Les caravanes tapageuses qui scandent les noms des candidats à travers la Guinée-Bissau ces jours-ci pourraient donner une fausse impression: dans un pays abonné aux coups d’Etat, une certaine inquiétude du lendemain habitera les électeurs qui iront voter pour leur prochain président dimanche. « Les problèmes vont commencer après l’élection. C’est un très mauvais moment qui me fait peur », dit Lino Corréa, lycéen de 20 ans dans la capitale Bissau. Tous les Bissau-Guinéens interrogés par l’AFP avant le premier tour ne redoutent pas comme lui un énième coup de force. Ils sont préoccupés des conditions de vie, quand plus d’un tiers de la population vit avec moins d’un dollar par jour. Ils sont soucieux de travail, de santé, d’éducation. Mais la stabilité est un enjeu majeur. Sans elle, les 1,8 million d’habitants peuvent faire une croix sur les réformes nécessaires pour espérer guérir des maux comme une pauvreté extrême, une corruption répandue et l’emprise alarmante du trafic de drogue. AFP
C’était devenu un rituel. Dans le bus pour la mine de Boungou, au Burkina Faso, certains employés avaient pris l’habitude de prier. « A chaque fois, lorsqu’on approchait de la forêt d’Ougarou, le point le plus dangereux du trajet, je suppliais pour ne pas croiser des bandits ou des terroristes », confie un technicien burkinabé de la Semafo, la société canadienne qui exploite ce site aurifère de l’est du pays. Mais ce matin du 6 novembre, quand il s’engouffre avec ses collègues, de retour de la mine, sur cette longue piste en terre rouge en partie déconnectée du réseau téléphonique, personne ne voit le piège se refermer sur leur convoi. L’escorte militaire, en tête, saute sur un engin explosif, puis les cinq bus de la compagnie, transportant 241 employés et fournisseurs, sont pris d’assaut par des hommes armés. « Ils nous accusaient de travailler pour les Blancs et tiraient sur les employés en criant « Allahou Akbar ». Ils sont revenus deux fois pour tuer les survivants. Le Monde
On en sait un peu plus sur la dernière embuscade de jihadistes contre les Forces armées maliennes à Tabankort, au sud de Menaka. Mis en déroute par les assaillants lundi, les militaires maliens ont dû abandonner sur le terrain des combats, dans la vallée de Tabankort, les corps de 30 de leurs camarades. Ce sont des soldats nigériens, partis prêter main-forte à l’armée malienne, qui les ont découverts et ramenés, dans des sacs mortuaires, en territoire nigérien. C’est un bataillon de 850 hommes à bord d’une soixantaine de véhicules et de blindés, lors d’un ratissage dans la vallée de Tabankort, qui a découvert et acheminé à la garnison de Tiloa les corps de 30 soldats maliens abandonnés sur le champ de bataille par leurs camarades. Les corps ont ensuite été acheminés par voie terrestre à Ouallam et enfin transportés jusqu’au Mali par des avions de Barkhane, mardi dernier. Des mêmes sources, on apprend que quatre blessés graves ont été évacués au moyen d’un hélicoptère américain de Tiloa à l’hôpital de référence de Niamey. Pour réussir cette opération du temps, la couverture aérienne a été assurée par deux sorties d’avion de reconnaissance et d’un drone américain. RFI
La montée chez une partie des Maliens d’un sentiment de lassitude vis-à-vis de la France et de sa présence militaire au Mali va grandissant. Alors que les appels de soutien aux Forces armées maliennes se multiplient, à travers des manifestations populaires, ces dernières deviennent très rapidement l’occasion pour certains d’exprimer ouvertement leur mécontentement envers le rôle des Français dans la gestion de la crise sécuritaire qui secoue le pays depuis 2012. Si l’Hexagone n’est pas exempt de reproches, n’est-il pas indexé à tort ? Pour beaucoup, la question est : la France joue-t-elle franc jeu au Mali ? Vendredi 15 novembre 2019. Des milliers de Maliens sont sortis massivement pour répondre à l’appel de partis politiques de l’opposition et regroupements de la société civile afin de manifester un soutien sans faille à l’armée malienne, qui ne cesse de compter ses morts au front dans la crise sécuritaire que traverse le pays depuis des années. Journal du Mali
