Le nombre de décès liés aux groupes islamistes militants africains atteint un niveau record
Un bilan semestriel de la violence impliquant des groupes islamistes militants africains, qui évalue les tendances de la dernière décennie, souligne l’augmentation du nombre de morts au Sahel et en Somalie. Les principales conclusions sont les suivantes : Le nombre de décès liés à des groupes islamistes militants a atteint 22 288 au cours des 12 derniers mois. Cela représente une augmentation de 48 % par rapport à l’année précédente, durant laquelle 15 024 personnes avaient été tuées. Ce nombre de morts est environ deux fois et demie supérieur au rythme enregistré il y a dix ans et plus élevé que le record de 20 562 établi en 2015, principalement en raison de l’usage meurtrier de la violence par Boko Haram. 80 % de ces décès et de ces événements se sont produits au Sahel et en Somalie, où le nombre annuel de décès liés à des militants islamistes a augmenté respectivement de 39 % et de 157 %. Le Sahel demeure la région qui subit le plus d’événements violents (2 912) et de décès (9 818). Centre d’études stratégiques de l’Afrique
Le rejet par la Cédéao d’une transition politique de trois ans au Niger se précise
« Trois ans, c’est trop, et plus tôt les militaires rendront le pouvoir aux civils, mieux ce sera », a affirmé à la presse internationale Abdel-Fatau Musah. Le commissaire aux affaires politiques de la Cédéao, réaffirme donc la ligne tenue par le bloc ouest-africain depuis le coup d’État : à savoir que l’ordre constitutionnel soit restauré au Niger et que le président Mohamed Bazoum soit libéré et réinstallé au pouvoir. … Si l’organisation ouest-africaine explore la voie diplomatique pour sortir de la crise, elle menace toujours d’intervenir militairement. Le jour J est fixé depuis la fin de la semaine dernière, mais gardé secret pour le moment. Il faut bien que le plan d’intervention présenté par les chefs d’état-major soit validé par leurs dirigeants. Ce lundi, un membre de la Cédéao a indiqué que l’option militaire est incontournable pour « préserver » l’image de l’institution. RFI
Le Niger suspendu des institutions de l’Union africaine, à la suite du coup d’Etat
Près de quatre semaines après le coup d’Etat au Niger, l’Union africaine (UA) a annoncé sa décision mardi 22 août de suspendre le Niger de ses institutions. Quant à une éventuelle intervention militaire ouest-africaine qu’a brandi la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), l’UA a affiché une position réservée, selon un communiqué de son Conseil de paix et de sécurité (CPS). Le CPS « prend note de la décision de la Cedeao », l’organisation régionale ouest-africaine, « de déployer une force » au Niger et demande à la commission de l’UA d’« entreprendre une évaluation des implications économiques, sociales et sécuritaires » d’un tel déploiement, explique le CPS. Lors d’une réunion sur « la situation au Niger » tenue le 14 août, le CPS a aussi décidé « de suspendre immédiatement la participation de la République du Niger de toutes les activités de l’UA et de ses organes et institutions jusqu’au rétablissement effectif de l’ordre constitutionnel dans le pays », selon son communiqué publié mardi. Le Monde avec AFP
Niger: une quarantaine d’enseignants-chercheurs dénoncent le soutien de leur syndicat à la junte
Les professeurs d’université dénoncent la position pro-putschiste de leurs représentants syndicaux. Dans une lettre adressée au bureau exécutif du syndicat national des enseignants-chercheurs et chercheurs du supérieur (SNECS), au moins 37 universitaires déplorent que leur corporation soutienne la junte du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP). Les signataires du courrier exigent du syndicat qu’il revienne sur sa position en condamnant le coup d’État du 26 juillet dernier et en réclamant la libération du président élu, Mohamed Bazoum. … Mahaman Bazanfaré conclut : « Toute prise de pouvoir par la force doit être condamnée. Le syndicat a lutté en 2018 pour réinstaurer la démocratie dans les universités, ce n’est pas le syndicat qui va venir aujourd’hui approuver la remise en cause de la démocratie au niveau national, parce que s’il n’y a pas de démocratie au niveau national, il va de soi qu’il ne peut pas y avoir de démocratie au niveau des universités, autrement dit les élections des recteurs, les élections des doyens, seront dans tous les cas remises en cause. » RFI
Au Niger, les putschistes face aux réalités sécuritaires
Les attaques djihadistes se sont multipliés ces derniers jours au Niger, surtout dans la zone dite des trois frontalières entre le Niger, le Burkina Faso et le Mali. Une trentaine de soldats nigériens et autant de civils ont ainsi été tués dans cette région dans une série d’attaques. La région des trois frontières est un sanctuaire des djihadistes, dont ceux de l’Etat islamique au grand Sahara (EIGS). La France et l’armée nigérienne y menaient régulièrement des opérations conjointes. Une coopération militaire suspendue à la suite du coup d’Etat militaire. Et cela a des conséquences sur la lutte contre le djihadisme. On voit que depuis le putsch, la situation sécuritaire se dégrade. L’Etat islamique au grand Sahara profite des troubles récents pour accentuer ses exactions », a estimé Bakary Samb, directeur régional du Centre d’études africain sur la paix. … Pour le président renversé, Mohamed Bazoum, « les putschistes ont fait de fausses affirmations selon lesquelles ils ont agi pour préserver la sécurité du Niger. En fait, la situation sécuritaire au Niger s’est radicalement améliorée « , déclarait ainsi le président renversé en début de mois, dans un entretien au Washington Post. DW
