« Pas de retour en arrière. » C’est le cri de ralliement, scandé à tout bout de champ par les manifestants, perchés sur le toit d’une camionnette ou sur les épaules d’un camarade, accompagnés par les klaxons incessants des motos arborant le drapeau soudanais. Les mots ne sont pas choisis par hasard : depuis son indépendance, le Soudan a connu trois dictatures militaires, qui ont chacune interrompu brutalement une période de transition démocratique. Jeudi 21 octobre, des dizaines de milliers de personnes ont défilé dans plusieurs villes, dont Khartoum, pour exiger un transfert du pouvoir aux civils, tandis qu’un sit-in réclame depuis six jours un « gouvernement militaire » pour sortir le pays du marasme. La date n’est pas anodine : le 21 octobre commémore le soulèvement populaire et la grève générale qui, en 1964, sont venus à bout du général Ibrahim Abboud, arrivé au pouvoir par la force peu de temps après l’indépendance du pays. « J’avais 10 ans lorsqu’il est tombé. Cinquante-sept ans plus tard, on en est toujours à se battre contre des généraux qui ne lâchent pas les rênes de la politique », lâche Mohamed al-Amine, un professeur d’anglais à la retraite. … L’heure tourne. La transition est arrivée à mi-chemin et la présidence du Conseil de souveraineté, aujourd’hui assumée par le général Abdel Fattah al-Burhan, devrait échoir prochainement à un civil. Celui-ci a appelé à la dissolution du gouvernement actuel mais s’est défendu de chercher à entraver la transition démocratique, affirmant que l’armée serait garante des élections prévues début 2024. Le Monde
La conférence internationale pour la stabilité de la Libye s’est tenue, à l’initiative du gouvernement intérimaire, à Tripoli jeudi 21 octobre. Une trentaine de délégations ministérielles ainsi que l’ONU, l’Union européenne et l’Union africaine étaient présentes pour soutenir le processus de transition en Libye. Durant cette conférence chargée d’une forte dimension symbolique, la priorité a été redite : tenir les élections du 24 décembre prochain, comme prévu. C’est la dernière ligne droite pour le scrutin du 24 décembre, l’échéance fixée par les Libyens l’an dernier, sous l’égide de l’ONU. À l’heure actuelle, les trois millions de Libyens inscrits sur les listes électorales ne savent pas comment ils vont voter. En deux mois donc, la commission électorale libyenne devra déterminer le calendrier des élections présidentielle et législatives et les organiser. Les instances internationales et les délégations étrangères, présentes à Tripoli jeudi 21 octobre pour la conférence internationale, ont promis leur soutien à la commission électorale pour organiser des élections transparentes. RFI
Au Mali, le gouvernement dément avoir mandaté qui que ce soit pour dialoguer avec les groupes terroristes liés à al-Qaïda. Ni le Haut Conseil islamique (HCI) ni aucune autre instance, dit un communiqué, diffusé ce jeudi 21 octobre 2021, qui indique tout de même prendre acte que des bonnes volontés se sont manifestées pour mener des négociations. Au début de la semaine, plusieurs sources, dont le ministère des Affaires religieuses et le HCI avaient pourtant confirmé cette mission de bons offices. L’information, révélée par RFI, et confirmée à d’autres médias, n’avait pas été commentée par les autorités. Le ton du communiqué est ferme et se veut sans ambiguïté : « Aucune organisation nationale ou internationale n’a été mandatée officiellement à ce jour pour mener une telle activité ». Le gouvernement dit même avoir appris par la presse l’existence de ces contacts. Le démenti est donc ferme, mais il a du mal à dissiper le sentiment de cacophonie qui ressort des différentes déclarations de ces derniers jours. En effet, en début de semaine le ministre des Affaires religieuses lui-même a révélé ces contacts, à RFI notamment. Des informations également confirmées par le Haut Conseil islamique (HCI), qui sont même parues dans la presse pro-gouvernementale et qui n’ont pas été démenties par la primature que nous avons plusieurs fois relancée ces derniers jours. RFI
