Les facteurs incitatifs et dissuasifs de la migration en Afrique continuent à s’intensifier, présageant pour 2022 une augmentation des flux migratoires à la à l’intérieur du continent et à son départ. Le nombre de migrants en situation régulière, à la fois à l’intérieur et au départ de l’Afrique, a presque doublé depuis 2010, reflétant une tendance à la hausse depuis 20 ans. Dans chaque pays, des facteurs incitatifs et dissuasifs alimentent la migration africaine. Les conflits, la gouvernance répressive et le manque de débouchés économiques en sont les principaux facteurs incitatifs. Sur les 15 pays africains dont sont originaires le plus de migrants, neuf sont en conflit. … La majorité des migrants africains restent sur le continent, reflétant un schéma de longue date. … Si les migrants ne représentent pas eux-mêmes une menace sécuritaire, les détenir et leur refuser toute aide ou la capacité soit de rentrer chez eux, soit de continuer leur voyage, offre à des acteurs sans scrupules des opportunités de les exploiter. Les groupes extrémistes violents et les réseaux criminels continuent aussi de bénéficier financièrement en contrôlant les routes de trafics et de traite des migrants. [Infographie] Centre d’études stratégiques de l’Afrique
Après plusieurs jours de faux suspense, les autorités libyennes ont confirmé mercredi que l’élection présidentielle prévue vendredi n’aurait pas lieu, l’Autorité électorale proposant de reporter d’un mois cette échéance cruciale dans le processus de transition censé sortir ce pays d’Afrique du Nord du chaos post-Kadhafi. Moins de 48 heures avant le jour J, une commission du Parlement chargée du suivi du scrutin a conclu à l' »impossibilité » de le tenir à la date prévue, pourtant fixée il y a plus d’un an. Ses conclusions ont été rendues publiques alors qu’une annonce du report du scrutin était attendue depuis plusieurs jours, sur fond de désaccords insurmontables entre camps rivaux. … La Haute commission électorale libyenne (HNEC) a rebondi sur ce rapport pour proposer de reporter l’élection d’un mois au 24 janvier 2022. Le Parlement se chargera d’adopter les mesures nécessaires, afin de lever les entraves au processus électoral », a-t-elle annoncé dans un communiqué. … L’émissaire américain pour la Libye et ambassadeur à Tripoli a appelé au « calme » mercredi et à des « mesures susceptibles de détendre la situation sécuritaire tendue à Tripoli et ailleurs en Libye ». Il a aussi exhorté, dans un communiqué, les dirigeants libyens à « rapidement oeuvrer à l’élimination de tous les obstacles juridiques et politiques » à la tenue des élections. AFP
La délégation de la Cédéao n’a rencontré – c’est une première pour des discussions – qu’une seule personne : le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta. D’après nos informations, lors des entretiens, l’ambiance était plutôt studieuse. L’ancien président du Nigeria Goodluck Jonathan et Jean-Claude Kassi Brou ont sorti un message de leur poche : les chefs d’États de la Cédéao réaffirment qu’au Mali, les élections générales doivent se tenir comme prévu fin février 2022. « Ce qui a été décidé par la conférence des chefs d’État de la Cédéao, c’est d’organiser les élections au mois de février. Ça veut dire, pour ce qui nous concerne à la Cédéao, avoir un calendrier avant la fin de l’année. Nous allons revenir à Bamako au mois de janvier pour suivre la discussion et les échanges avec les autorités de la Transition. » À l’issue de la rencontre, un membre de la délégation de la Cédéao a ajouté pour RFI : « Nous avons dit au président Goïta que la Cédéao espère obtenir de lui, avant le 31 décembre 2021, un calendrier détaillé de l’organisation de ces élections. » Mais en retour, notre interlocuteur n’a pas donné la réaction du président de la Transition, et le service de communication de ce dernier interrogé, n’a pas encore répondu. RFI
