapés des massacres perpétrés par l’organisation Etat islamique au Grand Sahara (EIGS) vont continuer d’arriver massivement à Gao. « Il y a principalement des femmes et des enfants, dans un piteux état. Beaucoup d’hommes de leur famille ont été tués. Ces gens n’ont plus rien », raconte ce défenseur des droits humains installé à Gao. Cette localité du nord-est du Mali apparaît comme le dernier bastion capable de garantir la sécurité des habitants du Liptako Gourma, un vaste territoire à cheval sur les frontières du Mali, du Burkina Faso et du Niger, devenu l’épicentre des violences djihadistes au Sahel. Les déplacés y sont installés dans trois camps de fortune et chez des familles d’accueil. Les derniers arrivés ont fui Talataye le 6 septembre. Ce jour-là, cette commune située à 150 km à l’est de Gao s’est transformée en un champ de bataille. D’un côté l’EIGS, de l’autre le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, affilié à Al-Qaïda), appuyé par le Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA), un groupe armé fidèle à l’Etat et partie prenante de l’accord de paix d’Alger signé en 2015 entre Bamako et les ex-groupes rebelles. Le Monde avec AFP
Les présidents Tshisekedi, Kagame et Macron veulent réduire l’instabilité dans l’est de la RDC
Les présidents Félix Tshisekedi, Paul Kagame et Emmanuel Macron sont convenus, mercredi 21 septembre lors d’une rencontre à New York, « d’agir de concert » pour lutter contre les violences dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), a annoncé l’Elysée. Lors d’un entretien en marge de l’assemblée générale de l’ONU, les dirigeants congolais, rwandais et français « ont marqué leur préoccupation face à la recrudescence des violences dans l’est de la RDC et leur résolution à apporter une réponse régionale et coordonnée à la menace portée par le groupe terroriste ADF [Forces démocratiques alliées] dans la région », a indiqué la présidence française dans un communiqué. Mardi soir, M. Tshisekedi avait accusé à la tribune de l’ONU le Rwanda voisin d’« agression » militaire « directe » et d’« occupation » dans l’est de son pays, via également le soutien présumé de Kigali à la rébellion armée du Mouvement du 23- mars (M23). Les deux dirigeants africains, invités par M. Macron à déjeuner, « sont convenus d’agir de concert pour obtenir au plus vite l’application des dispositions du processus de Luanda, le retrait du M23 et le cantonnement de ses combattants hors de la zone de Bunagana, avec l’appui des Nations unies et de leurs partenaires de la Communauté d’Afrique de l’Est et de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs », selon l’Elysée. Le Monde avec AFP
Le Sahel pourrait subir de graves conséquences du changement climatique, dit la Banque mondiale
Le Sahel est particulièrement vulnérable aux effets du changement climatique et la Banque mondiale avertit que 13,5 millions de Sahéliens pourraient basculer dans la pauvreté dans les décennies à venir si rien n’est fait pour adapter les économies au changement climatique. La Banque mondiale estime, dans un rapport sur le climat et le développement, qu’il faut investir au moins 16 milliards de dollars à court terme dans les cinq pays du Sahel pour contrecarrer les effets du changement climatique. RFI
L’Afrique de l’Ouest utilise de plus en plus de drones contre les groupes terroristes
Depuis janvier, le Burkina Faso utilise des drones armés, ayant passé, comme ses voisins – le Togo et le Niger – commande en 2021 pour des Bayraktar TB2, de construction turque. La plupart des drones armés utilisés en Afrique sont produits par des partenaires du Sud, comme la Turquie, la Chine ou encore l’Iran. Et s’ils sont de plus en plus visibles dans les cieux, de la Corne de l’Afrique jusqu’au Sahel, ces déploiements ne suffiront pas à changer la donne face à la menace terroriste, selon des experts. RFI
En Ethiopie, les espoirs de paix s’éloignent de nouveau après cinq mois de trêve
En Ethiopie, la paix semble de nouveau hors de portée. La reprise des hostilités dans le nord du pays, fin août, a fait voler en éclats cinq mois de trêve et lancé la troisième phase d’une interminable guerre civile qui oppose depuis novembre 2020 les insurgés du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) au gouvernement fédéral. Alors qu’il se disait ouvert aux pourparlers il y a quelques jours encore, le groupe rebelle, dans un communiqué publié mardi 20 septembre, a appelé chaque Tigréen à « se rendre pleinement disponible pour la guerre totale » qu’il mène. Depuis presque un mois, les combats font rage, l’artillerie gronde et l’aviation frappe. L’émissaire américain Mike Hammer a affirmé vouloir poursuivre les efforts de conciliation à l’occasion de l’assemblée générale des Nations unies, qui a débuté mardi à New York, mais une rencontre secrète organisée par ses soins début septembre à Djibouti a échoué à inverser le cours des choses. Le Monde
En Tunisie, un décret-loi menace la libre expression
« Même sous la dictature de Zine El-Abidine Ben Ali, nous n’avons jamais été confrontés à un texte aussi liberticide. » Directrice régionale d’Amnesty International à Tunis, Amna Guellali ne cache pas son inquiétude depuis la publication, vendredi 16 septembre, par le président de la République, Kaïs Saïed, d’un décret-loi qui vise officiellement à lutter contre la cybercriminalité mais fait planer une menace importante sur les libertés d’expression. Ainsi le texte punit de cinq ans de prison et 50 000 dinars d’amende (15 600 euros) toute personne qui « utilise délibérément les réseaux de communication et les systèmes d’information pour produire, promouvoir, publier ou envoyer des fausses informations ou des rumeurs mensongères ». La peine encourue va jusqu’à dix ans de prison en cas de diffamation à l’encontre d’un fonctionnaire de l’Etat. Le Monde