Le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, a annoncé qu’une délégation du Conseil de sécurité des Nations Unies effectuera une visite officielle à Bamako, les samedi 23 et dimanche 24 octobre 2021. Dans son communiqué publié le jeudi 21, le chef de la diplomatie malienne a précisé que l’objectif principal de cette mission onusienne est « d’évaluer la situation politique, sécuritaire, humanitaire, des droits de l’Homme, de développement, du calendrier de la transition ainsi que l’état de la mise en œuvre des mesures prioritaires de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger par les parties signataires ». … Cette mission est annoncée après que les autorités maliennes ont levé le doute sur leur ambition de prolonger la durée de la transition. En effet, le gouvernement a souhaité, ces dernières semaines, le report des premiers tours de la présidentielle et des législatives prévus le 27 février 2022. Donc, une prolongation du délai de la période transitoire en cours dans ce pays ouest-africain depuis le 15 septembre 2020, suite au coup d’Etat du 18 août 2020. Financial Afrik
En Somalie, ce pourrait être l’épilogue d’une crise politique qui a déstabilisé le pouvoir exécutif ces derniers mois : le président Mohamed Abdullahi Mohamed, dit Farmajo, et son Premier ministre Mohammed Hussein Roble sont parvenus à un accord pour résoudre leurs différends. Le compromis de ce jeudi devrait permettre au pays de mener sereinement à son terme une élection présidentielle cruciale pour l’avenir du pays. Les deux hommes se sont vus dans la soirée, en tête-à-tête, au siège de la présidence somalienne à Mogadiscio, la Villa Somalia. Ils s’étaient déjà vus la veille, dans la soirée également, sans qu’aucun communiqué ne soit publié à l’issue de leur premier entretien depuis des semaines. Mais cette fois, leur réconciliation est officielle. Dans une déclaration à la presse, un porte-parole de la présidence a détaillé l’accord passé entre les deux têtes de l’exécutif. Le ministre de la Sécurité intérieure Abdullahi Mohamed Nour, nommé par le Premier ministre, reste à son poste. De même que le directeur des services de renseignement Yassin Farah nommé, lui, par le président. Une situation temporaire jusqu’à la désignation d’un successeur. RFI
Un citoyen espagnol, recherché depuis plusieurs années par Interpol pour implication présumée dans un trafic de drogue, a été arrêté la semaine dernière en Guinée-Bissau. L’homme, âgé de 55 ans, est sous les verrous et attend son extradition vers son pays d’origine. C’est une première dans ce petit pays lusophone d’Afrique de l’ouest, considéré comme une plaque tournante de trafic de drogue en provenance d’Amérique du Sud. Activement recherché par Interpol France pour son implication présumée dans le trafic de drogue, cet Espagnol de 55 ans vivait en toute tranquillité dans l’archipel des Bijagos, au large de la Guinée-Bissau, depuis bientôt trois ans. L’homme se faisait passer tantôt comme un opérateur touristique, tantôt comme un bienfaiteur pour une population qui ignorait tout de lui, jusqu’au moment où les enquêteurs de la police judiciaire l’ont interpellé la semaine dernière. Il attend une extradition vers son pays d’origine dans les prochains jours. Si cela se concrétise, il serait le premier trafiquant arrêté en Guinée-Bissau et remis à la justice de son pays. RFI
Le Parlement européen a adopté jeudi 21 octobre une résolution concernant la Tunisie. Inquiets de la tournure que prennent les événements là bas, les députés européens invitent le président Saïed à mettre fin à la concentration des pouvoirs en ses mains et à enclencher un retour au fonctionnement « normal » des institutions. Des voeux pieux selon Salwa Hamrouni, à la tête de l’Association tunisienne de droit constitutionnel pourtant assez critique du président Kaïs Saïed. Selon la résolution, adoptée par 534 voix « pour » et 45 « contre » et 106 abstentions, le président Saïed est invité à faciliter le retour à la vie parlementaire et à créer une Cour constitutionnelle. Des préconisations qui visent à mettre la pression sur le président alors que celui ci a décrété un état d’exception dans son pays pour une durée encore indéterminée. RFI
