Depuis sa création, la gouvernance du Soudan du Sud est basée sur le principe de partage du pouvoir. Toutefois, l’incapacité des dirigeants du pays à partager le pouvoir est une caractéristique du gouvernement du Soudan du Sud depuis toujours et constitue un élément clé du conflit en cours. Le nombre de personnes déplacées contre leur gré n’a cessé d’augmenter depuis le début du conflit démontrant l’impact humanitaire cumulatif de l’instabilité. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
Sept soldats ont été tués mardi par de présumés jihadistes affiliés à l’État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP) qui ont attaqué une position militaire dans le nord-est du Nigeria, ont indiqué deux sources militaires à l’AFP. Les combattants, arrivés dans plusieurs camions équipés de mitrailleuses lourdes, ont attaqué une position militaire dans le village de Mainok, à 56 kilomètres de Maiduguri, la capitale de l’État de Borno, sur la route menant à Damaturu, la capitale de l’État voisin de Yobe. « Nous avons perdu sept hommes dans l’attaque des terroristes. Deux soldats ont également disparu et cinq soldats ont été blessés », a indiqué un militaire sous couvert de l’anonymat. Un officier de la zone a confirmé ce bilan, ajoutant que les jihadistes avaient emporté deux camions militaires et trois mitrailleuses antiaériennes. Le porte-parole de la police de l’Etat de Borno, Edet Okon, a de son côté publié un communiqué affirmant que ses hommes avaient récupéré quatre camions militaires, dont deux saisis lors de cette attaque. Les assaillants sont des membres présumés d’ISWAP, faction de Boko Haram affiliée au groupe de l’Etat Islamique depuis 2016. AFP
Des jihadistes ont tué un prêtre qui avait été enlevé récemment dans le nord-est du Nigeria, a annoncé mardi la présidence du pays. Le révérend Lawan Andimi, dirigeant local de l’Association chrétienne du Nigeria, avait été enlevé par des hommes armés du groupe Etat islamique (EI) au début du mois de janvier dans l’Etat d’Adamawa. Dans un communiqué, le président nigérian Muhammadu Buhari a qualifié ce meurtre de « cruel, inhumain et délibérément provocateur ». Il a assuré que les responsables « paieraient un prix élevé pour leurs actions ». « Le président Buhari s’est déclaré désolé que les terroristes aient tué le leader religieux tout en exprimant au même moment leur volonté de le libérer par l’intermédiaire d’une tierce partie », selon la présidence. Lawan Andimi est le dernier en date des chrétiens visés par les jihadistes. Auparavant, l’EI avait diffusé une vidéo du prêtre en captivité. Le mois dernier, l’EI avait affirmé avoir tué 14 chrétiens enlevés dans l’Etat de Borno (nord-est). AFP
Au cours des seuls mois de novembre et décembre 2019, plus de 260 civils ont été tués dans la région de Beni (Nord-Kivu), dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), par des combattants présumés du groupe rebelle des Forces démocratiques alliées (ADF), révèle une évaluation indépendante menée par des experts à la demande des Nations Unies. Les victimes, principalement des femmes et des enfants, ont été tuées lors d’attaques brutales menées principalement de nuit, précise l’évaluation menée par cette équipe d’experts, qui comprenait des spécialistes politiques, militaires et logistiques, sous la direction du général brésilien Carlos Alberto Dos Santos Cruz. Le général Santos Cruz a été par le passé Commandant de la Force de la Mission des Nations Unies en RDC (MONUSCO) d’avril 2013 à décembre 2015. Une période au cours de laquelle les Casques bleus de la mission onusienne ont lutté contre les combattants rebelles du M23. Le nombre élevé de victimes civiles au Nord-Kivu a été l’un des principaux déclencheurs de manifestations violentes contre la MONUSCO. Des manifestations qui ont notamment conduit à la destruction et au pillage d’un bureau de la mission onusienne à Beni le 25 novembre. ONU Info
Une triple attaque des rebelles ADF a été repoussée mardi 21 janvier dans les agglomérations de Kokola, à plus ou moins soixante kilomètres, vers la partie Nord de la ville de Beni, dans le groupement Bambuba-Kisiki sur la route Oicha-Eringeti, par les forces armées de la république démocratique du Congo (FARDC). Les sources administratives locales à Eringeti renseignent que, c’est aux environs de 18 heures 45 minutes (heure locale) que les rebelles ADF ont simultanément attaqué la partie Est du territoire, notamment à Kokola vers Oicha, sur la route Eringeti et derrière la chapelle catholique de la place. Ceci, après plusieurs jours d’accalmie qui a régné dans la zone depuis que les FARDC ont renforcé leurs positions après la conquête de plusieurs localités dans la région. Les sources militaires renseignent que ces ADF voulaient attaquer l’état-major des FARDC, brigade de Kokola. « Des échanges des tirs s’en sont suivis entre les deux camps, et les rebelles ougandais ont décroché dans la forêt car les FARDC les ont repoussés dans tous les sens », ont-elles déclaré. Radio Okapi
