Soudan : à la veille du cessez-le-feu, les combats se poursuivent à Khartoum
Un cessez-le-feu d’une semaine a été conclu, samedi soir, entre les belligérants au Soudan. À la veille de son entrée en vigueur, des combats ont éclaté, dimanche, dans la capitale Khartoum. Après l’annonce d’un cessez-le-feu d’une semaine, accepté par l’armée et les paramilitaires se disputant le pouvoir au Soudan, des raids aériens, des tirs et des explosions ont éclaté, dimanche 21 mai, dans la capitale soudanaise, Khartoum. Le cessez-le-feu est censé commencer lundi soir. … Les deux camps ont annoncé par communiqué vouloir respecter cette trêve, que l’ONU, l’Union africaine et le bloc de l’Afrique de l’Est, l’Igad, ont saluée. Mais en plus de cinq semaines de guerre, une dizaine de cessez-le-feu ont déjà été promis et aussitôt violés. « On ne leur fait pas confiance : à chaque fois, ils annoncent une trêve et reprennent leurs combats aussitôt », témoigne Adam Issa, un commerçant du Darfour, la région de l’ouest du pays la plus meurtrie, avec Khartoum, par les combats. France24
L’appel à l’aide des réfugiés tchadiens du Darfour
Plus de 16.000 Tchadiens réfugiés au Darfour, en majorité des femmes et des enfants, sont rentrés au Tchad après avoir fui la guerre au Soudan. Ils appellent au secours les autorités et organisations humanitaires. Nous sommes à Toumtouma près de la frontière soudanaise. C’est un camp qui accueille plus de 6.500 retournés tchadiens venus de la région du Darfour. Ces Tchadiens, en majorité des femmes et des enfants, avaient fui les combats entre les rebelles et l’armée tchadienne entre 2006 et 2008 au Tchad. Sur place, on peut apercevoir, sur des kilomètres, des tentes de fortunes construites par des retournés eux-mêmes à l’aide de tiges de mil et de tissus. Sur les visages de nombreuses femmes et enfants rencontrés, on peut lire de la tristesse. … Ces retournés tchadiens sont confrontés à la chaleur et au manque d’eau. Pour se ravitailler en eau dans ce camp, les femmes et les enfants font plusieurs kilomètres à pied ou à dos d’âne. Une situation que déplore Zenaba Mariam, 27 ans, qui a regagné son pays après plus de 15 ans au Darfour. DW
Une quinzaine de civils tués lors d’une attaque dans l’est du Burkina Faso
Le Burkina Faso a de nouveau été endeuillé dimanche par une attaque de jihadistes présumés qui ont tué une quinzaine de civils, majoritairement des bergers, dans l’est du pays, près du Togo et du Bénin, ont indiqué lundi à l’AFP des sources sécuritaire et locales. Au total, quelque 70 civils sont morts sur la semaine écoulée, dans diverses attaques qui ont visé plusieurs régions du pays. Dimanche, « plusieurs dizaines de terroristes ont attaqué les quartiers périphériques de Kompienga », chef-lieu de la province éponyme, faisant « une quinzaine de morts », a indiqué à l’AFP un habitant. « On a enterré quinze corps » et « des blessés ont également été enregistrés », a ajouté un autre habitant, précisant que « les victimes sont essentiellement des bergers qui ont été exécutés par les assaillants, qui ont emporté leur bétail ». « Une deuxième incursion d’hommes armés a également eu lieu dans la soirée, aux environs de 18 heures (locales et GMT), occasionnant un départ massif de certains habitants fuyant les coups de feu », a poursuivi cette même source. VOA
Burkina Faso : Arrestations d’acteurs de la société civile
Suite aux arrestations d’acteurs de la société civile, le procureur du Faso près le Tribunal de grande instance (TGI) Ouaga I, Harouna Yoda s’est exprimé dans un communiqué ce 21 mai 2023. Il ressort de ses propos que les enquêtes diligentées par la division des investigations criminelles de la police judiciaire et la brigade centrale de lutte contre la cybercriminalité, pour identifier les auteurs d’audios appelant à des manifestations, ont conduit à l’interpellation et à la mise en garde à vue de six personnes. « Elles sont mises en cause pour des faits d’association de malfaiteurs, divulgation de fausses informations, incitation à un attroupement armé ou non armé et d’autres infractions que l’enquête viendrait à révéler », précise le communiqué qui ajoute que des indices concordants fondent à croire que les mis en cause ont commis des faits graves et attentatoires à la loi pénale. L’activiste Mohamadi Sinon, sous le coup d’une condamnation avec sursis est également aux arrêts, poursuivi pour diffamation et mise en danger de la vie d’autrui, pour ses audios qui allèguent que la gendarmerie nationale ne s’investit pas « à cent pour cent » dans la lutte contre le terrorisme. Sidwaya
