Revue de Presse du 22 juillet 2022

Nigeria: 17 personnes tuées dans plusieurs attaques armées
Dix-sept personnes, dont cinq policiers, ont trouvé la mort dans plusieurs attaques armées perpétrées par une bande criminelle dans la province de Katsina, dans le nord-ouest du Nigeria, ont indiqué jeudi la police et un responsable local. Les forêts du nord-ouest et du centre du Nigeria sont infestées de bandes criminelles, connues localement sous le nom de « bandits », qui tuent ou enlèvent les habitants après avoir pillé et incendié leurs maisons. Mercredi soir, un groupe d’environ 300 « bandits » à moto ont attaqué un poste de police près du village de Gatakawa, dans le district de Kankara, tuant cinq agents, selon le porte-parole de la police locale Gambo Isah. « Nous avons perdu cinq policiers dans un échange de tirs avec les bandits, alors qu’ils tentaient de les empêcher de mener un raid dans le village de Gatakawa », a déclaré M. Isah. Par ailleurs, au moins neuf personnes ont été tuées mardi et mercredi dans d’autres attaques contre quatre villages du district voisin de Faskari, selon un responsable local, Musa Ado, qui a attribué ces violences à la même bande armée. … Les « bandits » ont récemment multiplié les attaques dans l’Etat de Katsina, opérant depuis l’Etat voisin de Zamfara, leur principal repère. Sahel-Intelligence

Référendum en Tunisie : les partisans de Kaïs Saïed en campagne, l’opposition appelle au boycott
Les Tunisiens sont appelés à voter lundi pour ou contre le projet de réforme de la Constitution qui va renforcer les pouvoirs au président Kaïs Saïed, mettant ainsi fin au système parlementaire en place depuis 2014. L’instance supérieure indépendante pour les élections n’a disposé que de deux mois pour préparer ce scrutin. Reportage sur place de Lilia Blaise et Hamdi Tlili pour France 24. Les Tunisiens se prononcent, lundi 25 juillet, sur une nouvelle Constitution lors d’un référendum qui a de fortes chances d’être adopté et marquera un tournant pour cette jeune démocratie en la faisant rebasculer vers un régime ultra-présidentiel, au risque d’une dérive dictatoriale. Ce pays de 12 millions d’habitants est en proie à une grave crise politique depuis que le président Kaïs Saïed s’est octroyé il y a un an l’ensemble des pouvoirs et le dirige par décrets, arguant d’une situation ingérable. « Un coup d’État », selon ses opposants, « une concentration excessive du pouvoir », selon les défenseurs des droits. France24

Des voix s’élèvent en Côte d’Ivoire dans l’affaire des 49 soldats ivoiriens arrêtés au Mali
Dix jours après l’arrestation des 49 soldats ivoiriens au Mali, l’opposition et la société civile sortent de leur silence et critiquent la mauvaise gestion de l’affaire par les autorités ivoiriennes et lui demandent davantage de transparence dans cette affaire pour le moins confuse. Hier matin, Katinan Koné, porte-parole du PPA-CI, le parti de Laurent Gbagbo, a demandé la plus grande transparence dans cette affaire et exigé l’ouverture d’une enquête parlementaire pour démêler le vrai du faux. « Nous sommes gênés que nos soldats se retrouvent dans cette situation. Donc, nous demandons qu’ils retournent au pays, mais par la voie diplomatique, sans toutefois que cette venue cache ou empêche la recherche de la vérité sur ce qu’ils sont allés faire là-bas », dit-il. Au même moment, l’Office ivoirien des droits de l’homme (OIDH) a estimé que les ministres devaient rendre des comptes à la population durant cette période de flottement. … Opposition et société civile ont néanmoins salué la médiation en cours de la diplomatie togolaise pour libérer les soldats. Mardi, le président Ouattara s’est dit disposé à discuter avec le Mali. RFI