Après une année d’incertitude, la France a relancé sa relation bilatérale avec l’Algérie lors d’une visite du chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, à Alger, vue désormais comme un partenaire clé de Paris dans les crises régionales en Libye et au Sahel. M. Le Drian a eu une série d’entretiens avec les nouveaux dirigeants algériens : son homologue Sabri Boukadoum, le premier ministre Abdelaziz Djerad et le président Abdelmadjid Tebboune. M. Le Drian était le premier ministre français à se rendre en Algérie, où a éclaté il y a près d’un an un mouvement inédit de contestation du régime, le Hirak, depuis la visite de sa collègue de la justice, Nicole Belloubet, fin janvier 2019. Un nouveau gouvernement a été mis en place à Alger à la suite de l’élection présidentielle du 12 décembre – massivement rejetée par les Algériens – qui a conduit M. Tebboune à la tête de l’Etat. Paris, dont les relations sont naturellement complexes avec son ancienne colonie, en a pris acte : « L’élection présidentielle a eu lieu. Il y a désormais un nouveau gouvernement avec lequel la France veut travailler », a déclaré M. Le Drian. Le Monde avec AFP
La Cour suprême de Guinée-Bissau a beau avoir annoncé mardi attendre une vérification des procès-verbaux, la situation n’est pas pour autant réglée dans cet État. Puisque l’institution n’a pas demandé un nouveau comptage des voix du second tour de la présidentielle du 29 décembre dernier. Et c’est justement sur ce point que les deux candidats finalistes, l’opposant Umaro Sissoco Embalo, déclaré vainqueur par la commission électorale avec 53,55 % des voix, et Domingos Simões Pereira, du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), la formation historique d’Amilcar Cabral, le héros de la guerre contre le Portugal, s’opposent. Ce dernier conteste toujours les résultats et la Cour suprême, qu’il a saisie, a rendu ces derniers jours deux arrêts maintenant le statu quo. La commission électorale estime « définitifs » les résultats qu’elle a annoncés. Un arrêt rendu vendredi par la Cour suprême signifie toutefois qu’elle ne l’entend pas ainsi, mais les exigences exactes de la cour donnent lieu à des interprétations contradictoires. Les avocats de Domingos Simões Pereira disent que la cour ordonne de recompter. Le Point
Une villa de « très haut standing », un chèque d’environ 500.000 euros, un salaire à vie: voici les principaux avantages dont le président sortant burundais Pierre Nkurunziza devrait bénéficier à son départ annoncé de la présidence en mai 2020. Une loi adoptée mardi, dont l’AFP a pris connaissance mercredi, prévoit que dès la fin de son mandat, un président qui a été élu au suffrage universel bénéficie notamment d’une « villa de très haut standing construite sur les fonds publics dans la localité de son choix dans les 5 ans, ainsi que d’une allocation unique de 1 milliard de Fbu » (près de 500.000 euros). Cette somme représente une fortune au Burundi où désormais 75% de la population vivent en dessous du seuil de pauvreté. Le projet de loi, adopté par 98 voix pour et 2 voix contre, fait la distinction entre les anciens chefs d’Etat élus au suffrage universel, – en l’occurrence le seul Pierre Nkurunziza -, et ceux issus de « convention ou d’accord (de paix) » tels que Sylvestre Ntibantunganya (1994-1996) et Domitien Ndayizeye (2003-2005). AFP
Adoptée au Parlement en juin 2017, cette loi constituée de 662 articles est saluée par la majorité des Béninois comme l’instrument de la révolution numérique dans le pays. « Outre le fait que ça renforce la lutte contre la cybercriminalité, outre le fait que ça renforce la protection des données personnelles qu’on avait déjà avec la nouvelle autorité de protection des données personnelles, le code du numérique nous permet d’utiliser de nouveaux services, ce qui n’était pas possible avant », dit, par exemple, ce Béninois rencontré par notre correspondant à Cotonou. Serge Adjovi qui dirige l’agence du numérique relève toute la sécurité juridique qu’offre ce code aux communications électroniques et les implications pour le développement du secteur. Et aussi des règles qui imposent une certaine discipline aux activités sur les réseaux sociaux. C’est à ce niveau justement que s’expriment des craintes d’abus et d’autres dysfonctionnements. Comme Amnesty International, qui parle de dispositions répressives mettant en péril la liberté d’expression et la liberté des médias, Ulvaeus Balogoun, membre du réseau des professionnels des médias digitaux du Bénin, se montre aussi inquiet. DW
Après la conférence internationale de Berlin sur la Libye, une réunion qui a réuni plusieurs pays occidentaux ainsi que la Russie et la Turquie, l’Union africaine veut prendre le relais le 30 janvier à Brazzaville. « La Libye est un pays africain et les victimes de la crise dans ce pays sont essentiellement en Afrique. Et toute stratégie tendant à marginaliser le continent dans le règlement de cette crise, pourrait se révéler inefficace ». Voici en substance, ce que déclarait il y a quelques jours, le président congolais, Denis Sassou Nguesso, président du Comité de haut niveau de l’Union africaine sur la Libye. Cette déclaration traduit la frustration de nombreux Africains face à la mainmise des puissances occidentales sur le dossier libyen. Pour Acheick Ibn Oumar, conseiller diplomatique du président tchadien, Idriss Deby, « les protagonistes libyens ont tendance à écouter ceux qui leur donnent les moyens matériels pour combattre et non ceux qui leur donnent des conseils. Le monde est ainsi fait. Mais nous pensons que le temps donnera raison à l’Afrique et que tout le monde viendra à la table des discussions et que l’on écoutera davantage les voisins immédiats de la Libye. » DW