Russie: L’expansion de Wagner en Afrique suscite des inquiétudes
Le groupe Wagner, une force militaire privée de plusieurs milliers d’hommes, fondée par l’homme d’affaires russe Evgueni Prigojine, est devenu ces dernières années l’un des outils de politique étrangère le plus influent de la Russie. Il a un rôle important sur les champs de bataille en Syrie, en Ukraine, et récemment s’est efforcé d’étendre son empreinte en Afrique. Depuis 2017, Wagner opère dans plusieurs pays africains, fournissant à ses clients un soutien militaire, des services de sécurité, de la propagande, tout en étendant l’influence de Moscou sur le continent, d’après les experts William Rampe, Michael Bricknell et Will Merrow, du Council on Foreign Relations (CFR). Plutôt qu’une entité unique, Wagner est un réseau complexe d’entreprises et de groupes de mercenaires dont les opérations ont été étroitement liées à l’armée russe et à la communauté du renseignement. On estime qu’il compte quelque cinq mille membres présents à travers l’Afrique, une combinaison d’anciens soldats russes, de condamnés et de ressortissants étrangers. « Le principal objectif de la Russie en Afrique est de se constituer un soutien diplomatique qu’elle espère utiliser dans des instances telles que les Nations unies », explique Thomas Graham, du CFR. « Le groupe Wagner s’est impliqué en Afrique pour des raisons qui lui sont propres, comme la recherche d’argent. Mais plus récemment, le Kremlin a trouvé là un complément utile à ce qu’il essaie de faire sur le plan diplomatique ». Sahel-Intelligence
Armes, carburant et or, les trafics prolifèrent au Sahel
Piments, faux médicaments, carburant, or, armes à feu, et êtres humains, tout cela fait l’objet de trafics via des routes commerciales millénaires qui sillonnent le Sahel. L’ONU et ses partenaires essaient de nouveaux moyens collaboratifs pour lutter contre ces pratiques illégales, qui sont un problème croissant dans cette région d’Afrique fragile. … Un réseau de trafics s’est tissé à travers le Sahel, qui s’étend sur près de 6.000 kilomètres de l’océan Atlantique à la mer Rouge et abrite plus de 300 millions de personnes, au Burkina Faso, au Cameroun, au Tchad, en Gambie, en Guinée, au Mali, en Mauritanie, au Niger, au Nigéria et au Sénégal. Le Sahel est décrit par l’ONU comme une région en crise. Ceux qui y vivent sont en proie à une insécurité chronique, aux chocs climatiques, aux conflits, aux coups d’État et à la montée des réseaux criminels et terroristes. Les agences des Nations Unies s’attendent à ce que plus de 37 millions de personnes aient besoin d’une aide humanitaire en 2023, soit environ 3 millions de plus qu’en 2022. ONU Info
Tunisie : deux journalistes poursuivis en justice par un syndicat policier
Haythem El Mekki et Elyes Gharbi sont journalistes à Mosaïque FM en Tunisie. Lors d’une émission, ils sont revenus sur l’attentat perpétré par un gendarme aux abords d’une synagogue de Djerba le 10 mai dernier en questionnant le mode de recrutement des forces de sécurité. Les deux Tunisiens sont poursuivis en justice par un syndicat policier. Voilà plus d’une décennie que Haythem El Mekki collabore avec plusieurs médias en Tunisie. Depuis douze ans, le journaliste travaille à Mosaïque FM, un média indépendant et très suivi dans le pays. Son visage et sa voix sont bien connus à Tunis. Durant toutes ces années, le journaliste de 40 ans assure qu’il a “tout connu : les menaces de mort, les lettres empoisonnées, mon nom sur une liste de cibles à faire assassiner par des terroristes”, déclare-t-il à TV5MONDE samedi 20 mai. TV5Monde
Laurent Gbagbo ne pourra pas voter aux élections ivoiriennes de septembre
« Le processus électoral perd de sa crédibilité », a dénoncé un cadre du parti de l’ancien président ivoirien. L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo reste radié de la liste électorale publiée samedi et ne pourra pas voter aux élections locales prévues le 2 septembre, une décision qui suscite la colère de son parti. Si M. Gbagbo a été acquitté par la justice internationale de crimes contre l’humanité commis lors de la sanglante crise post-électorale de 2010-2011, il reste sous le coup d’une condamnation à 20 ans de prison en Côte d’Ivoire pour le « braquage » de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) en 2011. Malgré la grâce accordée par le président Alassane Ouattara l’an dernier dans cette affaire, il reste déchu de ses droits civiques et politiques. VOA
