Renforcer la culture du professionnalisme militaire en Afrique
Afin d’instaurer une culture de professionnalisme militaire, il faut inculquer des valeurs sociétales clés parmi tous les membres des forces armées. Partager ces valeurs confère un effet puissant d’unification sur l’armée, augmentant la cohésion et l’efficacité. « Dans de nombreux pays d’Afrique, les forces de défense et de sécurité sont une menace à la sécurité en raison de leur manque de professionnalisme ». Cette évaluation du général Mbaye Cissé, chef de l’état-major particulier du président de la République du Sénégal, met l’accent sur un point clé du dialogue sur le professionnalisme militaire et sur l’éducation professionnelle militaire durant lequel le Centre d’études stratégiques de l’Afrique (CESA) a accueilli, le 14 décembre, des dirigeants des secteurs de la sécurité de 30 pays d’Afrique en marge du Sommet des dirigeants américains et africains à Washington, DC. Après les remarques du général Cissé, le dialogue s’est poursuivi avec les propos de Mme Christine Wormuth, Secrétaire de l’Armée de Terre, et du général Michael Langley, commandant du commandement américain pour l’Afrique (AFRICOM). Centre d’études stratégiques de l’Afrique
La Gambie annonce avoir déjoué une tentative de coup d’Etat
Le gouvernement gambien a affirmé ce mercredi 21 décembre avoir déjoué une tentative de coup d’Etat militaire. Selon les autorités, quatre soldats ont été arrêtés mardi et trois complices seraient recherchés. « Le gouvernement invite instamment les citoyens, les résidents et les membres des corps diplomatique et consulaire à vaquer normalement à leurs occupations; la situation est totalement sous contrôle et il n’y a pas lieu de paniquer », a indiqué sur les réseaux sociaux, Ebrima G. Sankareh, porte-parole du gouvernement et conseiller présidentiel. Aucune autre information que ce communiqué gouvernemental n’a été partagée. Certains témoins ont rapporté avoir vu des mouvement de militaires autour du siège de la présidence dans la capitale Banjul mardi soir. AfricaNews
La Cédéao précise son projet de nouvelle force antiterroriste et anti-coup d’État
Les chefs d’état-major des pays de l’organisation ouest-africaine se sont réunis à Bissau lundi. À l’issue de la rencontre, ils ont esquissé deux options possibles pour faire face au terrorisme et aux coups d’État, et mis en exergue certaines difficultés économiques, mais aussi politiques. Réunis à Bissau lundi 19 décembre, les chefs d’État-major des pays de la Cédéao ont apporté des précisions concernant leur projet de nouvelle force antiterroriste. Deux options ont été exposées. L’option une est la plus musclée. La nouvelle force antiterroriste régionale aurait des « missions offensives de recherche et de destruction, de protection des populations civiles et de sécurisation » des « infrastructures critiques ». Mais les chefs d’état-major ouest-africains relèvent que cette proposition « comporte des difficultés politiques », à commencer par « son acceptation par le pays hôte » et « la sensibilité des opinions publiques ». … La seconde est bien moins ambitieuse, puisqu’elle se limiterait à des « missions d’appui et de soutien », à savoir renseignement, appui aérien, logistique, conseils, formation. RFI
Kenya : 1,5 millions d’enfants risquent d’être déscolarisés à cause de la sécheresse
Alors qu’une extrême sécheresse continue de sévir au Kenya – et plus généralement en Afrique de l’Est -, des milliers d’enfants se trouvent contraints d’abandonner l’école. 1,5 millions d’enfants risquent d’être déscolarisés à cause de la sécheresse au Kenya. Ce chiffre vient s’ajouter aux 1,9 million d’enfants déjà déscolarisés dans les régions arides et semi-arides du pays. Cette situation est due à la sécheresse historique qui touche l’Afrique de l’Est, a indiqué mercredi « Education Cannot Wait » (« L’éducation ne peut attendre »), le fonds mondial des Nations Unies pour l’éducation dans les situations d’urgence et de crises prolongées, qui a annoncé une subvention de deux millions de dollars américain. Au moins 4,35 millions de personnes au Kenya ont besoin d’une aide humanitaire en raison de la plus longue sécheresse depuis 40 ans. Et cette « pire sécheresse depuis 40 ans » met des millions d’enfants en danger. Fournie par l’UNICEF et le HCR, la première subvention d’intervention d’urgence permettra d’atteindre 39.000 filles et garçons qui ont besoin d’un soutien urgent. ONU Info
Après Barkhane, quel avenir pour la présence militaire française en Afrique de l’Ouest?
