Revue de presse du 22 décembre 2023

Fin des élections en RDC où les premiers résultats sont attendus vendredi
Les élections s’achevaient jeudi soir en République démocratique du Congo, après une deuxième journée de vote rendue nécessaire par des problèmes logistiques qui avaient empêché des bureaux de vote d’ouvrir la veille dans plusieurs régions d’un pays où les infrastructures sont très limitées.… Le président sortant, Félix Tshisekedi, brigue un second mandat face à 18 autres candidats, dont plusieurs poids-lourds de l’opposition qui ont dénoncé le « chaos » et les « irrégularités » entachant selon eux ces élections générales (présidentielle, législatives, provinciales et locales). Il est difficile d’estimer combien de bureaux, sur un total d’environ 75.000, étaient concernés par la prolongation du vote jusque jeudi, décidée la veille au soir d’une première journée particulièrement compliquée. C’était le cas de bureaux dans des villages difficilement accessibles, mais également dans des grandes villes telles que Kinshasa, Lubumbashi (sud-est) ou Goma (est), selon le constat des équipes de l’AFP.… Suspicieux dès le départ à l’égard du processus électoral, tous [les adversaires de Félix Tshisekedi] ont appelé leurs militants à surveiller de près le dépouillement et l’affichage des résultats. AFP

Le dernier contingent kényan déployé dans l’est de la RDC est rentré à Nairobi
Les troupes kényanes étaient depuis plus d’un an dans l’est de la RDC sous mandat de la force de la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC). Mais ce mandat a expiré le 8 décembre et n’a pas été renouvelé. La force régionale était très critiquée en RDC, mais à Nairobi, les efforts des soldats kényans ont été largement applaudis…Les combats ont repris en octobre entre le M23 et l’armée congolaise. Depuis, un cessez-le-feu a été annoncé le 11 décembre. Mais le départ de la force est-africaine soulève des inquiétudes sur les risques d’un vide sécuritaire…Pour remplacer la force de l’EAC, Kinshasa compte sur des troupes de la Communauté d’Afrique australe (SADC)…Les forces de la Monusco, la mission de maintien de la paix des Nations Unies, doivent, elles aussi, commencer leur désengagement. Le Conseil de sécurité de l’ONU a lancé mardi leur retrait anticipé et progressif, comme réclamé par Kinshasa. RFI

Au Tchad, « oui » et « non » toujours face-à-face
L’attente touche à sa fin. Tandis que le référendum constitutionnel a eu lieu le 17 décembre dernier, les résultats provisoires sont attendus pour le 24 décembre. Ils devront être confirmés – ou non – par la Cour suprême, qui proclamera les chiffres définitifs le 28.… Comme lors de la campagne qui a précédé le vote, les deux camps continuent de s’affronter depuis le scrutin. Le non donne particulièrement de la voix, en s’appuyant sur une forte abstention constatée en particulier dans les bureaux de vote de la capitale, N’Djamena, le 17 décembre. « C’est un désastre électoral pour le gouvernement et le camp du oui », résume un des opposants à la nouvelle Constitution. « L’abstention nous montre l’ampleur du rejet, non seulement du texte mais aussi de la transition elle-même »… L’engouement pour le scrutin semblait être extrêmement limité dans la capitale, où nombre de bureaux de vote paraissaient déserts une partie de la journée du 17 décembre. « Les images sont là. Tout le monde les a vues. Le pouvoir ne va pas pouvoir dire que les gens ont voté », espère un membre de la société civile opposé au projet de nouvelle Constitution. Le camp du oui ne nie pas l’abstention… : « Comme souvent, nos adversaires focalisent leur attention sur N’Djamena, une ville qui peut leur être favorable. Mais nous savons qu’en province, les Tchadiens ont massivement voté… », explique un membre du gouvernement. Jeune Afrique

