Orano dépose une nouvelle requête d’arbitrage international contre le Niger
Le spécialiste de l’uranium Orano a engagé un deuxième arbitrage à l’encontre de l’Etat du Niger après la perte de contrôle de sa filiale locale, la Société des mines de l’Aïr (Somaïr), détenue à 63,4 % par le groupe français et à 36,6 % par l’Etat nigérien. Les deux actionnaires sont en conflit depuis plusieurs mois. Le régime militaire nigérien, arrivé au pouvoir par un putsch, en juillet 2023, a fait de la souveraineté sa priorité, en particulier sur la question de l’uranium. Orano, dont le capital est détenu à 90 % par l’Etat français, a déposé sa requête d’arbitrage auprès du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (Cirdi), a-t-il précisé, mardi 21 janvier, dans un communiqué…A la fin d’octobre 2024, le groupe avait annoncé que devant une situation « fortement dégradée », la Somaïr allait « suspendre » sa production à partir du 31 octobre, faute de pouvoir « continuer à travailler » dans le pays…A la fin de décembre, le groupe français avait déposé une première requête après le retrait, en juin, du permis d’exploitation du mégagisement d’Imouraren, aux réserves estimées à 200 000 tonnes. Le Monde avec AFP
Nouveaux billets de banque au Soudan, arme de guerre qui accable les civils
Le gouvernement soudanais a introduit récemment de nouveaux billets de banque dans les zones qu’il contrôle, perturbant le commerce et les transports, et aggravant les divisions dans un pays déjà ravagé par la guerre et la famine. Les anciens billets de 500 et 1.000 livres soudanaises ont été remplacés dans sept régions sous contrôle de l’armée nationale, en guerre depuis 21 mois contre les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR). Le gouvernement affirme vouloir « protéger l’économie et combattre les agissements criminels », mais de nombreux Soudanais jugent que cette mesure fait plus de mal que de bien. A Port-Soudan, capitale provisoire du pays, l’incapacité des banques à fournir suffisamment de nouveaux billets a déclenché des manifestations devant les bureaux du gouvernement…Pour des experts, il s’agit plutôt d’une manœuvre. « L’armée cherche à affaiblir les FSR avec une monnaie plus dominante », souligne Matthew Sterling Benson, directeur de recherche sur le Soudan à la London School of Economics and Political Science (LSE)…Les FSR, qui envisagent d’établir leur propre monnaie, ont interdit l’utilisation des nouveaux billets dans leurs zones et accusé l’armée de « complot visant à diviser le pays ». TV5 avec AFP
Entre la RDC et le Rwanda, la guerre investit le front médiatique
Alors que le cessez-le-feu signé fin juillet ne tient plus, que le processus de Luanda est au point mort et que les combats s’intensifient, le conflit déborde sur l’espace médiatique…Dans cette guerre, « tous les coups sont permis », relève Henry-Pacifique Mayala, coordonnateur du Baromètre sécuritaire du Kivu et membre du mouvement citoyen Lucha. « Certains de nos militants, qui se retrouvent en situation de vulnérabilité sociale, sont cooptés par ces brigades numériques principalement issues du Rwanda », regrette-t-il, observant que le conflit a pris une autre « magnitude ». « La différence avec 2012 [date de la première offensive du M23], c’est qu’il n’y avait pas encore les réseaux sociaux », explique Claude Sengenya, journaliste d’Actualité.cd et vice-président de l’Union nationale de la presse congolaise (UNPC) à Butembo (Est). « Ces nouveaux médias se sont invités dans la guerre. Il y a des trolls, mais aussi des comptes qui relaient la propagande du M23 [groupe rebelle soutenu par le Rwanda]. Dans les commentaires sous les articles d’Actualités.cd, il y a du harcèlement et cela influence beaucoup notre engagement dans la couverture de la guerre…L’armée congolaise diffuse également des images de soldats morts présentés comme rwandais pour signifier sa supériorité…Ces « narratifs » sont défendus par des auteurs-influenceurs qui prennent parti pour un camp. Jeune Afrique
L’Italie libère un responsable sécuritaire libyen recherché par la Cour pénale internationale