Si le nombre d’attentats et de victimes a globalement diminué dans la zone Afrique-Monde arabe, le Global Terrorism Index (GTI) 2019 considère toujours cette dernière comme la plus affectée par le phénomène. C’est l’un des rares classements dont aucun État ne veut des premières places. Et en 2019, c’est l’Afghanistan qui reprend la tête du classement des pays ayant subi le plus d’actes terroristes, après plusieurs années d’une intense activité de l’organisation État islamique qui avait valu à l’Irak la première position. La défaite territoriale du groupe jihadiste a permis à ce dernier pays (désormais 2e du classement) de connaître la plus forte baisse du nombre d’attentats en 2018, avec la Somalie (6e), où les Shebab sont en perte de vitesse. Pour autant, les deux nations font toujours partie du top 10 mondial de celles qui subissent le plus le terrorisme, aux côtés de plusieurs autres africaines et arabes : le Nigeria (3e), la Syrie (4e) et le Yémen (8e). Même la République démocratique du Congo (10e) a intégré cette année ce triste club. Jeune Afrique
Le commandant du secteur opérationnel « Sokola 1 » [nettoyez, opération contre les groupes armés] Grand Nord, le général de Brigade Jacques Ychaligonza, a appelé la population de Beni au calme, après des manifestations des jeunes observées jeudi 21 et vendredi 22 novembre dans cette partie du Nord-Kivu. « La population doit garder son calme, doit faire confiance en son armée, à la police et même à la MONUSCO par ce que l’ennemi est en train de faire des propagandes pour essayer de briser notre mariage avec cette population », a déclaré le général Ychaligonza. Des jeunes sont descendus dans la rue et ont barricadé des routes, pour protester contre des tueries d’au moins sept civils au quartier Boikene pendant que les Forces armées de la RDC (FARDC) sont en offensives contre les ADF. Selon le général de Brigade Jacques Ychaligonza, les barricades érigées sur les différents axes routiers empêchent les FARDC, la Police et la MONUSCO de poursuivre leur mission de sécurisation de la population ainsi que les opérations contre les ADF. Radio Okapi
C’était il y a un mois, jour pour jour. Le 22 octobre, vers midi, quatre journalistes d’Iwacu, un des derniers journaux indépendants du Burundi, sont envoyés par leur rédaction au nord-ouest de Bujumbura, dans la région de Bubanza. La nuit précédente, des affrontements entre un groupe rebelle venu de la République démocratique du Congo (RDC) voisine et les forces de l’ordre ont été signalés. L’équipe d’Iwacu va donc sur place pour rendre compte de la situation. Cette zone du Burundi, où se trouve la plus grande réserve naturelle du pays, abrite régulièrement des groupes rebelles burundais. Un sujet sensible à traiter pour les journalistes alors que le régime du président Pierre Nkurunziza ne tolère aucune information pouvant porter atteinte à son image. A peine arrivés sur place, alors qu’ils mènent des entretiens avec des civils fuyant les combats, les journalistes et leur chauffeur sont arrêtés. L’une des reporters est même giflée par un policier. Christine Kamikazi, Agnès Ndirubusa, Térence Mpozenzi et Egide Harerimana sont depuis incarcérés à la prison centrale de Bubanza. Le Monde