Haut-commissaire des Nations unies pour les droits humains, Michelle Bachelet a effectué une tournée au Burkina Faso et au Niger du 28 novembre au 4 décembre. … Vous rentrez du Burkina Faso et du Niger, deux pays en grave crise sécuritaire. Cela ne menace-t-il pas leur processus de démocratisation ? … Ces deux pays ont eu des élections démocratiques, c’est important à noter. Dans le même temps, ils ont une multitude de menaces à gérer : l’insécurité, mais aussi les problèmes de développement comme l’accès à l’éducation ou à la santé, et le changement climatique qui les affecte durement. Quand nous étions au Burkina Faso, mais aussi au Niger, il y avait des manifestations pour réclamer des autorités des décisions fortes face à la crise. Ce genre de contexte fait courir le risque que des mesures liberticides soient adoptées. Mais les dirigeants que j’ai rencontrés insistent sur le respect de la démocratie. Leur problème, c’est qu’ils ne veulent pas apparaître comme faibles et cela les conduit parfois à prendre des mesures inadéquates comme des coupures d’Internet au Burkina Faso ou l’interdiction de manifester au Niger. Le Monde
Après plus de 11 ans d’absence, l’ancien chef de la junte guinéenne, Moussa Dadis Camara, est annoncé à Conakry ce mercredi 22 décembre. Dadis Camara n’est d’ailleurs pas le seul membre de l’ancienne junte militaire autorisé à regagner la Guinée. Le général Sékouba Konaté, qui lui a succédé à la tête du pays, est rentré en Guinée depuis le 18 décembre, alors que le président Alpha Condé, pour sa part, est toujours assigné à résidence. Pour la première fois dans l’histoire politique de la Guinée, trois anciens chefs d’Etat guinéens sont au même moment à Conakry. Mais celui dont la présence est le plus attendue est Moussa Dadis Camara, qui a dirigé la Guinée de 2008 à 2009. Celui-ci doit répondre des accusations graves qui portent sur lui concernant l’assassinat, le 28 septembre 2009, d’au moins 157 personnes et le viol de 109 femmes dans un stade de Conakry. Douze ans après, les victimes demandent toujours que justice soit faite. Asmaou Diallo, présidente de l’Association des victimes, parents et amis (Avipa), estime que le retour de Dadis Camara est une bonne chose pour le procès tant attendu. DW
Le Conseil de sécurité de l’ONU a finalement prolongé tel quel le mandat de l’Amisom, la Mission de l’Union africaine chargée de la lutte contre les shebabs en Somalie pour trois mois. Le scénario était attendu. La réforme de cette mission, que tous appellent de leurs vœux, est retardée par les divergences qui opposent notamment l’UA et l’ONU sur le futur de cette mission. Depuis des mois, des discussions ont lieu entre la Somalie, l’Union africaine et les Nations unies autour d’une réforme en profondeur de l’Amisom que tous jugent nécessaire, mais sur laquelle ils ne parviennent pas à s’entendre. Prolonger le mandat actuel de trois mois est donc une manière de se donner du temps pour espérer arriver à un consensus. Ce temps sera-t-il suffisant ? Ce n’est pas sûr, car les divergences sont de taille. La Somalie plaide pour un retrait rapide de la mission d’ici 2023 et pour que plus de prérogatives soient données à l’armée nationale dans la lutte contre les shebabs. L’Union africaine souhaite pour sa part une mission hybride placée sous la tutelle de l’ONU. Ce qui lui permettrait d’être moins dépendant financièrement de l’Union européenne, le principal bailleur de la mission qui montre des signes de désengagement, mais cette option est rejetée par l’ONU. RFI
Le 7 décembre dernier, la prison de Gitega, la capitale du Burundi, était ravagée par un incendie meurtrier qui avait fait officiellement 38 morts et 69 blessés. Mais selon des associations locales, le bilan pourrait en réalité atteindre les 300 morts. Ni les journalistes, ni les agents de la Croix-Rouge burundaise, présents sur place lors de l’incendie mais tenus à l’écart, n’avaient pu voir le nombre de corps enlevés par la police. Celle-ci, dans la foulée, les avaient enterrés nuitamment, sans même prévenir les parents des victimes. Deux semaines après, les autorités refusent toujours de communiquer sur le sujet, les familles de ceux qui ont perdu les leurs n’ont toujours pas été informées et sont mortes d’angoisse. Certains ont même été menacés ou emprisonnés, alors que les journalistes locaux ont été réduits au silence. Seules des ONG qui travaillent clandestinement dans le pays peuvent confirmer le bilan très lourd qui circule dans la prison de Gitega et dans les environs. Et les seuls à pouvoir s’exprimer librement sont ceux qui vivent en exil comme le président de la Ligue des droits de l’homme Iteka, Anschaire Nikoyagize. RFI