Des villes maliennes sous blocus des ex-rebelles
L’instauration du blocus total concerne les axes allant de la frontière algérienne vers les villes de Ménaka, Kidal, Gao, Tombouctou et Taoudeni. L’instauration du blocus total concerne les axes allant de la frontière algérienne vers les villes de Ménaka, Kidal, Gao, Tombouctou et Taoudeni. Selon le communiqué publié par ces rebelles séparatistes, le blocus « concerne tous les produits et tout type de moyens de transport ».… L’ambassadeur d’Algérie à Bamako a été convoqué ce mercredi par le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop. Il est reproché à El-Haouès Riache des « actes inamicaux » et « une ingérence » d’Alger dans « les affaires intérieures » du Mali. En clair, les autorités maliennes l’accusent d‘avoir organisé des réunions avec des séparatistes touareg sans associer les autorités.… Plusieurs responsables de groupes séparatistes touareg séjourneraient en ce moment en Algérie, tout comme d’ailleurs l’influent imam Mahmoud Dicko. Celui-ci a été reçu en audience mardi à Alger par le président algérien Abdelmadjid Tebboune. « Ces actes constituent une ingérence dans les affaires intérieures du Mali » estime Bamako. DW

Au Mali, les opérateurs miniers sous la pression fiscale de Bamako pour payer les mercenaires de Wagner
The Blood Gold Report, un consortium international de chercheurs qui enquêtent sur les liens entre Wagner, les régimes autoritaires africains et les entreprises minières détaille un modèle de financement inédit des 1 500 à 2 500 hommes mercenaires actuellement déployés au Mali. Leur rapport, intitulé « Comment le Kremlin utilise Wagner pour blanchir des milliards de l’or africain », publié le 12 décembre, souligne qu’à Bamako les putschistes se sont appuyés sur les impôts, principalement récoltés auprès des sociétés occidentales extrayant l’or du sous-sol malien, pour les rétribuer.… Plus de la moitié des recettes fiscales collectées par le régime militaire du Mali, troisième plus gros producteur d’or du continent, provient des quatre géants miniers.… La réforme du Code minier, adoptée en août, qui fait passer la part de l’Etat malien de 20 % à 30 % au capital des sociétés aurifères devrait encore aider à garnir les caisses publiques. Le Monde

Mali: les autorités de transition dissolvent l’Observatoire pour les élections et la bonne gouvernance
Au Mali, les autorités de transition dissolvent l’Observatoire pour les élections et la bonne gouvernance. Une association qui, comme son nom l’indique, observe les conditions de la tenue de scrutins et la transparence des processus électoraux dans le pays.… Cette décision, prise donc en haut lieu, est un coup dur pour la société civile malienne et, plus globalement, pour l’espace civique dans le pays.… Lors de la tenue du très contesté référendum constitutionnel, [l’Observatoire] avait rendu public le constat fait par les dizaines d’observateurs déployés dans le pays, sur le fait que le vote avait été empêché, par les rebelles du CSP, dans la région de Kidal. En contradiction avec l’Aige (Autorité indépendante de gestion des élections), organe officiel en charge de la tenue du scrutin, qui avait assuré, garantissant ainsi sa validité, que les Maliens avaient pu voter sur l’ensemble du territoire.… Au début du mois, Ibrahima Sangho affirmait dans la presse qu’il était possible de tenir rapidement la présidentielle censée clore la période de transition et demandait aux autorités de fixer une nouvelle date. Pour rappel, le colonel Assimi Goïta s’est engagé par décret présidentiel à mettre un terme à la transition en mars prochain, mais l’élection prévue en février a été annulée, et les Maliens ne savent toujours pas quand ils pourront voter. RFI