Le président du Mozambique, Filipe Nyusi, a été rattrapé, jeudi 21 novembre, par le scandale dit de la « dette cachée » qui a précipité son pays dans une grave crise financière. Le chef de l’Etat est accusé à son tour d’avoir touché d’importants pots-de-vin dans cette affaire. Réélu le mois dernier, M. Nyusi a été mis en cause par le principal accusé de cette affaire, l’homme d’affaires libanais Jean Boustani, jugé depuis mi-octobre à New York. Mercredi, à la barre d’un tribunal, M. Boustani a identifié M. Nyusi dans une liste codée de bénéficiaires présumés de commissions occultes, selon un compte rendu d’audience du Centre pour l’intégrité publique (CIP), une ONG mozambicaine. « NUY, c’est le président du Mozambique, Filipe Jacinto Nyusi, a-t-il affirmé. Nous lui avons payé un million de dollars comme contribution à sa campagne électorale » de 2014. La justice américaine accuse Jean Boustani d’avoir versé des dizaines de millions de dollars à de hauts responsables du régime de Maputo pour obtenir, en 2013 et 2014, des contrats de livraison de navires de pêche et de patrouilleurs militaires. Le Monde avec AFP
Tentatives de piratage, surveillance et intimidations… Le pouvoir rwandais serre de près ses opposants et certains journalistes installés en Belgique, rapportent vendredi Le Soir et De Morgen. La Sûreté de l’Etat « confirme l’activité des services de renseignement rwandais en Belgique pour tenter d’affaiblir ce qui est perçu comme une menace politique de l’opposition » au régime de Paul Kagame, a révélé officiellement le mois dernier le ministre de la Justice. Peter Verlinden, un ancien journaliste de la VRT, et son épouse d’origine rwandaise Marie Bamutese en sont un exemple. Ils dénoncent les menaces à leur encontre depuis 2015, après avoir publié un livre sur les violences dans l’est du Congo. L’été dernier, M. Verlinden a écrit à pas moins de quatre ministres fédéraux. De « sources sûres », M. Verlinden rapporte qu’un nouveau diplomate de l’ambassade rwandaise en Belgique aurait reçu « une mission et un budget » dans une optique bien précise: enquêter sur lui et son épouse. Une enquête a été ouverte par le parquet fédéral. Le parquet fédéral enquête sur un autre dossier possiblement lié au Rwanda. La Libre
Après la Syrie, la Libye ? Depuis début novembre, la « bataille de Tripoli », commencée il y a sept mois et demi, prend un nouveau visage, avec une implication croissante de soldats russes aux côtés des forces assaillantes du maréchal Khalifa Haftar, qui pourrait à terme bouleverser la donne stratégique dans cette zone de la Méditerranée centrale. La présence de ces nouveaux combattants, des « mercenaires » vraisemblablement liés à la compagnie de sécurité privée Wagner, proche de Moscou, place d’ores et déjà sur la défensive les forces loyales au gouvernement d’union nationale (GNA) de Faïez Sarraj, formellement reconnu par la communauté internationale. « C’est très sérieux et préoccupant, on risque un scénario de type syrien », commente un diplomate occidental en poste à Tripoli. Jusque-là plutôt en retrait sur la crise libyenne, les Etats-Unis dénoncent désormais ouvertement cet activisme militaire inédit déployé par Moscou sur le théâtre libyen. Ce dernier a été qualifié de « tentative de la Russie d’exploiter le conflit contre la volonté du peuple libyen », selon les termes d’un communiqué conjoint signé le 14 novembre avec une délégation du GNA, de passage à Washington. Le Monde
L’envoyé de l’ONU en Somalie a estimé jeudi devant le Conseil de sécurité que l’absence de coopération depuis plus d’un an entre le gouvernement central somalien et les Etats membres de la Fédération constituait un obstacle aux progrès du pays vers une paix durable. « Les dirigeants somaliens doivent agir de toute urgence pour sortir de l’impasse dans laquelle se trouvent le gouvernement central et les États membres de la Fédération », a déclaré le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Somalie, James Swan, devant les membres du Conseil. « Après plus d’un an sans coopération efficace entre le gouvernement central et les principaux États membres de la Fédération, cette situation est devenue un obstacle à la réalisation d’importantes priorités nationales », a-t-il ajouté. L’envoyé de l’ONU a rappelé la réalisation d’importants progrès au cours de la décennie passée, dont la mise en place d’institutions nationales et fédérales, des gains militaires importants contre le groupe extrémiste Al Shabaab, le renforcement de la croissance économique et l’amélioration de la gestion du secteur public. ONU Info
