Abdallah Hamdok est de nouveau Premier ministre au Soudan. Il a retrouvé ses fonctions, dimanche 21 novembre, à la suite d’un accord signé avec le général al-Burhan, auteur du putsch du 25 octobre. Mais le front anti-putsch rejette tout accord avec le général al-Burhan et n’entend pas baisser les bras. Près d’un mois après le coup d’État, les deux hommes s’engagent à relancer la transition démocratique censée aboutir à un transfert de pouvoir aux civils et à des élections. Réinstallation d’Abdallah Hamdok, libération des prisonniers politiques et retour à un partage de pouvoir entre militaires et civils : c’étaient les conditions posées par la communauté internationale pour continuer à soutenir le Soudan. De ce point de vue, l’accord conclu dimanche permet donc au général Burhan de sortir de l’impasse dans laquelle l’avait plongé son coup d’État. Au passage, il obtient gain de cause sur la nature du futur gouvernement : il devra être composé de technocrates, comme le réclamait le général avant de mener son putsch. RFI
Cet accord est déjà qualifié de « partenariat du sang », notamment dans la déclaration conjointe de l’Association des professionnels soudanais, instigatrice de la révolution de décembre 2018, et du Parti communiste, critique dès la signature du document de transition en août 2019. Le général Abdel Fattah al-Burhane et le Premier ministre Abdallah Hamdok – qui était jusqu’à présent assigné à domicile – ont en effet présenté un texte commun ce dimanche 21 novembre. Le commandant de l’armée, auteur du coup d’État perpétré un mois plus tôt, s’engage, entre autres, à rétablir le chef du gouvernement. Ce même jour, des milliers de manifestants ont à nouveau défilé dans tout le pays, refusant tout compromis avec les militaires, qui ont continué à les réprimer dans la violence. « Abdallah Hamdok devrait respecter la volonté de la rue. La communauté internationale a fait pression sur lui car elle se préoccupe davantage de la stabilité que de ce que nous voulons », résume Tasabih Ismail, une développeuse informatique manifestant, comme des milliers de Soudanais, devant le palais présidentiel où l’accord a été paraphé. Également venu protester, Abubakar Abdeen explique que « tout politique passant un accord avec les militaires du Conseil souverain tombera avec eux. Leurs mains sont pleines du sang de nos frères, de notre peuple », ajoute ce membre d’un Comité de résistance, groupes locaux de révolutionnaires à l’initiative des manifestations. Il a lui-même perdu son frère lors du sanglant démantèlement du sit-in le 3 juin 2019. La brutale répression menée par les forces de l’ordre a fait au moins une nouvelle victime ce 21 novembre, faisant grimper le bilan à 41 morts depuis le putsch. Le Point
Alors que l’économie tunisienne est au plus mal, le président Kaïs Saïed a assuré « préparer la sortie » de l’état d’exception en vigueur depuis le 25 juillet, lors d’une conversation téléphonique avec le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, a indiqué, dimanche, la présidence tunisienne. La Tunisie « prépare les prochaines étapes » politiques afin de « sortir de la situation exceptionnelle » dans laquelle se trouve le pays, a assuré le président Saïed à Antony Blinken samedi soir, soulignant « sa volonté » de ramener le pays à une « situation normale ». Le 25 juillet, le président avait surpris le monde entier en limogeant le Premier ministre, en gelant les activités du Parlement et en reprenant le contrôle de l’appareil judiciaire. Il a ensuite promulgué le 22 septembre un décret officialisant la suspension de certains chapitres de la Constitution et instaurant des « mesures exceptionnelles », le temps de mener des « réformes politiques ».Kaïs Saïed, qui n’a pas fait mystère de sa volonté d’instaurer un système politique présidentialiste, veut faire approuver les changements constitutionnels par référendum, avant tout nouveau scrutin parlementaire. Il a justifié ses décisions par un « péril imminent » lié aux blocages politiques et à la profonde crise socio-économique et sanitaire dans laquelle se trouvait la Tunisie en juillet. Ses détracteurs dénoncent toutefois un « coup d’État » et « un accaparement du pouvoir ». Le Point
