Nigeria : pour la génération #EndSARS, les élections de l’espoir
Parmi les 9 millions de nouveaux inscrits sur les listes électorales au Nigeria, plus de 7 millions sont des jeunes. Pour eux, l’élection présidentielle du 25 février représente un espoir inédit. Pendant des semaines, de longues files se sont formées chaque matin devant les points de collecte des cartes d’électeurs, aux quatre coins du Nigeria. Attente, renvoi vers un autre centre de la commission électorale (INEC), nouvel échec, retour à la case départ… L’obtention de la précieuse PVC (« Personal Voting Card ») s’est avérée un véritable parcours du combattant pour de nombreux Nigérians. Olu, 28 ans, qui patiente devant le centre de la commission électorale d’Eti-Osa, dans l’est de Lagos, a dû s’y reprendre à quatre fois. « Le processus est laborieux, mais c’est une question de vie ou de mort pour nous, assure le jeune comptable, vêtu d’un costume impeccable. Regardez autour de vous ! Ce sont surtout des jeunes ! Ces files… cela montre bien qu’il y a de grandes attentes autour de ces élections ! » Les chiffres communiqués par la commission électorale confirment cette impression : 7,2 millions de nouveaux inscrits sur les listes ont entre 18 et 34 ans. Cette tranche d’âge représente 39 % des votants au Nigeria. Un électorat clé, dans un pays où la moitié de la population a moins de 19 ans.Habituellement les jeunes se rendent rarement aux urnes le jour du vote, mais les choses vont peut-être changer pour la présidentielle du 25 février. Le Monde
À l’approche de la présidentielle nigériane, la désinformation en hausse
La désinformation a été démultipliée au Nigeria à l’approche de l’élection présidentielle de samedi, favorisée par la crainte de fraudes, l’adoption récente de nouveaux billets de banque, et les frustrations face aux pénuries et à l’insécurité galopante. La forte pénétration des réseaux sociaux comme Facebook, WhatsApp ou TikTok, qui comptent quelque 36 millions d’utilisateurs dans le pays, permet à des rumeurs et fausses informations de s’y propager comme des traînées de poudre. « On a observé de nouvelles sophistications » dans cette « poussée de la désinformation, généralement pour glorifier ou délégitimer des candidats et pour décrédibiliser la Commission nationale électorale indépendante (INEC) », a souligné dans un récent rapport le Centre pour la démocratie et le développement. Pour Opeyemi Kehinde aussi, membre d’un groupe de vérification des faits, la Nigeria Factcheckers’ Coalition, il y a « une augmentation de la désinformation électorale, certains candidats calomniant leurs adversaires lors de rassemblements et sur les réseaux sociaux ». Dans le pays, la violence est souvent liée à la désinformation en ligne. Plusieurs affirmations de comptes faisant la promotion d’une cause séparatiste se sont révélées fausses, comme celle faisant état d’un drone gouvernemental abattu par des sécessionnistes du sud-est. Les photos accompagnant les affirmations étaient en réalité anciennes et liées à d’autres évènements, a constaté l’AFP. AFP
Le nord du Burkina Faso sous le feu des groupes djihadistes
Le bilan est encore provisoire, mais c’est l’un des plus inquiétants qu’ait connu le Burkina Faso ces dernières années. Vendredi 17 février, cinquante et un militaires ont été tués lors d’« intenses combats » avec un « groupe armé terroriste » entre Oursi et Déou, deux localités situées dans le nord du pays, à une cinquantaine de kilomètres de la frontière malienne, selon un communiqué de la direction de la communication et des relations publiques des armées (DCRPA), diffusé lundi 20 février. … Depuis une dizaine de jours, des images circulant sur les réseaux sociaux montrent de violentes arrestations et des exécutions sommaires présumées, attribuées par des défenseurs des droits de l’homme et des sources sécuritaires aux soldats burkinabés. Certaines vidéos visionnées par Le Monde montrent des civils, dont des enfants, les yeux et les mains bandés, face contre terre, au milieu d’hommes en tenue militaire ou civile. Sur une autre, un Burkinabé filme des enfants, gisant dans leur sang, certains à moitié nus, à côté de véhicules militaires. « On attend celui qui va bouger et on le tue », lâche-t-il. Quelques secondes plus tard, un autre homme en tenue militaire jette une pierre sur la tête d’un enfant. Contactée, la DCRPA n’a pas donné suite aux sollicitations du Monde. Le Monde
Terrorisme djihadiste: un sujet délicat au Burkina Faso
