En Guinée, les acteurs de la société civile inquiets
Peu de temps après le coup d’Etat de septembre 2021, les militaires au pouvoir, menés par le colonel Mamadi Doumbouya, qui s’est fait nommer général de corps d’armée en début d’année, ont commencé par interdire les manifestations publiques. Les mois qui ont suivi, les leaders des principales formations politiques ont été emprisonnés ou poussés à l’exil. Les grands médias du pays sont fermés. « Pratiquement, il n’y plus du tout de liberté d’expression dans notre pays. Aujourd’hui, chacun est inquiet pour sa vie. Même les journalistes, pour publier quelque chose, sont inquiets. Même nous, les activistes de la société civile, on se dit que nous pouvons être kidnappés quelque part à tout moment », a déplolré Bella Bah, un activiste basé à Conakry. Le 9 juillet dernier, deux leaders du Front national pour la défense de la Constitution, le FNDC, ont été ‘’enlevés’’ de nuit par des “gendarmes et militaires encagoulés” à leurs domiciles, selon le FNDC. Depuis, Oumar Sylla, alias Foniké Mengue, et Billo Bah n’ont donné aucun signe de vie. DW
En Tunisie, Kaïs Saïed annonce briguer un nouveau mandat présidentiel
Spécialiste de la Constitution, élu démocratiquement en octobre 2019, M. Saïed a accaparé tous les pouvoirs depuis son coup de force de juillet 2021 qui a fait vaciller la jeune démocratie tunisienne née en 2011 de la première révolte du « Printemps arabe ». Après plusieurs mois de blocage politique, le président avait ainsi limogé le premier ministre et gelé le Parlement avant de le dissoudre. M. Saïed a fait adopter une nouvelle Constitution par référendum à l’été 2022 instituant un nouveau système de deux chambres aux pouvoirs très limités, faisant passer la Tunisie d’un régime parlementaire à un système ultra-présidentialiste qui consacre selon ses détracteurs la dérive autoritaire de M. Saïed. Depuis le printemps 2023, les principaux opposants ont été emprisonnés, notamment le chef du parti islamo-conservateur Ennahdha, Rached Ghannouchi, et la présidente du Parti destourien libre, Abir Moussi, nostalgique des dictatures du héros de l’indépendance Habib Bourguiba et de Zine El-Abidine Ben Ali, renversé en 2011. Ennahda, bête noire de M. Saïed, a dominé les coalitions des dix années qui ont suivi la révolution de 2011 contre le régime de Ben Ali. Le Monde avec AFP
En Ouganda, les locaux du principal parti d’opposition encerclés par la police
Les locaux du parti de Bobi Wine, principal opposant en Ouganda, ont été encerclés lundi 22 juillet « par des policiers lourdement armés », a-t-il affirmé, à la veille d’une manifestation contre la corruption interdite par les autorités. Les locaux de la Plateforme d’unité nationale (NUP) à Kavule, dans la banlieue de la capitale Kampala, sont « assiégés par des policiers et des militaires lourdement armés. Nous nous y attendions de la part de ce régime, mais nous n’abandonnons pas la lutte pour libérer l’Ouganda », a déclaré à l’Agence France-Presse Bobi Wine, de son vrai nom Robert Kyagulanyi. L’Ouganda est dirigé d’une main de fer depuis 1986 par le président Yoweri Museveni. Les autorités ougandaises ont souvent réprimé le NUP et Bobi Wine, ancienne pop star qui a défié le président Yoweri Museveni lors de la dernière élection présidentielle en 2021. Durant cette élection, entachée de fraudes selon l’opposition, des manifestations contre une énième arrestation de Bobi Wine avaient été violemment réprimées par les forces de l’ordre, faisant au moins cinquante-quatre morts. Le Monde avec AFP
Centrafrique: les ONG craignent un tour de vis du gouvernement après des demandes sur leurs activités
Le ministre centrafricain de la Justice donne jusqu’au 30 juillet aux ONG nationales et internationales travaillant sur les droits de l’homme dans le pays, pour transmettre leur rapport d’activité sur l’année 2023. Comme son confrère de l’Économie quelques jours plus tôt, il enjoint ces organisations à respecter leurs obligations légales. Les ONG, elles, reconnaissent certains manquements liés à un cadre jusque-là flou, mais on s’interroge également sur cette communication et sur un possible tour de vis à leur encontre. RFI
Le Soudan et l’Iran échangent des ambassadeurs, après huit ans de rupture