Burkina Faso: la France annule le décret d’extradition de François Compaoré
Le gouvernement français abroge le décret d’extradition de François Compaoré. Le frère de l’ancien président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, est accusé du meurtre du journaliste Norbert Zongo en 1998. La justice de son pays le réclamait, mais alors que Paris avait dans un premier temps accepté de le renvoyer vers Ouagadougou, les autorités françaises reviennent sur cette décision, à la suite d’une décision de la Cour européenne des droits de l’homme. Le 7 septembre dernier, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) avait demandé aux autorités françaises de réexaminer leur décret d’extradition. La Cour estimait que François Compaoré encourait un risque de violation de ses droits fondamentaux s’il était renvoyé vers Ouagadougou. Elle citait l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme interdisant la torture, ainsi que des peines ou des traitements inhumains ou dégradants.… François Compaoré est poursuivi pour l’assassinat du journaliste d’investigation Norbert Zongo et de trois hommes qui l’accompagnaient, le 13 décembre 1998. RFI

Le président béninois veut « rétablir les relations » avec le Niger
Le président béninois Patrice Talon a déclaré jeudi matin vouloir « rétablir rapidement les relations » entre le Bénin et le Niger, dans son discours à la nation annuel devant l’Assemblée nationale. Le chef de l’Etat a affirmé sa « volonté de voir se rétablir rapidement les relations entre le Bénin et les pays où des coups d’Etat sont intervenus », ajoutant ne pas avoir « manqué d’adresser, de manière discrète et répétée, des messages à ces pays frères, notamment le Niger », où un coup d’Etat, en juillet, a renversé le président Mohamed Bazoum et placé au pouvoir un régime militaire…Les sanctions de la communauté internationale et de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) à l’encontre du Niger ont de lourdes conséquences économiques pour le Bénin, du fait de la fermeture des frontières entre les deux pays. Le Bénin enregistre notamment une baisse de ses revenus portuaires, à la suite de l’arrêt du transit de marchandises vers le Niger via ses ports…La Cedeao a ouvert la voie le 10 décembre à un allègement de ses sanctions à l’encontre du Niger, en le conditionnant à une « transition courte » avant un retour des civils au pouvoir. Elle a décidé qu’un comité composé des présidents du Bénin, du Togo et de la Sierra Leone négocierait avec le régime militaire nigérien les engagements à mettre en œuvre, avant un éventuel assouplissement des sanctions prises par l’organisation régionale peu après le coup d’Etat du 26 juillet. AFP

Togo: vers un redécoupage des circonscriptions électorales avant les élections législatives et régionales
Le Togo s’achemine vers un redécoupage des circonscriptions électorales, avant le double scrutin législatif et régional que l’exécutif togolais souhaite organiser avant la fin du premier trimestre 2024. Le sujet a été discuté cette semaine en Conseil des ministres et lors d’une nouvelle réunion du Cadre permanent de concertation, qui réunit la majorité et l’opposition. L’augmentation du nombre de députés semble actée. Le mandat des députés actuels arrive à échéance à la fin du mois et on semble se diriger vers une augmentation du nombre de députés.… Plusieurs solutions sont avancées pour la répartition des sièges… L’alliance Ensemble, par exemple, suggère un député par commune, soit 117 au total. L’ANC, le parti de Jean-Pierre Fabre, plaide pour une répartition des sièges basée sur la démographie. Un système de calcul qui donnerait plus de poids aux régions méridionales, considérées comme plus proches de l’opposition.… Entre les différentes propositions, ce sera au gouvernement de trancher. La décision finale lui reviendra. RFI

