Présidentielle au Sénégal : le Conseil constitutionnel valide 20 candidats, Ousmane Sonko écarté
Le Conseil constitutionnel sénégalais a publié, samedi 20 janvier, une liste définitive de 20 candidats à la présidentielle du 25 février sur laquelle ne figurent pas deux opposants notables : Ousmane Sonko, actuellement emprisonné, et Karim Wade, fils et ministre de l’ex-président Abdoulaye Wade, a constaté l’AFP. La liste comprend le candidat du camp présidentiel, le Premier ministre Amadou Bâ, les anciens chefs de gouvernement et opposants Idrissa Seck et Mahammed Boun Abdallah Dionne, l’ancien maire de Dakar Khalifa Sall et Bassirou Diomaye Diakhar Faye, présenté comme le candidat de substitution d’Ousmane Sonko…Ousmane Sonko, personnage central d’un bras de fer de plus de deux ans avec l’État qui a donné lieu à plusieurs épisodes de troubles meurtriers, ne figure pas sur la liste, comme cela était attendu. Populaire parmi les jeunes, il était donné parmi les favoris de la présidentielle. Le Conseil a, après un dernier recours d’Ousmane Sonko, écarté sa candidature en raison d’une condamnation définitive pour diffamation à six mois de prison avec sursis le 4 janvier, une affaire l’ayant opposé à un ministre membre du camp présidentiel…L’opposant Karim Wade, fils et ministre de l’ex-président Abdoulaye Wade (2000-2012), est absent de la liste en raison d’une candidature jugée « irrecevable » à cause de sa double nationalité française et sénégalaise, selon le Conseil. France 24
RDC : le président Félix Tshisekedi investi pour un second mandat
Le président de la République démocratique du Congo Félix Tshisekedi, largement vainqueur des élections de décembre qualifiées de « simulacre » par l’opposition, a prêté serment samedi 20 janvier à Kinshasa pour un second mandat de cinq ans, dans un climat politique et sécuritaire tendu. Comme pour le lancement de sa campagne électorale, « Fatshi », 60 ans, avait vu grand et choisi pour son investiture le stade des Martyrs, rempli au maximum de sa capacité de 80 000 places. Une vingtaine de chefs d’Etat africains et des délégations de plusieurs dizaines d’autres pays étaient présents, pour une cérémonie sous haute sécurité et très protocolaire, avec fanfare, cavalerie et prières…Jeudi, Moïse Katumbi et Martin Fayulu ont réitéré leur appel à l’annulation du vote et demandé aux Congolais de manifester leur mécontentement le jour de l’investiture du président réélu, sans appeler toutefois à des marches ou rassemblements, systématiquement réprimés selon eux. Selon des correspondants de l’AFP, quelques pneus ont été brûlés en début de matinée à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu (Est), et des jeunes ont tenté de barricader des rues à Beni, autre ville de la province. Mais la police a vite rétabli l’ordre. Le Monde avec AFP
Résultats provisoires des législatives provinciales : un peu moins de 10% de femmes élues dans toute la RDC
Sur les 688 députés provinciaux élus provisoirement, 66 seulement sont de femmes, soit un peu moins de 10%. Ceci ressort des résultats provisoires des élections législatives proclamés la nuit de dimanche à lundi 22 janvier par la CENI. Si ces chiffres représentent un recul sur le plan de la représentativité de la femme au sein des assemblées provinciales, il n’en demeure pas moins que ce taux est inégalement réparti dans les 26 provinces. Avec 12 femmes, soit près de 30%, sur les 44 députés élus à l’assemblée provinciale, le Haut-Katanga, par exemple, réalise la meilleure performance en termes de représentativité de la femme. Le meilleur score de cette province a été réalisé dans la ville de Lubumbashi, avec 8 femmes, soit 40 % des 20 députés provinciaux élus dans cette circonscription. Dans l’ensemble des provinces, le taux de représentativité de la femme varie entre 5 et 20 % ; et pour certaines ce taux est nul, le cas des provinces du Maï-Ndombe, Maniema, Mongala, Sud-Ubangi et Tshuapa. Dans ces cinq provinces, en effet, aucune femme n’a été élue députée provinciale. Comparativement à la législature de 2018 ou on a compté 73 femmes élues dans les 26 assemblées provinciales, il y a donc un recul en termes de représentativité de la femme au niveau des assemblées provinciales. Radio Okapi
Prestation de serment du nouveau président libérien à Monrovia
