Une coalition malienne juge « catastrophique » le bilan des militaires au pouvoir
Au Mali, une coalition de partis juge « catastrophique » le bilan de la junte après deux ans d’exercice du pouvoir. Dans un communiqué, le Cadre d’échange fait ainsi entendre une rare voix dissonante. Le 18 août 2020, un groupe de colonels, dont le futur chef de la junte Assimi Goïta, a renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta après des mois de contestation contre l’incapacité à stopper l’expansion jihadiste et la violence, le marasme économique et la corruption. Un second coup d’Etat en mai 2021 a renforcé leur emprise. Les expressions dissidentes sont devenues exceptionnelles, étouffées par les injonctions à l’unité nationale et les mesures répressives. Une coalition s’est cependant alarmée de la situation. … Pour lui, « la situation se dégrade dans presque tous les domaines et de graves menaces pèsent sur l’unité et la souveraineté nationales ». La « presque totalité du territoire » est sous le contrôle des jihadistes qui « montent visiblement en puissance »; « le panier de la ménagère n’a jamais été aussi vide »; « les libertés fondamentales sont régulièrement violées », détaille-t-il. AFP/VOA
Mali : le Premier ministre Choguel Maïga remplacé par un militaire
Jusqu’alors ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le colonel Abdoulaye Maïga a été désigné dimanche soir Premier ministre par intérim, par le chef de la junte au Mali, le colonel Assimi Goïta, en remplacement du civil Choguel Kokalla Maïga, hospitalisé depuis quelques jours, d’après un décret lu à la télévision d’État. Une annonce qui ne surprend pas les observateurs de la vie politique malienne. Cependant, avec cette désignation du colonel Maïga aux fonctions de chef du gouvernement, les deux têtes de l’exécutif sont, au moins provisoirement, des militaires, alors que les colonels s’étaient résignés sous la pression internationale après le putsch de 2020 à confier les deux postes à des civils, tout en conservant la haute main sur les décisions. Le Point avec AFP
Le bilan de l’attaque de l’hôtel Hayat à Mogadiscio monte à 21 morts
Le bilan de l’attaque d’un hôtel de Mogadiscio par des islamistes radicaux shebab, qui duré 30 heures et s’est terminée samedi vers minuit, est monté à 21 civils tués, a annoncé dimanche le ministre somalien de la Santé. « Le ministère de la Santé a confirmé à ce stade (le bilan de) 21 morts et 117 blessés » dans l’attaque de l’hôtel Hayat dans la capitale somalienne qui avait débuté vendredi soir, a dit le ministre Ali Haji Adan. Dimanche, les proches des personnes portées disparues dans l’attaque attendaient des nouvelles de parents à l’issue de l’attaque associant explosion d’une bombe et tirs d’armes à feu menée par des islamistes shebab, un groupe affilié à Al-Qaïda. Les forces de sécurité ont mis fin à l’attaque dans la nuit de samedi à dimanche, annonçant la mort de tous les assaillants. … Les shebab ont été chassés des principales villes de Somalie, dont Mogadiscio en 2011, mais restent implantés dans de vastes zones rurales. Ces derniers mois, ils ont intensifié leurs attaques. Mercredi, l’armée américaine avait annoncé avoir tué dans une frappe aérienne 13 miliciens shebab qui s’attaquaient à des soldats des forces régulières somaliennes dans une zone reculée de ce pays de la Corne de l’Afrique. AFP
L’ONU se dit « préoccupée » par l’évolution des droits humains en Guinée
L’ONU a exprimé auprès du chef de la junte en Guinée ses « profondes préoccupations » devant l’évolution de la situation des droits humains après la mort de plusieurs personnes lors de récentes manifestations et l’arrestation de nombreuses autres. La Haute-Commissaire aux droits de l’Homme de l’ONU, Michelle Bachelet, a écrit au colonel Mamady Doumbouya pour faire part de ses « profondes préoccupations face à l’évolution récente de la situation des droits de l’Homme » dans son pays. Sa lettre, qui circule dans les médias guinéens depuis dimanche, a été authentifiée lundi par les services de Mme Bachelet. Mme Bachelet évoque les morts entraînées par le recours à la force de la part des forces de sécurité lors des manifestations du 28 et 29 juillet. Elle se dit aussi « préoccupée par les informations faisant état d’un grand nombre d’arrestations de manifestants ». Cinq personnes ont été tuées ces deux jours-là dans la banlieue de Conakry, et deux autres lors d’une nouvelle journée de contestation le 17 août (après la lettre de Mme Bachelet donc), selon le collectif qui avait appelé à manifester. La junte a décrété le 6 août la dissolution de ce collectif, le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC). AFP
Au Tchad, offensive de charme pour un dialogue véritablement inclusif
Les Nations unies et l’Union africaine appellent à plus d’inclusivité du dialogue national qui s’est ouvert ce samedi (20.08.2022) à N’Djamena. Ce dialogue devait durer trois semaines et regroupe environ 1.400 représentants des composantes de la nation tchadienne sous la présidence de la junte militaire. Organisé plus d’un an après le décès de l’ancien président Idriss Déby, ce dialogue est censé aboutir à l’organisation d’élections libres et transparentes afin de remettre le pouvoir aux civils. Mais aussitôt ouverts, les travaux ont été suspendus pour reprendre ce mardi (23.08.2022), le temps de convaincre certains absents de rejoindre la table des discussions. L’idée d’échanger avec les acteurs qui boycottent le dialogue est soutenue notamment par le représentant du secrétaire général des Nations unies auprès de l’Union africaine, le gabonais Parfait Onanga-Anyanga, et le président de la Commission de l’Union africaine, le Tchadien Moussa Faki Mahamat. DW
Au Niger, un mouvement s’oppose à la présence de Barkhane
Après avoir quitté le Mali, les soldats français de la force Barkhane font désormais face à des réticences au sein de la population au Niger. Au Niger, 15 organisations de la société civile se sont coalisées au sein d’un mouvement baptisé M62 créé pour exiger le départ de Barkhane. Selon Abdoulaye Seydou, le leader du M62, la force Barkhane « est nuisible à notre pays et à notre peuple pour trois raisons. Elle empêche toute collaboration avec le Mali. Ensuite, nous ne comprenons pas l’agenda de la France. » DW
Égypte : qui est Seif al-Adel, pressenti pour prendre la tête d’Al-Qaïda ?