Guinée : les réseaux sociaux quasiment inaccessibles laissent craindre la censure
[Vidéo] Depuis le 17 mai dernier, Facebook, Instagram, TikTok, YouTube, WhatsApp et Messenger sont quasiment inaccessibles. Le Gouvernement évoque une panne au niveau du câble sous-marin, mais sa version est contestée par l’association des Blogueurs de Guinée. TV5Monde
RDC : le Président Tshisekedi veut rééquilibrer le “contrat chinois”
Quelques jours avant une visite à Pékin, le Président congolais Félix Tshisekedi a annoncé qu’il avait décidé de renégocier la convention de collaboration signée en 2008 entre son pays et un groupement d’entreprises chinoises. Le chef de l’État congolais en a fait l’annonce au conseil des ministres, précise, samedi, l’agence de presse officielle congolaise, ACP. Le porte-parole du gouvernement a diplomatiquement déclaré que « l’objectif visé est de consolider et d’élargir davantage la coopération sino-congolaise en s’appuyant sur des bases saines garantissant le principe du respect mutuel, d’équité et de transparence profitable à la fois au peuple congolais et au peuple chinois ». RTBF
RDC : des évêques soupçonnent des politiques d’instrumentaliser un conflit
Les évêques catholiques ont, sans les nommer, accusé dimanche des responsables politiques congolais d’instrumentaliser un conflit communautaire qui a fait des centaines de morts, dans l’ouest de la République démocratique du Congo. Ces violences communautaires ont débuté en juin dernier dans le territoire de Kwamouth (province de Mai-Ndombe), autour d’un conflit foncier entre les Teke, qui se considèrent comme originaires et propriétaires des villages situés le long du fleuve Congo sur environ 200 km, et les Yaka venus s’installer après eux. … « A l’issue des visites pastorales, des entretiens, des contacts et des témoignages recueillis auprès des différentes couches de la population, nous en sommes venus à l’intime conviction que des mains invisibles sanguinaires, à partir de Kinshasa se cachent derrière ce conflit », ont affirmé, dans une déclaration, les évêques de neuf diocèses. … « Parti d’un litige foncier, ce conflit est récupéré par des personnes qui défendent des intérêts occultes à caractère politique et économique ». Il s’agit d’une « instrumentalisation du conflit par certains hommes politiques en quête de légitimité locale », ont estimé les prélats. AfricaNews/AFP
Corruption dans la police sud-africaine : “Il me faudrait une boisson fraîche”
En Afrique du Sud, où la police a la sulfureuse réputation d’être à la fois inefficace et corrompue, une envie de « boisson fraîche » est une injonction bien connue à donner quelques centaines de rands lors d’un contrôle routier. « Il me faudrait une boisson fraîche », annonce le policier à la conductrice, nonchalamment accoudé à la vitre baissée. Le soleil tape sur le pare-brise de la voiture arrêtée depuis un bon moment sur le bord d’une artère embouteillée de Johannesburg. Sous sa casquette à l’étincelant logo SAPS, South African police services, l’agent fait manifestement comprendre qu’il a tout son temps. Faisant tourner un jeu de clefs sur un doigt, il mâche inlassablement un chewing-gum. VOA
Sénégal: la diversité biologique, un enjeu pour le monde rural
Au Sénégal, les organisations de la société civile se battent pour une agriculture durable respectueuse de l’environnement afin de préserver la biodiversité dans le monde rurale, alors que l’agriculture occupe 60% de la population active. Une biodiversité végétale et animale en voie de disparition. C’est le constat fait par Mariam Sow, présidente de l’organisation pour le développement durable, Enda Tiers-monde. Elle s’inquiète de la potentielle arrivée des semences génétiquement modifiées dans le pays, qui pourraient uniformiser les variétés utilisées. Elle se bat alors pour la préservation des semences paysannes. Pour préserver la biodiversité, Mariam Sow fait aussi la promotion des bonnes pratiques face à la dégradation des terres agricoles. « Dans certaines zones, les gens ont trop baissé les bras en croyant aux engrais chimiques. Nous savons que la terre est fatiguée, donc il faut lui redonner la vie. De remettre l’arbre à sa place, apporter de la matière organique qui fait vivre la terre, de la diversification des cultures, revoir la monoculture qui ne fait que détruire la terre ». Autre piste : arrêter l’utilisation de pesticides qui tuent les « insectes ravageurs utiles » protégeant les cultures. RFI