Au moins 64 personnes ont péri dans le naufrage d’un navire au large du nord-est de Madagascar, lundi 20 décembre, tandis qu’un hélicoptère de l’armée de l’air qui participait aux secours s’est écrasé, a-t-on appris mercredi. « Vingt-cinq corps ont été repêchés ce matin aux abords de l’île Sainte-Marie, probablement à cause des courants marins. Ce qui porte le total des morts à 64 », a confirmé à l’AFP le général de gendarmerie Zafisambatra Ravoavy. Le navire avait embarqué quelque 130 passagers et 50 d’entre eux ont pu être sauvés. Il reste une quinzaine de disparus et les recherches se poursuivent. Ce bateau en bois de transport de marchandises était parti lundi matin de la petite localité d’Antseraka en direction de Soanierana-Ivongo, près d’une centaine de kilomètres plus au sud sur la côte. Il n’était pas autorisé à embarquer des passagers, ont affirmé les autorités maritimes. … La journée est devenue encore plus dramatique lorsqu’un hélicoptère de l’armée de l’air s’est écrasé au large des côtes, laissant deux disparus et deux survivants, dont le secrétaire d’État à la Gendarmerie qui a nagé près de douze heures pour rejoindre le rivage, a-t-on appris mardi auprès de la gendarmerie et des autorités maritimes. L’hélicoptère transportait en outre trois gendarmes. L’un d’eux, éjecté en même temps que le secrétaire d’État et général, Serge Gellé, a également survécu. Les deux autres gendarmes, dont le pilote, sont portés disparus, selon ces sources. France24 avec AFP
Selon les derniers chiffres du ministère de la Santé, le pays compte 450 cas, dont deux cas du variant Omicron. Comme chaque année, la période de l’harmattan de novembre à février est propice à la propagation des infections respiratoires. Le gouvernement appelle donc au respect des mesures barrières. Pour permettre aux populations d’accéder aux doses anti-Covid-19, une campagne intensive de vaccination est en cours depuis le 14 décembre. Plusieurs sites mobiles ont été installés sur certains espaces publics. Avec comme ambition de vacciner 10% de la population âgée de 18 ans et plus. Cette campagne concerne quatre régions du pays : le Centre, le Centre-Ouest, les Hauts Bassins, le Sud-Ouest, considérés comme l’épicentre de la maladie dans le pays. Les vaccinodromes installés dans le cadre de la stratégie avancée de vaccination constituent des opportunités pour les populations. Chaque équipe accueille par jour environ 100 candidats pour la vaccination. « L’occasion ne s’était pas présentée précisément. Comme j’habite en campagne, je me suis dit que c’était mieux de le faire avant de repartir », explique un jeune homme. « En passant ici, j’ai lu la publicité affichée et je suis venu me faire vacciner », dit un autre. RFI
La Ligue des oulémas, prêcheurs et imams des pays du Sahel, ou LOPIS, créée à Alger en janvier 2013, a publié, il y a quelques semaines, son « Guide scientifique et pratique de prévention de l’extrémisme et du radicalisme ». Il s’agit d’une somme de travail qui a duré près de deux ans. Il a été élaboré par des imams, des experts et des personnalités religieuses de plusieurs pays de la région sahélienne, en collaboration étroite avec l’Unité de fusion et de liaison (UFL), basée à Alger, qui réunit les services de renseignements de l’Algérie, de la Mauritanie, du Niger, du Burkina Faso, de la Libye, du Mali, du Tchad et du Nigeria. « C’est une première étape d’un plan de travail pratique. Ce guide sera développé par un travail de terrain. L’Algérie en a l’expérience. Elle était un théâtre de violence et de terrorisme et a réussi à le combattre. Plusieurs pays sollicitent aujourd’hui son aide en la matière », avait déclaré le ministre algérien des Affaires religieuses et des Wakfs, Youcef Belmehdi, lors de la présentation publique de ce guide à Alger en octobre dernier. Celui-ci avait également précisé que le document sera traduit en plusieurs langues et diffusé sur les sites électroniques et en audiovisuel, et ce, lors des émissions télévisées et même sur des chaînes YouTube. Le Point
Les Méharistes sont une unité de la garde nationale mauritanienne. Ils sont considérés comme des sentinelles du désert, en raison de leur combat face aux djihadistes. Leurs membres sont recrutés dans les communautés nomades autour de Néma, au sud-est, du pays. DW