Revue de presse du 22 juillet 2025

Mali: HRW accuse l’armée et Wagner de « dizaines d’exécutions sommaires » de civils peuls depuis janvier
L’ONG Human Rights Watch (HRW) a accusé mardi l’armée malienne et le groupe paramilitaire russe Wagner d’avoir perpétré « des dizaines d’exécutions sommaires et de disparitions forcées d’hommes de l’ethnie peule » depuis janvier 2025. Dans le cadre d’opérations antijihadistes, les Peuls sont régulièrement pris pour cible par les armées sahéliennes, accusés de nourrir les rangs des groupes islamistes qui minent la région. « Les soldats maliens et les combattants du groupe Wagner ont accusé la communauté peule de collaborer avec des groupes armés islamistes », relève HRW dans un communiqué mardi…L’organisation de défense des droits humains dit avoir documenté des meurtres et incendies de maisons, des enlèvements et exécutions, des arrestations, des disparitions forcées et des cas de torture dans quatre régions du Mali: Douentza, Kayes, Ségou et Tombouctou. HRW souligne avoir mené des entretiens téléphoniques avec 29 personnes ayant eu connaissance des incidents, dont 16 témoins, sept chefs de communauté, des activistes, des journalistes et des représentants d’organisations internationales. AFP

Mali: l’ancien Premier ministre Moussa Mara empêché de voyager sans justification légale
Au Mali, Moussa Mara n’a pas été autorisé à monter le 21 juillet 2025 dans son vol Bamako-Dakar, où il devait participer à une conférence internationale sur la paix au Sahel. L’ancien Premier ministre avait été longuement interrogé la semaine précédente au sujet d’un message publié sur les réseaux sociaux, mais la justice malienne l’avait laissé repartir sans retenir aucune charge contre lui. Pourtant, lundi, à l’aéroport de Bamako, deux policiers ont empêché Moussa Mara de monter dans son avion. Les deux policiers lui ont simplement indiqué avoir reçu « des instructions » pour ne « pas le laisser quitter le territoire malien ». C’est ce qu’a rapporté, dans un communiqué, l’avocat de Moussa Mara, Maître Mountaga Tall, qui dénonce une « une violation flagrante » de « plusieurs droits fondamentaux » : libertés de circulation et d’expression, notamment, pourtant garanties par la Constitution…Cette interdiction de voyager, sans aucune décision de justice, est une première pour Moussa Mara, mais pas pour le régime militaire de transition : d’autres personnalités avant lui – opposants politiques ou voix critiques de la société civile – ont déjà dû repartir de l’aéroport sans avoir pu embarquer et sans qu’aucune justification légale ou administrative leur soit fournie. RFI

Sénégal: de nombreux réfugiés maliens et burkinabè affluent dans la région de Bakel
Ils sont des centaines de Maliens et de Burkinabè à avoir fui leur pays respectif pour se réfugier dans le département de Bakel, à l’est du Sénégal, non loin de la frontière avec le Mali. Ces réfugiés disent avoir fui des exactions de l’armée burkinabè et leurs supplétifs, des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) ainsi que celles de l’armée malienne. La plupart d’entre eux sont logés à Wouro Thierno où ils bénéficient d’une assistance locale. Sur place, ils racontent leur calvaire. Pour accueillir ces déplacés du Mali et du Burkina Faso qui ont fui les violences, les villageois de Wuro Thierno se sont organisés pour leur construire des cases en banco, avec des toits en paille…Dans ce village de Ndaharatou, dit Wourou Thierno au Sénégal, les habitants nous ont confié que depuis plusieurs semaines, le nombre de réfugiés qui viennent du Mali et Burkina a augmenté depuis la dégradation de la situation sécuritaire dans ces deux pays. RFI

