Des numéros du président français Emmanuel Macron et de membres du gouvernement figurent sur une liste de cibles potentielles du logiciel Pegasus, utilisé par certains États pour espionner des personnalités, a déclaré mardi Laurent Richard, directeur de l’organisation Forbidden Stories, confirmant une information du journal Le Monde. Selon le journal Le Monde, l’un des numéros de téléphone du président Emmanuel Macron, ainsi que celui de l’ancien Premier ministre Édouard Philippe et de 14 membres du gouvernement, figurent « dans la liste des numéros sélectionnés par un service de sécurité de l’État marocain, utilisateur du logiciel espion Pegasus, pour un potentiel piratage ». Le numéro du président Macron aurait été saisi en mars 2019 par un opérateur au sein des services du royaume chérifien. … Selon les enquêteurs des différents médias qui ont travaillé sur cette affaire Pegasus, on le rappelle, l’Etat marocain est un utilisateur de ce logiciel espion. Ce que Rabat a démenti lundi. Le Maroc aurait mis sur écoute environ 10 000 numéros dont 10% en France. Autre information concernant le Maroc, venant cette fois de la cellule d’investigation de Radio France, partenaire du consortium de médias internationaux, le roi Mohammed VI lui-même et son entourage serait sur la liste. RFI
Selon l’analyse conduite par Forbidden Stories, Amnesty International et publiée en France par le journal Le Monde, deux services marocains seraient des clients de l’entreprise israélienne NSO, créatrice de Pegasus. Il s’agit de la Direction générale des études et de la documentation et de la Direction générale de la surveillance du territoire. La première, dite DGED, est le service de renseignement extérieur du pays, chargé notamment du contre-terrorisme. Elle surveille, par exemple, les militants de la cause du Sahara occidental, y compris en France et, on l’imagine, au sein des autorités algériennes, principal soutien du Front Polisario. La seconde, dite DGST, est le service de surveillance intérieure. Selon Forbidden Stories, ce serait elle la principale utilisatrice du logiciel, pour surveiller journalistes, opposants, hommes politiques, mais aussi l’entourage du roi Mohamed VI, les personnes qu’il rencontre, sa famille, notamment son cousin Hicham Alaoui, critique du régime, appelé le « prince rouge » et déchu de son titre. … Le Maroc aurait largement utilisé le logiciel Pegasus pour espionner son voisin et rival algérien jusque dans les plus hautes sphères de l’État. Plus de 6 000 numéros de téléphone auraient été ainsi sélectionnés comme cibles potentielles. RFI
Le parquet malgache a annoncé avoir déjoué une tentative d’assassinat du président de la République de Madagascar, Andry Rajoelina, et arrêté plusieurs personnes « étrangères et malgaches ». Parmi ces personnes arrêtées figurent deux Français, selon des sources diplomatiques. « Plusieurs ressortissants étrangers et malgaches ont été interpellés mardi dans le cadre d’une enquête pour atteinte à la sûreté de l’Etat », a déclaré, mercredi soir, à la presse la procureure générale, Berthine Razafiarivony, qui n’a pas donné davantage de précisions, pour l’heure, concernant les motivations. « Selon les preuves matérielles en notre possession, ces individus ont échafaudé un plan d’élimination et de neutralisation des diverses personnalités malgaches dont le chef de l’Etat, a précisé la procureure. A ce stade de l’enquête, qui se poursuit, le parquet général assure que toute la lumière sera faite sur cette affaire. » L’agence malgache Taratra, sous tutelle du ministère de la communication, fait savoir que les deux Français arrêtés, Philippe F. et Paul R., seraient d’anciens officiers à la retraite. Lors de la célébration de la fête de l’indépendance de Madagascar, le 26 juin, la gendarmerie avait déjà annoncé avoir déjoué une tentative d’assassinat du secrétaire d’Etat chargé de la gendarmerie, le bras droit du président, le général Richard Ravalomanana. Le Monde avec AFP