Le président élu du Liberia Joseph Boakai prête serment ce lundi 22 janvier 2024, à Monrovia, pour un mandat de six ans, après sa victoire fin novembre sur l’ex-star du football George Weah. M. Boakai, 79 ans, doit être investi lors d’une cérémonie à partir de 10H00 (GMT locales) dans la cour du Parlement, en présence de délégations étrangères dont des chefs d’Etat, selon un programme officiel. Joseph Boakai est un vétéran de la politique libérienne, qui a été vice-président de 2006 à 2018 sous la présidence de lex-présidente, Ellen Johnson Sirleaf, et serviteur de l’Etat pendant plus de 40 ans. Il a remporté au second tour la présidentielle en novembre, avec 50,64% des voix, contre 49,36% pour son adversaire, George Weah. Il va entrer en fonction alors que le pays ouest-africain de cinq millions d’habitants, en quête de stabilité après des années de guerres civiles et une épidémie d’Ebola, est confronté notamment à la corruption et à un niveau élevé de pauvreté…Pour sa part, le président sortant Weah, qui avait battu M. Boakai en 2017 au second tour, a reconnu sa défaite avant l’officialisation de sa victoire, s’attirant des louanges internationales…Le scrutin a été pacifique, dans une Afrique de l’Ouest où la démocratie a été malmenée ces dernières années par une succession de coups d’Etat militaires (Mali, Burkina, Guinée, Niger). AFP
Présidentielle aux Comores : quelle stratégie pour l’opposition?
Après deux journées de heurts à Moroni mercredi et jeudi derniers, la mobilisation urbaine s’est essoufflée. Les cinq candidats d’opposition ont toujours assuré que ces soulèvements étaient spontanés, mais avaient appelé à amplifier la contestation avec des manifestations pacifiques vendredi. Un appel qui n’a pas connu l’écho escompté. Issa Salim Abdillah, candidat du parti Juwa, Bourhane Hamidou de Woneha et Daoudou Abdallah Mohamed, du parti Orange, ont ou vont déposer des recours devant la Cour suprême, unique voie légale pour obtenir l’annulation du scrutin. Les autres n’ont pas jugé utile de le faire. Mouigni Baraka Saïd Soilihi, candidat du RDCE (Rassemblement démocratique des Comores pour l’égalité), estime que l’objectif de cette Cour, jugée « partiale », « restera la victoire d’Azali Assoumani. » Point cocasse, le mouvement du président réélu annonce également déposer un recours, estimant que le taux de participation est de 60% et non de 16%, comme l’a annoncé la Commission électorale nationale indépendante. Ce qui remet en cause, de fait, les résultats. Mais pas, selon l’AMP (Alliance de la mouvance présientielle), le fait qu’Azali Assoumani serait réélu dès le premier tour. Les cinq candidats d’opposition ont enfin adressé une lettre commune – datée du jeudi 18 janvier- au président de la Commission de l’Union africaine et demandent à Moussa Faki Mahamat de dépêcher un envoyé spécial aux Comores pour sortir de la crise. À leurs yeux, une seule issue possible : l’annulation du scrutin et l’organisation de nouvelles élections. RFI
Au Soudan, dix civils tués dans la premiere explosion d’une mine terrestre
Dans le nord du Soudan, dix civils ont été tués dans l’explosion d’une mine terrestre dans l’Etat du Nil, a annoncé un médecin qui a requis l’anonymat…Depuis le 15 avril dernier, une guerre pour le pouvoir fait rage au au Soudan entre l’armée, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo. L’explosion de cette mine terrestre, survenue samedi, est la première depuis le début du conflit qui a fait plus de 13.000 morts au Soudan, selon une estimation de l’ONG Armed Conflict Location & Event Data Project (Acled) et plus de sept millions de déplacés, d’après l’ONU. Depuis plusieurs jours, des utilisateurs sur les réseaux sociaux affirment que l’armée pose des mines terrestres autour de Shendi, ce que l’AFP n’a pas été en mesure de vérifier de manière indépendante. Les belligérants n’ont pas officiellement commenté l’explosion, mais ils ont été accusés de bombarder des zones civiles, de cibler des infrastructures et d’entraver l’accès à l’aide humanitaire. AFP
Une jeune femme tuée et ses cinq soeurs secourues après un enlèvement contre rançon au Nigeria