Présidentielle au Cameroun: près de 80 dossiers de candidatures ont été déposés
Ce 21 juillet, c’était la dernière journée de dépôt des candidatures au siège d’Elecam, l’organisme chargé des opérations électorales dans le pays. Finalement, près de 80 personnes ont déposé un dossier afin d’être candidat à la prochaine élection présidentielle prévue le 12 octobre 2025. Le compteur des dépôts de candidatures n’a cessé de s’affoler toute la soirée avant de se stabiliser peu avant minuit à 81. Passé minuit, les portes d’Elecam se sont refermées et avec elles se clôturaient aussi ces opérations de dépôt, qui auront connu un engouement et un nombre de candidats postulants record. En 2018, à ce stade du processus, ils étaient en effet au nombre de 29, un chiffre déjà record à l’époque. Malgré le durcissement de la loi électorale en 2012 sur les conditions à remplir pour candidater, notamment l’obligation pour tout parti qui investit un candidat d’avoir au moins un élu, et le relèvement substantielle de la caution passée de 1,5 million à 30 millions (2 280 à 45 700 euros, environ), les intentions de candidatures ont littéralement explosé. Parmi les postulants pour 2025, on retrouve des candidatures aux profils divers et variés…Plus tard, c’est le Conseil constitutionnel qui doit avoir le dernier mot. Il faudra donc attendre 12 jours pour connaître la liste définitive des candidats retenus. RFI

Côte d’Ivoire: 20 ans de prison à nouveau requis contre Abdoulaye Fofana, proche de Guillaume Soro
Le deuxième procès de l’ex-aide de camp de Guillaume Soro s’est tenu ce lundi 21 juillet devant le tribunal criminel d’Abidjan. Entre autres chefs d’accusation, l’ancien militaire était cette fois jugé pour « actes terroristes, attentat et complot contre l’autorité de l’État » pour son rôle allégué pendant la crise électorale de 2020, qui avait fait plus de 80 morts. Le ministère public a requis 20 ans de prison ferme contre le commandant Abdoulaye Fofana et une dizaine de ses co-accusés. Dans ce deuxième procès d’Abdoulaye Fofana, le ministère public a requis 20 ans de prison contre Abdoulaye Fofana, l’ex-aide de camp de Guillaume Soro, accusé d’« actes terroristes, attentat et complot contre l’autorité de l’État ». Pour en arriver à ce réquisitoire, le procureur a d’abord mis en avant une série de vidéos. Sur ces images, on peut voir l’accusé tenir des discours face caméra partagés à partir de fin juin 2020, alors que l’ancien soldat se trouvait en France. En treillis, il appelle les corps habillés à protéger les manifestants contre le troisième mandat brigué par le président Alassane Ouattara. « Ces vidéos ne sont pas sous scellés ! Nous ne les avons pas visionnées ! », ont protesté les avocats. Abdoulaye Fofana, lui, nie s’être filmé. « Je vois quelqu’un qui me ressemble, mais il y a les technologies », a-t-il avancé. Face à lui, le président du tribunal s’agace : « Vous avez bien cet uniforme et ces médailles ? », interroge-t-il. En réponse, l’accusé opine. L’autre élément à charge qui a été présenté, ce sont les échanges entre Abdoulaye Fofana et l’ancien sergent Eugène Ahoba, également jugé…Pour le procureur, même si les accusés n’ont pas directement commis les crimes qui leur sont reprochés, ils les ont incités et doivent être reconnus coupables. Les avocats des deux hommes demandent l’acquittement. Le délibéré de ce deuxième procès d’Abdoulaye Fofana est fixé au 28 juillet prochain. RFI

Egypte: la réforme de la procédure pénale inquiète les défenseurs des droits humains
Une réforme pénale en cours de finalisation en Egypte suscite l’inquiétude des défenseurs des droits humains, qui y voient une légalisation de procédures abusives comme les détentions arbitraires ou les procès expéditifs. Adoptée par le parlement en avril, cette loi – en attente du feu vert final du président Abdel Fattah al-Sissi – vise selon les autorités à rationaliser la procédure judiciaire, de l’arrestation à l’exécution des peines, tout en renforçant la transparence et la lutte anti-corruption…Mais ses détracteurs disent que la nouvelle loi entérinera des pratiques répressives érodant le droit à un procès équitable. Le nouveau texte, qui n’a pas encore été publié dans sa version définitive, permet au parquet, « en cas d’urgence », d’imposer une interdiction de voyage sans limitation de durée et sans attendre de décision judiciaire. Il autorise aussi les perquisitions sans mandat judiciaire « en cas de danger ou de demande de secours », sans préciser ces situations…Le texte « codifie des pratiques qui se déroulaient déjà hors du cadre légal et les légitime dans une tentative d’améliorer l’image » du pays, estime pour sa part Mahmoud Shalaby, expert d’Amnesty International sur l’Egypte. AFP