Le 9 novembre, Emmanuel Macron annonçait la fin de l’opération Barkhane au Mali, 9 ans après le début de l’engagement français au Sahel. L’opération Barkhane était une opération de lutte anti-terroriste débutée en 2014. Au plus fort de son activité, plus de 5 000 soldats étaient déployés au Mali, mais aussi au Tchad et au Niger. Mais les coups d’État militaires successifs au Mali, la tension entre la junte malienne au pouvoir et les autorités françaises, ont précipité la fin de l’opération Barkhane. En août, le dernier soldat français quittait le Mali, laissant un bilan mitigé et une grande interrogation sur l’avenir de la collaboration militaire française en Afrique de l’Ouest. RFI
De Dakar à Djibouti, radioscopie de la relation Afrique-France
Simple trou d’air ou rupture consommée ? L’année 2022 s’achève comme elle avait commencé sur une image de divorce et d’incompréhension grandissante entre la France et les pays d’Afrique francophone, ses anciennes colonies. A l’expulsion, en janvier, de l’ambassadeur de France à Bamako après que le chef de la diplomatie française a qualifié la junte au pouvoir d’« illégitime » fait écho le départ des derniers soldats français de Bangui, en Centrafrique, en décembre. Laissant le champ libre à la Russie et aux mercenaires de Wagner vers lesquels le Mali s’est aussi tourné. Entretemps, les discours antifrançais – souvent alimentés par le Kremlin dans un contexte de guerre en Ukraine – ont prospéré. A Ouagadougou, Bamako, N’Djamena ou Niamey, les pancartes « France dégage ! » se sont installées dans les manifestations. Le Monde
RDC: la Ceni salue le soutien de l’Église catholique pour les prochaines élections
La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) a confirmé le début de l’enrôlement des électeurs pour la partie ouest du pays pour ce samedi 24 décembre. À moins d’une semaine du lancement de ces opérations qui ne dureront qu’un mois, la centrale électorale met les bouchées doubles pour atteindre les potentiels électeurs. Pour cela, elle compte s’appuyer sur l’Église catholique qui, elle, avait dénoncé la procédure de désignation des dirigeants actuels de la Ceni. Didi Manara, deuxième vice-président de la Ceni, n’a pas caché sa joie au sortir de la rencontre avec les dirigeants de l’Église catholique. « L’Église catholique, si elle nous abandonnait, ce serait la catastrophe. C’est un grand jour pour nous, pour l’Église et pour la centrale électorale, d’avoir l’assurance de l’Église catholique par rapport à la sensibilisation des électeurs. Nous sommes très heureux », explique-t-il. RFI
La guerre diplomatique et médiatique entre la RDC et le Rwanda s’accélère depuis le drame de Kishishe
Il est le grand absent de la photo de famille des présidents invités au sommet Etats-Unis-Afrique. Alors que son homologue, le président congolais Félix Tshisekedi, apparaît, souriant, derrière le chef d’Etat américain, Joe Biden, le Rwandais Paul Kagame s’est fait représenter par son premier ministre. Signe que la défiance qui règne entre Kigali et Kinshasa, depuis la résurgence du Mouvement du 23 mars (M23) dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) fin 2021, a des échos hors des Grands Lacs. Lors de la clôture de la réunion à Washington, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a appelé le Rwanda à « user de son influence » pour convaincre les rebelles du M23 de déposer les armes. Pour la première fois, lundi 19 décembre, Paris a également officiellement dénoncé le « soutien » de Kigali à ce groupe armé, l’Allemagne lui a emboîté le pas mardi après-midi. Une position déjà exprimée par plusieurs chancelleries européennes, dont la Belgique. Le Monde
Guinée: le dialogue inter-guinéen clôt et remet ses conclusions à la présidence
En Guinée, le dialogue inclusif inter-guinéen entamé le 25 novembre à l’initiative du chef de la junte, le colonel Mamadi Doumbouya, et boycotté par les principaux partis politiques du pays, a pris fin mardi 20 décembre et les conclusions ont été rendues publiques mercredi 21 au cours d’une cérémonie solennelle au palais présidentiel. Plusieurs responsables gouvernementaux, des hauts cadres politiques, administratifs et militaires en ont pris part. C’est un document contenant 35 résolutions qui a été remis au colonel Mamadi Doumbouya par les facilitatrices qui ont animé pendant un peu plus d’un mois ce cadre de dialogue inter-guinéen. RFI