Au Burkina Faso, à la suite de la mort, vendredi dernier, de 51 soldats tués lors d’une attaque djihadiste sur l’axe Déo-Oursi, dans la province de l’Oudalan au Sahel, les Burkinabè sont en deuil. Certains s’interrogent aussi sur la stratégie mise en place par la junte au pouvoir mais personne n’ose émettre des réserves par crainte de représailles. 160 djihadistes auraient par ailleurs été tués selon le bilan actualisé de l’état-major général de l’armée burkinabè et des opérations de ratissages se poursuivraient dans cette zone. … Les experts en stratégie militaire préfèrent ne plus se prononcer lorsque survient une nouvelle attaque terroriste car le sujet est sensible au Burkina Faso. Pour eux, réagir ne ferait qu’aggraver les choses. Par ailleurs, la junte militaire, avant cette nouvelle attaque, avait demandé aux médias de ne pas publier d’information négatives qui seraient susceptibles de démoraliser les forces armées. D’où la prudence aujourd’hui dans les commentaires. DW
Cyclone Freddy : au moins quatre personnes tuées à Madagascar
Le cyclone Freddy a frappé de plein fouet les côtes de Madagascar, tuant quatre personnes, selon le dernier bilan provisoire. L’île de l’océan Indien s’est réveillée mercredi 22 février avec des dégâts importants après le passage du puissant cyclone tropical la veille. Un précédent bilan faisait état d’un mort. Freddy a touché terre à l’est du pays dans la région de Mananjary mardi soir aux alentours de 19 h 20, heure locale (17 h 20, heure de Paris) et poursuit sa route vers l’ouest. La ville côtière de 25 000 habitants a déjà été largement détruite en 2022 par le cyclone Batsirai, qui avait tué plus de 135 personnes. Le premier bilan du Bureau national de gestion des risques et des catastrophes (BNGRC), qui fait état de quatre morts, n’a, pour le moment, pas enregistré de cas de personne disparue. Plus de 16 600 personnes sont touchées, et près de 6 700 maisons ont été rasées ou endommagées. L’étendue complète des dégâts est en cours d’évaluation. Le Monde
Après l’Ouganda, la Tanzanie donne son feu vert à la construction d’un oléoduc controversé
La Tanzanie a donné son accord, mardi 21 février, à la construction d’un oléoduc de 3,5 milliards de dollars (environ 3,3 milliards d’euros) dans le cadre d’un mégaprojet controversé destiné à transporter les hydrocarbures d’Afrique de l’Est aux marchés internationaux, malgré les critiques récurrentes des défenseurs de l’environnement. Cet oléoduc, long d’environ 1 500 km, doit relier les gisements du lac Albert, dans l’ouest de l’Ouganda, à la côte tanzanienne sur l’océan Indien. … Six ONG ont assigné TotalEnergies devant le tribunal judiciaire de Paris, fin 2022, sommant le groupe de respecter une loi, votée en 2017, qui impose aux multinationales un « devoir de vigilance » sur leurs activités dans le monde. Le délibéré est attendu le 28 février. Le lac Albert, frontière naturelle entre l’Ouganda et la République démocratique du Congo (RDC), recèle une quantité de pétrole brut estimée à 6,5 milliards de barils, dont environ 1,4 milliard sont actuellement considérés comme récupérables. Le Monde avec AFP
Somaliland: «environ 100 morts» suite aux affrontements à Las Anod
Les combats entre l’armée de l’État autoproclamé du Somaliland et les forces locales de la ville contestée de Las Anod sont entrés dans leur 17e jour, ce mercredi, selon des témoins. Malgré le cessez-le-feu unilatéral décrété par le gouvernement du Somaliland la semaine dernière et le retrait des soldats de la ville, les combats se poursuivent à Las Anod. Le gouvernement rejette la responsabilité sur les miliciens de la ville, entrés en insurrection le mois dernier après l’assassinat d’un homme d’affaires local et qui réclament désormais le rattachement de Las Anod à la Somalie voisine. RFI
En Somalie, dix civils tués par les Chabab à Mogadiscio
Dix civils ont été tués mardi 21 février en Somalie dans une attaque revendiquée par les islamistes radicaux chabab dans la capitale, a annoncé le gouvernement. Vers 15 heures, des Chabab ont « attaqué une maison dans le district d’Abdiaziz », au nord de Mogadiscio, selon un communiqué du gouvernement, précisant que trois personnes ont été blessées. Les forces de sécurité somaliennes « ont secouru et extrait de nombreux civils de cette maison et dans les immeubles aux alentours », selon les autorités, qui ont précisé que les quatre assaillants ont été tués. L’attaque a été revendiquée par les Chabab, groupe affilié à Al-Qaida. Un soldat présent sur les lieux, Mohamed Ali, a affirmé à l’Agence France-Presse que les assaillants ont « pris d’assaut le bâtiment après avoir fait exploser la porte principale ». Les Chabab « attaquent les maisons des civils après avoir été défaits sur le champ de bataille », a-t-il poursuivi. Le Monde avec AFP
Soudan du Sud: le gouvernement annonce le démarrage du prolongement de la période de transition