RDC : Affrontements CODECO-Zaïre à Djugu : au moins 21 morts
Au moins 21 personnes ont été tuées, dont une majorité de civils, lors de l’offensive menée par la milice CODECO contre le groupe armé Zaïre, allié à la Convention pour la révolution populaire (CRP), dans les localités de Nizi et Lopa, lundi 21 juillet, à environ 30 km au nord de Bunia, dans le territoire de Djugu (Ituri). A Nizi, où la milice Zaïre a opposé une certaine résistance, 18 personnes ont perdu la vie, avec environ une dizaine de blessés. Parmi les pertes, on compte également 12 miliciens de Zaïre tués et des armes récupérées par la CODECO. A Lopa, trois civils sont morts et deux blessés signalés lors de l’entrée violente de la CODECO, provoquant une fuite massive de la population, déplore la société civile locale. Après ces affrontements, les combattants de la CODECO se seraient retirés, mais des tirs sporadiques persistent, maintenant une atmosphère de peur. Certains déplacés qui tentaient de retourner à Nizi ont dû rebrousser chemin, découragés par des nouvelles fusillades et des scènes de pillage attribuées à des éléments des Forces armées de la RDC (FARDC), selon plusieurs témoignages, sans réaction officielle pour le moment. Radio Okapi

Rwanda : un tribunal refuse de libérer l’opposante Victoire Ingabire
Victoire Ingabire restera en détention dans l’attente de son procès, ont décidé les juges du tribunal de première instance de Kicukiro. Selon les autorités judiciaires, il existe un risque de fuite de l’opposante politique. Ingabire, à la tête d’un parti politique non reconnu officiellement, a été arrêtée le 19 juin dernier à son domicile de Kigali. Cette arrestation s’inscrit dans le cadre d’une procédure judiciaire de longue haleine visant plusieurs figures de l’opposition rwandaise. Les chefs d’accusation comprennent la diffusion de fausses informations ou de propagande préjudiciable dans l’intention de susciter une opinion internationale hostile à l’égard du gouvernement rwandais et association de malfaiteurs . L’opposante avait déjà été entendue le 19 juin dernier. Déjà emprisonnée entre 2010 et 2018 à la suite d’un procès largement considéré comme motivé politiquement, elle avait été condamnée en 2012 à 15 ans de réclusion. Cette condamnation faisait suite à sa tentative de se présenter à l’élection présidentielle de 2010, les autorités l’accusant alors de complot contre le gouvernement et de négation du génocide de 1994. Elle a finalement été libérée en septembre 2018 après avoir bénéficié d’une grâce présidentielle. En mars 2024, un tribunal de Kigali a rejeté sa demande d’effacement de casier judiciaire, l’empêchant ainsi de se porter candidate à l’élection présidentielle prévue en juillet 2024. AFricanews

Maurice: Surveillance maritime : Portes ouvertes et actions citoyennes pour marquer les 38 ans de la NCG
La National Coast Guard (NCG) a célébré son 38e anniversaire, dimanche, par le biais d’une série d’activités symboliques, mettant en lumière son engagement indéfectible envers la nation et l’environnement…Plusieurs actions ont été déployées à travers l’île, illustrant la volonté de la NCG de conjuguer devoir de sécurité et responsabilité sociale. Des campagnes de nettoyage de plages ont été organisées à Mont-Choisy et à Mahébourg, tandis que des collectes de sang ont eu lieu au Plaisance Mall et au quartier général de la NCG. Des séances de plantation d’arbres sont également prévues, en plus d’un défilé officiel programmé dans le courant de la semaine. Ces initiatives traduisent la philosophie de la NCG à protéger non seulement les eaux mauriciennes, mais aussi contribuer activement au bien-être de la population et à la préservation de l’environnement. Fondée en 1974 sous le nom de Marine Wing de la police, avec l’acquisition du navire Amar, la NCG a connu une évolution constante pour faire face aux nouveaux défis maritimes régionaux. Depuis, elle joue un rôle clé dans la sécurisation du territoire maritime de Maurice, la surveillance des zones économiques exclusives, le sauvetage en mer et la lutte contre diverses formes de trafic illicite. À l’aube de sa quatrième décennie, la NCG réaffirme son engagement à défendre les intérêts maritimes de la République de Maurice, tout en cultivant une relation étroite avec la population. Le Mauricien