Neuf villageois tués par des séparatistes anglophones camerounais
Au moins neuf villageois ont été tués mardi dans une nouvelle attaque dans l’ouest du Cameroun attribuée par les autorités aux rebelles séparatistes anglophones, qui y affrontent l’armée depuis sept ans dans un conflit très meurtrier pour les civils. A l’aube, les assaillants ont pris d’assaut le marché du village de Bamenyam, dans le département de Bamboutos. « Il y a neuf morts », a affirmé le préfet de Bamboutos, David Dibango, à la radio d’Etat CRTV. « J’ai compté neuf morts », a confirmé au téléphone à l’AFP un officier de gendarmerie ayant requis l’anonymat et qui attribue la tuerie aux « sécessionnistes ». Ce village de la région Ouest est situé à la lisière de celle du Nord-Ouest, peuplée par la minorité anglophone du Cameroun, vaste pays d’Afrique centrale majoritairement francophone. Depuis fin 2016, un conflit meurtrier oppose, dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, des groupes armés indépendantistes aux forces de sécurité, chaque camp étant régulièrement accusé de crimes contre les civils par les ONG internationales et l’ONU. Ces attaques sont relativement fréquentes dans les deux régions ou à la lisière, les rebelles accusant certains villageois de collaborer avec l’Etat…Le conflit a fait plus de 6.000 morts et forcé plus d’un million de personnes à se déplacer, selon International Crisis Group (ICG). AFP
Quinze civils tués dans des « attaques simultanées » au Burkina Faso
Quinze civils, dont trois supplétifs de l’armée, ont été tués dans des « attaques simultanées » de jihadistes présumés samedi dans l’est du Burkina Faso, a appris mardi l’AFP de sources locales et sécuritaires. Ces « attaques simultanées et synchronisées » ont eu lieu dans deux quartiers de Diapaga, chef lieu de la province de la Tapoa, dans la région de l’Est, et ont fait quinze morts, a déclaré à l’AFP un habitant de la région, une attaque et un bilan confirmés par un représentant de la société civile de la province…Depuis 2015, le Burkina est pris dans une spirale de violences perpétrées par des groupes jihadistes affiliés à l’Etat islamique et à Al-Qaïda qui frappaient déjà le Mali et le Niger voisins. Elles ont à ce jour fait plus de 17.000 morts civils et militaires depuis huit ans, dont plus de 6.000 depuis le début de l’année 2023, selon l’ONG Acled qui répertorie les victimes des conflits dans le monde. Ces violences ont en outre entraîné le déplacement de plus de deux millions de personnes à l’intérieur du pays, selon le Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation (Conasur). AFP
Liberia : Boakai annule les célébrations après l’attaque contre ses partisans
Le parti du président élu du Libéria, Joseph Boakai, a annoncé mardi qu’il annulait toutes les célébrations de victoire restantes, un jour après que les autorités aient déclaré qu’un conducteur avait foncé dans la foule, tuant au moins trois personnes et en blessant 17 autres…Les autorités affirment que le conducteur d’une jeep sans plaque d’immatriculation a éteint les feux de son véhicule et a délibérément percuté un rassemblement de partisans du Parti de l’unité qui célébraient les résultats définitifs du second tour de l’élection présidentielle du 14 novembre…Le gouvernement sortant a présenté mardi ses condoléances aux familles des victimes. Mais dans un communiqué de presse, il a exhorté le public à « s’abstenir de faire des déclarations non fondées sur l’incident, ce qui risque d’attiser les violences post-électorales. » Africanews avec AFP
Entre Kigali et Kinshasa, une désescalade sous le patronage de Washington ?
La République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda s’engagent à prendre « des mesures spécifiques » pour réduire les tensions à la frontière entre les deux pays, selon un communiqué de la Maison-Blanche publié le 21 novembre. La directrice du renseignement national américain Avril Haines s’est rendue au Rwanda et en RDC dimanche 19 et lundi 20 novembre, où elle s’est entretenue séparément avec le président rwandais Paul Kagame et congolais Félix Tshisekedi…Washington a multiplié les démarches diplomatiques ces dernières semaines. Début novembre, le secrétaire d’État américain Antony Blinken s’est entretenu par téléphone avec les dirigeants de la RDC et du Rwanda, les incitant à la désescalade après une recrudescence des affrontements avec les rebelles opposés à Kinshasa. Les combats se sont intensifiés depuis début octobre au nord de Goma, le chef-lieu de la province du Nord-Kivu, entre la rébellion du M23 et les FARDC alliées à des groupes armés progouvernementaux. La résurgence fin 2021 du M23 (« Mouvement du 23 mars »), rébellion majoritairement tutsi soutenue par le Rwanda voisin selon de nombreuses sources, a provoqué dans le Nord-Kivu le déplacement de centaines de milliers de personnes et alimenté une crise humanitaire quasi permanente dans l’est de la RDC depuis près de trente ans. Jeune Afrique
Vers une candidature commune de l’opposition en RDC ?