Dix millions de dollars. C’est la somme que promet le FBI américain pour toute information menant à la capture de Seif al-Adel. Cet Égyptien âgé d’une soixantaine d’années – sa date de naissance précise n’est pas connue – est aujourd’hui pressenti pour prendre la tête d’Al-Qaïda, après la mort d’Ayman al-Zawahiri, tué dans une frappe américaine en Afghanistan, le 31 juillet. De l’assassinat d’Anouar al-Sadate en 1981 à l’émergence de Daech, Seif al-Adel a été le témoin de toutes les évolutions du jihadisme international depuis quarante ans. Ancien colonel des forces spéciales égyptiennes, il deviendra membre la cellule du Jihad islamique égyptien qui assassinera le président Sadate lors d’un défilé militaire, le 6 octobre 1981. Il est arrêté en 1987 avant d’être libéré deux ans plus tard. Il rejoint alors le front afghan, où il rencontre Oussama Ben Laden. Lorsque Saddam Hussein envahit le Koweït en août 1990 et menace directement l’Arabie saoudite, Oussama Ben Laden propose, fort de son expérience de chef de guerre en Afghanistan, son appui à Riyad. Les autorités saoudiennes refusent et se tournent plutôt vers les États-Unis, à la grande colère d’Oussama Ben Laden, qui ne supporte pas de voir des « infidèles » fouler le sol sacré d’Arabie. Jeune Afrique
Présidentielle au Kenya : l’opposant Raila Odinga saisit la Cour suprême
Raila Odinga, deuxième de l’élection présidentielle kényane du 9 août, a déposé en ligne un recours devant la Cour suprême contestant les résultats, a annoncé, lundi 22 août, un de ses avocats à l’AFP. Figure de l’opposition soutenue pour cette élection par le président sortant Uhuru Kenyatta, Odinga avait annoncé son intention de contester les résultats annoncés le 15 août par la commission électorale (IEBC) qu’il avait qualifiés de « parodie ». Selon ces résultats, il était devancé par le vice-président sortant William Ruto d’environ 230 000 voix (50,49 % contre 48,85 %). Le recours « leur a déjà été envoyé et ils le verront bientôt », a déclaré, lundi matin, Daniel Maanzo, qui fait partie de l’équipe juridique de l’homme politique de 77 ans. … La plus haute instance judiciaire du pays dispose de 14 jours pour rendre sa décision et, en cas d’annulation du scrutin, une nouvelle élection doit se tenir dans les 60 jours. France24 avec AFP
Angola : Joao Lourenco, l’ex-militaire qui voulait rester à la tête du pays
Ancien militaire, Joao Lourenço a pris le pouvoir en Angola il y a cinq ans, succédant en douceur à l’ex-homme fort José Eduardo dos Santos qui l’avait désigné comme dauphin. Aussitôt, il lui tournait le dos en lançant, à la surprise générale, une vigoureuse campagne anticorruption. Le président sortant a de bonnes chances d’être réélu le 24 août lors d’un scrutin qui s’annonce tendu, bien qu’il ait peiné à tenir les promesses de son premier mandat, estiment nombre d’observateurs. Lourenço dirige le MPLA, parti au pouvoir depuis l’indépendance en 1975. En 2017, il succède confortablement avec 61% des voix à Dos Santos, l’homme fort pendant 38 ans, accusé d’avoir largement détourné les ressources du pays riche en pétrole au profit de ses proches. L’ex-général d’artillerie formé en URSS avait promis des réformes radicales mais la pauvreté reste criante, dans un climat d’inflation galopante. « La popularité du MPLA est faible, surtout dans les villes », souligne Borges Nhamirre, de l’Institut d’études de sécurité (ISS) à Pretoria. Lourenço « avait promis plus de transparence, moins de corruption. Aujourd’hui, sa gouvernance est perçue comme autoritaire ». AFP
RDC : opposés au pétrole, des défenseurs de l’environnement se disent menacés
Des organisations de défense de l’environnement, dont Greenpeace Afrique, ont alerté lundi 22 août sur les menaces dont elles affirment faire l’objet du fait de leur opposition à la vente aux enchères de blocs pétroliers en République démocratique du Congo (RDC). Trois semaines après les appels d’offres lancés par le gouvernement pour trente blocs pétroliers et gaziers en RDC, « les défenseurs de l’environnement continuent de faire face à des menaces directes », assurent dans un communiqué huit de ces organisations. Outre Greenpeace, les signataires sont notamment la Rainforest Foundation ou encore le réseau pour la Conservation et la réhabilitation des écosystèmes forestiers (CREF). « Des déclarations de certains ministres du gouvernement congolais ont attisé les flammes », déplorent ces organisations, en « exigeant que les autorités adoptent un discours plus tolérant et prennent des mesures pour protéger les droits des défenseurs de l’environnement ». Le Monde avec AFP
