Au lendemain de la prise de pouvoir de Mahamat Idriss Déby après la mort de son père, Idriss Déby Itno, et alors qu’une période d’incertitude inquiétante s’ouvre au Tchad, les principaux partis d’opposition tchadiens ont dénoncé mercredi 21 avril « un coup d’Etat institutionnel ». Une trentaine de « partis politiques de l’opposition démocratique appellent à l’instauration d’une transition dirigée par les civils (…) à travers un dialogue inclusif », dans un communiqué. Mahamat Idriss Déby exerce la fonction de « président de la République », de « chef suprême des armées » et concentre presque tous les pouvoirs. L’opposition « appelle la population tchadienne à ne pas obéir aux décisions illégales, illégitimes et irrégulières prises par le CMT, notamment la charte de la transition, le couvre-feu, la fermeture des frontières ». Le Monde avec AFP
Comment est mort le maréchal du Tchad ? Selon l’armée, Idriss Déby serait décédé les armes à la main en tentant de repousser les rebelles du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad. Une hypothèse confirmée par nos confrères de Jeune Afrique. Mais les versions sur les circonstances exactes diffèrent. Plus de 24 heures après l’annonce qui a provoqué un choc au Tchad, il n’existe pas de version officielle et détaillée de la mort d’Idriss Déby. Le flou règne encore sur les circonstances exactes de ce décès. L’armée affirme qu’il serait mort suite à une blessure contractée dans le nord du Kanem, en affrontant les rebelles du Fact, mais elle ne donne pas plus de précision. À partir de là, plusieurs versions s’opposent. C’est le cas notamment concernant la date de la mort d’Idriss Déby. Dans un long récit publié ce mardi, Jeune Afrique écrit que le maréchal aurait été touché dimanche après-midi en combattant non loin de son fils une colonne de rebelles. Il serait ensuite décédé dans la soirée. Nos informations ne confirment pas cette chronologie. RFI
« Les troupes kenyanes vont arriver en RDC dans les semaines qui viennent pour appuyer nos forces armées afin d’attaquer de la manière la plus efficace qui soit ce problème de terrorisme et de violence à l’Est de notre pays », a déclaré ce mercredi 21 avril le Chef de l’Etat congolais. Le Président Felix Tshisekedi l’a dit ce mercredi à Kinshasa au cours d’un point de presse conjoint avec le président kenyan Uhuru Kenyatta. Selon le Président Tshisekedi, leur entretien a porté notamment sur les aspects sécuritaires et économiques. Plusieurs accords dans le domaine de la défense et de la sécurité entre autres ont été signés entre les deux pays. … Pour sa part, le président kenyan a annoncé notamment l’ouverture prochaine à Goma d’un consulat général ainsi qu’un consulat honoraire à Lubumbashi dans le cadre du renforcement des relations entre les deux pays. Radio Okapi
Au moins dix civils, dont six enfants, ont été tués mardi en Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo, dans une attaque attribuée aux miliciens du groupe Force patriotique et intégrationniste du Congo (FPIC), a-t-on appris de source onusienne. « A Nyara, au moins dix personnes tuées par les FPIC, avec plusieurs magasins pillés », a annoncé à l’AFP une source de la mission des Nations unies en RDC (Monusco), ajoutant que parmi elles figuraient « six enfants ». « Au moins 12 civils ont été tués par arme blanche ce matin (mardi) lors d’une incursion des (miliciens)– #FPIC à Nyara », selon le Baromètre sécuritaire du Kivu (KST en anglais), qui dispose d’une équipe d’experts en Ituri. « L’attaque a commencé à 4 heures (5 heures GMT). Des miliciens du groupe armé FPIC ont également brûlé des maisons », a déclaré à l’AFP Batagura Zamundu, un chef local, affirmant avoir enregistré « 12 morts et 4 blessés », dans l’attaque. La milice FPIC prétend défendre les intérêts de la communauté Bira. L’armée a confirmé l’attaque, mais avec un bilan de cinq personnes tuées. « La situation est sous contrôle », a déclaré à l’AFP son porte-parole en Ituri, le lieutenant Jules Ngongo. AFP