Le général Abdel Fattah Abdelrahman Al-Bourhane, chef de l’armée et dirigeant de facto du Soudan, a reçu dimanche 21 juillet l’ambassadeur d’Iran et a envoyé le sien à Téhéran, marquant ainsi le rapprochement entre les deux pays après huit ans de rupture. Le gouvernement soudanais, fidèle à l’armée dans sa guerre contre les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), a annoncé que le général Bourhane avait reçu le nouvel ambassadeur de Téhéran, Hassan Shah Hosseini, à Port-Soudan, siège du gouvernement, sur la rive de la mer Rouge. Cela marque « le début d’une nouvelle phase » en ce qui concerne les relations entre les deux pays, a déclaré le sous-secrétaire du ministère des affaires étrangères, Hussein Al-Amin, alors que M. Bourhane a dépêché un nouvel ambassadeur en Iran : Abdelaziz Hassan Saleh. … Depuis le début de la guerre au Soudan, en avril 2023, un certain nombre de puissances étrangères ont soutenu les deux camps rivaux. Le Soudan a expulsé des diplomates des Emirats arabes unis sur la base d’allégations de transfert d’armes vers les FSR, tandis que l’Egypte et la Turquie ont soutenu l’armée. En février, les Etats-Unis ont exprimé leur inquiétude quant à des livraisons d’armes à l’armée soudanaise par l’Iran, ennemi juré de Washington. Le Soudan s’est également rapproché récemment de la Russie, qui, selon des experts, a reconsidéré ses relations antérieures avec les FSR, qu’elle a soutenues pendant des années par l’intermédiaire de ses mercenaires du groupe Wagner. Le Monde avec AFP
Les Émirats arabes unis et le chef de l’armée soudanaise sur la voie d’une reprise du dialogue
Il s’agit du premier contact entre les deux hommes depuis la dégradation de leurs rapports l’année dernière en raison de l’appui des Émirats arabes unis aux forces de soutien rapide, les paramilitaires du Soudan dirigés par Mohamad Hamdane Daglo et qui sont en guerre contre l’armée. Un rapport récent du groupe des experts de l’ONU avait confirmé l’aide d’Abou Dhabi, en armes et en munitions aux FSR sous couvert d’aides humanitaires, ce que Abou Dhabi a toujours nié. Le palais présidentiel émirati indique que l’appel téléphonique a été initié par le chef de l’armée soudanaise, mais le communiqué du Conseil souverain de transition au Soudan, dirigé par le général al-Burhan, indique qu’au contraire, le contact a été établi à l’initiative du monarque émirati. RFI
Les journalistes menacés par le conflit au Soudan
Le 4 juin 2024, le journaliste soudanais Muawiya Abdel Razek est assassiné à son domicile dans la capitale Khartoum, abattu par des paramilitaires, lui et trois membres de sa famille. Selon le Syndicat des journalistes soudanais, au moins sept journalistes sont décédés depuis le début du conflit. Un chiffre certainement bien en deçà de la réalité, ajoute ce syndicat, tellement il est difficile d’évaluer le nombre de victimes dans cette guerre. Comme des dizaines de milliers de Soudanais, les journalistes ont, eux aussi, pris le chemin de l’exil. Il ne reste probablement qu’une dizaine de journalistes dans la capitale, explique Hassan Ahmed Berkia, membre du syndicat des journalistes soudanais, en exil aux Émirats arabes unis : « Tout d’abord, il est difficile de vivre à Khartoum… il n’y a pas de travail, tous les journaux de presse écrites ont été fermés et détruits. Et pour ceux qui peuvent encore travailler comme journaliste, c’est dangereux, il y a des raids aériens, des bombardements et les deux camps vous prennent pour cible. Les paramilitaires vous accusent de soutenir l’armée, et l’armée vous accuse de soutenir les FSR ». RFI
Éthiopie: la mendicité a explosé dans un Tigré ravagé par la guerre entre 2020 et 2022
Vingt mois après la fin de la guerre, le Tigré, dans le nord de l’Éthiopie, est toujours face à d’immenses défis. Le conflit avait opposé les Tigréens au pouvoir central éthiopien, allié de l’Érythrée voisine et d’autres régions comme celle Amhara. Aujourd’hui, la région est exsangue. Le pouvoir tigréen a même déclaré une situation de famine. Dans un tel contexte, une partie de la population est tombée dans la pauvreté la plus totale et depuis la fin de la guerre, le nombre de mendiants a explosé. Illustration à Mekele, capitale tigréenne. RFI
La tension persiste entre Abidjan et Ouagadougou
A ces accusations s’ajoute l’exil des Burkinabè qui fuient la situation dans leur pays et le refoulement de 173 d’entre eux, ce mardi, par la Côte d’Ivoire. Depuis 2021, le nord de la Côte d’Ivoire accueille un afflux constant de réfugiés burkinabè qui fuient les attaques armées dans leur pays. Ils seraient, aujourd’hui, plus de 59.000, principalement des femmes et des enfants, selon le HCR, l’Agence des Nations unies pour les réfugiés. Près de 12 000 sont des demandeurs d’asile qui vivent dans deux sites d’accueil en territoire ivoirien. La pression humanitaire à la frontière augmente aussi les menaces d’attaques du côté ivoirien, « amenant la Côte d’ivoire à se barricader afin que les terroristes mis en déroute au Burkina Faso ne puissent s’installer de l’autre côté de la frontière », a récemment déclaré le ministre ivoirien de la Défense, Téné Birahima Ouattara. DW
Côte d’Ivoire: la colère des riverains d’une commune d’Abidjan après les opérations de déguerpissement