Mauritanie : large victoire du parti au pouvoir lors d’un triple scrutin, selon les résultats officiels
Le parti au pouvoir en Mauritanie a remporté une large victoire aux élections législatives, régionales et municipales du 13 mai, selon des résultats officiels provisoires rendus publics dimanche par la commission électorale à Nouakchott. Ces élections visaient à élire 176 députés, 13 conseils régionaux et 238 conseils municipaux, à un an de l’élection présidentielle. Le parti El Insaf, du président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani au pouvoir depuis 2019, a remporté 80 sièges de députés, selon les résultats lus par le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), Dah Abdel Jelil. Une dizaine de formations membres de la mouvance présidentielle en ont obtenus 36, et l’opposition 24 dont neuf pour sa principale formation, le mouvement islamiste Tewassoul. TV5Monde
Démolition d’un vaste bidonville à Mayotte
Les pelleteuses sont entrées en action lundi matin, sur l’île française de Mayotte dans l’océan Indien, pour démolir les cases en tôle insalubres de l’un des plus importants bidonvilles du territoire, ont constaté des journalistes de l’AFP. Ce « décasage » a commencé vers 07H30 locales (04H30 GMT) dans le quartier de Majicavo, sur la commune de Koungou (nord). Les autorités françaises ont déployé depuis avril des centaines de policiers et gendarmes à Mayotte pour préparer et mener une série d’interventions des services sécuritaires et sociaux regroupées sous le nom de « Wuambushu » (« reprise » en mahorais). Cette opération, qui vise à réduire l’habitat insalubre et à expulser les migrants en situation irrégulière, pour la plupart venus de l’archipel voisin des Comores, était quasiment au point mort depuis son lancement il y a près d’un mois. Prévue initialement le 25 avril, la démolition de l’important bidonville baptisé Talus 2 avait été suspendue par le tribunal administratif, avant que deux nouvelles décisions de justice ne donnent raison à l’État, la dernière datant de mercredi. VOA
Le Togo tente de relancer les congrès panafricains
Ce lundi 22 mai, à Lomé, a lieu la cérémonie de lancement des préparatifs du 9ᵉ Congrès panafricain, qui devrait se tenir entre octobre et décembre 2024 dans la capitale togolaise. Un projet que le Togo a tenu à relancer, avec le soutien de l’Union africaine, près de dix ans après l’échec du précédent congrès. Le Togo réussira-t-il à réunifier le panafricanisme, plus d’un siècle après le premier Congrès panafricain (1919), dix ans après le fiasco de la 8ᵉ édition en 2014 ? L’Afrique du Sud avait alors refusé d’accueillir des représentants du Maghreb. Le Ghana avait organisé un congrès concurrent l’année suivante. La diplomatie togolaise est en tout cas parvenue à réunir ces deux pays rivaux au sein du « Haut comité de la décennie des racines africaines »(*), quinze pays des cinq régions d’Afrique chargés par l’Union africaine d’organiser l’événement à la fin de l’année prochaine dans la capitale togolaise. RFI
Au Soudan, la culture de la gomme arabique menacée par la guerre
La gomme arabique, ingrédient clé des boissons gazeuses ou chewing-gums, était une exportation phare du Soudan avant la guerre. Depuis mi-avril, ses stocks sont au cœur des combats, les étrangers qui l’achetaient ont été évacués et les prix ont chuté. « C’est une vraie catastrophe pour les producteurs », s’alarme Adam Issa Mohammed, commerçant à El-Obeid, l’un des principaux marchés de gomme arabique, au sud de Khartoum. Et pas seulement pour les producteurs : 5 des 45 millions de Soudanais tiraient directement ou indirectement un revenu de la production de ces cristaux de sève d’acacia durcie. Pourtant, la gomme arabique du Soudan, qui représente 70 % des exportations brutes mondiales, avait résisté à tout, des conflits au réchauffement climatique. Signe que cet émulsifiant naturel est indispensable, Washington, qui a imposé des années d’embargo au Soudan, lui avait accordé une exemption spéciale. Les industries agroalimentaire et pharmaceutique ne peuvent en effet pas s’en passer : sans la gomme arabique, pas de boissons gazeuses, de chewing-gums ou de médicaments. Le Monde