Un camp militaire a été attaqué dans la nuit de mardi à mercredi à Abidjan par des hommes armés non identifiés, faisant trois morts parmi les assaillants et un soldat blessé, un assaut mystérieux, trois semaines après une double attaque meurtrière contre les forces de l’ordre dans le nord de la Côte d’Ivoire. Un assaut mystérieux contre un camp militaire à Abidjan, dans la nuit de mardi à mercredi, a fait trois morts parmi les assaillants et un blessé parmi les soldats. Cette attaque qui a visé la base militaire de N’Dotré, dans le nord de la ville, a été confirmée, mercredi 21 avril, par l’armée, dans un communiqué laconique qui ne donne aucune indication sur son origine ou ses motivations. « Dans la nuit du 20 au 21 avril, aux environs de 1h, heure locale et GMT, des individus non identifiés ont ouvert le feu sur les postes de garde de la base militaire de N’Dotré dans la commune d’Abobo, avec l’intention certaine d’y pénétrer de force. La réaction immédiate des sentinelles de faction a donné lieu à des échanges de tirs nourris, obligeant les assaillants à prendre la fuite », déclare dans ce communiqué le chef d’état-major général des armées, le général Lassina Doumbia. France24 avec AFP
L’échange téléphonique entre les présidents Paul Biya et Muhammadu Buhari suite au décès de leur homologue Idriss Déby Itno appelle un changement de stratégies dans le dispositif sécuritaire déployé contre la secte terroriste Boko Haram. « La disparition du Maréchal du Tchad est une immense perte pour votre pays, l’Afrique centrale et notre continent qu’il aura servi sans relâche, et durant de longues années ». Cet extrait du message du chef de l’Etat camerounais Paul Biya suite au décès de son « éminent frère » tchadien Idriss Déby Itno laisse transparaître en filigrane, l’immense vide crée dans le dispositif régional et continental de la lutte contre le terrorisme. Ces dernières années, Idriss Déby et l’armée tchadienne se sont positionnés comme le verrou contre l’expansion du terrorisme dans la région du Lac Tchad, où le Cameroun, le Niger, le Nigeria et le Tchad sont la cible des attaques de Boko Haram. Financial Afrik
Des hommes armés ont attaqué une université dans l’Etat de Kaduna, dans le nord du Nigeria, kidnappant un nombre encore indéterminé d’étudiants et tuant un employé de l’établissement, ont rapporté mercredi les autorités locales. « Il y a eu une attaque vers 20H15 (19H15 GMT) la nuit dernière (mardi) », a expliqué à l’AFP Mohammed Jalige, le porte-parole de la police locale. « Les bandits présumés ont envahi l’école en grand nombre », a-t-il ajouté. « Des étudiants ont été enlevés mais nous ne savons pour l’instant pas combien », assure M. Jalige. Deux responsables de l’université ont déclaré à l’AFP qu’au moins 20 étudiants manquent à l’appel sans que l’on sache combien d’entre eux ont été enlevés ou réussi à s’échapper. Samuel Aruwan, ministre local de l’Intérieur a confirmé l’attaque dans un point presse qu’il a tenu sur place, ajoutant qu’un « employé de l’université » avait également été tué dans l’attaque. AFP
Le groupe pétrolier français a suspendu certains contrats avec des sociétés liées à son méga-projet gazier au Mozambique. Ce projet est à l’arrêt depuis l’attaque lancée fin mars par des groupes jihadistes contre la ville de Palma dans la province du Cabo Delgado, à dix kilomètres environ des installations du groupe Total. Depuis, le Français a évacué son personnel. Felipe Nyusi n’a pas l’intention de voir le plus grand projet industriel de l’histoire du Mozambique s’arrêter brutalement. Dans une adresse aux députés, le président a demandé aux compagnies étrangères impliquées dans le consortium gazier de bien réfléchir aux décisions qu’elles prenaient, les assurant par ailleurs que la sécurité serait garantie dans la province du Cabo Delgado. Une prise de parole qui survient alors que le patronat mozambicain a révélé que le Français Total avait suspendu un certain nombre de contrats avec des sous-traitants : entre autres, une entreprise italienne en charge de la construction d’un village pour reloger des populations déplacée par le projet gazier, ainsi qu’une une société portugaise devant ériger un nouvel aéroport dans la région. RFI