En RCA, la Minusca veille aussi sur les droits de l’Homme
Face à la hausse des crimes contre les civils en République centraficaine, Jean-Pierre Lacroix, en visite à Bangui, rappelle au micro de la DW que le mandat de la Minusca comporte aussi l’obligation de faire un suivi des atteintes aux droits de l’Homme. Sans citer le groupe paramilitaire russe Wagner, il insiste cependant sur le fait que les enquêtes concerne tous les crimes, quels qu’en soient les auteurs. Dans cette interview exclusive, le secrétaire général de l’Onu aux opérations de paix évoque également la situation dans l’est de la République démocratique du Congo : une crise régionale qui doit trouver une réponse régionale. DW
Éthiopie: reprise des négociations entre Addis-Abeba et les Tigréens à Nairobi
Nairobi accueille une réunion de suivi de l’accord de paix de Prétoria. Signé il y a deux mois et demi, il prévoit notamment une cessation des hostilités, le désarmement des forces tigréennes et la réouverture des accès au Tigré. La rencontre qui a débuté mercredi 21 décembre doit permettre de faire le point sur son application et intervient dans un climat de regain de tension. La priorité de cette rencontre, avancer sur la création du comité de suivi de l’accord de Pretoria : ce groupe d’expert doit être chargé par l’Union africaine de surveiller sur le terrain l’application de l’accord. Soit un rôle déterminant, surtout dans le contexte actuel de regain de tension. RFI
Après l’échec des législatives, la Tunisie plongée dans une impasse politique
L’autorité électorale a officiellement annoncé, lundi, une participation de seulement 11,22 % aux élections législatives boycottées par l’opposition. Un abstention massive qui fragilise le régime ultra-présidentialiste bâti par Kaïs Saïed et ouvre une période d’incertitudes en Tunisie. … Cette abstention massive vient couronner une campagne terne boycottée par les partis d’opposition, qui accusent le président Kaïs Saïed d’avoir fait du Parlement une assemblée fantoche, depuis l’adoption, cet été, d’une nouvelle constitution réduisant drastiquement les prérogatives des députés. « Ces élections législatives représentaient un paradoxe car elles visaient à signer l’acte de marginalisation du Parlement. Les électeurs ont compris que cela ne servait à rien d’élire des députés qui n’auront que des pouvoirs mineurs », résume Vincent Geisser, chercheur à l’Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman (Iremam). Outre le boycott d’une grande partie de la classe politique, l’absence de débats d’idées, le manque de candidatures et la multiplication de profils inconnus du grand public ont fini de détourner du scrutin les électeurs. France24
Centrafrique : la Russie convoque l’ambassadeur français suite au colis piégé
La Russie a convoqué mercredi l’ambassadeur français à Moscou pour protester contre des propos de la cheffe de la diplomatie française concernant l’attaque ayant visé, la semaine dernière, un responsable russe en Centrafrique. « Il a été signifié à l’ambassadeur français (Pierre Lévy) le caractère inadmissible de (ces) nouvelles accusations contre la Russie concernant la diffusion de propagande et des violences envers la population civile de Centrafrique de la part de supposées structures militaires russes privées », a indiqué la diplomatie russe. … La Russie a affirmé que l’un de ses représentants en Centrafrique avait été grièvement blessé vendredi à Bangui, la capitale, par l’explosion d’un colis piégé. Une attaque que le chef du groupe paramilitaire russe Wagner, très présent dans le pays, avait immédiatement imputée à la France. La cheffe de la diplomatie française, Catherine Colonna, avait ensuite rapidement démenti ces accusations de Wagner. « Cette information est fausse et c’est même un bon exemple de la propagande russe et de l’imagination fantaisiste qui caractérise parfois cette propagande », avait-elle déclaré à l’AFP. AfricaNews/AFP