La pression internationale s’accroît autour du groupe privé russe de mercenaires Wagner. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a mis en garde samedi 20 novembre contre une ingérence au Mali, appelant à une transition rapide vers un pouvoir civil dans ce pays en proie aux violences djihadistes et aux affrontements intercommunautaires. En visite au Sénégal, dernière étape de sa tournée africaine, le secrétaire d’État américain a déclaré que les États-Unis « contribuent avec le Mali et d’autres partenaires aux efforts pour la stabilité » dans ce pays. « Je voudrais seulement ajouter que je pense qu’il serait malheureux que des acteurs étrangers s’engagent en rendant les choses encore plus difficiles et plus compliquées, et je pense en particulier au groupe Wagner », a-t-il déclaré devant la presse. La junte au pouvoir à Bamako menace de recourir aux services de cette société privée russe soupçonnée d’être proche du président russe Vladimir Poutine pour aider dans la lutte contre le terrorisme. La présence de Wagner a été rapportée en Ukraine, en Syrie et en Afrique. Pour nombre d’ONG et de journalistes, la Russie utilise le groupe Wagner et ses mercenaires pour servir ses intérêts à l’étranger, ce que nie le Kremlin. Le Point
L’Egypte utilise-t-elle des renseignements fournis par la France dans le cadre de la lutte contre le terrorisme pour cibler des civils ? C’est ce qu’affirme le média d’investigation Disclose, qui a eu accès à des « documents confidentiel défense ». Selon Disclose, la mission de renseignement française « Sirli », débutée en février 2016 au profit de l’Egypte au nom de la lutte contre le terroriste, a été détournée par l’Etat égyptien, qui se sert des informations collectées pour effectuer des frappes aériennes sur des véhicules de trafiquants présumés à la frontière avec la Libye. « En principe, la mission (…) consiste à scruter le désert occidental pour y détecter d’éventuelles menaces terroristes venues de Libye », à l’aide d’un avion léger de surveillance et de reconnaissance (ALSR) loué à la direction du renseignement militaire (DRM), détaille Disclose, qui a déjà publié des révélations embarrassantes pour les armées françaises. « Théoriquement, les données recueillies devraient faire l’objet de recoupements afin d’évaluer la réalité de la menace et l’identité des suspects. Mais, très vite, les membres de l’équipe comprennent que les renseignements fournis aux Egyptiens sont utilisés pour tuer des civils soupçonnés de contrebande. Une dérive dont ils vont alerter leur hiérarchie à intervalles réguliers », en vain, poursuit le média en ligne. Le Monde avec AFP
L’information a été confirmée par le président turc Recep Tayyip Erdogan et son homologue nigérien, Mohamed Bazoum. Le Niger va s’équiper en drones de combat turcs Bayraktar TB2, le modèle phare de Baykar, l’entreprise du gendre de Recep Tayyip Erdogan. C’est par un communiqué que les autorités turques se sont félicitées de ce contrat avec le Niger qui porte sur des drones Bayraktar TB2, mais également sur des véhicules blindés et l’avion de formation Hürkus, développé par l’entreprise publique Turkish Aerospace. Ce contrat “augmentera les capacités des forces militaires et de sécurité” du Niger, s’enthousiasme le communiqué, cité par le site nigérien TamTam info. Courrier International
Bien que les lois électorales en vigueur en Libye lui interdisent en effet de se présenter, Abdul Hamid Dbeibah a officiellement annoncé sa demande dimanche un jour avant la date limite de dépôt des candidatures. Pour être éligible, le Premier ministre par intérim aurait dû suspendre ses fonctions gouvernementales au moins trois mois avant la date du scrutin qui se déroulera le 24 décembre prochain. « Aujourd’hui, je présente mes documents de candidature, pour vous servir et pas pour autre chose, pour les prochaines élections présidentielles, et nous demandons à Dieu de nous aider tous pour le bien du pays et le bien de cette grande nation et de ce grand peuple. » a-t-il déclaré. Lorsqu’il a pris ses fonctions plus tôt cette année, Abdel Hamid Dbeibah avait promis de ne pas se présenter. Il s’agissait de la condition sinéquanone pour pouvoir assumer son rôle d’intérimaire. AfricaNews avec AFP
La fuite de millions de documents et transactions bancaires à la BGFIBank permet de découvrir la face cachée de l’un des plus gros scandales financiers de la République démocratique du Congo : les 43 millions de dollars d’argent public versés à Egal, une société d’importation de viandes et de poissons liée au premier cercle de l’ancien président Joseph Kabila. L’Inspection générale des finances a enquêté et a dédouané certains des acteurs. Contre-enquête signée Yann Philippin (Mediapart) et Sonia Rolley (RFI) en collaboration avec PPLAAF, KVF, Sentry, The Namibian, De Standaard sur la base des documents Congo Hold-up. RFI
La police s’est déployée en force lundi à Kinshasa pour empêcher la tenue d’une manifestation non autorisée de l’opposition, dont plusieurs militants ont été interpellés, a constaté l’AFP. Dès les premières heures de la matinée, les forces de l’ordre avaient bouclé tous les accès au siège de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), située sur le boulevard du 30 Juin, principale artère du centre-ville. Divers partis et mouvements, dont les associations de laïcs catholiques et protestants, y avaient appelé à un « sit-in » afin de protester contre la « politisation » de la Ceni et la nomination récente à sa tête d’un président qu’ils jugent trop proche du chef de l’État Félix Tshisekedi. Mais à la différence d’une précédente marche organisée avec le même mot d’ordre le 13 novembre, cette manifestation, prévue dans le quartier névralgique de la Gombe, n’a pas été autorisée par les autorités de Kinshasa, pas plus qu’une autre marche prévue samedi prochain sur le même thème. Belga