Le chef de Barkhane accuse le groupe russe Wagner de « prédation » au Mali
Le commandant de la force française Barkhane, le général Laurent Michon, a accusé jeudi à Ouagadougou le groupe paramilitaire russe Wagner de « prédation », le comparant à un « dealer » de drogue dans sa façon d’agir au Mali. « Le code minier au Mali a changé et désormais (…) un certain nombre de dispositions ont été prises pour exploiter trois sites d’or par Wagner. Cela s’appelle de la prédation sonnante et trébuchante », a déclaré le général Michon lors d’une conférence de presse. Selon lui, « cela veut dire que, désormais, il va falloir commencer à payer » les mercenaires russes du groupe, estimés « à un peu plus d’un millier d’hommes, déployés en six mois au fur et à mesure au centre du Mali et à l’est ». Le général Michon a affirmé que le groupe avait utilisé le « principe du dealer » de drogue « en offrant une première dose gratuite au Mali: une protection contre les méchants Français » et des résultats rapides. « Dans le centre du Mali, ils ont fait 200 prisonniers, tous exécutés dans la foulée. C’est du résultat rapide de mercenaires », a-t-il ajouté. VOA/AFP

Au Mali, la Minusma poussée vers la sortie ?
Les autorités maliennes reprochent au Français Olivier Salgado d’avoir posté sur le réseau social Twitter des « informations inacceptables » au lendemain de l’arrestation de 49 soldats ivoiriens à Bamako le 10 juillet. Il avait publié, en tant que porte-parole de la Minusma, des éléments de communication de la mission sur cette affaire. Les soldats ivoiriens, qualifiés de « mercenaires » par Bamako, étaient selon Abidjan des éléments de soutien au contingent ivoirien de la Minusma, des « Eléments nationaux de soutien » (ENS), une procédure de l’Onu permettant aux contingents des missions de maintien de la paix de faire appel à des prestataires extérieurs à l’Onu pour des appuis logistiques. Selon Nicolas Normand, ancien ambassadeur de France au Mali, les militaires maliens déroulent un plan à plusieurs étapes, afin de pousser la mission onusienne déployée depuis 2013 au départ, comme cela avait été le cas avec les forces militaires françaises de l’opération Barkhane. DW

Guinée : l’opposition lance un appel aux manifestations
Une importante coalition de partis, de syndicats et d’organisations de la société civile en Guinée a appelé jeudi à manifester contre la junte au pouvoir, bravant l’interdiction des nouvelles autorités. Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), va organiser « une série de manifestations citoyennes et pacifiques dans le Grand Conakry, le jeudi 28 juillet 2022, et sur toute l’étendue du territoire national, le jeudi 4 août 2022 », selon un communiqué. La coalition entend ainsi dénoncer la « gestion unilatérale de la transition » par la junte, son « mépris et son arrogance » ainsi que son « refus systématique d’ouvrir un cadre de dialogue crédible » pour définir les termes de la transition. Elle veut aussi protester contre _ »l’instrumentalisation de la justice par la junte »_ainsi que son « refus obstiné » de publier la liste nominative de ses membres et de se soumettre à l’obligation de faire la déclaration de leurs biens ». Cette reprise des manifestations intervient au lendemain d’une rencontre à Conakry entre des médiateurs ouest-africains, dont l’ex-président béninois Thomas Boni Yayi, et le chef de la junte et des officiels guinéens. Le colonel Mamady Doumbouya, qui a renversé le 5 septembre le président Condé, s’est engagé à remettre le pouvoir à des civils élus dans un délai de trois ans. AfricaNews/AFP