En Côte d’Ivoire, les opérations de déguerpissement entamées en début d’année par le district autonome d’Abidjan se poursuivent. Il s’agit pour les autorités de la capitale économique ivoirienne « d’assainir » le cadre de vie. Ces opérations ont donné lieu à des échauffourées entre des groupes de jeunes et les agents du district autonome. Très tôt ce dimanche, les habitants du quartier Ebrié dans la commune d’Adjamé, ont été réveillés par le bruit des engins de chantier. Les agents du district autonome d’Abidjan sont en effet venus détruire des magasins qui jouxtent la voie menant à la mairie. … Du côté de la chefferie, on dénonce le fait de ne pas avoir été associé à l’opération. N’Koumo Jacques, porte-parole de la notabilité, lance : « Si vous voulez nettoyer une emprise, vous devez quand même vous asseoir avec des gens et coordonner ça tranquillement pour qu’il n’y ait pas de débordements. On ne peut pas venir dans un village avec des machines pour venir détruire des bâtisses. Nous ne sommes pas d’accord. » Le district autonome procède ce lundi matin au lancement d’une brigade spéciale de lutte contre le désordre urbain. RFI
RDC : descente de l’armée à la prison centrale de Kinshasa
Selon des témoins, cette descente musclée des forces de sécurité congolaises se fait régulièrement dans cette prison où les détenus vivent dans des conditions inhumaines au centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa, le CPRK, mieux connu comme la prison centrale de Makala. Mais cette réaction des forces de l’ordre pourraît sûrement aggraver la misère des détenus. C’est ce que déplore la fondation Bill Clinton pour la paix. L’organisation de défense des droits des prisonniers a qui révélé la situation. Son président, Emmanuel Adou Coll, souligne l’importance des appareils de communication pour les détenus. Il explique que « ces appareils aident les prisonniers pour le contact avec leurs familles et leurs connaissances pour leur survie parce que l’Etat congolais ne dispose pas de moyens financiers pour les prisonniers. En récupérant ces appareils il y aura augmentation des décès que nous déplorons chaque jour dans les prisons en RDC ». L’irruption inopinée des forces de l’ordre à la prison de Makala est intervenue après la publication la semaine dernière des vidéos par Stanis Bujakera, journaliste du site d’information en ligne, actualité.cd et correspondant de Jeune Afrique et de Reuters, montrant clairement la misère des détenus entassés dans des petites pièces de la prison. DW
Au Sénégal, plus de 250 « migrants irréguliers » interceptés en deux jours, selon la marine
Plus de 250 « migrants irréguliers » venus de différents pays d’Afrique de l’Ouest, dont plusieurs femmes, ont été interceptés, vendredi 19 et samedi 20 juillet, au Sénégal, selon la marine, quelques jours après un naufrage meurtrier au large de la Mauritanie voisine d’une embarcation partie des côtes sénégalaises. Cinquante-sept « candidats à l’émigration irrégulière » ont été « interpellés » samedi matin « à terre » par une patrouille de la marine sénégalaise à Saint-Louis, une zone de pêche dans le nord du pays, a annoncé sur le réseau social X la direction des relations publiques des armées (Dirpa), sans plus de détails. Plus tôt, la Dirpa avait fait état de l’interception vendredi de plus de 202 « migrants irréguliers » à bord d’une pirogue. L’embarcation a été arrêtée par un patrouilleur de la marine dans la localité de Lompoul, une autre zone de pêche dans la même partie Nord. Le Monde avec AFP
Le Nigeria inflige à Meta 220 millions de dollars d’amende pour violation des données personnelles
Le Nigeria a infligé, vendredi 19 juillet, une amende de 220 millions de dollars (202 millions d’euros) au groupe américain Meta, maison mère de Facebook et WhatsApp, pour des violations « multiples et répétées » de la protection des données et des droits des consommateurs, selon les autorités nigérianes. « Nous contestons cette décision de même que l’amende, et nous faisons appel », a indiqué un porte-parole de WhatsApp dans un mail à l’AFP. Dans un communiqué, la Commission fédérale de la concurrence et de la protection des consommateurs (Federal Competition and Consumer Protection Commission, FCCPC) a accusé Meta d’avoir violé sur Facebook et WhatsApp les lois du Nigeria garantissant cette protection. Selon le communiqué signé du directeur général de la FCCPC, Adamu Abdullahi, l’enquête, menée entre mai 2021 et décembre 2023 par la FCCPC conjointement avec la Commission chargée de la protection des données au Nigeria, a démontré que Meta avait des « pratiques invasives » dans le pays en matière de protection des données et des consommateurs. Le communiqué accuse Meta de pratiques discriminatoires, d’abus de position dominante, d’utilisation sans autorisation les données personnelles de Nigérians, et d’avoir privé les Nigérians du droit de déterminer comment leurs données étaient utilisées. France24