L’Italie a relâché le chef de la police judiciaire de Libye, qui dirige à Tripoli un centre de détention pour migrants et fait l’objet d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), a indiqué mardi 21 janvier à l’Agence France-Presse (AFP) une source gouvernementale. Osama Najim, surnommé « Almasri », qui avait été arrêté dimanche à Turin (Nord), est en vol pour la Libye, a-t-elle ajouté, sans préciser les motivations de cette libération. Selon les médias italiens, il avait été interpellé dans un hôtel de Turin, à la suite d’un renseignement fourni par Interpol…Les groupes internationaux de défense des droits humains condamnent depuis longtemps les abus, les violences et les tortures dont sont victimes les migrants dans les centres de détention en Libye. Selon un accord controversé passé avec les autorités libyennes en 2017, Rome finance et forme les gardes-côtes libyens. En échange, la Libye s’est engagée à entraver les départs de migrants vers les côtes italiennes. Le Monde avec AFP
Tanzanie: le principal parti d’opposition désigne un nouveau président avant les élections
Freeman Mbowe, qui a dirigé la principale formation d’opposition tanzanienne Chadema pendant deux décennies, a reconnu mercredi le choix des membres d’élire Tundu Lissu à la présidence du parti, quelques mois avant les élections présidentielles. Ce changement intervient dans un contexte d’intensification de la répression politique dans le pays d’Afrique de l’Est, et de tensions au sein du parti qui pourraient selon des analystes affaiblir les chances de Chadema face au parti au pouvoir lors du scrutin prévu pour octobre…M. Lissu, une autre figure politique qui fut le candidat présidentiel de Chadema en 2020, accusait son adversaire d’être resté trop longtemps à la tête du parti. Il y a promis des réformes. Le nom du candidat de Chadema pour les élections n’est pas encore connu…Chadema, qui élit son président tous les cinq ans, a prévenu fin 2024 de son intention de « bloquer » les élections de 2025 en l’absence de réformes significatives du système électoral. Une requête de longue date, constamment ignorée par le CCM…Le CCM a désigné dimanche à l’unanimité la présidente Samia Suluhu Hassan comme candidate à sa réélection. AFP
Tunisie: onze députés lancent un appel à libérer les détenus d’opinion
Alors que la nouvelle Assemblée nationale était considérée comme une chambre d’enregistrement acquise au président Kaïs Saïed, onze députés ont lancé un appel à libérer les détenus dits « d’opinion ». Il s’agit de journalistes, des avocats, des militants de la société civile arrêtés pour leurs activités sur le terrain ou à la suite de sorties médiatiques. Le soutien inattendu de ces députés à ces détenus dits « d’opinion » est une bonne nouvelle pour Romdhane Ben Amor, président du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES). « Aujourd’hui, on entend des voix dissonantes au sein de l’Assemblée tunisienne et c’est une bonne chose. C’est une forme de reconnaissance de la part de certains politiques de l’existence d’atteintes aux libertés et aux droits », constate-t-il…« Cet appel des députés va encourager d’autres personnes à parler. Ceux qui n’osent pas le faire vont probablement trouver le courage de s’exprimer. Il y a une sorte d’effet boule de neige qui se met en place et qui s’amplifie. » RFI
Au Tchad, après le viol présumé d’une lycéenne par un commissaire, les féministes espèrent des sanctions
La jeune Tchadienne de 20 ans date le début de son calvaire à 1 heure du matin, durant la nuit du mercredi 15 au jeudi 16 janvier. Arrêtée quelques heures plus tôt pour « racolage », elle est extraite de sa cellule de garde à vue du commissariat du septième arrondissement de N’Djamena et emmenée dans le bureau du commissaire…Libérée dans la matinée, elle se rend à l’hôpital, où des examens médicaux confirment qu’elle a été violée…De nombreux internautes interpellent les autorités pour demander que l’agresseur soit puni. Le 17 janvier, le ministre tchadien de la sécurité publique, Ali Ahmat Aghabache, annonce lui-même l’arrestation du commissaire mis en cause, qualifiant l’acte d’« odieux, lâche et barbare »…En 2016, l’enlèvement, la séquestration et le viol pendant plusieurs jours de Zouhoura, une adolescente de 16 ans, avaient ému le pays après que des images de son calvaire eurent circulé sur les réseaux sociaux…A l’issue de nombreuses manifestations lycéennes lors desquelles deux adolescents avaient été tués par la police, sept hommes, dont deux fils de généraux et un fils de ministre, avaient été condamnés à dix ans de travaux forcés par la cour criminelle du Tchad. « Ils ne sont jamais allés en prison, dénonce Epiphanie Dionrang, présidente de la Ligue tchadienne des droits des femmes (LTDF). Le grand problème de notre société, c’est l’impunité. » Le Monde