RDC-Rwanda: une nouvelle rencontre en Angola pour mettre fin aux tensions
Une nouvelle rencontre a eu lieu à Luanda, capitale angolaise, mercredi et jeudi pour entamer le processus de désescalade entre la RDC et le Rwanda après des mois de tension. À la suite de la tripartite RDC-Rwanda-Angola du 6 juillet, les délégués congolais et rwandais s’étaient décidés à relancer la commission mixte permanente RDC-Rwanda. C’est ce cadre qui a été choisi pour restaurer la confiance entre les deux parties. Sur le papier, il y a des avancées. Les deux parties se sont prononcées en faveur de la cessation des hostilités par le M23 et son retrait immédiat. Elles ont appelé au déploiement de la force régionale décidée par le processus de Nairobi dans la région. Les troupes rwandaises ne participeront donc pas à cette force régionale à la demande de Kinshasa. Son rôle est non seulement de combattre le M23, mais aussi les rebelles rwandais des FDLR et leurs dissidents, dit le communiqué final de la réunion. Kinshasa et Kigali ont demandé au médiateur de s’impliquer pour parvenir à la matérialisation de cette recommandation dans un bref délai. RFI

Le nord du Togo confronté à une pression croissante des groupes armés
Au fil des mois, la menace s’est rapprochée. Aujourd’hui, elle frappe le nord du Togo. Samedi 16 juillet, l’armée et le gouvernement togolais ont confirmé que des attaques coordonnées menées deux jours plus tôt par « des individus armés » contre quatre villages de la région des Savanes, à l’extrémité septentrionale du pays, avaient fait des morts et des blessés parmi les populations. D’après les témoignages recueillis par l’AFP auprès de plusieurs défenseurs des droits humains, au moins douze civils ont été tués. Après avoir dénoncé des actes « lâches » et « criminels », le gouvernement a encouragé les habitants à « rester davantage mobilisés » et à « maintenir une vigilance accrue ». L’inquiétude est forte. « Les populations vivent dans la hantise d’une nouvelle attaque, écrivait dimanche le site Togo Scoop Info. Les villages de Borgou, Yiegou et Ogaro se vident… Seules les personnes âgées restent encore. » « Il faut que les gens restent chez eux, insiste auprès du Monde Christian Trimua, porte-parole du gouvernement. Leur départ ferait le lit de ces terroristes qui n’ont pas encore été identifiés. » Longtemps épargné par les attaques, contrairement au Bénin voisin où elles sont régulières depuis 2019, le Togo apparaît aujourd’hui comme une cible pour les groupes armés, notamment les djihadistes du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), présents dans le sud du Burkina Faso. Depuis novembre 2021, quatre attaques ont ciblé le nord de ce pays du golfe de Guinée. En mai, une embuscade revendiquée par le GSIM, la branche d’Al-Qaïda au Mali, a coûté la vie à huit soldats. Le Monde

En Centrafrique, la chasse à la fraude dans l’administration
En proie à un déficit de trésorerie exacerbé par l’insécurité et le gel des appuis budgétaires du FMI et de la Banque Mondiale, la Centrafrique lance une opération de vérification dans l’administration publique. Il s’agit d’identifier les fonctionnaires qui perçoivent indument plusieurs salaires. Le gouvernement espère ainsi faire plus d’1,2 milliard d’économie par an. Mais cette opération est délicate, notamment lors du contrôle des forces de défense et de sécurité. … Les autorités n’écartent pas l’idée de confier le contrôle à des experts russes. Des observateurs critiquent une démarche solitaire et souhaitent un élargissement aux services des statistiques. D’autres demandent aux autorités de s’attaquer au nœud de la fraude à partir du trésor et de l’office de l’informatique. Parallèlement, la pression du FMI s’intensifie. Le gouvernement est appelé à réduire son budget prévisionnel de 289 milliards. DW