Depuis le 19 décembre, la campagne pour les élections générales a débuté en RDC. Dans la foulée, trois candidats sur 26 ont fait savoir qu’ils se désistaient à l’élection présidentielle au profit de Moïse Katumbi…Si, en 2018, il y a eu une candidature commune autour de Martin Fayulu avec Lamuka, en 2023 on observe la présence de plusieurs personnes ayant une envergure nationale…A l’issue de réunions qui se sont récemment déroulées en Afrique du Sud sous l’égide de l’ONG In Transformation Initiative (ITI) et de la Fondation Kofi Annan, les représentants de Denis Mukwege, Delly Sesanga, Moïse Katumbi et Matata Ponyo ont décidé de former « Congo ya Makasi », une nouvelle coalition politique. Cette dernière vise à désigner un candidat commun pour la présidentielle du 20 décembre. DW
RDC : Sortie progressive et accélérée des Casques bleus de l’ONU
La République démocratique du Congo (RDC) et les Nations unies ont convenu ce mardi d’une sortie progressive de la mission de maintien de la paix de l’ONU dans le pays (Monusco), selon le gouvernement congolais, qui a accusé les Casques bleus de ne pas avoir mis fin aux menaces des rebelles après plus de 20 ans d’efforts…La population congolaise les accuse souvent de ne pas faire suffisamment pour protéger les civils. Les manifestations de juin 2022 contre la Monusco ont entraîné l’assaut et le pillage des installations de l’ONU dans plusieurs localités de l’est du pays, faisant au moins 33 morts, dont des civils et quatre Casques bleus, selon les chiffres officiels…Le calendrier du départ des Casques bleus de la RDC, qui ont pour mission de soutenir les efforts de l’armée congolaise dans sa lutte contre plus d’une centaine de groupes rebelles dans l’est du pays, n’a pas encore été divulgué…La Monusco compte environ 16 300 effectifs déployés, principalement dans l’extrême est du pays, une région plongée dans un conflit alimenté par les milices rebelles et les attaques de l’armée. Sahel Intelligence
« Il y a comme une mise à mort lente de la presse au Togo »
Interview avec le journaliste togolais Ferdinand Ayité. Vivant en exil, il est l’un des lauréats 2023 du Prix international de la liberté de la presse décerné par le Comité pour la protection des journalistes (CPJ). DW : En quoi ce prix n’est pas bon signe pour votre pays le Togo ? Ferdinand Ayité : Au-delà de la satisfaction personnelle, ce prix effectivement n’est pas un bon signal pour notre pays. Dans notre pays, beaucoup de journalistes sont de plus en plus persécutés, la presse indépendante traverse des moments assez difficiles. Au moment où je reçois ce prix, il y a des journalistes qui sont encore en prison. DW : Le journalisme d’investigation est-il encore possible au Togo ? Ferdinand Ayité : Je dirai que c’est assez risqué, comme le reportage de guerre. Seuls les courageux s’y engagent parce que plus vous vous engagez dans la lutte contre la corruption, plus vous touchez des intérêts des gouvernants, de plusieurs groupes d’intérêts, ils se coalisent contre vous et cherchent à vous anéantir…Mais c’est n’est pas une raison pour abandonner parce que c’est par le journalisme d’investigation que nous donnons des outils aux populations pour contrôler beaucoup plus l’action du gouvernement, étant donné que nous vivons dans des pays où les gouvernants n’ont pas la culture de rendre des comptes. DW
Le capitaine Traoré reçoit l’ex-Premier ministre ivoirien Guillaume Soro