Au Sénégal, l’heure est au bilan après les violentes émeutes des mois de février et mars. L’atmosphère politique demeure tendue alors que plusieurs manifestants arrêtés lors de ces mouvements de protestation, déclenchés suite à l’affaire judiciaire impliquant l’opposant Ousmane Sonko, affirment avoir été victimes d’actes de torture et de mauvais traitements de la part des forces de l’ordre ou dans les lieux de privation de liberté. S’il est difficile de cerner précisément l’ampleur du phénomène, les ONG de défense des droits humains s’inquiètent de ces témoignages qui nourrissent le ressentiment de la jeunesse vis-à-vis des autorités. « Mes menottes étaient tellement serrées que le sang circulait mal. Puis on m’a frappé avec des chaînes de moto et on m’a donné des coups dans les testicules, tout en me posant des questions », rapporte ainsi Mohamed Ndoye, manifestant de 40 ans arrêté le 8 février et qui a passé quatre jours en garde à vue dans le commissariat central de Dakar. « On m’accusait d’avoir jeté des pierres et brûlé des voitures », explique ce chauffeur et père de famille. Les violences se sont arrêtées, explique-t-il, quand un avocat, Me Babacar Ndiaye, est arrivé pour le défendre. Le Monde
Deux mois après la décision du président algérien, Abdelmadjid Tebboune, de gracier des militants du Hirak, déjà condamnés, et d’accorder la liberté provisoire à ceux n’ayant pas été définitivement jugés, les prisons se remplissent à nouveau de détenus d’opinion. Ils sont désormais 66, selon les données mises à jour par le site Algerian Detainees. Les autorités algériennes optent pour le durcissement face au retour des manifestants dans les rues chaque mardi et vendredi. Le mouvement de contestation populaire, commencé début 2019, a repris fin février après un an de suspension pour cause de pandémie. Le régime accuse désormais le Hirak d’être infiltré par des « milieux séparatistes » et des « mouvances illégales proches du terrorisme » qui chercheraient à l’entraîner dans l’action violente, comme l’a laissé entendre le président Tebboune, le 6 avril, à l’issue d’une réunion du Haut Conseil de sécurité. Le Monde
Le ballet diplomatique se poursuit à Tripoli. Après la visite de plusieurs responsables européens puis algériens, Moustapha Madbouli, le Premier ministre égyptien a tenu des entretiens mardi 20 avril à Tripoli. Ce premier déplacement depuis l’installation du nouveau pouvoir vise à poursuivre la normalisation entre les deux pays. Le Caire, grand soutien du maréchal Haftar, multiplie les gestes envers le nouvel exécutif. Dans le communiqué commun annoncé en conclusion des rencontres, l’Égypte reconnait le gouvernement d’union nationale comme l’unique pouvoir légal en Libye. RFI
La République démocratique du Congo a lancé lundi sa campagne de vaccination à Kinshasa lors d’une cérémonie officielle largement destinée à dissiper les doutes et méfiances autour du vaccin AstraZeneca, avec des officiels congolais et des diplomates, ont constaté des journalistes de l’AFP. « Il y a plus d’avantages que d’inconvénients à se faire vacciner », a déclaré le ministre de la Santé Eteni Longondo, parmi les premiers à recevoir une injection à la Faculté de médecine de l’Université de Kinshasa. Le ministre a été suivi par l’ambassadeur de l’Union européenne en RDC, Jean-Marc Châtaigner, et le coordonnateur des affaires humanitaires des Nations unies en RDC, David McLachlan-Karr. « C’est un geste volontaire important. Un geste de solidarité vis-à-vis des autres », a déclaré à l’AFP Jean-Marc Châtaigner, parlant d’un « vaccin efficace ». Belga