Face aux accusations de manque de volonté politique, le gouvernement a tenté de démontrer sa détermination à avancer dans la mise en œuvre de l’accord de paix de 2018, et ce, alors que des chapitres-clé en restent toujours à leurs balbutiements. C’est le cas de la création d’une armée unifiée, ou encore de la rédaction de la Constitution du pays. Devant un parterre de diplomates, de représentants de la société civile et de la presse, le ministre des Affaires gouvernementales, Martin Elia Lomoro, énumère les tâches en cours de l’accord de paix. Puis, un homme dans le public ose la question : « Que va-t-il se passer si cette feuille de route, à son tour, n’est pas mise en œuvre dans les temps ? » C’est le porte-parole du gouvernement, Michael Makuei, qui lui répond : « Permettez-moi de vous assurer que cette fois, nous mettons l’accord en œuvre et nous organiserons les élections dans les temps. Notre appel à la communauté internationale est de reconsidérer l’embargo sur les armes. Pour moi, c’est un obstacle à la mise en œuvre de l’accord de paix. » RFI
En Guinée, le chef de la junte réaffirme qu’il quittera le pouvoir à la fin de la transition
Le chef de la junte en Guinée, le colonel Mamady Doumbouya, a réaffirmé mardi 21 février qu’il quittera le pouvoir à l’issue de la transition fin 2024, lors du lancement de la rédaction de la nouvelle Constitution, un an et demi après le coup d’Etat qui a renversé le président Alpha Condé. La junte au pouvoir s’est engagée auprès des Etats ouest-africains à rendre le pouvoir aux civils au bout de deux ans à compter du 1er janvier 2023. Le colonel Mamady Doumbouya, qui a pris le pouvoir par la force le 5 septembre 2021, s’est fait investir président. « Nous allons organiser bien sûr la transition mais nous ne ferons pas partie de l’après-transition. Pour nous, c’est clair et ça doit l’être », a assuré le colonel Doumbouya à l’ouverture d’un colloque organisé au Palais du peuple à Conakry, siège du Parlement de transition. … La junte en Guinée interdit toute manifestation depuis 2022. Elle s’est engagée à céder la place à des civils élus au terme d’une période au cours de laquelle elle dit vouloir mener de profondes réformes. Les grands partis du pays refusent le dialogue avec elle. Le Monde avec AFP
Tunisie: le directeur de la radio Mosaïque FM en prison
Le directeur général de radio Mosaïque FM, Noureddine Boutar, a été interpellé le 13 février 2023. Selon ses avocats, sa mise en détention provisoire pourrait durer quatorze mois, la durée maximum que pourrait prendre les investigations. C’est au bout de trois heures de débats contradictoires que le juge a émis le mandat de dépôt à la surprise générale des avocats de Noureddine Boutar. Ceux-ci estiment que le dossier est vide et qu’il n’y a aucune preuve contre leur client. Ils considèrent que le fait de le traduire devant le pôle judiciaire économique et financier n’est qu’une « couverture utilisée pour ne pas montrer que l’on vise directement la liberté d’expression et la liberté de la presse ». RFI
Ce qu’Alassane Ouattara et Macky Sall ont demandé au ministre français des Armées
Redéploiement de la task force Sabre, commandes d’équipements militaires, formation des armées… Voici ce qui a été discuté lors de la visite de Sébastien Lecornu à Abidjan et Dakar, les 20 et 21 février. … En ce qui concerne le redéploiement de la task force Sabre, dont la fin de la mission au Burkina Faso a été officiellement entérinée le 18 janvier, les discussions ont toujours cours pour lui trouver un nouveau point de chute. D’ici à ce qu’une décision soit prise dans les six prochains mois, les forces spéciales rentreront en France. Toujours selon nos informations, cette question avait été abordée lors du déjeuner entre Emmanuel Macron et Alassane Ouattara, le 25 janvier à l’Élysée. Le président français avait demandé à son homologue s’il pouvait accueillir des éléments de Sabre, lequel lui avait répondu qu’il pourrait en recevoir 200, sur les quelque 300 qui étaient déployés au Burkina Faso. Mais Alassane Ouattara reste prudent sur la question de l’accueil des militaires, dans un contexte de montée du sentiment anti-français dans la zone. Jeune Afrique
Une nouvelle plateforme d’opposition au Mali
La Maison de la presse du Mali a été saccagée lundi [20.02.23], à Bamako. Un groupe de personnes est intervenu pour interrompre une conférence de presse initiée par Issa Kaou N’Djim. Le gendre de l’imam Dicko, ancien vice-président du Conseil national de transition désormais passé dans l’opposition, était en train de présenter un nouveau mouvement politique : L’appel du 20 février pour sauver le Mali. Il revient sur les événements de lundi et nous explique le pourquoi de cette nouvelle plateforme. Celle-ci s’oppose notamment au référendum constitutionnel prévu en mars au Mali. Issa Kaou N’Djim dénonce un climat de « terreur » et dit entrevoir « les germes » d’une dictature dans le pays. DW