Une semaine après l’annonce surprise du président centrafricain d’un « cessez-le-feu unilatéral » de ses soldats et leurs alliés russes et rwandais dans leur guerre contre les rebelles, experts et opposition estiment que cette trêve n’est pas viable. … Il y a dix mois encore, les deux tiers du territoire étaient contrôlés par des groupes armés, dont les principaux ont lancé une offensive en décembre 2020 pour renverser le président Faustin-Archange Touadéra qui briguait un deuxième mandat présidentiel. Il a été réélu et a appelé à la rescousse Moscou et Kigali qui ont massivement dépêché des paramilitaires russes – des « mercenaires » de la société privée Wagner selon l’ONU – et des soldats d’élite rwandais. Ces forces ont reconquis la grande majorité du pays et repoussé les rebelles dans la brousse, d’où ils multiplient les actions de guérilla. … Le 15 octobre, M. Touadéra a justifié son « cessez-le-feu unilatéral » par la nécessité de favoriser l’ouverture d’un « Dialogue républicain », promis juste après sa réélection mais qui n’a toujours pas vu le jour et pour lequel aucune date n’est annoncée. Dans son allocution, M. Touadéra se félicitait que la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC), l’alliance rebelle, ait également « signé l’engagement de cesser toute action armée ». Or, il excluait en même temps les groupes armés du futur Dialogue républicain. C’est ce qui rend le cessez-le-feu illusoire pour les experts: l’exclusion de la rébellion qui a pourtant officiellement accepté le cessez-le-feu. AFP
La structure existait déjà sur le papier, mais vient d’être « redynamisée ». Près de 72 officiers de cette unité ont prêté serment, ce jeudi 21 octobre 2021, en qualité d’officiers de police judiciaire. L’objectif est de traquer tous les comportements ne respectant pas les valeurs de la police. Des policiers affectés à la circulation routière qui tracassent les conducteurs, d’autres chargés d’encadrer des manifestants qui les chargent sans ménagement, d’autres encore qui rançonnent les paisibles citoyens. Ce sont des scènes très fréquentes dans les provinces du pays. Selon le général Raüs Chalwe Ngwashi, il faut mettre fin à toutes ces pratiques : « On a formé des inspecteurs, surtout pour continuer à traquer tous les anti-valeurs dans la police et à traquer aussi des commandants qui détournent les biens des policiers. » Il y a aussi des policiers qui eux-mêmes sont victimes des abus de leur hiérarchie, pour le général Raüs Chalwe Ngwashi : « On a essayé de former les agents à être loyaux et à savoir comment être à l’écoute des policiers qui sont en détresse, dans l’exercice de leurs fonctions. » RFI
La controverse autour de la désignation de Denis Kadima à la tête de la commission électorale l’a encore montré : les confessions religieuses bénéficient d’un redoutable poids politique en RDC. Le timbre est éraillé et le souffle court. À force de porter la voix de l’Église catholique dans le bras de fer autour de la désignation du président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), Donatien Nshole a fini par perdre la sienne. La verve, en revanche, est intacte. « Nous nous sommes toujours battus dans l’intérêt des Congolais, et nous sommes prêts à aller jusqu’au bout », martèle le secrétaire général et porte-parole de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco). En escale entre les deux avions qui, ce 11 octobre, le ramènent de Kolwezi à Kinshasa, l’abbé de 58 ans s’emporte : « Jamais un processus n’a été aussi contesté que celui-ci ! » Lorsque nous l’avions joint, cela faisait déjà plus de trois mois que le courant ne passait plus entre les différentes confessions religieuses du pays. Depuis, la situation ne s’est pas arrangée. Ces organisations sont au nombre de huit et elles ont, en RDC, la mission hautement stratégique de choisir le président de la Commission électorale, laquelle doit organiser les différents scrutins et dont le chef annoncera les résultats des votes. L’enjeu explique largement le climat délétère dans lequel le processus de désignation s’est déroulé. Méfiance, trahisons, invectives et enregistrements secrets… L’affaire a pris des allures de mauvais feuilleton. Jeune Afrique