Une jeune femme qui faisait partie d’un groupe de six soeurs enlevées en début d’année pour obtenir une rançon a été tuée par ses ravisseurs, avant que ses cinq soeurs soient secourues et libérées, a annoncé dimanche la police nigériane. Selon leur famille, elles avaient été kidnappées par des hommes armés qui avaient fait irruption dans leur maison à 25 km du centre-ville d’Abuja, la capitale du Nigeria. Les ravisseurs ont tué une des jeunes femmes, Nabeeha Al-Kadriyar, 21 ans, après l’expiration du délai imposé pour verser la rançon, ce qui a suscité une vague d’émotion et d’indignation dans le pays. Samedi soir, la police du Territoire de la capitale fédérale (FCT) a secouru les cinq autres soeurs en forêt de Kajuru, dans l’État voisin de Kaduna et les a ramenées dans leur famille, selon un communiqué de la police. Un cousin des filles a confirmé à l’AFP qu’elles étaient de retour dans leur foyer…Les enlèvements contre rançon constituent un problème majeur au Nigeria, où des gangs les perpétuent sur des autoroutes, dans les logements même des victimes, ou jusque dans des écoles. Désignés par le terme « bandits », les gangs opèrent depuis des bases situées dans les forêts des États du nord-ouest et du centre du pays. Des experts estiment que la situation économique du Nigeria entraîne une hausse de ces enlèvements. La loi interdit de payer des rançons aux ravisseurs, mais nombre de familles ont peu confiance dans les autorités et jugent n’avoir pas d’autre choix. AFP
Bénin: l’armée neutralise deux terroristes recherchés et déploie 3500 recrues tout juste formées
Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, le pays avait lancé un recrutement exceptionnel de 3 000 jeunes béninois pour renforcer les effectifs de l’opération Mirador. Leur déploiement a commencé, apprend-on de source sécuritaire. Les mêmes sources annoncent que l’armée béninoise a neutralisé dans le nord, deux poseurs d’engins explosifs il y a quelques jours. Ils étaient activement recherchés…le premier poseur d’engins explosifs a été neutralisé fin décembre dernier à Bako Maka, le second, le 18 janvier à Guéné, il y a 4 jours, à plus de 700 kilomètres au nord de Cotonou, côté frontière Niger. Les deux poseurs de bombes étaient activement recherchés depuis la mort de deux soldats dont la moto a explosé sur un IED le 13 décembre dernier. Ils étaient fortement soupçonnés d’en être les auteurs. Des renseignements auraient permis de les localiser et de les neutraliser. Dans son plan de riposte, le gouvernement avait annoncé un recrutement exceptionnel en plusieurs étapes de 5 000 jeunes. L’opération a commencé avec 3500 premières recrues. 2000 sont déjà opérationnels et en cours de déploiement sur les théâtres dans le nord. Le reste achève dans quelques semaines, une formation complémentaire et vont rejoindre comme les premiers l’opération Mirador. Ils sont engagés pour un contrat de cinq ans au sein des Forces de défense et de sécurité. Il restera une dernière vague de 1500 jeunes à recruter pour atteindre l’effectif des 5000 hommes. Il sera organisé dans quelques mois. RFI
Attaques en mer Rouge: pression sur les ports africains
Les attaques des rebelles houthis du Yémen contre des navires marchands en mer Rouge, se poursuivent. Les attaques visent une route qui représente environ 15 % du trafic maritime mondial et constitue un canal vital entre l’Europe et l’Asie. Des centaines de grands navires ont ainsi dévié leurs trajectoires autour de la pointe sud de l’Afrique. Les conséquences se font déjà sentir dans certains ports africains. Cette augmentation du trafic maritime crée des débuts de congestion dans les ports dits de soutage. Dans ces ports, les navires viennent se ravitailler en mazout lourd, nécessaire à leur propulsion. La demande de combustible de soute a augmenté dans les ports de l’île Maurice, des îles Canaries et d’Afrique du Sud. Le prix de cet hydrocarbure, livré au Cap, a augmenté de 15 % – pour atteindre près de 800 dollars par tonne métrique. Pas de problème de blocage des ports pour l’instant, explique Raj Mohabeer, responsable de la sécurité maritime à la Commission de l’océan Indien, mais la situation pourrait se dégrader. « On sait qu’il y a un peu de difficulté dans le port de Durban. Ce changement de route des bateaux aura certainement beaucoup d’impact dans la zone. Par exemple, avec le nombre croissant de vraquiers et de pétroliers, il y aura peut-être des risques de pollution marine et autres qui vont augmenter. Peut-être que tout le monde pensait que ces attaques ne seraient pas persistantes. Or, à la lumière de ce que l’on constate, c’est quelque chose qui ne va pas se terminer si tôt et c’est là où l’on est en train de réfléchir sur quelles suites on pourrait donner. » Et quelles suites pour contrer les attaques de la piraterie au large de la Somalie, par exemple ? Il y en a eu au moins quatre, contre des navires de commerce, depuis fin novembre. RFI