Le chef de Wagner, M. Prigojine, s’exprime pour la première fois dans une vidéo depuis la tentative de coup d’État
Le chef de Wagner, Evgeni Prigojine, est apparu dans son premier discours vidéo depuis sa mutinerie ratée en Russie, ce qui suggère qu’il se trouve en Afrique. La BBC n’a pas été en mesure de vérifier où la vidéo a été filmée. La vidéo publiée sur les canaux Telegram liés au groupe mercenaire Wagner montre Prigojine en tenue de combat, déclarant que le groupe rend l’Afrique « plus libre ». Wagner aurait des milliers de combattants sur le continent, où il a des intérêts commerciaux lucratifs. Les soldats de Prigojine sont intégrés dans des pays tels que le Mali et la République centrafricaine (RCA), où les groupes de défense des droits de l’homme et les Nations unies les accusent de commettre des crimes de guerre. Le mois dernier, le Royaume-Uni a imposé des sanctions aux deux chefs des opérations de Wagner en République centrafricaine, les accusant d’avoir torturé et tué des civils. … Prigojine s’est fait discret depuis qu’il a dirigé son éphémère mutinerie en juin, qui n’a duré que 24 heures. Environ 5 000 soldats de Wagner ont pris le contrôle de la ville de Rostov-sur-le-Don, dans le sud de la Russie, et se sont dirigés vers Moscou, dans le but déclaré de destituer les dirigeants militaires. BBC
Présidentielle, législatives et locales au Gabon : cinq questions pour comprendre les élections
De révision en révision des textes et de rebondissements en surprises politiques, ces élections générales auront décidément été ardues à déchiffrer, et ce, jusqu’au dernier moment. Ce samedi 26 août, trois scrutins auront finalement lieu simultanément : près de 850 000 Gabonais sont appelés à se rendre aux urnes pour désigner leurs élus locaux, leurs députés, mais également le président de la République, le deuxième mandat d’Ali Bongo Ondimba touchant à sa fin. Au pouvoir depuis 2009, le chef de l’État sera-t-il à nouveau porté à la tête du pays ? Lors du scrutin de 2009, Ali Bongo Ondimba avait recueilli 41 % des voix et, lors de celui de 2016, 49 % des suffrages, au coude à coude avec son principal adversaire, Jean Ping, d’après les résultats officiels – contestés par l’opposition. Cette fois, les règles n’ont cessé d’évoluer et de déstabiliser par la même occasion les leaders d’une opposition qui tente de faire front commun. Quatorze candidats s’affronteront samedi pour tenter de remporter la magistrature suprême. Dernière variation en date – et non des moindres : l’adoption d’un bulletin unique par parti, qui oblige les électeurs à voter à la fois pour un candidat à la députation et pour un candidat à la présidence, si tant est que la formation politique en question ait présenté des compétiteurs pour chacun des scrutins. Jeune Afrique
En Centrafrique, que peut faire l’opposition après le « oui » au référendum ?
Les opposants l’avaient martelé : ils ne laisseraient pas le président Faustin Archange Touadéra modifier la Constitution. Sauf que, depuis le lundi 21 août, la Cour constitutionnelle a validé, sans surprise, la victoire du « oui » au référendum constitutionnel du 30 juillet dernier. Le chef de l’État centrafricain a donc désormais toute latitude légale pour modifier le texte fondamental de son pays – et lever au passage la limite de mandats présidentiels qui y figurait jusqu’ici. La décision de la Cour n’a pas surpris l’opposition. Ni elle ni la société civile n’avaient déposé de recours devant l’instance. « Nous ne pouvons pas saisir une institution illégale. En plus, cette Cour est aux ordres de Touadéra », s’insurge l’opposant Crépin Mboli-Goumba, membre de la plateforme Bloc républicain pour la défense de la Constitution (BRDC). « Je ne suis pas étonné que l’opposition nous juge partiaux. Les opposants n’ont pas les moyens de leur combat. Ce n’est pas à nous de combler leurs lacunes », répond pour sa part Jean-Pierre Waboé, président de l’instance. … « Nous allons nous battre avec les armes à notre disposition en nous basant sur la Constitution du 30 mars 2016. Dans celle-ci, il est clairement indiqué qu’en cas d’usurpation du pouvoir, la résistance est un devoir. Nous sommes en résistance et je vous garantis que nous allons triompher », annonce Crépin Mboli-Goumba. Jeune Afrique
Le sommet des Brics s’ouvre dans une Afrique du Sud en quête d’influence
Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, accueille à Johannesburg ses homologues brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, et chinois, Xi Jinping. L’Inde est représentée par son Premier ministre, Narendra Modi, et la Russie par son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Sous le coup d’un mandat d’arrêt international pour crime de guerre en Ukraine, le président russe Vladimir Poutine participe en visioconférence. … La question de l’élargissement divise surtout l’Inde et la Chine, les deux économies les plus puissantes du bloc. Pékin veut développer son influence alors que Delhi se méfie des intentions de son rival régional. « À long terme, la rivalité entre la Chine et l’Inde est probablement le principal défi auquel les Brics seront confrontés », poursuit Jannie Rossouw. Par ailleurs, le processus de décision au sein du bloc, qui requiert un consensus, constitue un « obstacle majeur » sur la question d’une possible expansion, souligne Jakkie Cilliers, de l’Institut d’études sur la sécurité à Pretoria. Une cinquantaine de chefs d’État « amis des Brics » sont attendus au sommet, ainsi que le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. France24 avec AFP