Les armées des pays du Sahel sont « tout à fait capables de s’opposer » aux groupes jihadistes, a affirmé mercredi à Ouagadougou le commandant de la force française Barkhane, le général Marc Conruyt. Le président Emmanuel Macron a annoncé en juin la réduction de la présence militaire française au Sahel et la fin de l’opération antijihadiste Barkhane. Il a précisé la semaine dernière que Barkhane, qui mobilise aujourd’hui plus de 5.000 militaires, s’achèverait « au premier trimestre 2022 ». « Je considère que les forces armées du Sahel, de façon générale, continuent de monter en gamme ou sont montées en gamme. Aujourd’hui, (elles) sont tout à fait capables de s’opposer, de porter des coups aux groupes armés terroristes », a déclaré le général Conruyt à l’issue d’une audience avec le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré. A quelques jours de la fin de son mandat d’un an à la tête de Barkhane, il a indiqué tirer cette conclusion de « beaucoup d’opérations en commun » avec les armées des pays du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Niger, Burkina Faso et Tchad). « La plupart des opérations de Barkhane ont été menées dans le cadre de l’accompagnement au combat, c’est-à-dire qu’il y avait des unités de Barkhane, des unités sahéliennes qui ensemble conduisaient ces opérations », a-t-il ajouté. AFP
En Tunisie, la campagne de vaccination ouverte à tous a été suspendue ce mercredi au second jour de l’Aïd pour cause de mauvaise gestion. Le ministre de la Santé a été limogé. Les portes des centres de vaccination fermées et des files d’attente pour acheter du pain, au deuxième jour de l’Aïd, beaucoup de Tunisiens veulent oublier le chaos de la veille dans certains centres. La campagne de vaccination ouverte lancée à l’occasion des deux jours de congés a souffert de beaucoup de désorganisation et a finalement été suspendue ce mercredi. … Le point positif malgré ces problèmes, c’est l’affluence des jeunes Tunisiens prêts à se faire vacciner. Seul 8% de la population a reçu ses deux doses pour le moment. Le pays est tributaire de l’approvisionnement en vaccins. La France doit acheminer 500 000 doses du vaccin Janssen ce jeudi. RFI
Après Johnson&Johnson allié à Aspen, c’est au tour de Pfizer-BioNTech de s’associer à une entreprise sud-africaine pour produire leur vaccin anti-Covid. Le manufacturier a signé un accord avec l’institut Biovac, une entreprise semi-étatique installée au Cap. Ce sera la première fois qu’un vaccin à ARN Messager est produit en Afrique. Objectif : 100 millions de doses par an d’ici à 2023. La production pourrait commencer dès l’année prochaine. Des vaccins produits en Afrique à destination exclusive des Africains. C’est toute l’originalité de l’offre Pfizer. Pour le continent, l’avantage c’est de réduire sa dépendance aux pays étrangers. On se souvient qu’au mois de mars, le Serum Institute of India avait suspendu l’exportation du vaccin AstraZeneca. L’Inde, frappée par une vague épidémique dévastatrice, voulait alors se concentrer sur sa demande nationale. Or, le continent africain, via le dispositif Covax, avait fait de ce laboratoire l’un de ses principaux fournisseurs. RFI
Les émeutes et pillages qui ont ensanglanté l’Afrique du Sud ont fait 276 morts, a annoncé mercredi 21 juillet le gouvernement, révisant à la hausse un précédent bilan de 215 morts. « Depuis que les troubles ont éclaté, 234 morts qui y sont liées ont été recensées au Kwazulu-Natal [est] à ce jour », a indiqué dans un communiqué la ministre auprès de la présidence, Khumbudzo Ntshavheni, faisant état de 42 morts dans la province de Gauteng, qui comprend les deux principales villes du pays, Johannesburg et Pretoria, la capitale. La police a ouvert 168 enquêtes pour meurtre. Une partie des morts sont dues à des bousculades, à des chutes d’objets et à des incendies de bâtiments. Les troubles ont éclaté au Kwazulu-Natal le 9 juillet, prenant d’abord la forme d’émeutes au lendemain de l’incarcération