Le personnel de la BAD de retour en Éthiopie
La Banque africaine de Développement (BAD) a annoncé ce 19 janvier le retour de son personnel international en Éthiopie, un mois après son départ consécutif à l’agression de deux de ses employés à Addis Abeba par des forces de sécurité. La BAD « a reçu des excuses formelles du Premier ministre au nom du gouvernement éthiopien avec de fermes garanties au sujet de la sécurité et la sûreté de son personnel », indique-t-elle dans un communiqué. Ces excuses font suite à une rencontre fin décembre à Addis Abeba entre le patron de la BAD, le Nigérian Akinwumi Adesina, et le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed. Le 20 décembre, la BAD avait retiré son personnel international d’Éthiopie après avoir affirmé que deux de ses employés avaient été agressés par des forces de sécurité éthiopiennes. L’organisation avait expliqué que les deux employés avaient été « illégalement arrêtés, agressés physiquement et détenus durant plusieurs heures par des éléments des forces de sécurité sans explication officielle », le 31 octobre. La BAD ne précise pas l’identité des victimes mais des sources diplomatiques à Addis Abeba avaient indiqué que l’une d’elles était son directeur en Éthiopie Abdul Kamara, par ailleurs directeur général adjoint pour l’Afrique de l’Est, qui avait quitté le pays après l’incident. Jeune Afrique avec AFP
Anthony Blinken en tournée africaine pour maintenir l’influence américaine
Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken débute lundi une tournée d’une semaine sur la côte ouest de l’Afrique afin de maintenir l’influence des Etats-Unis sur un continent où la concurrence de Pékin et Moscou est forte alors que l’instabilité au Sahel est plus que jamais préoccupante. Le chef de la diplomatie américaine débute sa visite par une rapide escale au Cap-Vert, partenaire des Etats-Unis qui louent la stabilité démocratique de cet archipel lusophone d’un demi-million d’habitants…C’est sa première visite en Afrique sub-saharienne depuis dix mois, dans une période où la guerre en Ukraine et le conflit entre Israël et le Hamas écrasent l’actualité internationale…Antony Blinken, parfaitement francophone et fan de football, doit arriver lundi soir à Abidjan où la Côte d’Ivoire joue un match décisif pour la Coupe d’Afrique des Nations qu’elle organise en ce moment…L’administration Biden a annoncé l’an dernier un plan sur dix ans afin d’encourager la stabilité et éviter les conflits au Bénin, Ghana, Guinée, Côte d’Ivoire et Togo, des pays côtiers qui sont dans le viseur des groupes jihadistes. La visite de M. Blinken intervient quelques jours après celle de son homologue chinois, Wang Yi qui s’était rendu également au Togo, en Tunisie et en Egypte. AFP
Le Cameroun lance la vaccination systématique contre le paludisme, une première
Le Cameroun a lancé lundi la première campagne de vaccination systématique et à grande échelle au monde contre le paludisme, une « étape historique » selon l’OMS dans la lutte contre cette maladie parmi les plus meurtrières chez les enfants africains…[Le paludisme] tue plus de 600.000 personnes chaque année, dont 95% en Afrique, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Et sur le continent, les enfants de moins de 5 ans comptent pour plus de 80% des décès…Le choix du Cameroun a été motivé par le fait que c’est un pays où l’incidence de la maladie est assez forte…Au Cameroun 30% des consultations sont liées au paludisme. Avoir un outil préventif comme le vaccin va permettre de libérer le système de santé, d’avoir moins d’hospitalisations et de décès. Plus de 300.000 doses du vaccin antipaludique RTS,S, du groupe pharmaceutique britannique GSK, le premier à avoir été validé et recommandé par l’OMS, avaient été livrés au Cameroun le 21 novembre. Il a fallu deux mois pour organiser le début de cette campagne durant laquelle l’injection antipaludique est proposée gratuitement, selon le gouvernement, et systématiquement à tous les enfants de moins de six mois, en même temps que les autres vaccins classiques obligatoires ou recommandés. Le programme Gavi assure travailler pour commencer à mettre le vaccin en place dans le plus de pays possible. Trente pays ont démontré un intérêt. AFP