Guinée : un rapport des Nations unies étrille le régime de Mamadi Doumbouya
La pression pourrait-elle s’accentuer sur le régime de Mamadi Doumbouya ? Les organisations de la sous-région et la communauté internationale s’étaient jusqu’ici montrées discrètes au sujet de la conduite de la transition en dépit des alertes répétées de l’opposition, de la société civile et des médias. Un rapport de Nations unies daté du 10 janvier dresse pourtant un constat sévère de la transition militaire en cours depuis le renversement de l’ancien président Alpha Condé, en septembre 2021. Ce rapport a été rédigé à l’issue d’une mission de dix jours effectuée par des experts onusiens, qui se sont rendus en Guinée du 4 au 15 novembre dernier. Cette mission avait été effectuée à la demande du gouvernement guinéen, par la voix de son Premier ministre, Bah Oury. Ce dernier avait sollicité le concours de l’ONU pour évaluer les besoins du pays en matière électorale, et la possibilité d’une assistance dans l’organisation du référendum constitutionnel et des élections générales…[Les experts onusiens mentionnent] « une absence de visibilité autour du processus électoral », c’est-à-dire l’absence de calendrier électoral, mais aussi « l’absence de consensus » sur les réformes à mettre en place et « le retard important » pris dans la feuille de route de la transition…Leur rapport suggère de missionner le représentant spécial du secrétaire général pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, Leonardo Santos Simão, avec l’appui de la coordinatrice résidente de l’ONU en Guinée, Kristèle Younés, pour faciliter la mise en place d’un dialogue politique…Il recommande également au gouvernement de prendre « en urgence » des « mesures de décrispation », comme la levée des restrictions pesant sur les médias et la libération de dignitaires emprisonnés. Jeune Afrique
Cameroun-France : le rapport sur la colonisation et la répression des indépendantistes remis à Emmanuel MacronLe président français a reçu mardi 21 janvier le rapport sur le rôle de la France lors de la colonisation et de la guerre d’indépendance au Cameroun, rédigé par une commission composée de chercheurs camerounais et français. Ces travaux portent plus précisément sur « le rôle et l’engagement de la France au Cameroun dans la lutte contre les mouvements indépendantistes et d’opposition entre 1945 et 1971″. Comme le précise le communiqué de l’Élysée, le rapport a été restitué au chef de l’État en présence d’une délégation camerounaise emmenée par le directeur de cabinet du président Paul Biya, Samuel Mvondo Ayolo, et du ministre délégué français chargé de la Francophonie, Thani Mohamed Soilihi. « Conformément à l’engagement pris à Yaoundé en juillet 2022, les archives françaises ont été rendues entièrement accessibles aux chercheurs de la Commission », assure la présidence. Le but ? « Faire la lumière sur les événements de la période de l’indépendance camerounaise ». Des décennies encore méconnues, pendant lesquelles la France a notamment continué à exercer sa tutelle coloniale même après l’indépendance. Jeune Afrique avec AFP
Le roi du Lesotho vend son projet d’énergie verte aux élites de Davos
Le roi du Lesotho, Letsie III, s’est lancé dans une mission ambitieuse à Davos, où convergent les grands de ce monde, pour une proposition royale: investir dans la transition écologique de sa petite nation africaine. Le monarque a quitté son royaume montagneux enclavé en Afrique du Sud pour promouvoir son fonds pour l’énergie verte à l’occasion de réunions avec des chefs d’entreprise et des responsables politiques dans le village alpin suisse…Pays pauvre d’un peu plus de deux millions d’habitants frappé par la sécheresse, le Lesotho est économiquement dépendant de l’Afrique du Sud, où une grande partie de la population va travailler et renvoie de l’argent…Le Lesotho est une monarchie constitutionnelle où le roi n’a aucun pouvoir officiel, mais Letsie III a parcouru le monde pour promouvoir le fonds géré par le secteur privé…Le Lesotho bénéficie de beaucoup de soleil, de vent et d’eau, et s’est associé à des entreprises chinoises pour produire de l’énergie solaire. Il est aussi en première ligne du changement climatique, avec une sécheresse l’année dernière qui a fortement affecté les récoltes et le bétail, et forcé le gouvernement à déclarer l’état d’urgence nationale. AFP