de l’ancien président Jacob Zuma pour outrage à la justice. Ils se sont ensuite étendus, sur fond de chômage endémique et de nouvelles restrictions contre le Covid-19, gagnant Johannesburg, pour s’apaiser en début de semaine. La « stabilité » est revenue dans les deux provinces touchées, a assuré la ministre, précisant que la police effectuait des « opérations de ratissage pour prévenir toute action opportuniste ». Six personnes, dont un ancien présentateur de la radio publique, ont été arrêtées et poursuivies pour incitation à la violence. Des milliers d’autres ont été arrêtées pour pillage. Le Monde avec AFP
Les activistes des droits de l’Homme dénoncent la confiscation de leur liberté d’expression ainsi que celle des citoyens. Plusieurs militants des droits de l’homme sont en effet jetés en prison pour avoir dénoncé les injustices diverses. Après plus de trois mois de détention pour atteinte à la sureté intérieure de l’Etat, l’activiste Christ Belvie Dongui reprend ses activités professionnelles. Ce matin, il est venu nettoyer ses bureaux du quartier Mafouta, au sud de Brazzaville. L’activiste constate ce qui en reste, après la perquisition de la police. « L’internet est arraché, les ordinateurs emportés pour être fouillés », témoigne-t-il. Malgré son séjour en prison, Christ Dongui semble ne pas perdre un cran de son engagement pour les droits humains. … L’exercice de la liberté d’expression est consacré par la loi au Congo. Seulement, dans les faits, il existe encore de gros écarts. Georges Nguila, le nouveau directeur exécutif de l’Observatoire congolais des droits de l’Homme (OCDH) vient de publier un livre, « La faillite des droits humains au Congo », comme pour mettre l’Etat face à ses responsabilités. VOA
Après la tentative d’assassinat du colonel Assimi Goïta, le président de la transition malienne, le procureur de la République près le tribunal de grande instance de la commune II de Bamako a ouvert une enquête, face à des faits susceptibles de constituer les infractions d’atteinte à la sûreté de l’État et de tentative d’assassinat. L’agresseur, entre les mains des services de sécurité, a commencé à parler. Ayant consommé des produits psychoactifs, l’agresseur du colonel Assimi Goïta a passé son temps à dormir, plusieurs heures après son arrestation. Il a finalement retrouvé ses sens, confie une source proche de l’enquête. La piste jihadiste n’est pas privilégiée. Il n’y a pas eu de revendication, en tout cas pour le moment, et les premiers éléments des investigations ne conduisent pas sur ce chemin. Mais l’acte n’est probablement pas isolé et l’auteur de la tentative d’assassinat du président n’a peut-être pas agi seul, confie une autre source proche de l’enquête, qui se veut cependant prudente. « Il nous faut encore la journée de ce jeudi pour avancer vraiment », ajoute cette même source. RFI
En Côte d’Ivoire, le rendez-vous politique tant attendu aura lieu mardi prochain. Le président Alassane Ouattara invite son prédécesseur Laurent Gbagbo à le rencontrer au palais présidentiel le 27 juillet. Depuis le retour de l’ancien chef de l’État le mois dernier après son acquittement à la CPI, le pays restait suspendu à l’annonce de cette première rencontre, censée marquer une étape importante vers la réconciliation nationale et la décrispation du climat politique ivoirien. … L’ancien président est rentré en Côte d’Ivoire le mois dernier après une longue absence, dix ans d’exil dont la majeure partie, en détention dans une cellule de la CPI où il a été jugé puis acquitté pour crimes contre l’humanité. Depuis son retour au pays, il a rendu visite à un autre ancien rival, également ancien président, Henri Konan Bédié. À cette occasion, Laurent Gbagbo avait une nouvelle fois affirmé son attachement à la réconciliation. Un mot employé également par Alassane Ouattara lors de ses vœux pour la fête musulmane de la Tabaski. Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo s’affrontaient au second tour de la présidentielle de 2010. Les violences qui avaient suivi avaient fait plus de trois mille morts en Côte d’Ivoire. RFI