Guinée: heurts à Conakry pour réclamer de l’essence dans les stations-services
Des heurts ont opposé jeudi à Conakry les forces de sécurité à des groupes de jeunes réclamant de l’essence dans les stations-service, dont l’approvisionnement est suspendu provisoirement par les autorités depuis l’explosion et l’incendie meurtriers du principal dépôt d’hydrocarbure de Guinée…Le gouvernement a annoncé la reprise de l’approvisionnement en gasoil, mais la distribution d’essence reste coupée et la restriction des camions-citernes est maintenue. Des affrontements ont opposé sporadiquement jeudi après-midi des groupes de jeunes mobiles jetant des pierres, à des forces de défense massivement déployées, qui ont riposté en tirant du gaz lacrymogène, a constaté un journaliste de l’AFP. Des centaines de jeunes, cagoulés ou masqués pour la plupart, ont barricadé la route menant des périphéries de Conakry au centre de la capitale, notamment dans les quartiers de Sonfonia, Wanindara, Kagbelen, Koloma et Hamdallaye. Ils ont érigé des barricades, renversé des poubelles et brûlé des pneus. En Guinée, beaucoup de jeunes vivent des courses en moto-taxi. Ils exigent la réouverture des stations services pour tous les types de carburant…D’autres manifestations pour exiger de l’essence ont eu lieu dans la matinée. Les rares automobilistes qui ont emprunté cette route jeudi ont été obligés de faire demi-tour sous la menace des manifestants. AFP

L’ONU va financer les operations de paix de l’Union africaine
Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté jeudi à l’unanimité une résolution portant sur le financement des opérations de soutien de paix conduite par l’Union africaine. Un projet porté par l’ A3, le Gabon, le Ghana et le Mozambique. Ces opérations doivent inclure des mesures appropriées pour la protection des civils. Le Représentant permanent du Mozambique auprès des Nations Unies a salué la résolution 2719 : « cette résolution cadre, qui vient d’être adoptée, traduit notre objectif de répondre aux préoccupations de l’Afrique qui sont en suspens depuis de nombreuses années. Il est essentiel de donner des réponses appropriées aux défis croissants et évolutifs en matière de sécurité sur le continent africain. Les défis comprennent les conflits, l’insurrection, l’africanisation progressive du terrorisme et la prolifération des groupes armés extrémistes. » La résolution demande également au Secrétaire général, en consultation avec le Président de la Commission de l’Union africaine, de présenter un rapport conjoint au Conseil de sécurité des Nations Unies tous les six mois sur l’état d’avancement des opérations de maintien de la paix menée par l’Union africaine. AfricaNews

Ressources hydriques : Le gouvernement marocain tire la sonnette d’alarme
Le ministre de l’Equipement et de l’Eau, Nizar Baraka, a exposé la situation critique de la ressource hydrique au Maroc lors d’une présentation au cours de laquelle il a souligné les stades alarmants atteints. Le pays se trouve à une étape cruciale, marquée par cinq années consécutives de sécheresse. Les trois derniers mois ont confirmé la trajectoire vers une nouvelle année sèche, mettant en lumière une réalité préoccupante. Selon les données partagées par le ministre lors d’un point de presse tenu jeudi à l’issue du Conseil de gouvernement, les précipitations des trois derniers mois n’ont pas dépassé en moyenne 21 mm, marquant une chute significative estimée à 67 % par rapport à une année normale. La température élevée a également dépassé la moyenne annuelle pendant cette période, entraînant une évaporation accrue et affectant l’état des barrages. APANews

Au Zimbabwe, la sécheresse tue les éléphants à bout de force
Dans le parc national de Hwange au Zimbabwe, les éléphants font face à une sévère sécheresse qui les oblige à parcourir de longues distances pour trouver l’eau. Des nuages porteurs d’orage s’accumulent enfin au-dessus du parc national de Hwange, mais il est trop tard pour plus d’une centaine d’éléphants qui ont succombé à une sécheresse prolongée en ce début d’été austral. Simba Marozva et d’autres gardes de la réserve zimbabwéenne n’ont plus qu’à couper les défenses des cadavres en décomposition pour éviter que des braconniers ne les trouvent. Le parc de 14.600 km2 abrite plus de 45.000 éléphants de savane, si nombreux qu’ils sont considérés comme une menace pour l’environnement. La scène est un crève-cœur : des cadavres noircis marquent un paysage où les pluies ont pris plus de six semaines de retard et où les températures atteignent régulièrement 40 degrés. VOA/AFP