Ils ne s’attendaient certainement pas à une telle réaction des populations. Les représentants des chefs traditionnels des communautés des agriculteurs et des éleveurs de la province du Mandoul ont récemment signé un document prévoyant des réparations civiles en cas d’infractions graves. L’idée était de faire baisser les tensions dans le Mandoul entre les éleveurs, en majorité musulmans, et les agriculteurs, en majorité chrétiens. L’accord fixe ainsi des montants à payer en cas de crime ou d’accident entre les deux communautés. Mais de nombreux concernés demandent son annulation. L’accord stipule qu’en cas d’homicide, volontaire ou involontaire, le personne suspectée -ou sa famille- doit payer une somme de 1.500.000 FCFA, soit 2.300 euros. Idem pour les cas d’accidents où des réparations sont prévues à hauteur de 1.000.000 FCFA, soit 1.500 euros. Ainsi, les réparations sont encadrées. Une bonne chose pour les signataires de l’accord. « Jusqu’ici il n’y avait parfois pas de solution lors d’un différent », explique l’avocat Noubarangar Kladoumbé, chef du canton de Dobo, représentant des chefs traditionnels de la province du Mandoul et signataire de l’accord. « Et quand il n’y a pas de solution, les drames se reproduisent, car les gens se font justice eux-mêmes ». Beaucoup racontent d’ailleurs que souvent, en cas de meurtres, les éleveurs exigent des montants exorbitants en guise de réparation. DW
Les deux arrêts ont été rendus en juillet, ils viennent d’être publiés sur le site de la Cour de justice de la Cédéao. La première victime est une femme battue lors de la répression d’une manifestation d’opposants à Lomé en septembre 2017. La deuxième affaire remonte à 1998 et concerne un militaire. Il faut des limites! Ce qui a été fait à la dame ne peut pas entrer dans le cadre de la gestion pacifique d’une manifestation. La dame s’est retrouvée avec des blessures profondes, qui laissaient voir les éléments osseux. Les détails étaient suffisamment donnés pour que l’administration togolaise, ou le juge togolais, puissent investiguer, mais ils ne l’ont pas fait. Alors, dans le cas du soldat, c’est en 1998 qu’il y a eu une rumeur de tentative de coup d’État. À l’époque, on a déclenché une purge contre certaines personnes qu’on considérait comme être proches de l’opposition. Ce militaire, malheureusement, va voir sa maison brûlée, le monsieur va être lui-même renversé deux fois de suite de sa moto. Ensuite, d’autres soldats qu’il a nommément désignés, l’ont poursuivi, l’ont arrêté, l’ont frappé jusqu’à ce qu’il perde conscience. On ne peut pas continuer comme ça à chaque fois à molester des gens, en espérant que, quand la Cour va condamner, on va payer et ce serait fini. RFI
Pour maximiser la protection des populations, des milliers de jeunes Camerounais se réunissent en comités de vigilance pour protéger leurs villages des assauts des combattants de la secte islamiste Boko Haram. Bien qu’encouragés par les autorités, ces comités de vigilance, qui n’ont pas de statut reconnu, dépendent des populations pour payer leurs services. DW
En Mauritanie, un programme de financement de projets sociaux au profit des populations vulnérables du G5 Sahel a été lancé, ce jeudi 21 octobre 2021, au siège de l’organisation à Nouakchott. Ce financement du gouvernement allemand dans le cadre du G5 Sahel vise en premier lieu les populations victimes du terrorisme dans la zone du Liptako-Gourma communément appelée zone des trois frontières Burkina-Mali-Niger. Une zone où la présence des groupes terroristes accentue la pauvreté et l’insécurité. Les premières interventions du programme commenceront dans la région malienne de Gao avant la fin de l’année. Le Mali fait partie des pays les plus affecté par la pauvreté née de la crise sécuritaire qui sévit dans le Sahel depuis 2012. « C’est la zone, aujourd’hui, où on a le plus de vulnérabilité, où les populations sont vraiment dans le besoin, dans le dénuement total, avec des personnes déplacées, où les besoins sociaux sont énormes. Donc ce programme que nous avons lancé vise à doter ces populations de centres de santé, d’écoles et le plus important : de points d’eau », détaille Mikailou Sidibé, le chef du département infrastructures du G5 sahel. RFI