Pfizer, Covishield (AstraZeneca), Sinopharm et Johnson & Johnson sont les vaccins retenus par l’exécutif cette semaine sur proposition de l’Académie nationale de médecine de Madagascar (Anamem). Quatre vaccins pour endiguer la propagation du coronavirus et en particulier le variant sud-africain très présent dans le pays. À l’issue de la réunion avec l’Académie, le président Andry Rajoelina a déclaré que « l’État malgache n’était nullement contre la vaccination. Nous devons choisir avec précaution les vaccins adaptés au variant du Covid-19 », a-t-il ajouté. ’utilisation des vaccins devrait être adaptée à chaque cas et chaque région touchée, précise par ailleurs le communiqué de la présidence. La priorité sera donnée aux agents de santé et aux personnes âgées. Une information confirmée par l’Anamem, qui explique travailler sur la cartographie du virus. Si l’État, toujours selon le communiqué, étudie dès à présent d’autres pistes pour faire parvenir les vaccins le plus rapidement possible, c’est parce que le pays traverse un pic sans précédent de coronavirus, dont la virulence se trouve démultipliée par la présence du variant sud-africain. Il y a encore deux mois, l’exécutif se montrait confiant avec son remède traditionnel à base d’artemisia, alors au cœur de sa riposte sanitaire. RFI
Ousmane Djebare Djenepo a sorti la tenue des grands jours, verte comme les herbes courtes des rives du Niger. Droit sur sa pirogue, ce pêcheur de 76 ans n’est pas peu fier de faire découvrir « son » fleuve. Mais sous ses larges lunettes de soleil et son sourire facile, le président de la fédération des pêcheurs du delta du Niger cache son désarroi devant le sort de ses pairs, de moins en moins nombreux, qui vivent du poisson, de plus en plus rare dans cet immense territoire au cœur du Mali. « Avant, le fleuve était profond et les saisons de pêche longues, dit-il. Maintenant il y a beaucoup moins de poissons et le fleuve a trop de problèmes. » Son monde, le delta intérieur du Niger, est un milieu écologique et humain exceptionnel et changeant. Mais les rythmes naturels qui ont réglé pendant des générations la coexistence de centaines de milliers de pêcheurs, d’agriculteurs et d’éleveurs sont remis en cause par d’autres changements : avancée du désert, épuisement de la ressource, intrusion des djihadistes dans les modes de vie ancestraux… Les dizaines de milliers de pêcheurs artisanaux qui exploitent la plus importante réserve de poissons d’Afrique de l’Ouest vont « de baisse en baisse », dit le directeur régional du secteur, Boukary Guindo. Le Monde avec AFP
C’est un constat intéressant que viennent de faire des chercheurs du Centre français de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) et de l’Institut français de recherche pour le développement (IRD). Les forêts tropicales africaines sont véritablement mises en danger par le réchauffement climatique ainsi que par les comportements humains. Ils se sont basés sur des données répertoriant plus de six millions d’arbres répartis sur plus de 185 000 parcelles dans cinq pays : Cameroun, République centrafricaine, Gabon, Congo-Brazzaville et République démocratique du Congo (RDC). Les chercheurs ont pu établir une modélisation fine de ce bassin forestier, souvent qualifié de deuxième « poumon vert » du monde après l’Amazonie, et une cartographie prenant notamment en compte les espèces d’arbres (plus de 190 au total), qui leur a notamment permis de classifier 10 principaux types de couverture forestière. Car « le bassin forestier d’Afrique centrale est loin d’être un tapis vert homogène, » souligne Maxime Réjou-Méchain, de l’IRD, premier auteur de l’étude. Le Point avec AFP