Gabon: l’opposition soutient Guy Nzouba-Ndama, accusé de blanchiment de capitaux
Plusieurs grands partis d’opposition ont fait front derrière Guy Nzouba-Ndama. L’Union nationale dénonce une violation de ses droits fondamentaux et parle d’une « instrumentalisation de la justice » contre un « concurrent électoral ». Le RPM constate lui une « dérive autocratique du pouvoir » et une « interpellation-spectacle » qui tranche avec les « énormes fonds illégalement expatriés » par les affidés du régime. Mais la charge la plus virulente est venue du parti de Guy Nzouba-Ndama lui-même. Les Démocrates exigent sa « libération immédiate et sans condition ». Et en cas de « surdité du pouvoir, à la manœuvre », le mouvement évoque « d’éventuels troubles ». Guy Nzouba-Ndama est pour sa part assigné à résidence et devait remettre son passeport à la justice. Il prépare aussi sa défense. Ses avocats évoquent plusieurs pistes, notamment demander au juge d’instruction qu’il pose des actes. Des interrogatoires, des commissions rogatoires ou encore une audition de Guy Nzouba-Ndama… Ce sont des stratégies possibles. RFI
Le refoulement des migrants s’intensifie en Algérie
Plus de 600 migrants d’Afrique centrale et de l’ouest sont arrivés le 17 septembre dans le nord du Niger après avoir été refoulés par l’Algérie. … Repoussés, ces migrants ont rejoint la ville nigérienne d’Assamaka, située non loin la frontière algérienne. L’Algérie aurait expulsé depuis 2014 des dizaines de milliers de migrants irréguliers originaires d’Afrique de l’Ouest et centrale, selon les Nations unies. Mais le nombre exact des refoulements pourrait être supérieur aux estimations de l’Onu selon Manou Nabara Hamidou, sociologue et fondateur de l’ONG JMED (Jeunesse-Enfance-Migration-Développement) qui vient en aide aux migrants. DW
Ouagadougou se mobilise en faveur de la paix
C’est au son de l’hymne nationale et à l’appel de l’ONG Pax que de nombreux Burkinabè ont marché, bougies en mains et vêtus en blanc, contre la radicalisation, pour la paix et pour magnifier l’amour qu’ils vouent à leur patrie. Une marche blanche qui intervient selon eux dans un contexte de tensions inter-religieuses, de culture de l’indifférence et d’égoïsme. Dioni Talatou est imam. Pour lui, « les religions révélées ont trouvé une religion traditionnelle sur le terrain. C’est dire que ces religions, si elles ont acceptés ces religions révélées, c’est parce qu’elles partageaient quelques choses de commun. Je parle du droit d’aînesse, la parenté à plaisanterie, le mariage et la famille. C’est des éléments qui reviennent dans le Coran et dans la Bible. » DW
Burkina Faso: Gilbert Diendéré condamné à 20 ans de prison ferme dans l’affaire Boukary
Au Burkina Faso, après trois jours de procès, le verdict dans l’affaire Dabo Boukary a été livré tard dans la nuit du 22 septembre. Le général Gilbert Diendéré et le lieutenant-colonel Bamba Mamadou sont reconnus coupables des faits de complicité d’arrestation illégale et séquestration aggravée. L’infraction de recel de cadavre n’a pas été retenue par le tribunal, car étant frappé par le délai de prescription. … Selon Abdoul Latif Dabo, l’un des avocats du général Gilbert Diendéré, ce procès n’a pas permis de faire toute la lumière sur cette affaire avec l’absence de certains principaux acteurs : « On connait ceux qui ont donné des coups. On connait ceux-là qui ont été à la base de la mort de Dabo Boukari. Vous dire en cette soirée que la vérité a été dite… Comprenez qu’il y a une limite que je ne saurais franchir. » RFI
Trafic de cocaïne en Côte d’Ivoire : premières auditions des hommes d’affaires suspectés
L’instruction de l’affaire du démantèlement, en avril dernier, d’un réseau de trafic de cocaïne entre l’Amérique du Sud, la Côte d’Ivoire et l’Europe se poursuit. Les hommes d’affaires visés par l’enquête ont été entendus par le pôle pénal économique et financier. Jeune Afrique
À cause de la guerre contre l’Ukraine, la fleur kényane se fane en Europe
Au Kenya, la filière floricole traverse un second épisode de crise. En difficulté depuis la crise sanitaire, le secteur subit les retombées de l’invasion russe. Entre baisse du pouvoir d’achat européen et hausse des prix du fret, le pays a perdu 25 % de sa part de marché en Europe. Courrier international
Tanzanie : Le film Vuta N’kuvute sélectionné pour les Oscars
Un film tanzanien a été présélectionné pour une récompense aux Oscars, mettant fin à deux décennies d’attente pour une participation du pays à cette récompense. Le film Vuta N’kuvute – qui signifie « lutte acharnée » en swahili – a été sélectionné dans la catégorie « Meilleur film international » au sein de la 95e cérémonie des Oscars. Sorti en swahili et avec un casting majoritairement africain, le film raconte l’histoire d’une jeune Indienne-Zanzibari dont la romance s’épanouit sur le dos d’une révolte politique aux derniers jours de la domination impériale britannique. « L’avenir du cinéma tanzanien est enfin entre nos mains. Une vague de cinéastes swahilis grandit chaque jour avec fierté, intelligence et audace », a posté sur Instagram Amil Shivji, coproducteur du film. Africa News