Congo-Brazzaville: la campagne pour le second tour des législatives est lancée
Au Congo-Brazzaville, la campagne en vue du deuxième tour des élections législatives, prévu le 31 juillet, a démarré jeudi sur l’ensemble des 25 circonscriptions concernées. Ce second tour intervient alors que le Parti congolais du travail (PCT) du président Denis Sassou-Nguesso a déjà obtenu 102 des 151 sièges de l’Assemblée nationale. Brazzaville compte huit circonscriptions en ballotage sur les 25. Jeudi, les artères et autres carrefours de la capitale n’étaient pas jonchés d’affiches comme lors de la campagne du premier tour des législatives, couplées aux élections locales. Le lancement de la campagne a donc été timide. Dans la rue, on pouvait voir essentiellement des élèves qui jubilaient après leur admission au baccalauréat général dont les résultats ont été livrés jeudi. … Le duel le plus attendu a lieu à Mouyondzi, dans la Bouenza, entre la ministre des PME (petites et moyennes entreprises) Jacqueline Lydia Mikolo et l’ancienne dirigeante de la Fédération de l’opposition congolaise, Claudine Munari qui est en ballotage favorable. Le premier tour des législatives a été marqué par des faiblesses relevées par les observateurs et des fraudes dénoncées par certains candidats malheureux. C’est le cas de Dave Mafoula, également ancien candidat à la présidentielle, battu « irrégulièrement » à Mossaka (nord), selon ses propres mots. RFI

Pourquoi la Chine a du succès en Afrique
Une voie rapide qui s’étend sur 27 kilomètres au cœur de Nairobi et relie le principal aéroport du Kenya au quartier central des affaires de la capitale, au musée national et au palais présidentiel. Sa construction n’a duré que deux ans sous l’égide de la Chine. Selon l’étude publiée par la fondation Friedrich Naumann, les entreprises d’Etat chinoises devancent de plus en plus leurs concurrentes européennes grâce à la rapidité de leurs décisions et de l’exécution de leurs contrats en Afrique. L’étude réalisée par cette fondation proche du parti libéral allemand a été menée auprès de plus de 1.600 décideurs dans 25 pays. Les personnes interrogées peignent une Europe qui cherche avant tout à exporter des valeurs vers l’Afrique, tandis que des crédits, des pelleteuses et des ouvriers arrivent de Chine. Stefan Schott, chef de projet pour la fondation Friedrich Naumann, explique à la DW que « nous ne conseillerions jamais de jeter par-dessus bord les valeurs européennes de démocratie, de droits de l’homme et de durabilité. … Mais, poursuit-il, il faut tout de même examiner d’un œil critique si toutes les normes que nous fixons sont vraiment nécessaires. Si l’on peut vraiment aborder les conditions en Afrique selon les normes européennes ou si elles ne sont pas en partie exagérées. » … Sur une liste de 17 critères, les Chinois ne sont en tête que pour 4 : ils prennent des décisions plus rapidement, mettent en œuvre des projets plus rapidement, s’ingèrent moins dans les affaires intérieures – et ont moins de scrupules à recourir à la corruption, qui, selon la perception des personnes interrogées, est pourtant également utilisée par les entreprises européennes. DW

« Printemps arabe » sud-africain: mise en garde de Thabo Mbeki
L’ex-président sud-africain Thabo Mbeki a averti jeudi que son pays était assis sur une bombe à retardement et pourrait faire face à un soulèvement semblable à celui du « printemps arabe » déclenché par une révolte sociale. Mbeki, qui a succédé en 1999 à l’icône de la lutte contre l’apartheid Nelson Mandela, a déclaré que l’Afrique du Sud était confronté à des niveaux insoutenables de pauvreté et de chômage. « L’une de mes craintes, camarades, c’est que l’un de ces jours, nous (…) allons avoir notre propre version du printemps arabe », a déclaré M. Mbeki lors d’un service commémoratif en l’honneur de Jessie Duarte, la secrétaire générale adjointe de l’ANC (Congrès national africain), décédée d’un cancer durant le week-end. … « Vous ne pouvez pas avoir autant de chômeurs, tant de pauvres, de personnes confrontées à cette anarchie », et des dirigeants « corrompus », a-t-il déclaré. « Un jour, ça va exploser », a-t-il déclaré lors du service commémoratif organisé à l’hôtel de ville de Johannesburg. VOA/AFP