Depuis le retour de Laurent Gbabgo il y a un mois, ces trois étudiants ont suivi avec attention tous les événements de la politique ivoirienne. Et si la majorité, tout comme l’opposition parle de réconciliation ou de cohésion nationale, aucun de ces trois jeunes ivoiriens n’y croient vraiment. « Qu’on s’attaque à la cherté de la vie, à l’emploi des jeunes! Ça, ça nous intéresse plus que de nous attarder sur des élections de 2010. » regrette Adama. TV5Monde
Projet emblématique du troisième mandat du président Ouattara, le chantier emmené par Bouygues peine à entrer dans sa phase de réalisation. L’État doit notamment indemniser les habitants installés sur son tracé. La scène était symbolique pour projet qui avance à vitesse réduite. Le 29 avril 2021, lors de son passage à Abidjan, Bruno Le Maire, ministre français de l’Économie et des Finances, a parcouru en compagnie d’Amédé Kouakou, ministre ivoirien de l’Équipement et de l’Entretien routier, le même tronçon du futur train urbain de la capitale économique que celui emprunté par Emmanuel Macron et Alassane Ouattara, en 2017. Sur les 37 kilomètres de cette première phase, 32,5 sont actuellement exploités par Sitarail, filiale de Bolloré, qui gère via un contrat de concession la ligne Abidjan à Ouagadougou, avec des locomotives au diesel. Dans les faits, le chantier de ce que l’on appelle le métro sur les bords de la lagune, n’a toujours pas démarré, malgré les accords définitifs signés entre l’État ivoirien et la société des transports abidjanais par rail (Star), un consortium d’entreprises françaises emmené par le groupe Bouygues. Jeune Afrique
L’activiste nigérian Sunday Igboho, organisateur d’un rassemblement début juillet pour la création d’une nation « Yoruba » pourrait être présenté au procureur ce jeudi à Cotonou. Le sécessionniste a été arrêté, lundi dans la capitale béninoise par la police des airs et des frontières. Il avait fui son pays, après une descente de services nigérians à son domicile d’Ibadan à 150 km de la mégapole Lagos. Les autorités du Nigeria ont demandé son arrestation et son extradition. Mercredi, des sources nigérianes, relayées par les réseaux sociaux avaient annoncé la libération de l’activiste arrêté lundi à l’aéroport de Cotonou. L’information est fausse, Sunday Adeyemo Igboho est toujours en garde à vue à la brigade criminelle. Il y est depuis lundi soir. Ce mercredi, il a subi son premier interrogatoire, une audition menée par la police judiciaire qui a duré environ deux heures selon nos informations. Le séparatiste a répondu sur les faits que son pays lui reprochent à savoir : « détention et trafic d’armes, incitation à la rébellion ». Un avocat béninois dont il a sollicité l’assistance était présent à ses côtés. RFI
Tous les bâtiments historiques de Juba n’ont pas survécu à la frénésie immobilière qui s’est emparée de la capitale du Soudan du Sud à la fin de la seconde guerre civile en 2005. La destruction ayant suscité le plus d’émoi fut celle, en 2006, du légendaire Juba Hotel, un établissement construit par l’administration coloniale lors de la création de la ville dans les années 1930. D’autres reliques de l’histoire de Juba ont eu un peu plus de chance. S’il a perdu sa fonction première, le bâtiment du mythique cinéma de Juba n’a pas disparu. Il a survécu à la guerre, aux années d’abandon et aux démolitions, et abrite aujourd’hui… une église. C’est un marchand grec, Anthony Crassas, qui a construit la Juba Picture House en 1953 et l’a inaugurée l’année suivante, dans une partie de la ville qui était encore à l’époque séparée des autres par de la nature vierge. Dans un ouvrage à paraître aux éditions De Gruyter, l’historien Brendan Tuttle retrace l’épopée de cette salle que les habitants appelaient tout simplement « “le cinéma”, puisqu’il était le seul de la ville », note-t-il. Le Monde