Après la tenue, le 19 janvier, de la conférence internationale à Berlin, l’Allemagne cherche à consolider les avancées fragiles vers un apaisement en Libye. Pour diverses raisons, explique ce quotidien berlinois. Il est trop simple d’analyser le conflit libyen comme « une guerre par procuration des multinationales du pétrole », comme le fait la gauche radicale allemande (Die Linke), estime Die Tageszeitung (Taz). Et pourtant, le journal berlinois proche des écologistes titre ce mardi 21 janvier sur le pétrole libyen et explique : « Le pétrole finance le conflit en Libye. Et le pétrole est déterminant pour qu’une paix réelle puisse s’instaurer après la conférence de Berlin [du dimanche 19 janvier]. » Mais il se garde de nourrir l’illusion que l’expulsion des deux principaux groupes pétroliers rivaux, l’italien ENI et son rival français Total, permette de résoudre le problème. Certes, souligne la Taz, « la France veut davantage d’accès au pétrole libyen et l’Italie défend ses parts de marché, mais les partis en conflit en Libye misent eux aussi sur le pétrole – pour le pouvoir et pour l’argent ». On aurait cependant tort, ajoute le quotidien, de ne pas tenir compte du fait qu’il existe « plusieurs problèmes d’importance égale en Libye ». Courrier international
Selon les analystes de l’entreprise marocaine Dataprotect, les banques subsahariennes sont particulièrement vulnérables aux cyberattaques (fraudes à la carte bancaire, hameçonnage, intrusions…), notamment faute d’investissements dans la cybersécurité et de personnel qualifié. Si le coût de la cybercriminalité est estimé à 3,5 milliards d’euros en Afrique – contre 528 milliards d’euros au niveau mondial -, cela ne veut absolument pas dire que l’Afrique résiste mieux que les autres continents au défi de la cybersécurité. Au contraire, selon les analystes de l’entreprise marocaine Dataprotect, fondée par Ali El Azzouzi, qui se sont penchés sur la situation des 148 banques provenant des huit pays membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) et de trois pays d’Afrique centrale (le Gabon, la Congo et la RDC). 21 établissements bancaires ont participé, directement ou indirectement, à cette enquête baptisée « La fraude bancaire en Afrique subsaharienne ». Jeune Afrique
« See the difference ! » Le slogan de la la chaîne d’information Chinese Global Television Network (CGTN) Africa en dit long sur son positionnement. Basée dans la capitale kényane, l’antenne africaine de la chaîne internationale chinoise CGTN, se distingue de ses concurrentes occidentales. Dans le contexte africain, Pékin a recours à une stratégie rondement menée qui consiste à valoriser les pays du continent pour ensuite mieux négocier avec eux. Cette stratégie vient soutenir l’idée selon laquelle les pays africains sont et doivent rester des partenaires dans une relation « gagnant-gagnant », leitmotiv favori des diplomates chinois. Le traitement médiatique des chaînes occidentales promeut certes la neutralité de l’information, mais force est de constater que le choix des sujets de ces chaînes tendent parfois à desservir les pays africains. En effet, les débats et les programmes s’axent très souvent autours des plaies du continent, terrorisme, corruption…etc. Misérabilisme et posture parfois condescendante, tels sont les deux griefs récurrents des Africains à l’encontre des médias occidentaux. À l’inverse, les médias chinois présentent l’Afrique et les africains sous leur plus beau jour. Jeune Afrique
Crime crapuleux selon les autorités russes et centrafricaines, meurtre de sang-froid selon l’organisation russe qui les avait envoyés : plus d’un an et demi après les faits, l’enquête est au point mort et les assassins courent toujours. Lorsque les corps criblés de balles de Orkhan Dzhemal, Aleksandre Rastorguev et Kirill Radchenko sont retrouvés le matin du 31 juillet 2018, l’onde de choc de ce triple meurtre se répand jusqu’en Russie, où les trois journalistes étaient reconnus pour leur professionnalisme. Très vite, des enquêtes sont lancées par les justices centrafricaine et russe. Une contre-enquête est également menée par le Centre de gestion des investigations qui avait envoyé les trois journalistes enquêter sur une société russe implantée récemment en RCA (supposée être Wagner) et soupçonnée de mercenariat. Ce centre, financé par l’oligarque et opposant au président Poutine, Mikhaïl Khodorkovski, a réalisé un travail fouillé et très documenté, de la Russie jusqu’en Centrafrique. RFI