RDC: rentrée politique pour Vital Kamerhe
Après le tête-à-tête le 28 juin dernier avec le président Félix Tshisekedi, la réunion de ce lundi 22 août élargie aux députés membres de l’UNC et autres hauts cadres sera, pour Vital Kamerhe, la première activité politique formelle depuis son acquittement, il y a deux mois, par la Cour de cassation. Cet arrêt tombé comme un couperet avait marqué la fin d’un feuilleton politico-judiciaire qui avait coûté le poste de directeur de cabinet du président de la République à Vital Kamerhe, 63 ans. « C’était sans entacher les liens entre les deux partenaires », assure un haut cadre du parti. En 2020, M. Kamerhe, qui avait revu ses ambitions à la baisse lors de la présidentielle de 2018 en faveur de Tshisekedi, avait été condamné à vingt ans de prison pour des accusations de détournement de fonds alloués au programme d’urgence du président Tshisekedi au pouvoir depuis 2019. Après la traversée du désert, l’heure est à l’évaluation des deux années passées, selon un proche collaborateur de Kamerhe, laissant entendre que son maître, comme en 2018, compte jouer un rôle majeur dans la quête d’un nouveau quinquennat pour Félix Tshisekedi. RFI
Le procureur de la CPI entame une visite au Soudan
Le procureur de Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, est arrivé au Soudan, a rapporté un média d’Etat de ce pays d’Afrique du Nord-Est toujours en proie à des troubles depuis l’éviction en 2019 de l’ancien président accusé de génocide. Arrivé samedi soir 20 août pour une visite prévue jusqu’au 25 août, « le procureur de la CPI, accompagné d’une délégation, rencontrera des responsables soudanais et se rendra dans la région du Darfour », indique un communiqué de l’agence officielle Suna. Sa visite cette année est la troisième d’un procureur de la CPI au Soudan depuis l’éviction du dictateur Omar Al-Bachir. Le prédécesseur de M. Khan, Fatou Bensouda, avait tenu des pourparlers au Soudan en mai 2021, ouvrant la voie à un procès à La Haye des anciens dirigeants pour crimes de guerre. Le Monde avec AFP
Algérie : visite attendue d’Emmanuel Macron
Emmanuel Macron est attendu ce jeudi 25 août en Algérie. Une visite officielle pour relancer la relation entre les deux pays. Paris et Alger espèrent tourner la page d’une série de malentendus et de tensions. AfricaNews
Le commerce lucratif des enlèvements au Nigeria
Au Nigeria, les enlèvements sont un véritable fléau. Selon les analystes en sécurité, les enlèvements sont devenus une industrie florissante qui profite aux gangs armés et aux bandes criminelles organisées. Olisa Chukwumah, reporter de la DW, s’est entretenu avec un homme qui négocie la libération d’otages. DW
En Egypte, deux pionnières aux manettes du métro du Caire
« Chaque jour, j’ai plusieurs milliers de vies entre les mains », s’enorgueillit Hind Omar, 30 ans, mère de deux enfants et l’une des deux premières conductrices du métro du Caire. Quotidiennement paralysée par les embouteillages, la capitale égyptienne, mégalopole tentaculaire de plus de 20 millions d’habitants, manque cruellement de transports publics. Et les alternatives – des dizaines de milliers de minibus et tuk-tuks – sont peu sûres. Depuis les années 1980, trois lignes de métro transportent chaque jour près de 2 millions de voyageurs et trois nouvelles lignes verront bientôt le jour. Mais avant même l’inauguration de ces lignes, le métro du Caire a fait sa révolution : pour la première fois, il a ouvert les postes de conducteurs aux femmes. Hind Omar, diplômée en commerce, s’est précipitée sur l’annonce et a suivi cette année une formation pour devenir une pionnière dans un pays où officiellement, en 2020, seulement 14,3 % des femmes avaient un emploi. Le Monde