Bouba Ali Hassan, dit Hassan Bouba, ministre de l’élevage et de la santé animale de Centrafrique, a été arrêté vendredi 19 novembre dans le bureau de son ministère par la police judiciaire, selon plusieurs sources proches du dossier qui ont requis l’anonymat. L’ancien numéro 2 de l’un des plus redoutables groupes armés rebelles, l’Union pour la Paix en Centrafrique (UPC), est accusé de crimes de guerre et crimes contre l’humanité par la Cour pénale spéciale (CPS), selon une ordonnance de cette juridiction dont l’Agence France-Presse a pu lire une copie samedi. La Centrafrique, pays parmi les plus pauvres du monde, est le théâtre, depuis 2013, d’une guerre civile d’abord très meurtrière, mais qui a considérablement baissé d’intensité après 2018. La CPS est une juridiction hybride, composée de magistrats centrafricains et internationaux, chargée de juger à Bangui les violations graves des droits humains commises dans le pays depuis 2003. Le Monde avec AFP
Le Premier ministre ivoirien, Patrick Achi, a annoncé la reprise du dialogue politique dès le mois de décembre. Si l’initiative fait l’unanimité, ses modalités et les sujets à aborder pourraient déjà constituer un blocage. La scène qui s’est jouée le 27 juillet augurait-elle des annonces qu’allait faire, quatre mois plus tard, Patrick Achi ? Ce jour-là, Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo se retrouvaient pour la première fois depuis dix ans, se donnant l’accolade et promettant de travailler au dialogue et à la cohésion nationale. Début novembre, devant la presse, le Premier ministre annonçait que le dossier lui avait été confié et qu’il allait, dès le mois de décembre, s’entretenir avec les différents partis. Une décision unanimement saluée par l’ensemble des acteurs politiques, qui préparent déjà leur participation à ce rendez-vous. Henri Konan Bédié a ainsi nommé Noël Akossi-Bendjo comme conseiller spécial chargé de la réconciliation. Il devra fournir à l’ancien président les éléments qui permettront au Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) de prendre une part active aux discussions. Jeune Afrique
En Somalie, l’inquiétude monte car la sécheresse perdure à travers le pays. Samedi, le Premier ministre, Mohamed Hussein Roble, a annoncé la formation d’un comité, composé de sept membres du gouvernement, chargé d’atténuer les conséquences du phénomène climatique sur la population et le bétail. Plus tôt dans la semaine, les communiqués s’étaient déjà multipliés pour tirer la sonnette d’alarme sur une situation humanitaire critique. Les Somaliens étaient déjà affectés par des décennies de conflit, des invasions récurrentes de criquets pèlerins ou encore la pandémie de Covid-19… Désormais la sécheresse et les pénuries d’eau aggravent encore plus la situation dans le pays. L’agence humanitaire de l’ONU ainsi que celle en charge de l’alimentation et de l’agriculture ont toutes les deux alertées sur la menace d’une aggravation rapide de la sécheresse. Alors que près de 2,3 millions de personnes souffrent déjà des pénuries d’eau selon l’Ocha. RFI
C’est le résultat d’une enquête basée sur l’ADN prélevé à partir des excréments. Le Gabon abrite à lui seul entre 65 % et 70 % de tous les éléphants de forêt africains aujourd’hui, ce qui en fait le premier reservoir mondial, selon Lee White, ministre des Eaux et forêts. La déclaration de M. White, un Gabonais originaire d’Écosse, fait suite à la publication d’une enquête estimant à 95 000 têtes le nombre d’éléphants de forêt en vie dans le pays. Menée par la Wildlife Conservation Society (WCS), basée à New York, et l’Agence Nationale des Parcs Nationaux (ANPN) du Gabon, l’enquête montre que ce pays d’Afrique centrale d’environ 2,3 millions d’habitants est le « dernier bastion » mondial de ces créatures. VOA
Transition au Mali et en Guinée, sécurité au Sahel, crise autour du Sahara, investissements dans les infrastructures… Depuis Dakar, dernière étape de sa première tournée en Afrique, le patron de la diplomatie américaine a répondu aux questions de JA. On le sait, Washington y a perdu du terrain, notamment face à Pékin. En RDC, où se trouve les plus importantes mines de cobalt au monde, ce sont par exemple les entreprises chinoises qui détiennent cette ressource indispensable à la production de véhicules électriques, en plein essor. Jeune Afrique