L’ancien Premier ministre ivoirien Guillaume Soro a rencontré mardi à Ouagadougou le président burkinabè de transition issu d’un coup d’Etat en 2022, le capitaine Ibrahim Traoré, a annoncé la présidence du Burkina Faso dans un communiqué. Cette rencontre avec le capitaine Traoré est intervenue huit jours après celle à Niamey avec le chef du régime militaire du Niger, le général Abdourahamane Tiani, également arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en juillet. A l’issue de son entretien avec le capitaine Traoré, M. Soro, cité par la présidence burkinabè, s’est déclaré « impressionné par sa grande vue des questions sous-régionales »…Depuis 2015, le Burkina est pris dans une spirale de violences perpétrées par des groupes jihadistes affiliés à l’Etat islamique et à Al-Qaïda qui frappaient déjà le Mali et le Niger voisins. M. Soro est rentré en Afrique début novembre après plus de quatre ans d’exil. Ancien chef de la rébellion qui contrôlait la moitié nord de la Côte d’Ivoire dans les années 2000 puis Premier ministre et président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro s’est brouillé avec Alassane Ouattara en 2019, année de son départ en exil. Il a été condamné en 2020 en son absence à 20 ans de prison pour « recel de détournement de deniers publics » en Côte d’Ivoire, puis à perpétuité un an plus tard pour « atteinte à la sûreté de l’Etat ». AFP
Les opérations du PAM menacées d’interruption au Tchad qui accueillent des réfugiés du Darfour
Le Tchad compte aujourd’hui plus d’un million de réfugiés soudanais sur son territoire, ce qui en fait le pays hôte de l’une des populations de réfugiés les plus importantes et à la croissance la plus rapide de tout le continent africain. « Cette crise oubliée s’est aggravée alors que le monde a les yeux rivés sur d’autres situations d’urgence. Il est effrayant de constater que le nombre de gens du Darfour (région du Soudan) ayant fui vers le Tchad au cours des six derniers mois a été plus élevé qu’au cours des 20 dernières années », selon Pierre Honnorat, Directeur du Programme alimentaire mondial (PAM) au Tchad…La réduction des fonds et la montée en flèche des besoins humanitaires immenses obligent le PAM à prendre des décisions difficiles. En décembre, le PAM sera contraint de suspendre son assistance aux personnes déplacées et aux réfugiés du Nigéria, de la République centrafricaine et du Cameroun en raison de l’insuffisance des fonds. À partir de janvier 2024, cette suspension sera étendue à 1,4 million de personnes au Tchad, notamment les nouveaux réfugiés du Soudan qui ne recevront pas de nourriture. « La réduction de l’aide ouvre la voie à des crises nutritionnelles, à des crises d’instabilité et à des crises de déplacement », a averti M. Honnorat. ONU Info
En Côte d’Ivoire, peur sur la récolte de cacao après de trop fortes pluies
Dans certaines zones, les précipitations enregistrées depuis le début de l’année ont été de 20 à 40 % supérieures à la moyenne de 1991 à 2020, selon les chiffres de l’agence météorologique ivoirienne Sodexam. Or, le cacao a besoin d’une subtile alternance entre ensoleillement et précipitations pour s’épanouir pleinement…Premier producteur, la Côte d’Ivoire fournit environ 40 % du cacao mondial. Dès juillet, anticipant une mauvaise année, elle a suspendu la vente des contrats d’exportation. Résultat : les prix du cacao battent des records sur les marchés financiers. A Londres, la tonne de cacao culminait le 10 novembre à 3 478 livres sterling (près de 4 000 euros), un record depuis 1989, tandis qu’à New York, elle a dépassé la barre des 4 000 dollars, au plus haut depuis fin 1978, soit quarante-cinq ans. Après les pluies, la situation pourrait rester critique, puisque la résurgence du phénomène climatique El Nino fait craindre des périodes de sécheresse prolongée en Afrique de l’Ouest…Mais en attendant une éventuelle répétition du phénomène la saison prochaine, les producteurs s’inquiètent pour leurs finances à court terme. En Côte d’Ivoire, le prix d’achat bord champ du cacao est fixé par le gouvernement. A 1 000 francs CFA le kilo (1,5 euro), il est plus élevé cette année que lors des dernières saisons, mais la faiblesse des volumes va provoquer un manque à gagner pour de nombreuses familles. Selon la Banque mondiale, le cacao fournit un revenu à un cinquième de la population ivoirienne. Le Monde