L’armée tchèque va prendre en 2020 le commandement de la mission d’entraînement de l’Union européenne au Mali (EUTM), ont indiqué mercredi le Premier ministre Andrej Babis et son ministre de la Défense lors d’une réunion de l’état-major. La mission durera six mois. Le ministre Lubomir Metnar a précisé, selon l’agence CTK, que la mission au Mali sera dirigée par le général de brigade Frantisek Ridzak remplaçant à la tête de l’EUTM le général de brigade autrichien Christian Habersatter. Environ 120 soldats tchèques sont actuellement déployés au Mali, avec pour mission la protection du commandement de l’EUTM à Bamako et l’entrainement de militaires maliens sur la base de Koulikouro. Sahel Intelligence
Les douze chefs d’états africains partenaires de l’initiative Compact with Africa étaient à Berlin cette semaine pour faire le point sur cette alliance et renforcer les échanges commerciaux germano-africains. La troisième conférence de l’initiative politico-économique Compact with Africa (CwA), s’est tenue les 19 et 20 novembre dernier à Berlin. Les délégations de douze pays africains (Bénin, Guinée, Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Sénégal, Ghana, Maroc, Tunisie, Togo, Éthiopie, Égypte et Rwanda) ont pris part à ces deux journées de rencontres diplomatiques et économiques. Lancée en 2017 par la chancelière allemande Angela Merkel, l’initiative CwA vise à encourager les échanges commerciaux et inciter les entreprises allemandes à investir sur le continent africain. Car avec 800 entreprises actives sur le continent, 23 millions d’euros d’exportations, et 22 millions d’importations en 2018, l’Allemagne est en retard par rapport à la France, aux États-Unis, ou à la Chine en ce qui concerne ses échanges avec l’Afrique. Jeune Afrique
Le sommet de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), qui se tient ce vendredi 22 novembre à Yaoundé, au Cameroun, va aborder la question de l’avenir du franc CFA. La monnaie fait débat dans la zone alors même que chez les voisins de la Cédéao une nouvelle monnaie doit entrer en vigueur l’an prochain. Il y a peu le d’Etat tchadien Idriss Déby avait estimé qu’il était nécessaire de rompre l’accord monétaire avec Paris. Aujourd’hui cette arrivée programmée en 2020 de l’éco, la monnaie unique de la Cédéao, pose des questions sur ce que deviendra le franc CFA si les pays de la seconde zone, celle de l’UEMOA, l’abandonnent. … La chute du prix du pétrole faisant peser une menace d’inflation sur le franc CFA, il est impératif pour les chefs d’Etat de la CEMAC de se mettre d’accord sur des mesures de sauvegarde. De plus beaucoup estiment que le franc CFA serait aujourd’hui un des facteurs explicatifs du sous-développement en Afrique centrale. DW
Un an après Dakar, Kinshasa: la République démocratique du Congo doit inaugurer samedi son grand musée national, dans un pays qui aborde avec réalisme le débat passionnel sur la restitution du patrimoine africain pillé pendant l’époque coloniale. Situé le long du majestueux boulevard « Triomphal », à côté de l’Assemblée nationale, le musée national de la République démocratique du Congo (MNRDC) a été construit par la Corée du Sud pour 20 millions de dollars. Havre de paix ouvert au public depuis juin, l’architecture du « MNRDC » isole le visiteur des bruits de la ville : portique d’accès avec galerie de colonnes, cour intérieure avec bassins, immenses portes coulissantes pour pénétrer dans les salles d’exposition, terrasse intérieure… Sur deux niveaux, les trois salles présentent un tout petit échantillon du riche patrimoine culturel et cultuel congolais. Les quelque 400 oeuvres sont rangées par grands thèmes (défis de l’existence, cycle de la vie, expression culturelle). AFP